Du port du masque (réutilisable) en temps de pandémie. Et si on misait sur l’intelligence des gens?

La réflexion à laquelle je vous invite dépasse un peu le cadre du zéro déchet. Elle concerne le port du masque hygiénique en période de pandémie – à usage unique et jetable versus en tissu, lavable et réutilisable – ainsi que le discours incohérent que l’on entend de la part de nos autorités politiques et sanitaires. Je l’affirme: l’écran anti-postillon (en tissu) est une 7ème mesure de protection incontournable. Le masque en tissu est une bonne solution alternative et en plus, il ne génère aucun déchet.

Les masques hygiéniques (à 3 plis, ou chirurgicaux) sont à utiliser 4 heures et à jeter. Les masques de protection (FFP2) sont à porter 7-8 heures et à jeter. Pas très zéro déchet, vous en conviendrez. Mais en matière médicale, “il faut ce qu’il faut” penserons certain.e.s.

Et les masques artisanaux en tissu que l’on lave souvent ? Bonne nouvelle, en cas de pénurie, le tissu permet d’éviter de diffuser ses virus autour de soi. Car si vous êtes porteur ou porteuse sain.e, vous ne le savez pas, n’est-ce pas ? Le masque en tissu – sans couture centrale – permet de limiter la diffusion du virus à autrui, tout en ne faisant pas gonfler nos poubelles. Et cela empêche certains intermédiaires de se remplir honteusement les poches. Le port de masques devrait nous permettre de vivre assez sereinement la période de transition qui nous sépare de la découverte d’un vaccin ou de médicaments. A la condition que cela devienne la norme, adoptée par toutes et tous.

Et bien, aussi incompréhensible que cela puisse être, pour nos autorités, le masque en tissu, c’est du folklore. Pire, porter un tel masque, alors qu’on ne trouve plus de masques jetables depuis des semaines, serait même “contreproductif”. Vraiment ? Les raisons avancées pour soutenir un tel discours valent qu’on s’y attarde un peu. Mais avant cela, je vous invite à un petit effort d’imagination…

A la plage, au soleil…

Imaginez-vous en vacances, sur une terrasse. Il est 15 heures, le soleil tape dur. Il fait chaud, vous êtes légèrement vêtu.e, vos épaules et vos mollets sont à l’air. C’est le début des vacances, et votre peau est plutôt blanche. Suivant les précautions données par tous les dermatologues et les cancérologues du pays, vous vous étalez une couche de crème solaire pour vous prémunir de méchants coups de soleil. Vous faîtes bien. Mais en avez-vous mis assez ? Je reviens plus tard sur cette petite question, anodine.

Imaginez-vous cet été au bord de la piscine ou du lac, en plein mois de juillet. Il fait si chaud que vous transpirez sans efforts allongé.e sur votre serviette. Après un temps plus ou moins long de bain de soleil, vous décidez d’aller vous rafraîchir dans l’eau. Suivant les recommandations des autorités cantonales affichées partout, vous entrez doucement dans l’eau et commencez par vous asperger gentiment les bras, les jambes, la nuque, et pour les courageux, le ventre, avant le plongeon salvateur. Mais vous êtes-vous habitué.e à la température de l’eau assez lentement ? Petite question ridicule, qui aura son importance dans la démonstration plus avant.

Retour dans la dure réalité. Alors que la France, conseillée par un comité de scientifiques, n’imagine pas une rentrée des classes sans le port obligatoire du masque, que dit-on chez nous? Que le masque n’est pas utile quand on est en bonne santé. Et qu’il doit être réservé au personnel soignant.

Masques d’hygiène et masques de protection : tour de passe-passe sémantique

On appréciera l’incohérence du propos. Un masque serait inutile pour nous, simples péquins, mais indispensables pour les professionnels. En fait, le Conseil fédéral ne fait que gérer la pénurie scandaleuse de masques hygiéniques mais surtout, et ça c’est une véritable bombe à retardement en matière de responsabilité pénale, de masques de protection FFP2 pour le personnel hospitalier (infirmiers, doctoresses, etc). Par un petit tour de passe-passe sémantique, on dit au personnel soignant: portez des masques hygiéniques et considérez-les comme des masques de protection.

Juste pour se remettre les idées en place et utiliser les mots corrects, voici les photos de deux boîtes de masques retrouvées à la faveur d’une mise en ordre de ma cave. J’avais acheté ces masques en suivant les recommandations de l’OFSP, du temps de l’épidémie de H1N1 il y a 11 ans … Un masque à 3 plis est appelé un masque d’hygiène. Il sert à ne pas diffuser ses propres virus. Un masque FFP2 est appelé un masque de protection. Il sert à se protéger d’une infection. Il n’y avait aucune ambiguïté à l’époque.

50 masques d’hygiène, pour 4 francs 90… on appréciera l’inflation intervenue depuis, qui est, officiellement, de 0,2% en 10 ans!!!
Non, ce masque ne sert pas à se protéger…
… il sert à réduire la transmission des sécrétions. Aucune ambiguïté!
Masque de protection FFP2. 20 pour 14.90 !
Dans le carton, les recommandations de l’OFSP : “Le port d’un masque peut contribuer à réduire les risques de transmission des virus de la grippe s’il est utilisé correctement. Si une pandémie se déclare, l’OFSP fera savoir, en temps voulu, dans quelles situations le port du masque est recommandé.”

