Marchons-nous sur la tête?

La NZZ am Sonntag révèle donc que la Confédération –sans doute le Conseil fédéral seulement puisque les Commissions des affaires étrangères du National et des Etats n’en savaient rien ! – serait en train de négocier avec Pékin la prolongation d’un contrat de 2015 permettant à des fonctionnaires de la sécurité chinoise d’entrer en Suisse sans statut officiel et de s’y déplacer pour enquêter sur leurs compatriotes sans papiers et illégaux cachés en Suisse. La RTS a confirmé cette information reprise aussi par le Temps de ce 24 août (p. 7 « en Bref »). Vu ces trois sources, ce ne doit pas être une « fake news ».

Livrer des fugitifs chinois à des fonctionnaires chinois admis « discrètement » en Suisse ? Vichy n’est pas loin. Et la porte-parole du Conseil fédéral, le 24 au soir aux nouvelles télévisées, de prendre un petit air de sainte-nitouche pour expliquer qu’il s’agit de ressortissants chinois – apparemment ouigours – entrés ou restant en Suisse de manière illégale. Comme si c’était un bien sympathique service que les fonctionnaires chinois nous rendaient en venant faire discrètement de l’ordre chez nous puisque nous en sommes incapables ! Et puis, pensez donc, la Chine voudrait simplement les ramener à la maison ces ouigours perdus !

Je suis outrée que mon pays puisse être aussi…. naïf, aveugle, faible, et apparemment depuis 2015 déjà.

Comment avoir confiance en un gouvernement qui se laisse prendre au sourire économique chinois ?

Quelle promesse économique a été faite en échange de ce blanc-seing pour des fonctionnaires étrangers fouineurs ? Je ne pense absolument pas à des avantages personnels, mais sans aucun doute à des retours de marchés dont notre Gouvernement est convaincu que le pays entier devrait profiter. C’est le genre de marché que nul ne devrait accepter. Mais les sourires chinois sont si adorables et il y a tant d’acheteurs potentiels en Asie !…

Notre Conseil fédéral se laisse-t-il prendre à d’autres sourires en pensant sérieusement que ce serait pour le bien du pays ?

Au sourire économique de quelques grands groupes économiques qui auraient intérêt à ce que soit maintenue la tactique de la peur du corona et de la menace de nouvelles mesures de confinement ou de quarantaines jusqu’à ce que l’on puisse enfin se ruer sur les premiers vaccins et remèdes trouvés ? Après tout, cela pourrait marcher puisque nous avons déjà « acheté » ou « préréservé » des millions de doses. Si on devait parvenir à prouver, sans être aussitôt traité de farfelu imbécile complotiste, que vivre normalement avec le coronavirus n’est pas plus dangereux que de vivre avec beaucoup d’autres maladies plus ou moins contagieuses, cela pourrait nuire au marché juteux de la course au vaccin. Et ma fois, la Chine aussi est preneuse dans cette course.

Au fond, qui a intérêt à maintenir le chaos dans lequel est plongée l’économie mondiale et surtout occidentale ? Qui rit de voir l’affolement des pays occidentaux défenseurs des droits de l’homme et des libertés jouer à « ferme frontière » et à « emprisonne ou amende malades » ?

Ne sommes-nous pas en train de nous laisser rouler sur tous les fronts ?

Et pour finir, on nous accusera encore de ne pas distribuer gratuitement dans tous les continents les médicaments trouvés et d’être des colonialistes racistes.

Quand mettra-t-on toutes les cartes sur la table au lieu de jouer au poker menteur ? Il en va peut-être de la survie de l’Occident.

 

 

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

35 réponses à “Marchons-nous sur la tête?

