Parler franchement

Rien n’encourage plus le « complotisme » que le sentiment désagréable que quelque chose d’important n’est pas dit.

En cette époque de pandémie où malheureusement les vraies incertitudes politico-scientifiques côtoient les demi-vérités, on attend des autorités qu’elles jouent franc-jeu si elles veulent être respectées.

Il est donc temps de dire clairement, en relation avec la pandémie :

  • Quelles sommes ont été investies par nos pouvoirs publics dans les recherches des pharmas. Pour quelles recherches ? Chez quelles pharmas ? A quelles conditions ?
  • Quelles sommes ont été dépensées par nos pouvoirs publics pour acquérir quels remèdes ou/et quels vaccins, à quelles conditions ?

La solidarité et les énormes sacrifices imposés à la population méritent une pleine franchise de la part des autorités. La vraie difficulté réside peut-être dans l’absence de franchise des autres Etats.

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

17 réponses à “Parler franchement

  1. Sans parler du développement que je ne connais pas, la mise en place de l’outil de production d’un vaccin (Moderna) est impossible en quelques mois quels que soient les moyens financiers à disposition. Cela suggère qu’il y a eu anticipation. On a commencé à investir des sommes énormes dans les équipements de production parce qu’on savait que la pandémie arrivait et quand elle arrivait.

      1. Cher CEDH,
        Je n’ai pas pour habitude d’obéir aux ordres de quelqu’un qui se cache derrière un pseudo.
        Bien à vous.
        Jean-Pierre Hirschi

  2. Merci madame vous osez poser de bonnes questions.
    Il existe en Suisse une loi qui permets aux citoyens de pouvoir demander l’information à l’Etat.
    Pourquoi on ne nous donnera pas les réponses à ces deux questions?
    Pourquoi l’état nous cache continuellement les choses?
    Comme pour l’affaire Crypto, ils vont nous dire qu’ils n’ont pas le droit de le dire, qu’ils ne savent rien, qu’ils ne sont pas responsables ….
    On en a marre de tout ce cirque, il faut donc que le citoyen fasse la même chose et désobéisse !
    C’est le moment car on ne veut plus attendre des réponses comme ce qui nous est distillé à longueur de journée!

  3. Bonjour Madame,
    Merci de soulever ces questions. Elles sont très pertinentes et je me réjouis de lire ou entendre les réponses de nos autorités. Dès le début, je me suis Interpellée sur cette stratégie politico-financière. Qu’est-ce qui motivait notre CF en relation avec l’OFSP et Swissmedic à nous confiner tel qu’il s’est passé. Encore Merci pour votre blog. J’apprends énormément sur les rouages, les règles de notre démocratie.

  4. Y aurait-il quelque part dans ce monde une force suprême qui permette à tous les chefs d’Etats de comploter ensemble pour (par exemple) freiner la marche du monde? C’est si peu probable qu’il faut donc admettre que nos autorités agissent en pleine méconnaissance du fond du problème de la pandémie et en grave incompétence car non préparés. Et c’est précisément ce que l’on peut leur reprocher. Cette incompétence non reconnue et surtout cette non préparation. Ne dit-on pas gouverner c’est prévoir?

  5. Vous avez parfaitement raison, c’est un scandale et un échec !

    Une majorité de droite aux Chambres et un Conseil Fédéral qui compte deux représentants de la droite populiste et deux des milieux économiques (dont les pharmas et la finance). Au total 5 représentants de droite…

    Il est peut-être temps de vous retourner contre vos ex-collègues et de leur demander des explications ?

    Quand au Peuple, visiblement, il a ce qu’il a choisi d’avoir en votant stupidement…

  6. Merci Professeure Sandoz de poser – une fois de plus – les bonnes questions.
    Dans l’opacité régnante, la population ne saura jamais le montant des sommes investies, ni les conditions y relatives …… Le pouvoir va tenter de nous anesthésier en nous donnant juste ce qu’il faut d’éléments plus ou moins pertinents, tout en éludant et camouflant les vraies informations pertinentes. Ce mode de fonctionnement est vieux comme le monde. « Ad multos annos ».