Une autre illustration, tirée du site www.stop-postillons.fr, explique bien à quoi servent les deux types de masques parmi les mesures de protection.

(c) www.stop-postillons.fr. Le masque en tissu est un E.A.P (écran anti-postillons). Le masque FFP2, tout à droite, est réservé au personnel soignant.

Zinzin, parano et égoïste !

En résumé: en 2009, l’OFSP s’invitait dans les boîtes de masques hygiéniques et FFP2 qu’on nous conseillait d’acheter et de stocker “en cas de pandémie”, et y diffusait ses bons conseils.

En 2020, pour le Conseil fédéral et l’OFSP, si vous avez la chance d’avoir pu acheter des masques hygiéniques, rien ne vous interdit d’en porter, mais ce n’est pas officiellement recommandé. Sauf lors de circonstances particulières comme de ne pouvoir respecter la distance sociale de 2 mètres (soins, soins à la personne comme dans les salons de coiffure… transports en public bondés), les autres mesures barrière étant toujours autant valables (se laver les mains, tousser dans son coude, rester chez soi, etc…). Mais si, hors de ces circonstances, ça vous rassure, personne n’interdit le port du masque, déclare notre gouvernement.

En gros, le propos officiel sous-entend que si vous portez un masque en étant bien portant.e, vous êtes une personne un peu zinzin, paranoïaque, complètement à côté de la plaque et surtout, vous avez privé un.e pro d’un matériel dont il ou elle a absolument besoin. En plus d’être zinzin, vous vous montrez égoïste et sans coeur. Soyez maudit.e, ce n’est pas en tapant des mains à 21 heures que vous sauverez votre âme de porteur ou de porteuse de Covid-19 qui s’ignore !

L’écran anti-postillons : la 7ème mesure barrière

Lisons les propos du bon Dr. Koch, responsable de la division maladies transmissibles à l’OFSP, à la question d’un journaliste pose sur les masques en tissu à la conférence de presse de mercredi dernier :

“Les masques peuvent être contreproductifs, notamment lorsqu’ils empêchent d’avoir une distance sociale nécessaire. Il est faux de penser que si l’on porte n’importe quoi autour du nez, c’est mieux que rien. Au contraire, cela peut être pire parce que les gens ne respecteront pas les règles de distance et dans ce cas les gouttelettes peuvent très bien passer à travers un tissu qui n’est pas propre”.

Plusieurs remarques s’imposent ici avant d’aller plus loin…

  • Qui a pu démonter qu’en portant un masque, on oublie de respecter la distance sociale ? Il n’y a pas d’évidence scientifique là-dessus, c’est juste une supposition très hasardeuse. Bien au contraire, un masque en tissu protège de trois manières : il limite l’envie de porter la main au visage parce qu’on a la conscience d’en avoir un en permanence ; masqué.e, on est peu incité.e à “batoiller” avec autrui ; enfin, le masque a un pouvoir filtrant, certes moins efficace qu’un masque hygiénique, mais il évite que vous ne distribuiez vos postillons partout où vous allez.

Un masque en tissu est-il efficace ? Cette étude américaine de Anna Davies en 2013, le démontre:

“The median-fit factor of the homemade masks was one-half that of the surgical masks. Both masks significantly reduced the number of microorganisms expelled by volunteers, although the surgical mask was 3 times more effective in blocking transmission than the homemade mask.”

Et de conclure ainsi :

“Our findings suggest that a homemade mask should only be considered as a last resort to prevent droplet transmission from infected individuals, but it would be better than no protection.”

Certes, on peut faire les choses “à la Suisse” et faire tester différents tissus par l’EMPA pour savoir lequel est le meilleur, comme l’a annoncé M. Koch. Ce qui va prendre des lustres.

Ou alors, on peut conseiller aux gens de confectionner leurs masques (oui, il en faut plusieurs par personne), leur indiquer quels modèles (p. ex. en évitant la fameuse couture au milieu, car qui dit couture, dit trous par où les postillons peuvent passer), dire comment les porter, et déclarer que le port du masque n’est pas inutile ni contre-productif, mais qu’il s’agit d’une septième mesure barrière. Qui plus est, elle ne génèrera pas de montagnes de déchets.

  • On apprend que le virus risque de passer à travers un tissu sale. Mais propre, c’est ok ? Propre comment ? Personnellement, je ne porterais pas un masque “sale” où j’ai déjà éternué trois fois dedans. Ce que l’on sait par contre, c’est que si le tissu est simplement humide, alors oui, le virus passe mieux. Parce que nos exhalons de l’humidité, le port du masque (jetable comme en tissu) doit être limité à 3-4 heures.

Une vidéo est plus parlante que mille mots…

Et si l’OFSP misait (enfin) sur l’intelligence des gens ?

Maintenant, reprenons les deux exercices d’imagination plus haut. Selon la logique “kochienne”, si vous ne vous êtes pas tartiné.e la moitié du tube sur la peau (c’est ce qu’il faut faire: 2 mg / cm2 ou 30 ml pour tout le corps, soit 2 cuillerées à soupe), vous pouvez renoncer à vous mettre de la crème solaire pour vous protéger d’un cancer de la peau. Si vous n’avez pas pris au moins cinq minutes à vous habituer à la température de l’eau, bah, plongez donc la tête la première en étant encore brûlant.e de soleil ! Les recommandations pour préserver votre santé ne seraient donc valables que si elles sont respectées à la lettre, à 100%. Ce n’est pas le cas ? Alors renoncez… Une logique assez bancale, non ?