  1. Livrer des Ouïgours à la Chine afin qu’ils soient placés sous haute surveillance dans les camps de rééducation, dans lesquels ils sont entre autres interdit de procréer et forcé de travailler dans des conditions proches de l’esclavage. Çà me rappelle vaguement des leçons d’histoire à l’école secondaire, çà se passait il y a 80 ans et plus et je pensais que ça appartenait à un passé révolu, du moins en Europe de l’ouest…
    J’ai été scandalisé d’apprendre la nouvelle il y a quelques jours et j’espère fortement que l’accord ne soit pas prolongé! La Suisse devrait au contraire exiger le respect des droits humains (au moins les fondamentaux) de la part de ses partenaires commerciaux!
    Merci pour votre article!

  2. bonjour; quelle saine colère; félicitations ! je m”amuse à la rapprocher du ton lénifiant, quasi obséquieux,… d’un article du jour, concernant un journaliste suisse passé à la chaîne TV française LCI; cet homme va débiter “la voix de son maître” avec application et toucher un haut salaire pour services bien rendus à la macronie; soufflez donc, faites donc prendre connaissance aux journalistes du Temps, que la presse mainstream n’y a pas sa place, qu’être un journal ” référence” s’interdit ce genre d’article ! bonne journée Madame; les boomers se dénichent partout !

  3. Et dire que nous avons peur des baillis européens!

    Cela dit, indépendament des abus complotistes potentiels de la situation sanitaire actuelle, d’une société occidentale de plus en plus paralysée par la peur, mais qui rêve tout de même encore d’avion de combats et autres armes massives…, je ne crois pas que l’économie de 1800 puisse encore répondre aux défi géo-socio-politiques de 2020. Un adjornamento me semble aussi nécessaire que celui que souhaitait le pape Jean pour l’Eglise catholique romaine. L’Eglise a peut-être loupé le sien. L’économie, en tout dans sa perception populaire ne semble même pas essayer le sien. Se révolter contre les dogmes religieux ne devrait pas justifier de les remplacer par des dogmes profanes, quelque soit le nom qu’on leurs donne.

  4. Effectivement, c’est pénible. Mais vous oubliez de dire qu’on fait pire pour des agents du FBI. Là aussi il y a des accords scandaleux. Renseignez vous.

    Si la Suisse doit défendre sa souveraineté et interdire à des fonctionnaires de police étrangers d’opérer sur notre territoire, alors elle doit l’interdire de la même façon à TOUTES les grandes puissances.

    1. Bonjour,

      En fait si, deux poids-deux mesures me paraît tout à fait approprié lorsque nous avons d’un côté un état de droit, certes pas exempt de tout reproche, et de l’autre un état arbitraire bien connu pour ses pratiques scandaleuses et systémiques.

      1. Il n’y a pas de différence ! Dans un bloc, on vous met dans un camp, et dans l’autre, on vous suicide de 2 balles dans la tête. La soi-disant plus grande démocratie du monde n’est qu’une illusion, la poudre aux yeux en plus par rapport à la Chine.

  5. Quand on accuse certains informateurs d’être des complotistes, parce que révélant des manœuvres étranges, on se demande comment qualifier ceux qui ont pris de telles décisions !

  6. On ne saurait être plus pertinent, votre question est fort à propos, et le gens sensés comme vous connaissent déjà la réponse: la Suisse est vendue au plus offrant depuis que le tout économique domine ce pays. En temps de guerre, nos chers dirigeants auraient droit au peloton d’exécution pour haute trahison, mais il paraît que dire cela n’est pas politiquement correct.

  7. Effectivement, il en va de la survie de l’Europe, de l’Occident, ou, tout simplement, du monde libre.
    Dans son tout récent petit livre, paru en janvier 2020 aux Éditions Allia, « Pourquoi l’Europe – Réflexions d’un sinologue », Jean François Billeter écrit ceci que je me permets, à toutes fins utiles, de citer assez longuement :

    « En Chine, les forces de progrès, qui se sont continûment inspirées de notre tradition politique depuis une centaine d’années, ont subi défaite sur défaite. L’ambition des hommes qui sont au pouvoir à Pékin aujourd’hui est de les vaincre une fois pour toutes en Chine et de les affaiblir partout ailleurs. Leur premier intérêt est de faire disparaître toute idée susceptible de remettre en question leur pouvoir. Le fantôme de la liberté ne doit plus surgir nulle part…

