Glyphosate ou quand la science est prise en otage

Ce matin, la majorité de droite du Parlement a rejeté deux initiatives cantonales, jurassienne et genevoise, déposées il y a trois ans ! Elles demandaient de pouvoir interdire le glyphosate sur leur territoire. Cet herbicide de synthèse est au coeur de combats politiques depuis que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) l’a déclaré cancérigène probable.

La science a été évoquée par les rapporteurs, représentants de la majorité de droite de la puissante Commission de l’économie et des redevances (CER) qui traitait ces objets[1]. Mais à y regarder de plus près, cette décision se fonde sur un seul argument fourni par une étude récente de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire (OSAV).[2]. L’étude en soi est correctement réalisée mais, en tant que scientifique, il me semble bien peu crédible de pouvoir proposer l’hypothèse à partir d’un échantillon de 12 personnes uniquement, dont l’urine a été testée pendant seulement 48 heures, que « l’être humain, absorbe probablement peu de glyphosate ». Encore plus problématique le fait que CER et conseil fédéral se satisfassent de cela pour en conclure que « le glyphosate est sans danger pour l’être humain » !!

Ainsi l’organe étatique qui a la charge de protéger les concitoyens d’éventuels polluants de l’eau et des aliments suppose qu’une quantité bien plus importante de glyphosate « est probablement excrétée via l’intestin » puisque les résultats (sur ce maigre échantillon de l’urine de 12 personnes pendant 48 heures donc) indiquent que seul 1% du glyphosate est excrété par l’urine.

Premier problème, la faible concentration de glyphosate détectée dans l’urine de ces 12 personnes est en complète contradiction avec les résultats de plusieurs études qui ont fait de telles analyses, se basant sur des échantillons autrement plus significatifs que celle qui nous est proposée ici. Par exemple, celle de la Heinrich Böll Foundation en 2016 pour laquelle 2 009 personnes ont été testées : 99,9% des urines contenaient du glyphosate, dont 79% avaient 5 fois plus que ce qui est autorisé dans l’eau, soit 0,1 microgramme par litre (μg/L), et un tiers entre 10 et 42 fois plus. Les enfants (0-9 ans) et les adolescents (10-19 ans) présentaient les niveaux les plus élevés, ainsi que les mangeurs de viande. La concentration maximum atteignait 4,2 μg/L. [3]

En 2014, la chercheuse Monika Krüger de l’Université de Leipzig avait comparé les urines de 99 personnes suivant une diète conventionnelle avec celles de 41 personnes qui mangeaient préférentiellement bio : la concentration de glyphosate dans les urines des premières (1,8 μg/L) était en moyenne 3,6 fois plus élevée que celle des secondes (0,5 μg/L). Les 199 personnes souffrant de maladies chroniques avaient un niveau moyen de glyphosate dans l’urine (2,2 μg/L) 1,4 fois plus élevé que la moyenne des 102 personnes en santé (1,6 μg/L). [4]

Deuxième problème, le résultat de l’étude de l’OSAV permet de comprendre que la plus grande part du glyphosate contenu dans les aliments n’est pas excrétée via l’urine. Plutôt que de supposer qu’elle « est probablement excrétée via l’intestin », cela ne devrait-il pas plutôt nous faire craindre que le glyphosate a tout le temps d’être métabolisé via les intestins ? Quiconque a quelques bases en biologie élémentaire est en droit de se poser cette question. D’autant plus inquiétant quand on se souvient que le premier brevet que Monsanto avait déposé pour le glyphosate concernait son activité bactéricide très agressive (1ppm), autrement dit, comme antibiotique. C’est donc sans surprise qu’une étude récente a démontré que le glyphosate modifiait la microflore intestinale des animaux[5]. Il est regrettable que l’OSAV se soit limité à l’analyse de l’urine de ces 12 volontaires, nous aurions pu peut-être confirmer que leur microbiote n’était pas en pleine forme. Relevons au passage que « des modifications de l’écosystème bactérien de l’intestin pourraient être impliquées dans le développement des altérations métaboliques liées au diabète de type 2 et à l’obésité ».[6] Et que penser de la dissémination d’un puissant antibiotique partout dans notre environnement depuis des décennies à l’heure où les bactéries multi résistantes représentent une menace bien réelle pour la santé publique à l’échelle mondiale ?

En attendant, de fortes accumulations de glyphosate dans les tissus, en particulier dans le cœur et dans les poumons, ont été mesurées sur des porcelets par Monika Krüger. Donc si les 12 humains de l’étude de l’OSAV avaient peu de glyphosate dans l’urine, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu d’accumulation dans leurs tissus, mais ce processus se déploie sur le moyen et long terme, face à une exposition chronique, et donc pas limitée à deux jours seulement. En tous les cas, on ne peut pas en conclure que l’être humain absorbe probablement peu de glyphosate. Le porc est un modèle biologique relativement proche de l’être humain, n’en déplaise à certains.