Le masque en tissu n’est pas parfait, mais c’est mieux que rien. Et oui, même un torchon de cuisine diminue le risque de propagation du virus.

Pour en revenir à la France, il n’y a pas plus de masques que chez nous. Sans doute la même logique libérale est intervenue dans le domaine de la santé. Ils n’ont pas de masques, mais ils ont des idées. Je vous recommande ce site réalisé par quatre médecins français déjà cité plus haut: www.stop-postillons.fr. Les informations données par les Dr. Jonathan Favre et Michaël Rochoy, médecins généralistes, le Dr. Thibault Puszkarek, médecin généraliste et ancien chef de clinique des universités de Lille et le Dr. Antoine Hutt, radiologue spécialisé dans l’imagerie du thorax et ancien chef de clinique des universités de Lille sont convaincantes. On vous dit comment faire un masque (pas besoin de machine à coudre), comment le porter, comment le laver et on vous rappelle que les autres mesures barrière sont toujours aussi importantes.

Ces médecins n’utilisent pas de circonvolutions langagières et ne nous prennent pas pour des buses. Au contraire, ils misent sur l’intelligence des gens. Et ça, ça fait un bien fou par les temps qui courent. Il ne me reste plus qu’à sortir ma machine à coudre…

 

Valérie Sandoz

Valérie est engagée sur la réduction des déchets à titre privé depuis des années. Elle est l'auteur de plusieurs guides, donne des conférences, des cours et anime des ateliers. Géographe et ethnologue de formation, elle interroge notre façon de consommer et partage ses découvertes. Adepte du «fait maison» (conserves alimentaires, lacto-fermentation, cosmétiques, produits de nettoyage, etc.), Valérie anime un blog personnel consacré à la cuisine sans gluten, à la réduction des déchets et du gaspillage et à un mode de vie simple et joyeux.

44 réponses à “Du port du masque (réutilisable) en temps de pandémie. Et si on misait sur l’intelligence des gens?

  1. On nous mène en bateau pour cacher une carence des administrations, dont le devoir était de stocker selon la Loi fédérale sur les épidémies.

    Cela écrit, s’il fait beau, un masque, d’hygiène ou pas, se désinfecte facilement: il est prouvé que le virus ne vit pas plus de 3 minutes en *plein soleil*. 2 x 3 minutes et le masque peut être reporté. Il sera presque sec aussi.

    Si tout le monde porte des masques d’hygiène, le virus ne passe plus. Dans les transports publics, c’est vital. L’y rendre obligatoire (comme en Espagne) ne serait pas du luxe.

    Merci pour votre article.

    1. Bonsoir Gio,
      Pouvez-vous me donner la source que vous avez pour dire que le virus ne vit pas plus de 3 min au soleil?

        1. L’effet du soleil, ou plutôt des uv, sur les microbes est indiscutable. Voyez par exemple la méthode Sodis pour rendre l’eau potable: https://www.swissinfo.ch/fre/une-id%C3%A9e-simple-et-suisse-pour-purifier-l-eau/227284

          Les résultats du tableau présenté par Mme Sandoz a été confirmé officiellement le 24 avril par le responsable du Homeland Security, Science and Technology, ici: https://www.youtube.com/watch?v=E94pqy2rB7g
          Si vous êtes pressée, voyez depuis ici: https://youtu.be/E94pqy2rB7g?t=134

    2. nous sommes les plus chers au niveau des assurances au sens propre et figuré….
      la moindre des choses aurait été de nous fournir en masques.
      les pharmacies nous expiquaient que le masque ne sert à rien… je ne leur ai rien demandé, JE VEUX UN MASQUE pour me le mettre ou je veux point!
      nous ne sommes que des bluffeurs,

  2. Je dois avouer que j’ai presque honte de m’exprimer ici. Ce n’est pas parce qu’un morceau de tissu ressemble à un masque qu’il est véritablement efficace. De la même manière, j’ai croisé beaucoup de monde qui portait des masques anti-poussière de bricolage avec un clapet d’expiration. Donc, s’il éternue, tout passe à travers the clapet. J’approuve tout à fait le do-it-yourself, mais je concevrais mon masque comme une poche dans la quelle je glisserais un mouchoir en papier (quitte à retirer quelques feuilles de l’épaisseur pour faciliter la respiration. Entre les mailles de 0,5 à 0,8mm du tissus et les trous de quelques centièmes du mouchoir, la capillarité du mouchoir sera sensiblement plus efficace pour retenir vos aérosols.

    1. Oui, Gwaskell, vous avez raison! Plusieurs modèles existent, y compris la poche où on insert un filtre en papier, ce qui est encore mieux. L’important est de le porter et de la porter correctement.
      Le clapet du masque… s’agit-il de la valve qui permet de respirer? Si c’est ça, il n’y a aucun risque de dispersion car les masques de bricolage sont certifiés FFP2. A vérifier!