    « Les dirigeants chinois ont une stratégie double. Ils cherchent à discréditer en Chine et partout ailleurs les idées susceptibles de mettre en cause leur pouvoir et à faire main basse sur toutes les ressources qu’il faut à leur pays pour devenir la première puissance et le rester… Ils se sont donc engagés contre nous dans une guerre politique. À l’intérieur de la Chine, c’est une guerre déclarée. Ils dénoncent ouvertement le caractère nocif des “valeurs occidentales” et font obligation aux membres du Parti de les combattre activement, en particulier parmi les intellectuels, les enseignants et les journalistes. Dans les relations qu’ils entretiennent avec nous, ils mènent par contre une guerre non déclarée… Ils pratiquent l’antique stratégie du “jeu des encerclements“… Notre ignorance les aide grandement. Elle tient au verrouillage de l’information, à la surveillance exercée sur les étrangers comme sur les Chinois, qui les empêche de communiquer librement…

    « Notre incompréhension vient aussi de ce que la plupart d’entre nous ignorons ce que c’est que de subir au jour le jour un pouvoir totalitaire… Qui n’en a pas l’expérience n’imagine pas cette privation de liberté. Le régime chinois donne au totalitarisme des traits nouveaux. Il n’annonce plus de révolution. Il se réclame d’une tradition séculaire, qu’il présente comme pacifique. Il parle, d’autre part, au monde le langage de l’économie, propose des affaires et se crée des obligés qui deviennent des agents d’influence et se chargent d’étouffer la critique autour d’eux… Il ne reconnaît aucun contre-pouvoir et n’a, dans son principe, de limite ni dans l’espace, ni dans le temps… »

  8. Désolé, soucis de formattage on dirait. J’essaie de renvoyer une version avec les retours à la ligne.

    Je suis d’accord avec vous en ce qui concerne ce montage policier abracadabrant. Je serais curieux, de plus, de savoir si ce genre de privilèges est accessible à quelque autre pays. Par la suite, nos opinions divergent.

    Vous ne seriez pas traitée de farfelue ou de complotiste en disant qu’on peut vivre normalement avec le COVID-19 si vous pouvez le prouver! Vous ne pouvez pas prouver votre thèse car elle est réfutée. Comme vous ne pouvez pas la prouver, vous serez traitée de farfelue et de complotiste. La boucle est bouclée. Le COVID-19 est un évènement hors du commun.

    C’est à mon avis l’évènement le plus disruptif en Europe depuis la 2ème guerre mondiale. La maladie sous-jacente est nouvelle. Nos organismes ne sont pas tous équipés pour lutter contre efficacement, avec un CFR d’environ 1-2% contre moins de 0.1% pour une bonne vieille grippe. L’immunité de troupeau, chère aux chantres “vivre normalement”, a encore pris un coup dans l’aile. La documentation formelle, ce lundi, par l’université de HongKong d’une personne ayant été infectée deux fois par deux souches différentes du virus sonne comme une douche froide.

    Les mesures de protection sont efficaces, elles permettent de tenir la pandémie sous des seuils acceptables, c’est à dire la saturation des hôpitaux, à la suite de laquelle le nombre de morts grimpe très fortement. Cependant, nous ne sommes pas à l’abri d’une forte augmentation des cas qui nécessitera un reconfinement.

    Je regardais justement la vidéo de la première de notre bon Darius sur LCI. Ecoutez-les propos du Pr. Gaudin, vous apprendrez beaucoup. L’intervenant suivant, Dr Muselier, est à la fois médecin, et responsable politique. Il fait une jolie pirouette en disant qu’il n’y a pas de surmortalité. C’est vrai sur l’ensemble de l’année, mais faux à l’échelle du mois avec une surmortalité due au COVID-19, une sousmortalité due au confinement (les gens meurent moins en ne faisant rien…), puis une mortalité standard avec des mesures de protection gardant la pandémie plus ou moins sous contrôle, et une économie qui survit tant bien que mal.