Voilà donc les « nouvelles connaissances scientifiques sur le glyphosate » (je cite toujours le site de l’OSAV) qui a légitimé la puissante majorité de droite de la commission de l’économie à décréter que, je cite encore : « sur le plan toxicologique, le glyphosate ne présente pas de danger ».

Il est fait également allusion à de « nombreuses organisations scientifiques ». Manifestement il ne s’agit pas du CIRC qui a classé cette substance « probablement cancérigène pour les humains » en 2015 déjà, ce qui a d’ailleurs motivé les requêtes cantonales dont il est question ici. Depuis, le CIRC a dû subir les contradictions de l’autorité européenne de sécurité alimentaire, l’EFSA, homonyme de notre OSAV malgré la révélation des malversations de Monsanto dont il a déjà été question. Nous rejouons ici la même pièce à l’échelle du pays. Il s’agit donc de bien distinguer les organes scientifiques (universités, instituts de recherche) des départements étatiques comme l’OSAV helvétique ou l’EFSA européenne, qu’il me semble abusif de qualifier d’organisations scientifiques. Mais pourquoi donc ces agences étatiques s’acharnent-elles à rejeter les évidences scientifiques indépendantes compilées par le centre scientifique international compétent en la matière et qui a démontré que les centaines de milliers de données de toutes les études prises ensemble montrent une association statistiquement significative entre le lymphome non hodgkinien et l’exposition au glyphosate ? En ce qui concerne l’EFSA, la presse européenne a dénoncé régulièrement les nombreux conflits d’intérêts qui lient certains de ses cadres à l’industrie et plus généralement les pressions que cet organe subit. En 2017, le Monde révélait que près de la moitié de ses experts étaient en conflits d’intérêts.[7] Qu’en est-il de l’OSAV chez nous ?

Par exemple, pendant que l’OSAV suggère avec une étude portant sur l’urine de douze personnes pendant 2 jours que tout va bien, nos voisins français ont réalisé sur dix ans une étude épidémiologique portant sur 180 000 éleveurs et cultivateurs (cohorte Agrican, adhérents de la Mutuelle sociale agricole, MSA). Celle-ci révèle malheureusement une proportion accrue de lymphomes, leucémies, cancers de la prostate et tumeurs du système nerveux[8].

Des biochimistes ont publié en 2015 les données brutes de plusieurs études incriminantes soumises par Monsanto pour l’homologation du glyphosate.[9] Sur la base de 246 études de référence, ils décrivent les mécanismes d’action liant le glyphosate aux cancers du côlon, du foie, du pancréas, des reins, de la thyroïde, du sein, des lymphomes non hodgkiniens, aux cataractes et mélanomes. Dans un article publié en 2017, ils démontrent comment le glyphosate agit par mimétisme moléculaire avec les enzymes digestives, conduisant à des réactions auto-immunes comme l’intolérance au gluten et le développement de maladies rares des intestins, mais en très forte augmentation depuis les années 2000, comme la maladie de Crohn mais également à une porosité de la barrière hémato-encéphalique, ouvrant la porte aux maladies neurologiques auto-immunes comme certaines formes d’autisme, la sclérose en plaques ou la polyarthrite rhumatoïde.[10]

Autre exemple parmi les centaines d’études composant la base de données du CIRC, les études épidémiologiques en Amérique latine montrent une surreprésentation des malformations congénitales, des problèmes neuronaux et d’autisme chez les enfants qui ont été exposés alors qu’ils étaient encore dans le ventre de leur mère. [11]

On me répondra alors que si les bonnes pratiques agricoles sont respectées, tout ira bien pour le consommateur qui peut tranquillement absorber chaque jour tout au long de son existence la fameuse « dose journalière admissible » (DJA). Or, cette notion, inventée tout exprès par les agences étatiques et l’agroindustrie dans les années 1960, reposent uniquement sur l’évaluation de la toxicité aiguë des molécules de synthèse selon l’adage « c’est la dose qui fait la poison ». Aujourd’hui encore j’ai dû entendre les conseillers nationaux au service du lobby agrochimique fanfaronner « qu’il faudrait manger 16 kg de pois chiches ou boire 1500 litres de vin » pour atteindre le seuil critique fixé pour le glyphosate. Rappelons alors comment est calculée cette DJA. Elle correspond à la quantité d’une substance chimique toxique qu’un individu moyen de 60 kg peut théoriquement ingérer quotidiennement, sans risque supposé pour sa santé. Elle est exprimée en mg de substance par kg de poids corporel. Elle repose sur le seuil maximum de consommation au-delà duquel les premiers effets toxiques sont observables sur les rats. On obtient alors la DJA en divisant ce seuil par un facteur de 100 à 1000 afin de prendre en compte l’extrapolation de l’animal à l’homme. Il s’agit donc d’une procédure arbitraire, qui n’est pas fondée sur une observation scientifique. Elle est pourtant à la base de tout le système international de régulation des pesticides de synthèse. Pour le glyphosate, la DJA a été ainsi établie à 30 mg/60 kg/j! Ça change la perspective n’est-ce pas? Et qu’en est-il pour les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, ou qui souffrent déjà d’une maladie?

