Après la grève, les salaires…

Tant de femmes ont donné un signal incroyablement fort le 14 juin dernier en faveur de l’application de leurs droits ! La grève des femmes* a montré que le temps est venu d’avancer rapidement sur la voie de l’égalité. Cette mobilisation aux proportions historiques donne à toutes les forces progressistes l’énergie de continuer à lutter pour des changements profonds dans le monde du travail et dans la société. Les syndicats continueront à travailler de manière décisive sur les trois axes du respect, du temps et de l’argent.

Avant comme après la grève, l’égalité salariale est une priorité. Nous devons veiller à ce que toutes les entreprises la respectent. La révision de la loi sur l’égalité doit donc être mise en œuvre rapidement au parlement. Mais cela ne suffira pas. C’est pourquoi nous exigeons également des sanctions efficaces contre les entreprises qui enfreignent les lois et la Constitution. Nous voulons utiliser les prochaines négociations salariales à l’automne pour promouvoir les salaires des femmes. Les professions dites féminines doivent être revalorisées, les salaires des femmes doivent être sensiblement augmentés. 53% des femmes en Suisse gagnent aujourd’hui moins de 4 000 francs par mois. 70% gagnent moins de 5 000 francs. C’est par là que nous devons commencer !

Plus pour les femmes
Ces dernières années, les salaires réels ont stagné, et dans le commerce de détail, un des secteurs les plus important du secteur privé à forte présence féminine, l’évolution des salaires a été encore plus faible que dans les autres secteurs. Dans le même temps, la productivité du travail n’a cessé d’augmenter, de sorte que les vendeuses sont de plus en plus sous pression. Nous exigerons donc une augmentation substantielle des salaires pour tous, et encore plus pour les femmes. Nous allons également agir sur le terrain, dans les entreprises, pour mettre l’accent sur cette demande. Il faut aussi améliorer les possibilités pour les femmes d’évoluer professionnellement, donc faire progresser la conciliation entre travail et vie privée. Des investissements dans les crèches, les écoles en horaire continu et les soins à domicile permettront de les soulager.

Lutter contre le harcèlement sexuel au travail
On l’a senti le 14 juin dernier : la colère des femmes est grande. Le refus de leur dévalorisation constante aussi. Avec beaucoup de confiance en elles et de créativité, elles ont protesté contre le sexisme omniprésent. Dans toutes les négociations à venir sur les CCT, nous, les syndicats, nous devons nous concentrer sur la lutte contre le fléau du harcèlement, et revendiquer des mesures préventives efficaces. Par exemple, chaque entreprise doit élaborer et mettre en place une réglementation contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail. Les employeurs doivent maintenant montrer, dans ce domaine comme dans d’autres, qu’ils ont entendu le cri d’alarme lancé par les femmes et les hommes solidaires lors de la grève.

 

Vania Alleva

Vania Alleva est présidente d’Unia, le plus grand syndicat du secteur privé en Suisse qui représente les intérêts de quelque 190 000 membres. Elle est aussi vice-présidente de l’Union syndicale suisse. Auparavant elle a travaillé comme journaliste, enseignante et experte en migration.

Une réponse à “Après la grève, les salaires…

  1. Vraiment il faut qu’on se mobilisent tous ensemble pour améliorer et défendre les conditions de travail dans tous les secteurs en particulier dans les secteurs où la grande main d’œuvre est féminine et les salaires sont très bas.

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