      1. Bonjour Madame Dandoz,
        J ai beaucoup apprécié votre blog, très enthousiasmant par les temps qui courent de sinistrose ambiante !
        Je suis français et résident en France, je fais partie d une association internationale informelle nommée ISIS (Institut de Sachants Impartiaux et Sages) composée de très nombreuses personnes hétérogènes sur la planète : nous nouse sommes penchés sur le Covid19, et qui comme vous pouvez l imaginer , avons beaucoup de choses à dire … Merci d accepter d échanger avec moi par mail …

      2. Je confirme que le masque FFP2 utilisé par le personnel médical -et les bricoleurs- filtre très efficacement l’air inspiré. Par contre, la valve permettant d’expirer plus facilement (et d’éviter la condensation) laisse passer l’air sans le filtrer.
        Cela m’inquiète car on sait que de nombreuses personnes infectées sont asymptomatiques, en d’autres termes elles sont contagieuses sans le savoir.
        Dans ce cas, un masque FFP2 ne sert à rien et induit une fausse sécurité.
        En conséquence, ces masques devraient pour l’instant être réservés à l’usage exclusif du personnel soignant, et retirés de la vente en grands magasins, si tant est qu’ils en proposent encore. Désolée pour les bricoleurs…

    2. En réponse à GWASKELL: L’AFNOR en France a fait son travail concernant les masques en tissu. Il n’y a pas besoin de placer un papier filtre à l’intérieur. Vous pouvez consulter leur site.

  3. Ce qui est probable, à ce stade, c’est que chacun est Prof. es Epidemie.
    Ce qui est probable, à ce stade, c’est qu’on ne sait pas grand chose du zinzinvirus.
    Ce qui est certain, à ce stade, c’est que les vieux cons (comme moi), hypothèquent le futur des jeunes pour sauvegarder leurs vieilles neurones, quelques ans de plus… bonjour les dégâts.

    Et comme toujours, chacun pour soi, tout le monde l’a bien remarqué, aucune aide aux pays du Sud et encore moins dans les camps de réfugiés, donc la fin n’est pas pour juin.
    Et après vient (ou plutôt est) la durabilité, bonjour les dégâts, saison 2!

    1. A défaut d’être épidémiologiste, je sais lire et j’aime réfléchir. Et je n’apprécie pas trop les incohérences qui blessent ma logique. A ce stade, où on ne connaît pas encore covid-19 (on en apprend chaque jour quand même), le principe de précaution a tout son sens.
      Je ne suis pas épidémiologiste et comme tous, peut-être faut-il savoir choisir quels experts on écoute? Je préfère de loin celles et ceux qui ne me considèrent pas comme une attardée.

      1. Etre intelligent, savoir lire et réfléchir ne fait pas la compétence. Nous devons être trés précautionneux dans nos propos afin de ne pas induire nos lecteurs en erreur. De plus toute affirmation ne vaut que dans un contexte précis, certaines lues dans votre texte ou dans les commentaires sont interprétables. Conseiller sans la compétence précise me parait hasardeux.

        1. Chère Odile, loin de moi l’idée de me faire passer pour ce que je ne suis pas. En tant que citoyenne, j’écoute et je lis attentivement ce que nos autorités nous servent comme messages et m’y conforme. J’écoute et je lis aussi ce que conseillent certains pays voisins démocratiques, eux aussi appuyés par d’éminentes personnalités compétentes. Et quand la logique coince, il y a un souci. Ce que je conseille ne sort pas de mon chaudron à potions, mais de conseils avisés de spécialistes. Je ne suis que le relais, même si cela ne m’empêche pas de réfléchir. Même de l’OFSP d’avant 2020! Ce que j’écris et conseille ne se base pas sur ma seule réflexion mais sur le constat et les études réalisées par des personnes compétentes.
          Là où je ne suis pas d’accord avec vous est sur le savoir-réfléchir. C’est certainement une compétence, qui est demandée dans certaines professions: pensée systémique, pensée en réseau, pensée logique, etc.
          Donc si vous pouvez préciser ce qui est “interprétable”, peut-être pourrais-je “corriger” le tir ?

        2. De nouveau en réponse à Odile, mais je gage que d’autres lecteurs et lectrices liront aussi ce commentaire…

          Lu dans Le Temps de ce matin:

          OMS: “Les masques pour protéger les soignants sont plus sophistiqués que la moyenne. D’ailleurs, l’OMS ne recommande pas la généralisation de ces derniers. Les masques en tissu ordinaire protègent plus l’entourage que les personnes qui les portent. Et ce moyen ne devrait pas remplacer d’autres mesures comme la distanciation sociale et le lavage régulier des mains, plaide l’OMS.

          MSF: “En Afrique de l’Ouest, dans les villes et capitales à forte densité de population, la transmission communautaire peut être réduite si tout le monde porte un masque. Le Covid-19 peut en effet se transmettre avant l’apparition de symptômes et le port du masque permettrait ainsi d’appliquer des mesures préventives chez les personnes déjà infectées, mais asymptomatiques pour leur éviter de contaminer leur entourage.(…)” Propos du Dr. Chibuzo Okonta, président de MSF en Afrique occidentale et centrale.

          Si cela était encore nécessaire, voilà qui confirme mon propos.
          Oui à toutes les mesures déjà prises (distanciation sociale, hygiène des mains, etc.) et oui au port du masque (même en tissu, mais sans couture centrale, de préférence en polyester car il devient moins vite humide que le coton) comme mesure supplémentaire.
          Et j’ouvre les paris: le port obligatoire du masque sera décrété pour voyager dans les transports publics (et pas seulement bondés, car on ne sait jamais si le wagon où on est assis.e se retrouvera bondé une fois arrivé à destination), puis pour les étapes ultérieures de déconfinement. Mais peut-être faut-il attendre une nouvelle vague de surcharge dans les hôpitaux…
          Ce sera sans doute un peu compliqué au restaurant ou au bistrot, mais peut-être trouvera-t-on une solution d’ici là…

    2. “…les vieux cons (comme moi)…”

      Pourquoi le rappeler? Tout le monde l’a compris depuis longtemps.