Ainsi, ce système de régulation est obsolète car il est bien incapable de prendre en compte ni l’exposition chronique de longue durée, ni l’exposition simultanée des différentes substances (effet cocktail), y compris celles composant les préparations détonantes de l’industrie comme le Round up qui associe le glyphosate avec d’autres substances chimiques encore plus toxiques, ni les effets perturbateurs hormonaux, ni la vulnérabilité spécifique des personnes exposées. Plusieurs études ont démontré ces effets concernant le glyphosate. Plus que la dose, c’est le moment de l’exposition qui est crucial. Ainsi les femmes enceintes, les jeunes enfants et les adolescents ne devraient absolument pas être exposés, ni lors de traitements agricoles, ni par de micro doses quotidiennes cachées dans leur alimentation et l’eau potable. Au lieu de cela, notre gouvernement non seulement minimise de façon révoltante la toxicité du glyphosate mais de plus, est bien loin de le considérer comme un perturbateur endocrinien comme le suggère sa réponse à ma question du 3 mars 2021, considérant que « seuls trois substances actives, considérées comme des perturbateurs endocriniens, sont encore admises » en Suisse.[12] Pourtant une année plus tôt, des chercheurs indépendants ont publié le résultat de leurs investigations confrontant l’ensemble des données concernant le glyphosate aux dix caractéristiques qui font consensus scientifique pour définir un perturbateur endocrinien. Il en ressort que huit des dix critères qui définissent les perturbateurs endocriniens sont confirmés pour le glyphosate. Ils précisent également que la question n’est plus de savoir si oui ou non le glyphosate est un perturbateur endocrinien, mais de poursuivre la recherche pour élucider complètement ses effets sur le système hormonal humain.[13]

Alors que mon discours s’appuie sur des recherches scientifiques indépendantes, je trouve très inquiétant qu’il soit à l’opposé de l’agence étatique dont le rôle est pourtant de garantir la sécurité de notre eau et de notre alimentation. Position que la majorité de droite de la Commission relaye ensuite sans état d’âme.  Il est important de relever que cette distorsion de la réalité scientifique concerne l’ensemble des pesticides de synthèse et que les quelques substances qui ont défrayé la chronique ces dernières années comme le glyphosate ou le chlorothalonil ne constituent malheureusement que la pointe de l’iceberg. Mais jusqu’où allons-nous aller encore dans ce pays pour protéger les intérêts des producteurs et des vendeurs de pesticides ? La pression du lobby de l’agro-industrie sur les agences américaines et européennes a été dénoncé maintes fois, n’est-il pas temps que la presse helvétique fasse de même en ce qui concerne les pressions exercées sur nos propres agences ainsi qu’au sujet des conflits d’intérêts qui minent le travail parlementaire et le processus démocratique?[14]

[1] https://www.parlament.ch/centers/kb/Documents/2018/Rapport_de_la_commission_CER-N_18.319_2020-11-02.pdf

[2] https://www.blv.admin.ch/blv/fr/home/lebensmittel-und-ernaehrung/lebensmittelsicherheit/stoffe-im-fokus/pflanzenschutzmittel/glyphosat.html

[3] Marie-Monique Robin : Le Roundup face à ses juges, Écosociété, 2018, Robin 2018, p. 198-199. L’auteure y décrit les tactiques utilisées par Monsanto pour influencer les autorités règlementaires et intimider les scientifiques.

[4] Monika Krüger et al. : Detection of glyphosate residues in animals and humans, Environmental & Analytical Toxicology, vol. 4, #2, 2014, p. 4.

[5] https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/02/le-glyphosate-peut-perturber-le-microbiote-a-des-doses-tres-faibles-selon-une-etude-internationale_6068473_3244.html

[6]https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2008/07/medsci2008245p505/medsci2008245p505.html

[7] https://www.lemonde.fr/planete/article/2017/06/14/securite-alimentaire-l-expertise-europeenne-mise-en-cause-par-les-conflits-d-interet_5144531_3244.html

[8] https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/27/cancer-une-etude-de-grande-ampleur-confirme-les-risques-encourus-par-les-agriculteurs-francais_6061356_3244.html

[9] Samsel Anthony, Seneff Stephanie : Glyphosate, pathways to modern diseases IV: cancer and related pathologies, Journal of Biological Physics and Chemistry 15 (2015) 121–159.

[10] Samsel Anthony, Seneff Stephanie : Glyphosate, pathways to modern diseases VI: Prions, amyloidoses and autoimmune neurological diseases, Journal of Biological Physics and Chemistry 17 (2017) 8–32.

[11] Benitez‐Leite, S., Macchi, M.A., Acosta, M. 2009. Malformaciones congénitas asociadas a agrotóxicos. Arch. Pediatr. Urug 80, 237–247, https://www.pan-europe.info/sites/pan-europe.info/files/public/resources/reports/eos-2011-roundup-et-malformations-congenitales-est%E2%80%90ce-que-le-public-est-tenu-dans-l-ignorance.pdf

[12] https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20217191

[13] La Merrill et al., 2020. Consensus on the key characteristics of endocrine-disrupting chemicals as a basis for hazard identification. Nature Reviews Endocrinology 16:45.