    Exemple très basique: Déjà auparavant, il était quasi irréel de connaître les bakchichs reçus par les médecins (toutes spécialités confondues) pour prescrire/utiliser tel ou tel produit plutôt qu’un autre, alors dans un cadre « pandémique », l’illusion restera au stade du ballon de baudruche ….

    Il n’est pas dans l’intérêt du pouvoir de révéler les petits arrangements discutés en coulisse (conditions/contrats/bénéfices). Le risque d’une perte de crédibilité, donc à court terme d’une perte de maîtrise sur le peuple, sont trop élevés pour imaginer un engagement sur la voie de la vérité.
    Le pouvoir s’est encanaillé depuis trop longtemps sur un chemin unique composé d’indicibles petits secrets.

    La solidarité exigée de la population va dans un seul sens. Les sacrifices que nous sommes contraints de supporter (pour les jeunes gens, ils sont encore plus inadmissibles à mes yeux) ne verront aucune compensation à fin d’équilibre. Celles et ceux qui croient le contraire restent de grands rêveurs.

    Nos politiciens et scientifiques se sont volontairement écartés du droit chemin en omettant de donner des réponses essentielles, même si ces réponses seront passablement difficiles à digérer.

    Rappelez-vous l’affaire du sang contaminé (virus du SIDA) qui a tué bon nombre de patient(e)s transfusé(e)s dont de nombreux enfants. Les responsables politico-scientifiques français n’ont jamais été vraiment inquiétés …… En Suisse exactement comme ailleurs, ce mortel scandale a été très subtilement étouffé dans l’œuf, les intérêts financiers obligeant toujours à quelques sacrifices humains.

    Fin 2019 / 2020 / 2021: La pandémie actuelle a aiguisé une sorte de fuite en avant, avec accélération supersonique de l’hypocrisie ou de la chafouinerie.

    Merci beaucoup à l’internaute qui a suggéré la lecture de « Une histoire des inégalités : de l’âge de pierre au XXI ème siècle » du Prof. Walter Scheidel, Stanford (Actes Sud ed.). Texte édifiant par rapport au « bien commun et à la dispersion des revenus ». Voir également ttps://inference-review.com/report/inequality-and-instability-in-the-time-of-covid-19 (inégalités et instabilité en temps de Covid).

    Dans l’attente d’une ambiance plus sensée donc plus saine, portez-vous bien !

  7. Et ensuite? on aurait des réponses à ces questions somme toutes inutiles dans nos vies de tous les jours que certaines personnes prétendraient encore que “ce n’est pas vrai”, “on nous ment”, “tous des pourris”, etc.

  8. En rapport avec le commentaire de M. Hugo :

    Les mises en doute continuelles des informations occupent une place suffisamment grande pour éviter d’ouvrir les yeux sur les principales priorités dans la situation que nous vivons. C’est une manière de créer une atmosphère respirable, se donner l’illusion d’une maîtrise en réclamant des comptes tous azimuts : les politiques, les scientifiques, les pharmas, l’OMS… Tous ces sujets de discussions sont bien en rapport avec l’existence du virus, mais servent d’alibi pour se soustraire à la réalité : c’est le virus qui est la cause première de toutes les incertitudes.

    Après les tergiversations pour ou contre le port du masque, il n’existe pas encore de vraies preuves de l’efficacité du vaccin ? Ses effets secondaires pourraient se révéler plus handicapants que les conséquences d’une infection au virus ? Avons-nous des politiciens responsables ? Des scientifiques honnêtes ?.. La recherche de la vérité est à la portée de tous. Nous pourrons la connaître sans être invité à visiter les laboratoires d’expérimentations si l’on ouvre enfin tout grand les portes des restaurants, libère les activités culturelles et sportives, afin de savoir sur quoi on se trompe, entre le potentiel destructif des mesures de prévention et celui du virus qui apportera enfin un vrai éclaircissement. Ce sera alors peut-être, je ne l’espère pas, le moment de se libérer de ses incertitudes dans le processus de deuil.

    1. « c’est le virus qui est la cause première de toutes les incertitudes »

      Ce sont les décisions prises en relation avec le virus qui sont la cause de toutes les incertitudes.
      Pas le virus lui-même.