    Je vous invite à lire mes réponses sur le billet “Le jour d’après est pire” du blog du Pr Neirynck concernant les considérations complotisto-financières sur les big-pharmas et les vaccins. Spoiler alert: ça ne tient pas la route. En tant qu’ancienne élue d’un parti très proche de l’économie, mon argumentaire devrait vous convaincre.

    L’économie lourdement frappée par la pandémie est un très gros problème pour la Chine, dont le bénéfice de la balance commerciale est de plus de 400 milliard d’USD en 2019. Sur ce point, il n’y a que des perdants. Mon impression est que la Chine est dans une fuite en avant accélérée. Si elle était si sûre de sa force, pourquoi annexer HK dans la douleur et les sanctions, alors que dans 25 ans tout était réglé. Il faudra juste tenter d’éviter une politique du pire basée sur une vision simpliste que nos problèmes viennent des autres. Les exemples historiques sont malheureusement assez dramatiques.

    1. Un CFR c’est quoi ?
      A part cela, je souscris à cent pout cent à ce que dit Mme Sandoz. Merci à elle pour sa lucidité et la finesse de ses analyses !

  9. Ce n’était pas la Weltwoche de Blocher qui était si conciliante avec la Chine?

    Je me rappelle d’un article intitulé “Quand l’UDC fait la propagande du Parti communiste chinois” dans le journal Le Temps.

  10. Seule la Chine peut sauver l’Occident du joug de l’islam pour imposer le sien. La question à se poser: le remède n’est-il pas pire que le mal? Grand débat, qu’en pensent les spécialistes qui s’expriment sur ce blog?
    Dans son propos Madame Sandoz sous-entend (?) que notre gouvernement est une association de pleutres et elle a bien raison.

    1. Qu’entendez-vous par l’islam?

      Si vous entendez l’ensemble des musulmans, je pense qu’on est tranquille pour un moment. Après avoir enlevé ceux qui se battent entre eux, ceux qui ont autre chose à faire de leur vie ou qui tentent juste de la conserver (petite pensée pour les Ouïghours bien malmenés par ladite Chine ou les Rohingyas), je pense qu’on est tranquille.
      Il n’y a pas d’unité du monde musulman. L’ummat islamiyya est un fantasme de certains musulmans totalitaires et de ceux qui croient y voir une menace. Entre chiites et sunnites il y a déjà pas mal de difficultés, sans compter les fractures de plus en plus visibles entre la Turquie et le Qatar d’un côté et un bon nombre de pays emmenés par l’Arabie Saoudite. La cerise sur le gâteau 2020 étant la normalisation des relations entre Israël et les EAU, au grand dam de la panislamique cause Palestinienne.

      Si vous entendez les musulmans de Suisse, je pense qu’ils sont assez discrets… Si je ne m’abuse, il n’y en a aucun entre le Conseil National, le Conseil des Etats et le Conseil Fédéral, alors que statistiquement, ils pourraient être une bonne douzaine. Pas de prise de pouvoir de ce côté-ci non plus.

      Si vous entendez les musulmans immigrés ou dans un sens plus large, le pourcentage de la population musulmane en Suisse, passée de 4.5% à 5.3% entre 2010 et 2018. Je vous rassure, leur augmentation est marginale. Selon cette logique, le grand remplacement à bien lieu. En effet, les sans religion, passant de 20.1% à 28% sur les mêmes années sont clairement LA menace.

      Du côté des Chinois, Pékin est à 8’500 kilomètres en ligne droite de Romanel. Les escarmouches à la frontière avec l’Inde montrent qu’il est compliqué, même pour les Chinois de projeter une force terrestre sur leur propre territoire, mais à 3’500 km de Pékin. On s’épargnera les calculs d’une invasion maritime… même par la route du nord.
      Une domination de type soft power est la plus plausible, mais elle n’a à peine commencé à égratigner la domination etasuno-occidentale qu’elle se délite déjà. Les Chinois n’ont aucun allié fiable et puissant de part le monde, ce qui est une condition sine qua none pour une domination soft. L’Amérique de Trump risque de s’en rendre compte dans les années à venir.