      “Errare humanum est, sed perseverare stultum est.”

      1. Encore un courageux génie polyglotte, sous pseudo, qui se pourlèche les babines, sans n’avoir rien à se mettre sous la dent.

        (il y a de tout sur ces blogs, mais un peu d’ordre ne ferait pas de mal au Temps qui passe si vite 🙂

        1. P.S. Au génie polyglotte…
          “Errare humanum est, sed in errare perseverare diabolicum”

          1. Et cum spiritu tuo.

            Mais t’as raison, boss, pour ça, t’as raison. C’est vrai, en somme. Ces petits génies polyglottes au prurit fielleux (sans doute un effet du confinement), c’est comme ces marionnettes et tous ces zozos machos sous pseudos des blogs : on va leur passer sur le ventre. On va leur faire boire un bol d’huile de ricin, comme au bon vieux temps, puis les balancer dans la fontaine avant de les réduire à l’état de hachis Parmentier fumant sur le trottoir, à coups de Kalachnikov.

            En parlant de marionnettes, l’autre jour, le Pinocchio de la Casa Bianca (faut pas croire, j’ai des relations en haut lieu) à qui, chômeur de longue durée et vétéran smicard, j’étais venu sans succès offrir mes empressés et très incompétents services comme Conseiller ès Communication – il cherchait un polyglotte sans emploi (avec ou sans génie) pour envoyer ses “tweets” au “Temps” – , m’a d’abord demandé lors de notre entretien d’embauche de lui proposer un désinfectant pour soigner son herpès.

            Dans l’espoir d’un prompt engagement, je lui conseillé un verre de Petite Arvine, relevé de quelques gouttes de cyanure, mais ma proposition n’a pas eu l’heur de plaire au Maître du Monde. L’homme qui tweete plus vite que son ombre m’a répondu : « Vire, grand enflé ! Carre. Ton haleine souille la pureté de l’air que nous respirons. T’es plus bon à rien. La rue, je te dis… You’re fired ! »

            Alors je me suis mis au garde à vous, j’ai fait demi-tour et lui ai présenté mon derche tout en dodelinant du chef et baritonant du trou de bise avant de lui lâcher : «  C’est un tout petit four que t’as entre les jambes, Mister President, et bien mou encore. » C’était envoyé, ça. J’étais content. En guise d’adieux, j’ai ajouté : « Ta cervelle fripée, tes neurones – ou ce qu’il en reste – rissolés à l’huile de palme au soleil des Florides, peuvent compter sans moi pour continuer cette folie de contaminer les blogs avec leur flouze de bidet. Moi, je me tire, je cavale. Je ne marche plus.»

            De retour aux rives du Rio de la Plata, d’où j’ai assisté jadis au sabordage du « Graf Spee » dans la baie de Montevideo, dans ma chacra (sorte de datcha pour expats de Nueva Helvecia, en réalité un assemblage de bambou entrecroisé de cannes à sucre, une cabane toute théorique), j’observe un strict confinement selon les normes en vigueur, par solidarité aussi héroïque que solitaire envers la Mère Patrie et dans le respect sans faille de la distance social(ist)e des quelques onze mille kilomètres que je me suis imposée en toute abnégation – si ça ce n’est pas de la discipline… – entre Elle et moi. Et puisqu’il faut bien tuer le temps avant qu’il ne nous tue, j’envoie sans compter ma peine, et même que je me boutonne du col à la braguette pour la circonstance…, mes commentaires personnalisés et ciblés, emprunts d’empathie, de ma bientôt légendaire courtoisie et de mon style recherché, aux maîtres impeccables des blogs du « Temps » – qui, soit dit en passant, m’a taupé trois mois de trop sur mon abo. Pas racontable, je te dis. Je me comprends…

            Et bla.

          2. touché coulé, comme on disait à l’époque et en plein dans le derche hahahah
            Adopter le pseudo “ducon enano”, vous serez plus crédible hahajajajaj

  4. Bonjour Valérie,
    Je suis tout à fait d’accord avec tes propos et ton bon sens !
    J’ai sorti mes tissus et ma machine à coudre et je confectionne mes masques (avec poche interne pour insérer un mouchoir en papier. De plus, ils sont plus agréables à porter que les masques en papier.
    Bonne continuation dans tout ce que tu entreprends.
    Béatrice (Sandoz)

    1. Chère Béa, quel plaisir de te retrouver parmi les lecteurs et lectrices de ce blog! Merci pour tes encouragements ! Porte-toi bien, prenez soin de vous deux avec Raymond, prenez soin des autres aussi… et tenez bon! Bises

  5. L’intelligence des gens commence par respecter les consignes et rester chez soi, ce qui est très compliqué pour un certain nombre de personnes

    1. Ah oui ! Je l’ai vu aujourd’hui dans un magasin (bricolage). On nous compte a l’entrée, on attend sur des marques au sol, on se désinfecte les mains, et dans les rayons, les clients se fichent du respect des distances… ce qu’il se passe dans les trop grandes surfaces est incontrôlable !