[14] https://www.lemonde.fr/planete/article/2017/10/05/monsanto-papers-les-agences-sous-l-influence-de-la-firme_5196332_3244.html

Valentine Python

Docteure EPFL, climatologue et géographe, Valentine Python s’investit dans l’éducation à l’environnement. Consultante scientifique, elle transmet les connaissances nécessaires pour comprendre le réchauffement climatique et l’érosion de la biodiversité. Conseillère nationale depuis 2019, elle s’applique à créer des passerelles entre Science et Politique.

23 réponses à “Glyphosate ou quand la science est prise en otage

  1. 1) Questionnement en partage: pourquoi est-ce la Commission de l’économie qui traite cet objet, pourquoi n’est-ce pas la Commission de la santé publique?

    2) Des enquêtes en partage:

    a) “Intoxication – Perturbateurs endocriniens, lobbyistes et eurocrates : une bataille d’influence contre la santé”

    ww.franceculture.fr/oeuvre/intoxication

    b) “LOBBYTOMIE, comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie”

    ww.franceculture.fr/oeuvre/lobbytomie-comment-les-lobbies-empoisonnent-nos-vies-et-la-democratie

    ww.rts.ch/play/radio/versus-penser/audio/une-societe-transformee-en-lobbytomie?id=10022641

    3) Un rappel en partage : La Constitution fédérale suisse pose le principe fondamental de la protection de l’être humain, de sa santé et de son environnement naturel (art. 74 et 118)

  2. La question fondamentale à poser est de savoir d’où vient ce glyphosate retrouvé dans des organismes humains. A mon sens, son origine vient de céréales importées de pays où le traitement de céréales a des fins de mûrissage est autorisé. Des résidus peuvent dès lors se retrouver dans des pâtes, dès bières ou des céréales de petit déjeuner. Cette pratique étant interdite en Suisse, y interdire le glyphosate ne résoudra pas le problème.

    1. Bonjour,
      En peu plus de la moitié de nos aliments sont importés. Les céréales issus d’Amérique du Nord sont particulièrement problématiques en raison de la pratique de l’enrobage, mais les aliments d’origine animale suisses, nourris aux céréales étrangers peuvent être tout aussi problématiques. De plus, le métabolite du glyphosate est très présent dans les eaux souterraines qui représentent 80% de notre eau potable (cf rapport OFEV, 2019). Et il y a la contamination directe via l’air. Le sol mis a nu, soumis aux sécheresses et aux vents intenses qui ont caractérisés le mois d’avril alors que certaines cultures, en particulier vignes et arboricultures, étaient traitées aux herbicides de synthèse, glyphosate en tête, permet de mobiliser des quantités importantes de particules et de les transporter à longue distance. Que dire aux riverains de ces cultures? De garder les fenêtres fermées d’avril à septembre, tout le temps que se pratiquent les traitements?
      L’enjeu est de cesser de faire l’autruche en reportant la faute sur des “aliments étrangers”, même si ceux-ci peuvent effectivement contenir encore plus de glyphosate, et autres pesticides de synthèse. Les aliments suisses en contiennent également, et de nombreuses traces (voir mesures ABE par exemple). En tant que députée helvétique, je ne peux me contenter de l’argument qui consiste à dire “c’est pire ailleurs”, alors que la situation est très préoccupante aussi chez nous pour autant qu’on ne se voile plus la face.

  3. Madame,

    Permettez-moi de vous féliciter pour vos articles très documentés. Je vous remercie pour votre courage à un moment ou l’on tente de faire taire les scientifiques et les universitaires.

    Le conseil fédéral, par sa composition n’a d’oreille que pour les milieux économiques.
    La composition du menu des votations laisse suspecter une sélection des votants.
    De présenter simultanément l’ initiative pesticides et celle sur la protection de l’eau permet aux industries directement intéressées d’économiser les frais d’une campagne de votation et de
    se dissimuler derrière le monde paysan.

    J’en conclue que toutes ces manœuvres, si elles réussissent, n’empêcheront pas les
    problèmes de subsister et de s’aggraver. La préservation de la santé, la protection l’eau et le climat
    étant des objets vitaux, ils s’imposeront à nouveau avant longtemps.

  4. Bien du courage à vous, Mme. Sans mauvais jeux de mots, vous allez encore devoir en avaler, des couleuvres. Merci de vos billets, toujours forts éclairants.