      « Une épidémie est un phénomène social qui comporte quelques aspects médicaux » (Rudolph Wirchow tps://fr.wikipedia.org/wiki/Rudolf_Virchow)

    2. Je ne vois pas bien où vous voulez en venir.
      Selon vous, donc, il faudrait simplement faire confiance dans toutes les informations qui viennent des autorités et ne poser aucune question ?
      Je vais prendre un exemple simple: on nous dit que le rapport bénéfice/risque du vaccin est clairement en faveur de la vaccination. Soit. Mais on ne trouve aucune information sur les effets secondaires constatés depuis que la vaccination a commencée sur le site de l’OFSP, alors qu’en France il y a une transparence pour cela. Donc: est-ce que ces informations doivent rester secrètes ?

  9. Merci chère Madame pour ce nouvel article qui est, comme tous ceux que vous publiez, d’une pertinence remarquable.

    Un coût qui serait aussi intéressant à connaître serait les sommes dépensées pour les commandes de respirateurs et leur utilisation ainsi que ceux des achats de masques.

    Respectueusement,

    Michel Vernaz

    1. Les montants dépensés pour l’achat de masques par la confédération ont été publiés, ceux stockés par l’armée et livrés à la Migros au printemps 2020 pouvaient, de l’avis de M. Berset, être vendus à un prix maximal de 40 à 50 ct pièce, en calculant une marge raisonnable encaissée par la MIgros, dans la mesure où le stockage et les livraisons aux magasins étaient pris en charge par l’Etat. La Migros les a vendus 1.- pièce en boîtes de vingt…

      Les respirateurs dont le coût en temps normal était de 5000.- environ a peut-être subi une majoration en raison de l’offre et la demande, mais peut-on reprocher aux responsables des commandes d’avoir cédé aux pratiques commerciales de pays sur lesquels ils n’ont aucun pouvoir d’influence ? Répondre à l’urgence du manque de respirateurs justifiait de ne pas consacrer trop de temps à négocier.

      Je souhaiterais par contre que soit pris maintenant le temps de se pencher sur les pratiques commerciales de gros fournisseurs suisses de masques et gants jetables. Dès la pénurie annoncée dans tous les pays européens, certains de ces fournisseurs se sont empressés d’exporter pour multiplier leur marge bénéficiaire, ceci au mépris de la population suisse. Ce sont bien sûr des commerces de qui l’on n’exige pas une éthique au niveau de celle des hôpitaux, mais ce n’est pas une raison pour oublier qu’ils n’ont eu aucun scrupule à tirer profit d’une situation de malheur. Pas moins honteux à mon avis la spéculation à moins grande échelle effectuée par quelques pharmaciens : des masques vendus de vingt à cinquante francs pièce. Certains ont continué à majorer sensiblement leurs prix quand on trouvait déjà sur internet des masques à prix déjà plus raisonnable, sachant bien que dans leur clientèle les plus âgés ignorent le commerce en ligne. Et les réponses que j’ai entendues étaient : « Nous rendons service… » Moi, cette hypocrisie me dégoûte, plus encore que l’emploi de personnel au noir si bien toléré. Dans le domaine de la santé qui concerne tout le monde, du plus faible au mieux loti, il serait nécessaire de s’appliquer à faire usage des lois qui existent déjà, au lieu de fermer les yeux en haussant les épaules.

  10. Je crains malheureusement que nos questions restent sans réponse.
    L’être humain a une capacité de résilience hors du commun mais hélas ce n’est pas toujours une qualité. Lorsque cette pandémie sera derrière nous, il faudra continuer de poser les bonnes questions aux scientifiques de ce pays ainsi qu’à nos autorités. En effet, des erreurs ont été commises dès le départ et nous en sommes tous un peu responsables. Nous savions tous que la ville de Wuhan en Chine était complètement confinée, nous n’ignorions pas que dans un monde globalisé, d’innombrables avions avaient atterri en Europe et ailleurs et nous avons pensé que ce ne serait pas pour nous. Dieu quelle naïveté !
    Donc il s’agira bien de revoir toute notre politique sanitaire, que ce soit dans le domaine des pharmas ou dans les hôpitaux qui bénéficient d’un matériel de pointe et c’est tant mieux mais dont les lits en soins intensifs ne sont pas assez nombreux tout comme le personnel qualifié dans ce domaine. Bien entendu tout cela aura un coût mais bien moins important que ce qu’aura coûté cette pandémie tant sur le plan financier que sur la santé physique et mentale des gens.
    Espérons que l’on ait appris des erreurs.

