« Swiss Olympic opposé au retour des athlètes russes » titrait, en p. 17, Le Temps du 30 mars dernier. Contre le CIO qui pousse les fédérations sportives à admettre de nouveau les athlètes russes, Swiss Olympic plaide toujours en faveur de leur exclusion et même de celle de tous les fonctionnaires de Russie et de Biélorussie des organes internationaux.
Cessez donc de brandir les drapeaux et de faire baboler les hymnes nationaux à ces athlètes ou ces équipes de sportifs qui parfois ne connaissent pas même grand’ chose du pays dont ils portent les couleurs – ce qui n’enlève évidemment rien à l’excellence de leurs prestations.
Cessez de porter la guerre et les querelles politiques au sein du monde de la compétition sportive !
Certes, direz-vous peut-être, s’ils n’incarnaient plus un pays – donc l’hubris nationaliste – les sportifs ou leurs équipes risqueraient de ne plus recevoir les moyens financiers nécessaires à leur entraînement. Certes, certains pays au régime peu démocratique utilisent ou cherchent à utiliser leurs sportifs ou leurs équipes pour vanter les mérites de leur chef, mais ce n’est pas en boycottant les personnes que l’on évite les guerres ou y met fin. Au contraire, on attise les haines et on accrédite chez les exclus l’idée que c’est leur pays – ou le pays qui les paie – qui est la victime d’un conflit qu’il a pourtant lui-même déclenché.
Alors que l’Occident a toujours plaidé l’ouverture afin que les ressortissants de pays au régime totalitaire puissent découvrir les bienfaits de la liberté, le voilà qui, au nom du sport, plaide l’exclusion !
Supprimez ces drapeaux qui ne concrétisent, dans le sport, aucun respect des personnes, et laissez les humains se mesurer les uns aux autres dans leur art, sans les accuser d’infamie à cause de leur nationalité ou de celle dont ils portent les couleurs.
La neutralité c’est peut-être avant tout le respect des personnes, donc la recherche de la paix.