  5. Il faut saluer ce post sur les pesticides qui représente une sacrée somme de travail et de références. Il présente toutefois un certain nombre de faiblesses assez évidentes qui méritent d’être relevées:
    – le taux global de cancers chez les agriculteurs ne semble pas être augmenté même si les cancers d’origine hématopoiétiques sont plus élevés. En effet, si les pesticides sont soupçonnés d’augmenter les cancers du sang, le style de vie impacte aussi le taux de cancer de la peau (mélanomes plus fréquents) et du foie (cancers hépatiques plus rares) selon des études canadiennes de cohortes de plus 70’000 personnes sur 20 ans (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28525996/).
    – lier des changements éventuels du microbiote intestinal au glyphosate puis à l’obésité parait une hypothèse bien hardie à l’heure actuelle des connaissances médicales. Est-ce que l’usage médical d’antibiotiques est associé au diabète de type 2 ? pas d’évidence semble-t-il
    Au delà des questions médicales qui sont présentées sous l’angle du risque maximal, la question des conflits d’intérêts est importante et mérite largement discussion. Si les conflits d’intérêt de capital monétaire avec l’industrie sont dénoncés fréquemment avec raison, il y a aussi des conflits d’intérêts de capital social avec les ONG. Ainsi, on peut expliquer une étude récente de très bas niveau scientifique sur la pollution de l’air par Greenpeace (absence de contrôle négatif, usage de mauvaise formule mathématique avec des additions de concentration au lieu de moyenne, etc; https://www.greenpeace.ch/fr/publication/60357/pesticides-air-suisse/). Ici le conflit d’intérêt est lié à l’intérêt de l’ONG de noircir le tableau afin d’attirer de la notoriété sur son organisation.

    1. Merci pour votre commentaire, je réponds à vos questions directement dans le texte:

      – le taux global de cancers chez les agriculteurs ne semble pas être augmenté même si les cancers d’origine hématopoiétiques sont plus élevés.

      Réponse:
      Les études épidémiologiques en France, aux USA et ailleurs démontrent clairement cette surreprésentation.
      -Institut national de la santé et de la recherche médicale INSERM , IARC Institut international de recherche sur le cancerPesticides : Effets sur la santé : Synthèse et recommandation (2013)
      -Cancer incidence in the AGRICAN cohort study ( 2005-2011)
      -Literature review on epidemiological studies linking to exposure to pesticides an health effects EFSA ( European Food Safety Authority)
      -Pesticides an update of human exposure and toxicite (Arch toxicol 2019)
      -Agriculture Health Study USA ( cohort 1993-89’000 agriculteurs)
      -Environ. Health perspect. 2016 : Project TENDER : targeting environmental neurodevelopmental risk

      Problème la suisse se situe à l’avant dernière place en ce qui concerne les données sur la santé (Rapport OCDE 2015)
      Absence de registre national sur les effets chroniques des pesticides
      Absence de registre de l’exposition de agriculteurs

      En effet, si les pesticides sont soupçonnés d’augmenter les cancers du sang, le style de vie impacte aussi le taux de cancer de la peau (mélanomes plus fréquents) et du foie (cancers hépatiques plus rares) selon des études canadiennes de cohortes de plus 70’000 personnes sur 20 an

      Réponse:
      Mon propos n’est pas de dire que SEULS les pesticides de synthèse ont des effets cancérigènes, mais de démontrer que leurs effets sont sous-estimés car le système de régulation est basé sur la toxicité aiguë de ces substances et non pas à l’exposition chronique via l’air, l’eau et les aliments que nous subissons toutes et tous depuis notre conception. Notre système de santé (tout comme au Canada) n’est malheureusement pas conçu pour prévenir cette exposition, pour cela il faudrait la reconnaissance au sein des milieux de la santé du vrai poids de la dégradation de l’environnement sur la santé publique indépendamment de celui des comportements individuels et de la génétique (que je ne nie évidemment pas).

      lier des changements éventuels du microbiote intestinal au glyphosate puis à l’obésité parait une hypothèse bien hardie à l’heure actuelle des connaissances médicales. Est-ce que l’usage médical d’antibiotiques est associé au diabète de type 2 ? pas d’évidence semble-t-il

      Réponse:
      En effet les connaissances médicales au sujet du microbiote intestinal sont récentes et en pleine évolution, j’ai déjà fourni dans le texte les références scientifiques en ce qui concerne le glyphosate, en ce qui concerne plus généralement les nouvelles connaissances sur le microbiote, je vous recommande l’épisode du 36.9 C°qui cite toujours toutes les références scientifiques.

      Au delà des questions médicales qui sont présentées sous l’angle du risque maximal, la question des conflits d’intérêts est importante et mérite largement discussion. Si les conflits d’intérêt de capital monétaire avec l’industrie sont dénoncés fréquemment avec raison, il y a aussi des conflits d’intérêts de capital social avec les ONG. Ainsi, on peut expliquer une étude récente de très bas niveau scientifique sur la pollution de l’air par Greenpeace (absence de contrôle négatif, usage de mauvaise formule mathématique avec des additions de concentration au lieu de moyenne, etc; https://www.greenpeace.ch/fr/publication/60357/pesticides-air-suisse/). Ici le conflit d’intérêt est lié à l’intérêt de l’ONG de noircir le tableau afin d’attirer de la notoriété sur son organisation.

