Regards psy

Pour qui voter?

pour qui voter

Par habitude je vote pour la personne ou le groupe qui je crois traduit au mieux mes valeurs. Mais j’ai l’impression que l’actuelle crise de civilisation induit davantage d’exigence et une vision plus large. Lors d’une crise, nous autres humains sommes davantage vulnérables et perméables au changement. C’est donc peut-être enfin l’occasion de changer, c’est-à-dire répondre aussi à de nouvelles questions.

Oui, de nouvelles questions. Les anciennes sont liées à mon avenir personnel et l’avenir de ma nation, par exemple « quelle politique servira au mieux mes intérêts », « suis-je en sécurité » ou encore « suis-je libre ». Ce sont des questions connues. Et il y a des questions nouvelles : « comment éviter l’anéantissement nucléaire », « comment allons-nous gérer l’effondrement écologique », « comment éviter la dictature digitale » et « comment éviter la création d’une classe mondiale d’inutiles »[1]. Toutes ces questions sont valables et importantes : les questions d’hier comme les questions d’aujourd’hui.

 

Je peux répondre seul aux questions d’hier

Durant les 16 minutes de son discours inaugural Donald Trump a utilisé 34 fois le mot « America » et il n’y a pas eu de référence au reste du monde[2]. Dans la même idée, voici quelques années, un leader d’un parti politique suisse a déclaré publiquement : « Nous sommes ouverts à collaborer avec les personnes qui ont les mêmes opinions que nous ».

ChacunE a la légitimité de son opinion, et j’ai confiance que vous connaissez la vôtre. L’heure n’est plus à la guerre d’opinions et de pouvoir. Les problèmes de société actuels sont des problèmes mondiaux, qui concernent chacunE et qui nécessitent coopération et réflexion communes.

 

Les nouvelles questions nécessitent une collaboration

Ailleurs dans le monde où seules les cimes ont le col blanc, un leader du peuple amazonien Achuar déclare à un représentant d’aide humanitaire : « Si tu viens m’aider, tu perds ton temps. Mais si tu viens parce que tu sens que ta libération est liée à la mienne, alors nous pouvons travailler ensemble » [3]. Selon les Achuar, les humains ne sont pas séparés les uns des autres ni de la nature, et « ce que nous faisons aux autres, nous le faisons à nous-mêmes »[4].

En Allemagne, la chaîne de supermarchés Edeka l’a bien senti. Dans une expérience osée et inédite elle a enlevé tout produit qui n’est pas allemand, démontrant ainsi comme tout est interdépendant.

 

Selon une prophétie achuar, nous sommes à un moment de l’histoire où l’intellect et le cœur doivent s’unir pour assurer la survie de l’humanité. J’ai confiance que si notre espèce survit, notre avenir politique répondra aux questions avec la tête et le cœur en adoptant une vision globale et collaborative.

 

 

 

[1] Harari, Y. (2018). 21 leçons pour le XXIème siècle. Paris, Albin Michel, pp.128-144

[2] Le discours inaugural de Trump analysé par ordinateur (Jacques Savoy), Le Temps, 21 février 2017

[3] « if you are coming to help me, you are wasting your time. But if you are coming because your liberation is bound up to mine, then let us work together » (Achuar Indigenous Elder)

[4] « Human beings are not separate from each other or Nature. We are totally interrelated and our actions have consequences to all. What we do to others we do to ourselves. What we do to the Earth we do to ourselves. » (Source)

 

Crédit photo: Filipe Leal

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