      Au final, pas de joug chinois ni islamique à mon avis. Je pense qu’il y a bien sûr un grand nombre d’autres menaces, mais là n’était pas la question.

      Je pense que nous sommes tous du même avis quand à cet accord. Par contre je ne m’emporterais pas avec des déclarations dégradantes aussi génériques. La Suisse n’a pas trop mal régaté le 20ème siècle avec un positionnement souple. Le 21ème risque d’être encore plus subtil à traverser.

      1. “…il est compliqué, même pour les Chinois de projeter une force terrestre sur leur propre territoire, mais à 3’500 km de Pékin. On s’épargnera les calculs d’une invasion maritime… même par la route du nord.”

        Même avec la plus importante armée du monde (1’200,000 conscrits), la Chine n’a pas eu besoin de troupes, ni de flotte maritime ou aérienne pour mettre à genoux le reste du monde. Un virus invisible, de moins d’un dix-millième de millimètre, n’a-t-il pas suffi à paralyser la moitié de l’économie mondiale et à confiner sa population dans la peur? Ni Lénine, ni Trotsky, ni Mao, ni même Daech n’avaient imaginé campagne de terreur aussi rapide et efficace. Et qui sait si elle n’est pas qu’à son début?

        1. La Chine ne tire pas ou très peu partie de la crise mondiale! Les quelques milliards de masques vendus en plus ne pèsent pas lourd comparés aux exportations non réalisées à cause de la crise. Pour un pays qui achète une paix sociale interne à l’aide de son excédent commercial, c’est plutôt une source de soucis! La Chine n’est d’ailleurs certainement pas volontairement à l’origine du virus SARS-CoV-2.

          Non, ni nous ni l’économie ne sommes à genou devant les Chinois ou pas. Ces derniers ne vous disent pas quoi penser, ne vous prennent pas votre argent, votre liberté, votre vie. L’économie et les entreprises souffrent, je ne le nie pas, mais les indicateurs ne sont pas si catastrophiques! Le chômage a Suisse a bondi de 50% en comparaison de juillet 2019, mais ne représente pas plus de 3.2% (oui, je sais, les chiffres du SECO sont trop optimistes, mais même faux d’un facteur 3 le point reste valable). Le SMI est à 10200 points, à moins de 10% de son record absolu et au même niveau qu’en novembre 2019. On est donc loin de l’emphatique 50% de paralysie que vous brandissez.

          Si vous avez connaissance de mes autres posts, vous savez que je pousse à la conscience de la menace du coronavirus et m’offusque de l’inaction. C’est une crise oui, mais la comparer aux terreurs telles que les purges soviétiques, les famines maoïstes ou la folie fanatique de Daech est tout de même culotté! Si dramatique et contraignante soit-elle, je préfère largement vivre 2 ans avec cette crise pandémique, que subir les affres que vous mentionnez. Et vous?

          1. Où avez-vous lu que j’aie dit de la Chine qu’elle ait mis l’économie mondiale à genoux ou qu’elle tirait profit de la crise sanitaire? Bien entendu, il n’était pas question de prendre mes propos à la lettre, encore moins de comparer les affres du coronavirus aux purges staliniennes, aux conséquences désastreuses du “Grand Bond en Avant” ou aux excès de la Révolution Culturelle. De plus, n’étant pas spécialiste de l’économie chinoise, je n’ai aucune compétence pour en parler.

            Tout au plus peut-on constater – mais je ne crois pas être le seul à l’avoir fait – que la pandémie actuelle a eu et continue à avoir sur l’économie et la vie sociale, de manière générale, un effet sans précédent, au point qu’on peut parler de phénomène véritablement historique. En ce sens, cette crise a bien une dimension politique. Ceci paraît même si évident que l’évoquer relève sans doute du truisme.

            Meilleures salutations.