      Réponse:
      Permettez-moi de distinguer “lobby” de “conflit d’intérêt”. Il est vrai que les activités lobbystiques ne sont pas l’apanage des grands groupes industriels ou plus généralement des acteurs économiques, puisque les organisations et associations vouées à la protection de l’environnement et/ des biens communs, publics et collectifs comme le droit des travailleurs, des locataires, des enfants, des femmes, des animaux, etc. font également du lobbying afin de sensibiliser le public et les politiques aux enjeux inhérents à la défense de leurs droits.
      Par contre un “conflit d’intérêt” est une situation dans laquelle une personne se trouve lorsqu’elle est chargée d’une fonction d’intérêt général qui entre en concurrence avec des intérêts professionnels ou personnels. De tels intérêts pourraient influer ou paraître influer sur la manière dont elle s’acquitte des tâches qui lui ont été confiées dans le cadre de ses fonctions”.
      Il apparaît clairement que cette notion ne peut se référer à l’exemple que vous citez concernant Greenpeace qui est une organisation non gouvernementale à but non lucratif. A l’inverse, plusieurs parlementaires de droite ont directement des intérêts privés auprès de l’industrie agro-chimique comme je le précisais dans un article précédent (campagne de désinformation du lobby pro-pesticides).
      Concernant précisément la pollution de l’air, si l’étude citée manque de moyens, elle démontre tout-de-même que les pesticides de synthèse doivent être également mesurés dans l’air, ce qui n’est toujours pas le cas en Suisse. A nouveau chez nos voisins français, un réseau de mesures permet de se faire une idée de l’ampleur de la contamination à laquelle nous sommes soumis également via l’atmosphère, plusieurs dizaines de résidus de pesticides de synthèse s’accumulant aux autres polluants atmosphériques tels que les microparticules diesel.

  6. Le problème est là, personne n’en sait rien. “Probable cancérigène”, ça ne veut rien dire, ce n’est pas de la science , mais une opinion, même c’est basée sur de la recherche. Le four à micro-onde a été dans cette catégorie, pour au final, s’apercevoir que ce n’était pas cancérigène.

    En fait, la seule question est : Le mot “probable” est-il suffisant pour tout stopper ?
    Je me fais l’avocat du diable, mais vu que pour une viande grillée et autres aliments, on nous “promet” le cancer, à comparaison, qu’elle serait la virulence cancérigène du glyphosate.

    1. Merci pour votre commentaire, en effet, cela demande précision. Le CIRC classe dans 4 groupes les agents cancérogènes: le groupe 1, cancérogène avéré pour l’homme, signifie qu’il y a assez d’études et de données pour démontrer le lien direct. Par exemple des études épidémiologiques, qui permettent, après coup de mettre en évidence les liens directes de causalité entre exposition à un agent et développement d’un cancer chez l’homme. Cela signifie. que nous avons cette certitude seulement après coup, parfois plusieurs décennies après le début des premiers effets. Le groupe 2, celui dont il est question en ce qui concerne le glyphosate, signifie qu’il n’y a pas assez d’études et/ou de recul pour affirmer le lien direct de causalité chez l’homme, mais par contre de fortes présomptions ET des certitudes en ce qui concerne les effets cancérigènes chez l’animal. Plus de précisions ici: https://www.cancer-environnement.fr/478-Classification-des-substances-cancerogenes.ce.aspx
      En ce qui concerne la viande: La viande rouge contient des protéines à haute valeur biologique et des micronutriments essentiels tels que des vitamines du groupe B, du fer (héminique et non héminique) et du zinc. La teneur en matières grasses de la viande rouge dépend de l’espèce animale, de son âge, de son sexe, de sa race et de son alimentation ainsi que de la découpe de la viande: Les processus de transformation, comme la maturation et la fumaison peuvent aboutir à la formation de substances chimiques cancérogènes, tels que les composés N-nitrosés (CNO) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). La cuisson améliore la digestibilité et l’appétence de la viande, mais elle peut également produire des agents cancérogènes connus ou présumés, comme les amines aromatiques hétérocycliques (AAH) et les HAP. La cuisson de la viande à haute température, à la poêle ou en sauteuse, grillée ou au barbecue, produit généralement des quantités plus élevées de ces produits chimiques https://www.cancer-environnement.fr/513-Vol-114–Cancerogenicite-de-la-consommation-de-viande-rouge-et-de-viande-transformee.ce.aspx

      Ce n’est donc pas le viande elle-même mais les processus de transformation qui peuvent être problématiques, en générant des HAP et AAH, tout cela est bien complexe!

      Enfin ce classement ne prend pas en compte les effets perturbateurs endocriniens, la neurotoxicité, la toxicité pour la reproduction, ni les effets simultanés entre différents polluants!

  7. Le glyphosate, principe actif du Roundup de Bayer. Ce produit est interdit dans bon nombres de pays responsable, la Suisse ne veut pas car elle protège les industrie Chimiques ! C’est honteux et criminel ! Utilisé en trés grande quantité dans les vignes Suisse. Des tonnes de glyphosate sont déversé dans nos rivières et dans les nappes phréatiques. Dans le Lavaux, c’est un écocide sur toute la nature qui est pratiqué ! La plupart des vignerons utilisent ce produit qui tue toute vie biologique et animal. C’est mensonger de dire que ce n’est pas toxique ! J’ai fait le tour du petit cimetière de Cully et fais le compte des personnes décédées d’un cancer et je me suis rendu compte du désastre.