  6. Merci mille fois Valérie ! Enfin un article complet et intelligent sur cette satanée histoire de masque.

    Cette polémique doit cesser car, malgré les opinions éclairées de chacun, protéger son voisin contre les postillons (même microscopiques) sera, avec l’hygiène des mains, le seul moyen de contenir cette pandémie et vivre de nombreux mois avec le virus sans ruiner définitivement notre économie.

    Car il est tout simplement impossible de maintenir les fameuses distances de 2 m dans la plupart des situations (transports publics, petits commerces, médecin, coiffeur, concert, ascenseur, avion, etc).

    La Suisse fait d’ordinaire preuve de pragmatisme et là, patatra, on est tombé dans un dogmatisme digne des pires sectes.

    Il est important de rappeler que le port du masque n’est, en lui même, pas la solution mais qu’il permet d’éviter la projection des minuscules postillons donc de contaminer son voisin.

    Cela permet de mieux comprendre comment se comporter et d’éviter, par exemple, de faire les commissions en famille en se parlant et/ou téléphoner à grand-mère tout en choisissant sa salade en libre-service.

    Evitons les discussions animée dans les commerces avec quelqu’un à 2 mètres de distance, afin de respecter scrupuleusement les règles de sécurité, en projetant deux fois plus de particules pour pouvoir s’entendre.

    Finalement, éviter donc les cris de guerre du type “mon papa est postier pour la plaine de Plainpalais” en public.

    La lutte contre ce satané microbe se jouerait donc plus dans le savoir-vivre, le respect de l’autre et le bon sens que par la science…

    PS: il n’y a aucune preuve que la crême solaire protège du cancer de la peau. Ce n’est qu’une protection contre les coups de soleils.

    1. Depuis le début de cette pandémie et les débats passionnés qu’elle génère, c’est bien la première fois qu’on évoque sur un blog le savoir-vivre. Oui, cent fois oui, le savoir-vivre est une question de survie, au moins au même titre que les mesures d’hygiène et de distance social(ist)e. Hélas, depuis qu’elle s’est assuré le monopole de l’enseignement du savoir, du savoir-faire et du savoir-être, l’école a tout à fait occulté le savoir-vivre.

  7. Bravo pour la pertinence et l’intelligence de votre article. Je me permets d’y ajouter mon commentaire sur un article de 24 heures il y a 2jours : ***Les personnes en bonne santé n’ont toujours pas besoin de porter un masque dans les lieux publics indique l’office fédéral de la santé (OFSP) ***… MAIS QUELLES PERSONNES EN BONNE SANTÉ ???? Cette catégorisation n’est plus recevable puisque l’on sait aujourd’hui par les experts que plus de 50 % des personnes contaminées sont asymptomatiques !
    L’auteur apparemment en bonne santé de cette affirmation est peut être lui même asymptomatique et contagieux sans le savoir.. Bonjour son entourage ! Dés que la distanciation sociale n’est plus possible nous devons TOUS porter un masque.. Pour soi-même et pour les autres. MON MASQUE TE PROTEGE ! TON MASQUE ME PROTEGE!

  8. Pas plus que vous, Madame Sandoz, je ne revendique une compétence particulière dans ces domainse. Mais comme vous, je trouve qu’il est nécessaire d’au moins tenter de comprendre, puisqu’en tant que citoyen suisse nous devons nous prononcer souvent. Alors voici ma fa4on de comprendre:

    A et B se rencontrent.

    1. A est porteur du virus, B ne l’est pas.

    1.1. Ni l’un ni l’autre ne portent de masque : A parle à B et répand ainsi des virus sur B. Ces virus se répandent sur le visage de B, ses yeux, sa bouche, son nez, ses oreilles, dans ses cheveux, sur ses habits. A contamine B.

    1.2. B porte un masque, A n’en porte pas. A parle à B et répand ainsi des virus sur B. Ces virus ne se répandent pas sur la bouche ni sur le nez de B, mais bien sur ses yeux, ses oreilles, dans ses cheveux, sur ses habits. A contamine B.

    1.3. A porte un masque, B n’en porte pas. A parle à B, les virus qu’il émet ne franchissent pas son propre masque, placé immédiatement devant sa bouche et son nez. Les virus qu’il émet ne se répandent pas sur le visage de B, pas sur la bouche de B, pas sur son nez, pas sur ses yeux, pas sur ses oreilles, pas dans ses cheveux, pas sur ses habits. A ne contamine pas B.

    2. A et B portent tous deux un masque.
    Qu’ils soient porteurs de virus ou non, il n’y a pas de virus qui volent entre les deux. A ne contamine pas B, et B ne contamine pas A. Le masque porté par A protège B, et le masque porté par B protège A.

    3. Tout le monde porte un masque.
    Il n’y a pas de virus qui volent dans l’air.

    Corollaire :
    4. Si tout le monde porte un masque, un masque empoisonné par les virus l’a été par les virus émis par celui qui porte ce masque, par personne d’autre.

  9. Bonjour,
    je ne suis pas aussi sûre que vous que les gens portants un masque continueront de respecter la distance sociale et les règles d’hygiène, ou ne se touchent pas le visage car le masque le leur rappelle.
    j’ai trop souvent vu le contraire, le pire exemple : une dame dans une droguerie qui a descendu son masque sur le menton, avec ses gants, s’est mouchée avec un mouchoir sorti de sa poche, l’y a remis, a remonté son masque sur son visage, puis a servi la cliente suivante avec les mêmes gants …
    je pense que le masque ou les gants peuvent nous protéger, oui, mais que souvent ils donnent une fausse sécurité aux gens.
    tous ces débats sur le port du masque c’est bien joli, mais à mon avis ce qu’il faut faire, c’est informer mieux sur la façon de le gérer, car la transmission par contact est très importante aussi et le masque n’y change rien.