      2. Vous avez raison, je sous-estime probablement les tensions inter-courants islamiques. Il n’en reste pas moins que des quartiers et des villes (Saint-Denis en France par exemple) sont aux mains des musulmans.
        Je ne vois pas une invasion militaire du monde par la Chine bien que certaines armes stratégiques occidentales (avions de combat) utilisent des composants chinois. Une domination économique est déjà quasiment achevée. Les mines de terres rares sont à 95% en mains chinoises qui détiennent également les procédés pour en faire des semi-produits et produits finis nécessaires aux technologies modernes. Exemples les batteries et les aimants qu’on trouve dans les moteurs et les générateurs de la transition énergétique. La Chine sort de sa dépendance au pétrole au rythme d’une centrale électrique à charbon par semaine pendant qu’en Europe on se précipite sur les technologies dont elle, la Chine, a le quasi-monopole. Dans peu de temps les GAFA se feront damer le pion par les Huawei, Ali Baba et consort.
        L’Inde, comme vous le suggérez, doit être mise dans le jeu de la domination mondiale car elle suit le même cheminement que la Chine mais elle a de gros problèmes internes à résoudre avant de vraiment s’affirmer comme une puissance mondiale.

  11. Laissons de cote, si vous le voulez bien, le (la) covid, au sujet duquel personne ne sait rien, mais s’exprime a gorge deployee.

    On a etouffe rapidement l’affaire Crypto, pour ne pas dire le cas Lauber (qui n’est sans doute pas Lauber, mais la mafia FIFA/italienne?).

    Alors pourquoi se scandaliser de quelques fonctionnaires chinois?
    Scandale avec 30 avions qui vont defendre une guerre qui n’aura jamais lieu?

    Les non-sujets ne manquent pas pour les blogueurs, c’est vrai 🙂

  12. Merci chère Madame, tout est dit dans votre billet qui j’espère sera entendu et fera cesser cette pratique tellement indigne pour notre pays.

  13. Ah les politiciens … ils se plaignent que la Suisse n’a pas d’accords de réadmission pour expulser les déboutés de l’asile, puis réclament quand il y en a…

    Sincèrement, si un ressortissant chinois a épuisé tous ses recours et que les autorités suisses veulent l’expulser car il n’est pas en danger en Chine, en quoi est-ce mal que des Chinois viennent en Suisse pour reconnaître sa nationalité et lui remettre des documents de voyage ??

    C’est nécessaire quand c’est un Africain, mais injuste pour un Chinois ??

  14. Oui vous avez tout à fait raison. Plus de relations avec la Chine tant que celle-ci ne sera pas aussi démocratique que les Etats-Unis:

    – Rolex et Swatch doivent cesser toute exportation immédiatement.
    – Larfarge-Holcim doit fermer toute activité en Chine: lafargeholcim.com/lafarge-china-inauguration-a-new-cement-plant-dujiangyan-acquisition-a-cement-plant-chongqing
    – Fermons Novartis China: novartis.com.cn/
    – Fermons toutes les succursales d’UBS en Chine: ubs.com/cn/en.html
    – Pareil avec Crédit Suisse: credit-suisse.com/about-us-news/en/articles/media-releases/credit-suisse-strengthens-china-securities-joint-venture-with-senior-appointments-202007.html
    – Fermons Nestlé China: nestle.com.cn/
    – etc
    – etc
    – etc
    – etc

    Pas question de gagner des sous avec un pays peu démocratique !

    Peut-être faut-il faire de même avec les Etats-Unis tant qu’ils n’auront pas résolu leurs problèmes raciaux. Au fait, Crypto AG, ça vous dit quelque chose ?

    Quid d’autres pays qui posent aussi des problèmes éthiques… (camps de réfugiés, etc). Autre article intéressant : letemps.ch/suisse/geneve-internationale-un-aimant-espions

    Fermons aussi la porte à l’Europe comme nous le demande l’UDC…

    Quand on vend son âme … il faut fermer savoir se taire, ça s’appelle le pragmatisme en Suisse…

    Décidément, le monde est loin d’être parfait. Mme Sandoz est devenue idéaliste… ou alors peut-être populiste …

    1. Comme toujours sur mon blog j’ai supprimé le caractère actif de tous les liens, chacun sachant pertinemment ajouter les https etc. nécessaires.