  8. L’OSAV est sous influence et même plus. Ce n’est pas possible qu’un tel département prenne ce genre de décision sans que nous pouvons évoquer de forts soupcons de corruption par l’industrie agro-chimique trés puissante et représenté au sein du gouvernement Suisse.
    Nous avons voulu l’indépendance vis a vis de l’europe mais nous sommes les larbins de ces industries!
    Le glyphosate tue depuis de nombreuses années et personne ne sera responsable lorsqu’il sera prouvé qu’il est dangereux pour l’homme et la faune. Aucun politicien véreux ne prendra sa responsabilité!

  9. Intéressant également:

    1) “L’air du temps, en accusant la science de n’être qu’un récit parmi d’autres, l’invite à davantage de modestie. On la prie de bien vouloir gentiment “rentrer dans le rang” en acceptant de se mettre sous la coupe de l’opinion. (… ) Quand prendrons-nous enfin sereinement acte de nos connaissances (…) “?
    Etienne Klein (“Le goût du vrai”)

    2) “Connaissance et ignorance : quand le doute devient abusif”

    ww.franceculture.fr/emissions/la-conversation-scientifique/connaissance-et-ignorance-quand-le-doute-devient-abusif

    3) De Gaël Giraud, jésuite-économiste

    “Je crois que, malheureusement, une bonne partie de mes collègues et sans doute aussi moi même en partie, nous sommes pris par des constructions théoriques qui n’ont plus grand chose à voir avec le réel.

    (…) En vérité, les économistes ne savent pas pourquoi le PIB monte ou baisse. Après coup, ils vous racontent beaucoup d’histoires. C’est quelque chose qu’on ne maîtrise pas, une espèce d’objet magique. (…) Tout ça est complètement arbitraire et destiné à maintenir un ordre social extrêmement violent et moralisant où on culpabilise les plus pauvres. ”

    “La santé ne doit pas être privatisée et doit devenir un commun.”

    ww.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/gael-giraud-et-les-economies-a-venir

    4) “La France a privilégié à chaque fois une vision étroite de la croissance économique au détriment de la santé”

    ww.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/eloi-laurent

  10. je suis ahurie qu’une majorité de nos élus acceptent les conclusions d’une étude portant sur 12 cas. N’ont-ils aucun esprit critique? Cela fait peur. Merci pour votre analyse.

  11. Madame,

    Permettez-moi de vous féliciter pour vos articles très documentés. Je vous remercie pour votre courage à un moment ou l’on tente de faire taire les scientifiques et les universitaires.

    Le conseil fédéral, par sa composition n’a d’oreille que pour les milieux économiques.
    La composition du menu des votations laisse suspecter une sélection des votants.
    De présenter simultanément l’ initiative pesticides et celle sur la protection de l’eau permet aux industries directement intéressées d’économiser les frais d’une campagne de votation et de
    se dissimuler derrière le monde paysan.

    J’en conclue que toutes ces manœuvres d’arrière garde, si elles réussissent, n’empêcheront pas les
    problèmes de subsister et de s’aggraver. La préservation de la santé, la protection l’eau et le climat
    étant des objets vitaux, ils s’imposeront à nouveau avant longtemps.

  12. Merci pour cette excellente lecture et très bonnes références à lire.

    La partie sur le CER/OSAV est proprement stupéfiante. Le niveau d’évidence scientifique utilisé
    pour justifier la décision est (pour moi) complètement délirant. Quand on regarde ce qui se fait
    au niveau médical et le niveau de preuve requis pour mettre un procédure clinique (hors étude)
    en route, je trouve cela choquant.

    Le niveau de capture régulatoire que cela implique n’est pas très reluisant.

  13. Excellent analyse! Merci beaucoup pour cette contribution.
    A ne pas oublier les incidences élevées de parkinson parmi les agriculteurs en Californie, ni le nombre élevé d’enfants subissants de tumeurs cérébrales à notre Seeland…
    Où en est la statistique sur les effets sanitaires des pesticides en Suisse?

  14. Penser qu’un “conflit d’intérêt” ne s’applique qu’à des entreprises privées et non pas aux ONGs est une erreur.
    Même en prenant la définition du conflit d’intérêt par Mme Python “une situation dans laquelle une personne se trouve lorsqu’elle est chargée d’une fonction d’intérêt général qui entre en concurrence avec des intérêts professionnels ou personnels.”, on voit que lorsque Greenpeace commande une étude scientifique de piètre méthodologie (ex: faire une addition de pesticides détectés au lieu d’une moyenne lors de mesures répétées) relève de l’intérêt général qui entre en conflit avec l’activité professionnel des personnes travaillant pour Greenpeace.
    Refuser cette évidence du possible conflit d’intérêt possible aussi parmi les ONG revient à un jugement de valeurs entre des intentions ou de types activités où seuls seraient recommandables les personnes agissant par “bons sentiments”.

