Éloge de la transparence

Ainsi donc, les deux Chambres ont déjà accepté une grande partie du contre-projet à l’initiative « Pour plus de transparence dans le financement de la vie politique» : les partis politiques devront communiquer les dons annuels de plus de 15’000 et les organisateurs de campagne l’affectation de plus de 50’000 frs à une campagne de votation ou d’élection.  C’est bien car, malheureusement, depuis plusieurs années, toutes ces campagnes se déroulent de plus en plus à l’américaine, c’est-à-dire que l’argent sous forme notamment de pub y joue un rôle plus important que la réflexion et l’argumentation politiques. Il faut reconnaître que les moyens techniques sont largement responsables de ce dévoiement.

Autre domaine où la transparence serait de mise ; la recherche médicamenteuse

Il serait extrêmement précieux et utile d’exiger aussi la transparence dans le financement par les pharmas – ou par des fondations qui leur sont proches -, des laboratoires de recherche universitaire ou/et hospitalier, voire des chaires universitaires, des chercheurs à titre personnel, des centres médicaux ou pharmacologiques et autres semblables, peut-être même des  EMS, cliniques etc… Une liste des “dons” annuels en espèces ou en nature dépassant 15’000 frs serait fort intéressante.  A une époque où la santé devient bien plus un marché juteux qu’une préoccupation humanitaire, une once de transparence supplémentaire ne ferait aucun mal.

 

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

15 réponses à “Éloge de la transparence

  1. Chère Madame, vous avez raison, mais il n’y a pas que dans le domaine de la santé où de tels questions se posent. Dans le domaine du droit, on pourrait aussi parler des dons (oh pardon, des tarifs) des avocats qui dépassent souvent 15’000.- On peut également se demander si la justice ne devient pas parfois, elle aussi, un marché ? Vous êtes mieux à même que moi d’en juger…

    1. Dans le domaine médical par exemple, de grands pontes de la médecine sont payés par des tabelles de l’état officiellement et sont payés plus de 5 fois plus par des fondations qui sont sponsorisées par des mécènes bien opportunnement!
      Comment peut-on en arriver là ?

  2. Quid de Foraus et Opération Libero?, ils ne sont pas partis politiques mais agissent, systématiquement et ouvertement EN POLITIQUE, contre la droite et les décisions du CF !

    1. En ce qui concerne Foraus et Operation Libero, ce sont des “spin doctors”, c’est à dire des professionels de la manipulation politique qui emploient des méthodes sophistiquées pour faire basculer l’opinion brusquement comme un toton (“to spin”), dans un sens antinational, juste avant une votation.

      Ainsi ils sont réussi à mettre en échec l’UDC dans l’affaire de l’initiative de limitation en jouant sur tous les claviers mais surtout le chantage aux emplois en cas de résiliation de la Libre circulation. C’est qu’il y avait un intérêt majeur de l’Union Européenne. Les spin doctors ont gagné sur ce coup là car leurs méthodes étaient plus modernes que celles de l’UDC qui en était restée à une communication traditionnelle à la suisse avec des affiches choc, etc.

      La première fois que des spin doctors en service commandé sont intervenus dans des votations en Suisse c’était pour Armée 21, dont le vrai nom aurait du être soumission de la Suisse à l’OTAN. L’OTAN estimait qu’il était stratégique et absolument nécessaire que la Suisse n’ait plus une défense territoriale digne de ce nom, mais une défense de fait subordonnée à l’OTAN car trop réduite en effectifs pour pouvoir défendre le pays, mais “interopérable”, fondée sur le principe de la “sécurité par la coopération”, etc. Bref ,vider la défense nationale de toute finalité liée à l’intérêt de la Suisse pour en faire une petite force supplétive de l’OTAN.

      L’engagement de spin doctors professionnels servant un agenda antisuisse, dans le processus de décision démocratique de notre démocratie semi directe, est un danger majeur pour la Suisse. Mais on ne peut pas empêcher que cela existe. Il faudrait donc que la droite suisse se mette à niveau ASAP.

      1. En vous lisant j’ai eu l’impression que c’est moi à la puissance 10 qui écris. Totalement d’accord sauf sur un point, le tout dernier paragraphe…..”ne peut pas empêcher”……….je crois que si, la justice suisse a parfaitement le droit d’enquêter et de les “cuisiner”, car s’ils encaissent de l’argent, et bien sûr qu’ils en encaissent, pour mener campagne de désinformation, le justice pourrait les dénoncer dans les médias, interdire leurs actions complotiste et leur couper les ailes. Mais nos gouvernants sont lamentablement faibles, ils n’osent pas ! Opération libero a prétendu que les jeunes les financent alors que c’est eux qui organisent des fêtes pour les jeunes et les font danser et chanter pour orienter et dominer leurs voix et leurs voies.