    1. Exactement, la plupart des gens oublient la distance de 2 mètres et autres règles car ils ont un masque et des gants mais ils utilisent mal ce matériel de protection qui ne sert donc à rien…

      1. aujourd’hui déjà, de nombreuses personnes oublient les règles de base ou s’en fichent (je l’ai vécu hier encore). Et si le port du masque avait cet effet de les faire mieux respecter? C’est une question d’enseignement et d’information, pas de matériel. Si vous m’indiquer l’étude qui démontre que le port de matériel faisait baisser la garde des gens et moins observer les règles de distance, j’en serais heureuse, vraiment.

      2. ABC, faites le parallèle avec la circulation en 2 roues:
        – Le port du casque ne vous fait pas négliger l’entretien des vos freins.
        – L’entretien de vos freins ne vous fait pas adopter des vitesses inadaptées.
        – Le respect des règles du code de la route ne vous empêche pas de faire contrôler votre vue.
        toutes ces mesures de sécurité sont quasi-INDEPENDANTES.

        Pourquoi, diable, dès qu’il s’agit du Covid-19, les gens deviendraient-ils bêtes, pourquoi perdraient-ils tout sens du discernement ? Pourquoi ne peuvent-ils plus gérer plusieurs approches de la sécurité?

    2. Relisez l’article. Il n’est jamais question de remplacer les mesures de protection et d’hygiène existantes par le port du masque. C’est une mesure supplémentaire, indispensable pour limiter la diffusion du virus. Mais si les gens ne les respectent pas déjà maintenant, le masque n’apportera rien de plus, c’est évident. Si le port du masque est un jour déclaré comme nécessaire, alors un grand travail d’enseignement sur la bonne façon de le porter doit aussi être fait en parallèle.

  10. Non, sérieusement arrêtez de vous donner un genre avec votre texte illisible, ou alors incluez les transgenre.e.e.s.s

  11. Marre des gens comme vous qui ne faites que critiquer et contredire les décisions du conseil fédéral, de M. Koch etc. Je ne dis pas que tout est parfait mais faites leurs confiance !! M. Koch est un professionnel il a de l’expérience et il sait ce qu’il dit… Et vous Mme Sandoz, vous n’avez sûrement aucune expérience dans le domaine médical, vous auriez fait mieux à leur place, dans cette période de crise, alors qu’il fallait trouver des solutions en urgence ? Je ne pense pas, alors laisser les faire leur travail !
    MERCI

  12. Merci, Madame Sandoz, vraiment merci.

    Je vous suis sur toute la ligne.
    Grace a votre article, déjà, je constate que je ne suis pas fou.
    Mais ce genre de bon sens a du mal à passer, c’est un grand mistère pour moi.

  13. Pour ma part, je considère que toute mesure de protection (masque, gant…) peut aider à empêcher la diffusion du virus mais à la condition de bien les utiliser, ce qui suppose de former les personnes sur la bonne façon d’utiliser ces équipements. Sous peine d’avoir une efficacité bien moindre qu’attendue.

    Article toutefois intéressant. Mais de grâce, arrêtez avec l’écriture inclusive…

    1. Merci pour votre commentaire.
      Pour l’écriture inclusive, c’est mon choix.
      Car seul existe ce qui se pense, se conçoit et se lit.
      C’est rendre visible ce qui a trop longtemps été invisibilisé par intention de nuire.
      C’est ouvrir mentalement tous les possibles à toutes et à tous.
      Ce n’est finalement qu’une question d’habitude et votre gêne est passagère.
      Et ne venez pas me parler de l’Académie française, cette assemblée de vieux bonhommes dont aucun n’est linguiste (bon, ok, il y a quelques femmes depuis Marguerite Yourcenar).
      Loin d’être figée, une langue ne saurait souffrir d’être immobilisée par la seule volonté de quelques ronchons, une langue évolue sans cesse.
      Et moi j’y inclus visiblement hommes, femmes et tous les genres dans lesquels ils et elles se définissent.

  14. C’est bien l’écriture bobo.e. Ca donne un genre et ça fait branché!
    Du coup, il n’y a plus que les membres initiés qui se tapent les .e.s.es. les autres tournent la page.

    C’est vrai qu’il est plus sécurisant de ne toucher que les gens qui nous ressemblent au lieu de tenter l’ouverture.

  15. Vous êtes tellement intelligent ! Mais pourquoi n êtes-vous pas à la tête du pays ! Je ne comprends pas ! Et pour les masques lavables qui doivent sécher à 65 degrés ? Eau+lessive ç est zéro conso aussi ?

