Regards psy

Quelques pistes pour bien vivre le couple confiné

Des expériences ont démontré que les rats, habituellement intelligents et empathiques, s’entretuent en situation de confinement.

Nous sommes un peu comme des rats, et « divorce » ne peut pas être épelé sans les lettres c o v i d. Alors comment prévenir les conflits et éviter de s’entretuer ?

 

Des besoins non-négociables

Le confinement met à mal certains de nos besoins fondamentaux. Les besoins qui ne sont pas satisfaits activent la frustration, puis la colère et enfin la violence. C’est là qu’on s’entretue.

Il y a deux caractéristiques propres à tous les besoins : ils sont non-négociables (donc ils doivent obligatoirement être satisfaits), et la seule personne qui est responsable de satisfaire ses besoins est la personne qui les vit. Il est donc important pour autant que possible d’identifier nos besoins (en situation de confinement ceux de liberté, de solitude, de calme et d’espace sont au hit parade), puis d’y répondre.

 

Je suis responsable de mes besoins

Y répondre seul, l’aide d’autrui étant la cerise sur le gâteau. Si je dis « j’ai besoin que tu me laisses de la liberté », c’est une forme de violence (au sens large) envers l’autre. Cette phrase me déresponsabilise et m’enlève du pouvoir ; elle peut aussi culpabiliser l’autre, qui peut sentir une pression. Peut-être veut-elle dire que j’ai besoin de soutien. Bien sûr qu’on peut aider notre partenaire à identifier et à répondre à ses besoins de manière solidaire. Mais même si la situation est particulièrement difficile, en définitive c’est à moi de chercher ma liberté, ma solitude, mon calme intérieur et mon espace. Avant de devenir un con fini confiné, je peux sortir faire un tour en nature.

 

L’équilibre

Lorsque les enfants partent de la maison et lors du départ à la retraite, on observe de hauts taux de divorces. C’est aussi le cas lors du confinement : on se retrouve seuls les uns en face des autres, et c’est confrontant.

En principe l’équilibre qui en temps normal existe entre moments pour soi individuellement, pour le couple et pour la famille est malmené, au détriment surtout des moments pour soi.

Les habitudes, qui assurent un équilibre des besoins, sont bouleversées. Il est donc utile de prendre conscience du nouveau déséquilibre, et des besoins qui cherchent naturellement à être satisfaits d’une autre manière que celle habituelle. Par exemple, ma copine a l’habitude de danser, alors en période de confinement elle écoute de la musique, téléphone à ses amies et fait davantage de yoga à la maison.

 

Le rythme

Il est plus usuel d’être attentif à la monotonie qu’une habitude induit parfois, mais moins de la sécurité et de l’espace mental qu’elle procure. Rétablir un rythme aide à se consacrer à d’autres activités ou à mesurer le temps plus précisément et donc à en faire un meilleur usage et moins se disperser.

 

Une gestion du stress différente

En cas de conflit, les femmes ont tendance à se calmer en cherchant le contact, la connexion et le dialogue, tandis que les hommes essaient de retrouver la tranquillité en s’isolant. La solution pour éviter toute violence est d’être conscient de ces besoins-là. En cas de stress et d’émotionnel intense l’homme pourrait essayer de se désengager un instant, en promettant de revenir pour établir le lien. Et la femme pourrait essayer de trouver toute seule du calme en mettant à profit ses ressources ou en cherchant de l’aide ailleurs, le temps que son conjoint revienne.

 

N’hésitez pas à demander de l’aide !

 

Merci à Virginie Giroud pour son remarquable interview dans l’arcinfo du 30 mars 2020, dont cet article est un court développement.

L’article original peut aussi être lu sur mon site web.

 

Quelques autres ressources
De nombreuses ressources pour les parents et les couples confinés.

L’impact psychologique du confinement et les moyens de l’atténuer.

Une recherche sur l’amour au temps du confinement ainsi que quelques ressources.

Un article du Time sur le sujet.

 

 

 

Credit photo: Claudio

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