    Chantal Gétaz

  11. A partager, de la matière à penser:

    1) « Depuis un quart de siècle, les Etats se sont désengagés des vaccins et ont laissé les clés aux pharmas sans aucune garantie, ni contrepartie. Et les pharmas se sont à leur tour détournées de ce champ de recherche dès lors qu’il n’était plus rentable, comme Novartis qui a vendu sa division vaccins en 2014. Avec l’arrivée de la pandémie, les entreprises pharmaceutiques ne sont revenues dans la course qu’après avoir hésité, et une fois assurées de toucher des milliards de dollars de la part des Etats, soit en aide direct au développement et à la production, soit en promesses d’achat de centaines de millions de doses de vaccins, afin de sécuriser leur marché. Le problème est qu’elles n’ouvrent pas leurs comptes et fixent les prix dans une regrettable opacité. »

    Patrick Durisch, PUBLIC EYES (LMD, 14.03.21)

    2) BIG PHARMA : LE PROFIT À TOUT PRIX

    ww.publiceye.ch/fileadmin/doc/Medikamente/2021_PublicEye_BigPharmaTakesItAll_Factsheet_F.pdf

    ww.publiceye.ch/fr/publications/detail/big-pharma-takes-it-all

    3) LOBBYTOMIE, COMMENT LES LOBBYS EMPOSONNENT NOS VIES ET LA DEMOCRATIE

    ww.franceculture.fr/oeuvre/lobbytomie-comment-les-lobbies-empoisonnent-nos-vies-et-la-democratie

    4) PROPAGANDA, LA FABRIQUE DU CONSENTEMENT :

    ww.rts.ch/play/tv/histoire-vivante/video/propaganda-la-fabrique-du-consentement?urn=urn:rts:video:11320389

    5) « L’économie de guerre laissée à la bonne volonté des industriels. Alors qu’aux Etats-unis, une loi de 1950 permet de mobiliser l’appareil productif, la France compte sur les initiatives des entreprises pour produire plus ou réorienter leur fabrication. »
    ww.alternatives-economiques.fr/leconomie-de-guerre-laissee-a-bonne-volonte-industriels/00092294

    6) « J’ai lu un livre sur la façon dont la Suisse a surmonté la grippe espagnole en 1918 et à mon grand effroi, je constate que nous réalisons les mêmes erreurs. Les négationnistes, les discussions sur les masques: les mêmes phénomènes reviennent, comme si nous n’avions rien appris du passé… ça m’a secouée. J’en déduis que notre expérience, bien davantage que notre histoire, pèse dans la façon dont nous surmontons une crise. Et là, nous pourrions nous questionner sur notre capacité à prendre exemple sur d’autres cultures. Jusqu’ici, nous n’avons pas pris très au sérieux les pays qui sont parvenus à de bons résultats en Asie, car nous pensons qu’ils sont trop éloignés de nous, alors que nous pourrions nous en inspirer. Tout cela me rend modeste dans mes attentes.”

    Dresse Yvonne Gilli, Présidente de la FMH

    ww.letemps.ch/suisse/yvonne-gilli-presidente-fmh-bien-souvent-peur-virus-reste-abstraite

    7) “On leur apprend le leadership et les principes du management, mais on ne leur enseigne pas à faire preuve de modestie dans l’action et de savoir écouter. Or, faute d’une telle posture, les décisions prises, outre qu’elles demeurent souvent inefficaces, courent le risque d’aggraver la situation – ce qui en l’occurrence a été le cas. (…) ”

    ww.sciencespo.fr/actualites/actualit%C3%A9s/covid-19-une-crise-organisationnelle/5041

    8) « Dans une démocratie bien portante, les citoyens sont parfaitement fondés à exiger le contrôle des actions engagées par leurs dirigeants, voire la poursuite de ces derniers en cas de négligence grave, et même criminelle. (…) Revenir à une véritable éthique de la responsabilité individuelle, consubstantielle à la liberté et à la démocratie. »

    Prof. Matthieu Creson

    ww.letemps.ch/economie/crise-covid19-revenir-lethique-responsabilite-individuelle

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