La Suisse attise l’appétit de Pékin

Alors profitons-en pour défendre les libertés fondamentales !

Le Temps met en gros titre, en première page : « La Suisse attise l’appétit de Pékin » et c’est parfaitement exact. En effet, on a pu lire, depuis la fin de la première vague de la pandémie, à plusieurs reprises, dans différents journaux même très locaux, des pages entières consacrées à la Chine, pages plutôt louangeuses, notamment, cela va de soi, quand elles sont payées par l’agence de presse communiste d’Etat (voir notre blog du 6 octobre).

 

Face à l’appétit chinois, que devient la fameuse clause de notre traité concernant les fonctionnaires chinois et leur liberté d’enquêter en Suisse ?

On pouvait espérer que le Parlement soulèverait cette question si infamante pour notre pays (voir notre blog du 2 septembre). Certains journaux disaient même, à l’époque, que nous avions des clauses semblables avec d’autres Etats – généralement peu démocratiques – Est-ce vrai ou non ? Qui a posé la question au Parlement fédéral? Qui a donné une réponse ? Avons-nous prolongé l’accord avec la Chine ? Avec quels autres Etats existe-t-il un accord semblable ? Un article du Temps, après la fin de la session parlementaire de septembre, dû à la plume d’une députée genevoise verte, avait évoqué le sujet, mais sans suite non plus.

 

Quelle crédibilité y a-t-il à défendre des multinationales responsables – donc prétendre faire la police chez les autres – quand on ne fait pas d’ordre chez soi ? A moins qu’on n’assimile les fonctionnaires chinois oeuvrant chez nous à ce que seraient des surveillants suisses veillant à l’étranger à la manière dont des filiales locales d’entreprises suisses y appliquent les règles suisses.

 

Quand saurons-nous enfin la vérité sur cette clause d’espionnage officiel des fonctionnaires chinois en Suisse, voire de fonctionnaires d’autres pays ? L’absence générale de curiosité sur le sujet est renversante. Je comprends l’appétit insatiable de la Chine. Elle sait avec qui elle fait affaire. Si elle est en appétit, profitons-en pour ne rien brader.

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

16 réponses à “La Suisse attise l’appétit de Pékin

  1. Que de questions, en effet! Et à part vous, Chère Madame, qui les pose? On se veut exemplaire envers tous ceux que nos entreprises accablent de tous les maux. Mais qui songe à faire le ménage chez nous? J’irai voter dimanche prochain, au plus près de ma conscience car j’en ai une, même si je voterai non!

    1. Qui les pose, ce questions ?
      Le “désintérêt” de nos politiciens à ce sujet finit par paraitre suspect !
      Au sujet de la votation de dimanche, vous ne serez pas seul !
      Nous avons déjà voté 2 x NON

  2. Méfions nous des chinois ils veulent dominer le monde mais à leur façon en instaurant la société de surveillance généralisée.

    1. Mais non, voyons. Ils le dominent déjà par les restaurants chinois et nous dominent avec les nouilles que nous avalons, puisque nous sommes assez nouilles pour les avaler, comme pour acheter leurs ordinateurs, portables et tablettes fabriqués par des masses d’esclaves.

      1. Oui l’invention des nouilles est chinoise mais le plus gros producteur/consommateur, c’est l’Italie qui arrose aussi la planète de Pizzas, les Turcs de Kebab, les Américains de Fast-Food et les Suisses de fromage et de montres de luxe (dont les Chinois sont friants même si c’est un peu cher).
        A ce jeu là, on n’a pas fini car la liste est très longue.

        Le succès de la Chine: c’est le jeu du serviteur qui devient le maître… on est devenu dépendants mais eux en ont bavé à travailler pour trois fois rien durant des décennies pour assurer notre prosperité (avec la bénédiction des ultra-libéraux dont la rentabilité des entreprises a explosé). Donc il faudra un jour accepter un traitement plus égalitaire. L’alternative, reprendre le contrôle en coupant le ponts mais il faudra alors jouer le rôle du serviteur…. au travail donc car la Suisse est bien loin de l’autarcie !

    2. Les Chnois dominent le monde par la possession des terres/métaux rares et des procédés de fabrication pour en faire des produits technologiques tels que les aimants des moteurs électriques et des alternateurs pour ne citer que deux exemples.

  3. Le Grand Conseil de Genève a adopté une résolution le 30.10.2020 par 51voix pour (22 absentions) 1 contre …c’est un début !
    tps://ge.ch/grandconseil/data/texte/R00931.pdf

  4. Et quid de Crypto (qu’on balaie rapidement sous le tapis) ?

    Le problème de la Suisse est d’avoir deux poids, deux mesures, sans doute, comme l’Europe d’ailleurs, sauf qu’elle se prétende neutre, surtout pour jouer sur tous les tableaux
    (il sera révélateur de voir son choix du nouveau coucou de chasse).