        1. @FK

          Si nos autorités voulaient enquêter et cuisiner ceux qui se livrent à des menées antisuisses en faveur de puissances étrangères, y compris lors des votations, (et c’est vrai que normalement cela devrait être la mission du parquet fédéral) alors cela impliquerait que la Suisse fasse comme Poutine envers les “ONG indésirables” de Soros,
          & Co, ou même liées à la NED ( National Endowment for Democracy) US et tant d’autres agences de déstabilisation qui essaient d’organiser des révolutions colorées. Vous imaginez le tollé! Et la campagne mondiale contre la Suisse.

          Vous rêvez mon bon monsieur.

          Et je m’arrête là car j’en ai déjà trop dit. Mais bien entendu, sur le fond vous avez raison.

        2. @FK

          Et si vous pensez que les médias relaieraient des informations sur les agissements de ces spin doctors, là encore vous vous faites des illusions. Les médias dominants sont au service des mêmes intérêts que les spin doctors. Ils coordonnent leurs actions. Il n’y a qu’à voir comment ils ont couvert l’opération Greta, la crise Covid, etc.

          Revenez sur terre FK.

          Si vous pensez que tout cela est gravissime, et on ne pourrait pas vous donner tort, alors fondez un média alternatif et faites des enquêtes pour révéler la vérité. Mais il faudra vous lever tôt. Surtout si vous voulez avoir des annonceurs. Vous aurez vite affaire aux “sleeping giants”, une autre sorte de spin doctors mondialistes.

          1. @Martin :”Et si vous pensez que les médias relaieraient des informations sur les agissements de ces spin doctors, là encore vous vous faites des illusions. Les médias dominants sont au service des mêmes intérêts que les spin doctors.”
            Vous m’ôtez les mots de la bouche

  3. En parlant de transparence…

    Y en a marre de la nouvelle présidence de la Commission judiciaire du parlement !

    On est à 6 jours de l’élection et elle a toujours pas publié le nom des candidats juges au Tribunal fédéral. C’est la première fois depuis plus de 20 ans que la commission cache les noms…

    Que pensez-vous de cette transparence?
    Et, après, ils vont nous dire: vous auriez dû nous dire plus tôt que tel ou telle traînait des casseroles. Ces élections judiciaires tournent à la farce avec cette nouvelle présidence !

    parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20210200

    Etat au 9.06.2021, 21h40.

  4. La transparence que vous réclamez ne vous permettra pas de voir moins trouble. Les idées resteront cependant lumineuses.

  5. Bonjour Professeure, excellent texte, vraies questions fondamentales, sujet explosif, donc merci beaucoup. Mon ancien chef de service (Prof. ordinaire, chef de service, chef de département, doyen d’une faculté, vice-recteur etc. etc. etc.) avait également souligné – et à de très nombreuses reprises – l’importance de la transparence.
    Hélas, les Pharmas détestent foncièrement la transparence, tout le monde le sait bien, et personne ne fait rien concrètement depuis des lustres ou juste un peu de brouillage-radar provisoire-transitoire, le temps de reprendre les vieilles habitudes pépères.
    “La volpe cambia il pelo, non le abitudini”.
    Une excellente journée et merci encore pour vos billets qui font très utilement travailler nos méninges.

  6. Je pense, Madame, que c’est déjà largement le cas, et de manière volontaire. Je retrouve dans Le Temps du 29 juin 2016 un article de Willy Boder intitulé “Transparence limitée entre pharmas et médecins” ( ww.letemps.ch/economie/transparence-limitee-entre-pharmas-medecins ). Avez-vous tenté d’obtenir auprès de quelques grosses pharmas présentes en Suisse ces informations?

    1. Non, parce que je ne sais pas à quel titre je pourrais le faire.
      Ce devrait être des informations officielles.

  7. Le site eurosfordocs.eu offre beaucoup d’informations sur les relations pécuniaires entre les laboratoires pharmaceutiques et les médecins y compris pour la Suisse.

  8. Merci Madame pour votre article. Il ne faut pas oublier d’également réclamer la transparence au niveau des experts qui participent aux décisions et qui s’expriment à la TV ou dans la presse (quels sont leurs conflits d’intérêts) et au niveau des autorités liées à la santé. Cela concerne Swissmedic pas exemple qui devrait clairement indiquer quels dons elle reçoit. C’est urgent.

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