  15. L’UDC par M Diettlin raconte des sornettes pour défendre ses copains chimistes. Mes 4 grands parents étaient vignerons et sont morts de cancer de l’oesophage, comment pouvons nous continuer comme ça ?
    C’est une honte de la part de l’UDC !

  16. GLYPHOSATE = ROUNDUP Faut le savoir !
    Qui sera responsable lorsque des cancers seront diagnostiqués à cause de ce produit? Comme au USA par exemple ou Bayer va devoir payer des centaines de millions pour les ravages de ce Roundup ?
    Aucun politicien qui ont voté pour ce texte ne le sera. Ils s’en lavent les mains car ils se retourneront vers la science qui n’a pas été assez crédible puisque actuellement dénigré par Parmelin, Berset et la clique de Berne.

    1. En fait, ils seront politiquement à l abri (et juridiquement responsable de rien), puisque leur décision aura été prise sur la base d’une “étude scientifique”. Allez prouver que le biais était intentionnel.
      Et pareil pour bayer, qui commercialise en toute légalité.

      Exerçons notre droit de vote avec lucidité.. Aussi lors des élections.

  17. Toujours à partager, sur des sujets connexes:

    1) ” La Cour de justice de l’UE a rejeté un pourvoi du groupe allemand Bayer. Le géant de la chimie réclamait l’annulation d’un arrêt de 2018 confirmant la quasi-interdiction de trois néonicotinoïdes, insecticides jugés très nocifs pour les abeilles, une décision saluée vendredi par ONG et apiculteurs. L’UE a imposé dès 2013 des restrictions drastiques sur l’usage de ces trois néonicotinoïdes, le bannissant des cultures qui attirent les abeilles (maïs, colza oléagineux, tournesol) avec quelques rares exceptions.”

    https://blogs.letemps.ch/franci-saucy/2021/05/10/neonicotinoides-la-justice-de-lue-rejette-un-ultime-pourvoi-de-bayer

    2) “Le chlorpyrifos, l’un des plus dangereux pesticides de tous les temps, capable d’endommager le cerveau à la plus petite dose détectable, es t toujours sur le marché suisse, les fabricants et distributeurs s’étant opposés avec succès à son interdiction.” (Ma Santé, nov. 2019)

    3) “NOURRISSONS, LE GRAND BAIN CHIMIQUE. De l’état de foetus jusqu’à leurs premiers mois de vie, les bébés sont exposés à toutes sortes de polluants. Même si les données sont encore parcellaires, des voix s’élèvent pour appeler à une plus grande vigilance de la part des parents, mais aussi de l’industrie.”

    http://www.invivomagazine.com/fr/corpore_sano/tendances/article/588/nourrissons-le-grand-bain-chimique

    4) «Les dépossédés»: le jour où la terre s’arrêtera. Asservies par les géants de l’agroalimentaire et de la chimie, la paysannerie se meurt et la terre s’essouffle. Le film fait le tour du monde pour documenter cette crise effrayante.”

    http://www.letemps.ch/culture/depossedes-jour-terre-sarretera

    5) « POMME DE DISCORDE. Après avoir accompli la moitié du tour du monde des milliers de tonnes de pommes chiliennes sont mangées en Suisse. Elles sont cultivées par des ouvriers temporaires qui se définissent comme les nouveaux esclaves du XXIème siècle, arrosées aux pesticides produits notamment en Suisse, mais interdits dans notre pays. »

    http://www.youtube.com/watch?v=2ZWj5Pyjylc&feature=youtu.be

    https://danielkunzi.ch/tag/pomme-de-discorde/

  18. Merci madame pour cet excellent travail de synthèse sur la question du glyphosate. Je me permets quelques remarques par rapport à vos interrogations en fin d’article. Ce problème ne prendra fin qu’avec la fin du mode capitaliste de production. Tant que les moyens de production seront utilisés pour maximiser les profits de la classe dominante (ceux qui détiennent les moyens de production) rien ne changera, car la première considération d’un investisseur (capitaliste) n’est pas la valeur d’usage de sa marchandise mais sa valeur d’échange (prix) qui permet de faire des profits. Dans ce mode de production la science est utilisée comme moyen pour permettre d’engranger plus de profits et bien souvent comme simple support publicitaire (fausses études) des marchandises et donc de la valeur d’échange.

    En outre, il ne faut pas se faire d’illusion sur l’Etat, celui-ci est le défenseur de la la classe dominante, il veille à la reproduction des rapports capitalistes de production, l’Etat n’intervient que lorsque les capitalistes trop avides risquent de mettre en péril d’une manière ou d’une autre le système lui-même. Tant que les dégâts sont jugés acceptables pour la reproduction de la société dans son ensemble l’Etat n’a pas à agir. Le seul moyen de mener ce combat est à travers la lutte des classes jusqu’à ce qu’un jour l’éveil des consciences des masses opprimées nous mène à la révolution et au communisme authentique, c’est-à-dire une société sans classe et donc sans Etat avec une science libérée de la logique mercantile devenant l’outil le plus puissant pour l’émancipation de l’humanité.

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