  16. Je n’ai de loin pas lu tous les commentaires. Mais ce vrai problème de masques me fait réagir. Un gigantesque sujet de discussions depuis l’existence de ce covid-19. J’aimerais simplement dire que je suis malade. Coronavirus ou non, je ne le saurai certes pas pour le moment ou peut-être jamais? J’ai tous les symptômes mais un frottis négatif. Le confinement, ça, maintenant, je connais bien. Ordre donné: Si vous devez sortir de chez vous, (ça serait juste de quoi ne pas sombrer moralement), vous avez l’OBLIGATION de porter un masque! Et Oui! Et Iequel? Un masque de carnaval? On n’en a déjà point trouvé cette année! A chaque demande j’ai reçu pour seule réponse: “Nous n’en avons plus en ce moment”. A moins de m’en confectionner un. Qui plus est, soit validé… Je resterai confinée chez moi, en attendant…

  17. MASQUER LES PROBLÈMES RÉELS AVEC UN BOUT DE TISSU

    L’hystérie médiatico-politique à propos des masques est bien entendu destinée à faire diversion chez le peuple français…

    Les marionnettistes au pouvoir sont en train de jeter des joujoux aux chiots dociles que sont devenus les français afin de détourner leur attention.

    La mobilisation générale autour de la disponibilité de ces protections faciales crée un événement, une “info”, une peur artificielle puis un besoin impérieux de s’en procurer. Au final le français lobotomisé par la psychose collective n’a plus qu’une fixation : se fournir en accessoires sanitaires pour pouvoir participer au grand carnaval national.

    Oubliées ses revendications et doléances d’avant le confinement ! A présent monsieur Dupont, calmé, maté, soumis, réclame ce que ses maîtres lui suggèrent.

    C’est en jetant une baballe sous la truffe du chien de chasse qu’on le détourne de sa course aux lièvres pour le transformer en gentil caniche à sa mémé ! Aux oubliettes les manifestations des GILETS JAUNES et autres citoyens en colère ! Dans la fosse des rêves, toutes les priorités d’hier…

    Désormais l’urgence, ou plutôt la fausse urgence, ce sont les carrés de ouate.

    Un ridicule bout de tissu permettant de voiler les vrais problèmes des français, de faire disparaître de leur tête tous les sujets gênants au yeux du pouvoir. Magnifique tour de passe-passe de nos manipulateurs hauts placés !

    Ils ont réussi cet habile tour de force : faire en sorte que ce soit le troupeau lui-même qui finisse par être demandeur de ses propres chaînes.

    Une étoffe légère qui agit comme un puissant dérivatif.

    La course frénétique aux cache-visages n’est rien d’autre que la ruée de la population vers son auto-musèlement.

    Bravo aux illusionnistes de l’Élysée et à leurs alliés les médias matraqueurs de cervelles (notamment BFMTV) pour leur formidable numéro de magicien qui enfume tout le monde !

    Raphaël Zacharie de IZARRA

    1. Bien bien Raphaël… vos mots sont imagés, il n’y a pas à dire. Et on voit que vous prenez plaisir à manier le verbe!
      Juste en passant, ce site de blogs est un site suisse, du journal Le Temps. Pas de gilets jaunes ici. Pas encore…
      Toutefois, là où je partage votre analyse, c’est que cette crise a mis en sourdine – dans les médias en tout cas – les autres urgences. L’urgence climatique, la disparition de la biodiversité en sont les excellents exemples. Mais ces thèmes vont resurgir de plus belle une fois la crise passée. Et même plus tôt que prévu, puisque de nombreux spécialistes estiment que si ce virus est apparu et s’est répandu, c’est aussi en raison de la disparition des habitats des espèces sauvages. Voir la rubrique Opinion signée par des dizaines de professeur.e.s, de docteur.e.s et spécialistes (dont le prix Nobel Jacques Dubochet) des écoles polytechniques fédérales et universités suisses aujourd’hui dans Le Temps (https://www.letemps.ch/opinions/prochaine-pandemie-previsible-temps-prendre-serieux-crise-ecologique).
      Là où je ne suis pas d’accord avec vous, c’est sur l’utilité des masques et autres protections faciales. Peut-être faut-il que vous perdiez un proche à cause du Covid-19 pour que vous vous rendiez compte que ce virus n’a rien à voir avec une “grippette” (comme l’a qualifié le Conseiller d’Etat vaudois Philippe Leuba en début de pandémie… une belle occasion ratée de se taire!).
      En tout état de cause, si nos autorités politiques et administratives, si le gouvernement avaient fait leur job correctement, notre pays (population et professionnels de santé) aurait eu suffisamment de stocks de masques pour faire face. Peut-être même que les masques en suffisance auraient permis de ne pas devoir mettre le pays à l’arrêt et qui va selon toute vraisemblance engendrer une récession sans précédent…
      Car ce qui a compté, durant toute cette crise, ce sont 2 choses (et uniquement ces 2 choses):
      1. préserver le système de santé, avoir assez de places dans les hôpitaux pour pouvoir soigner tous les malades (Covid et les autres urgences). Cela n’a pas été caché. Il s’agissait d’éviter d’avoir des personnes qui meurent dans les couloirs des hôpitaux sans soins (cyniquement, si on meurt à la maison, c’est nettement moins grave car ce n’est pas visible et en plus ces morts non identifiés Covid-19 ne sont pas répertoriés)
      2. éviter toute panique générale, qui est par nature ingérable, incontrôlable et donc très dangereuse, pour tout gouvernement quel qu’il soit.
      Notre santé personnelle en tant qu’individu n’a pas de place dans la gestion d’une crise. Ici comme ailleurs, on a d’abord géré les masses.
      Et même si on nous a pris pour des crétins sur la question des masques (le port du masque est maintenant recommandé si on ne peut pas maintenir la distance sociale de 2 mètres, soit dès qu’on va sortir et aller travailler), la gestion a plutôt été réussie vue sous ces deux angles.

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