    La Chine a sa manière de voir les choses et on ne peut pas lui en vouloir, elle qui a inventé la poudre, le papier des siècles avant l’Europe, puis subi une des pires des colonisations de l’histoire.

    Depuis WWI, l’Europe est subjuguée par l’american Way of Life, bon, très bien, on voit où ça mène.
    Le coffre-fort suisse va devoir faire des choix, entre la neutralité, la chèvre et le chou.

    Mais il semble que personne n’en soit conscient et encore moins nos politicards sur leur nuage lobbyiste!

    P.S. l’initiative pour des entreprises responsables est une manière élégante, pour la Suisse, de revenir à ses fondamentaux et une excellente promotion mondiale (qu’on soit de droite, du centre ou de gauche) et malgré tous les mensonges proférés abondamment.

    1. P.S. Dans le même registre, on essaie de faire croire que personne ne remplit les conditions pour remplacer l’ex procureur de la CF, Michael Lauber?

      Mais personne n’est irremplaçable, même pas moi, sauf pour ceux qui ne veulent pas changer 🙂

      Bon un proc GE ou VD, ummmmm?????

  5. Merci Madame pour ce message de vigilance adressé à nos élus qui semblent bien indolents ou tétanisés ces temps-ci.

    Respectueusement,

  6. De même que pour la question de Ponce Pilate à Jésus (Qu’est-ce que la vérité?), les réponses seront le plus souvent subjectives et à géométrie variable en fonction de ce qui arrange les intérêts et/ou les consciences. C’est ce qu’on peut d’ailleurs fréquemment vérifier sur ces blogs, certains se servant de celui-ci comme tribune d’influence pour les prochaines votations. Vous ne connaîtrez donc vraisemblablement jamais toute la vérité sur ces espions officiels chinois et les conséquences pour les personnes renvoyées de force en Chine.

  7. De nouveau le même sujet ? Manque d’inspiration ou besoin de souffler sur les braises sinophobes ? La réponse a été donnée il y plusieurs mois. C’est la Suisse qui a demandé de l’aide à Pékin comme elle le fait avec d’autres pays. En effet, le peuple Suisse a demandé de renvoyer un maximum de réfugiés le plus rapidement possible, il fallait donc de l’aide: w.letemps.ch/suisse/questions-autour-dun-accord-discret-entre-berne-pekin. L’UDC était donc ravi de cette collaboration !

    Mais vous avez raison, il faut engager plus de fonctionnaires pour faire ce travail nous-même et revoir notre politique d’immigration pour accepter plus de monde.

    1. M. Albert, vous jouez sur les mots : le peuple suisse n’a jamais pensé aux Tibétains en demandant “de renvoyer un maximum de réfugiés le plus rapidement possible” mais, … chacun peut compléter.
      Ces agents chinois, agissant dans notre pays comme dans un protectorat consentant et soumis , contrôlent et intimident les réfugiés tibétains déjà admis, poursuivent et dénoncent d’autres Tibétains en demande d’asile, ainsi que tous les éventuels opposants à la dictature chinoise.
      Nul besoin d’être sinophobes pour dénoncer ces ingérences !

  8. Le Parlement suisse doit s’opposer résolument à la signature de ce contrat, pour que nous ne soyons plus complices d’une telle ignominie.

    A propos, qui décillent les yeux =>

    a) “Comment la Chine traque et emprisonne les journalistes citoyens qui racontaient le confinement de Wuhan” (Le Monde, 02.12.20)

    b) Comment les officines de propagande à Pékin ré-écrive l’histoire du COVID, article dans
    24H, 02.12.20

    c) “Wuhan, ville close. Pour que nos descendants sachent ce qu’il s’est passé à Wuhan”
    tps://www.payot.ch/Detail/wuhan_ville_close-fang_fang-9782234090484

    d) L’entretien “tragi-comique” avec l’ambassadeur de Chine en Suisse, paru dans Le Temps du 01.12.20

    Définitivement, “Lorsque l’irréversible est déjà installé pour durer, il est trop tard pour regretter de ne pas s’y être opposé.” (S. Ghernaouti, LT, 14.04.20) et que “Si l’Europe échoue, nous sommes perdus” (un ami chinois du sinologue JF Billeter, LT, 13.01.20)

  9. Dans le Guardian de ce jour 9.12.2020 la Suisse fait les gros titres au sujet des enquêteurs chinois invités en Suisse par “The Swiss secretariat for migration (SEM)”, aux frais du contribuable suisse selon l’article :
    tps://www.theguardian.com/world/2020/dec/09/secret-deal-reveals-chinese-spies-free-rein-switzerland
    Y aura-t-il une suite ?

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