  15. Mme Sandoz s’égosille de scandale alors qu’en tant que parlementaire qui prépare les lois, elle n’a rien vu venir et n’a pas anticipé ce genre d’accord secret !?
    On pouvait croire qu’après le scandale des fiches , le parlement avait maintenu la pression sur le gouvernement ! Il n’en est rien , ce n’est qu’une assemblée d’amateurs !

    1. Vous vous exprimez comme si Madame Sandoz était tout le Conseil national à elle seule. Pour information il compte 200 membres et le Conseil des Etats 2 représentants par canton.

  16. Très courageux article Mme Sandoz. Et ce ne sont pas seulement des Ouïgours fuyant la répression chinoise, entrant ou restant de manière illégale en Suisse qui sont sous pression des agents chinois.
    Sont également concernés, les Tibétains légalement réfugiés dans notre pays.
    Certes, si notre économie est avide de marchés où l’argent n’a pas d’odeur, il faudrait pourtant que la Suisse aie aussi le courage de ne pas devenir un dominion soumis à “la superpuissance chinoise”.
    Ce qu’on ose plus faire en Suisse depuis belle lurette…
    En témoigne la dernière visite du Dalaï Lama en en Suisse, à Rikon (ZH), en septembre 2018, pour le 50ème anniversaire de l’Institut tibétain, le seul monastère bouddhique tibétain hors d’Asie.
    Le Dalaï Lama fut traité comme un pestiféré : le Conseil Fédéral a joué aux abonnés absents, suivi en cela par les politiciens et la presse dans son ensemble.
    Et nos Tibétains de Suisse subissent des avanies de la part de nos autorités sous influence chinoise :
    – restriction de leur liberté d’expression ;
    – négation de leur identité tibétaine (la Suisse n’indique plus “Tibet” comme pays d’origine mais “Chine” sur les livrets pour étrangers délivrés aux Tibétains) ;
    – entraves à leur liberté de circulation à l’étranger ;
    – surveillance grandissante de la Chine sur la vie privée de la diaspora tibétaine en Suisse.
    Même certaines communes ont interdit que le drapeau tibétain flotte au vent de la liberté suisse, par peur de froisser l’inquisiteur et le veau d’or chinois !

  17. Bonjour,

    Il vaut la peine de lire l’explication du SEM publiée ce jour sur le temps.ch. Le contenu de l’accord est nuancé. On ne parle plus d’agents secrets circulant librement en Suisse à la recherche de Ouïgours maquisards.

    En pratique, il s’agit de demandes émanant de la Suisse pour permettre d’identifier l’un ou l’autre chinois en situation irrégulière. C’est arrivé une fois depuis 2015. Parfois, nous devrions attendre les explications de toutes les parties avant de nous émouvoir un peu rapidement.

  18. J’imagine que vous avez tous lu l’édito du jour à ce sujet dans Le Temps. Il est intéressant de lire que c’est dans l’intention de limiter l’immigration que cet accord a été mis sur pied. Dans les commentaires, il y a un lien vers le fameux accord. Si ce document est authentique, on y lit que la volonté de mettre cet accord sur pied est bien suisse. Cerise sur le gâteau, c’est la Suisse qui paie 🙂

  19. Je ne sais pas comment des bien pendants pro européens (je ne parle pas de Madame Sandoz vous l’aurez compris) osent s’indigner que nos autorités se couchent ainsi devant la grande puissance chinoise. Bien sûr c’est indigne, du point de vue de notre souveraineté, que nous autorisions des agents d’une puissance étrangère à effectuer des tâches policières chez nous. C’est choquant s’il s’agit de ces agents chinois qui surveillent des ouïgours en Suisse, tout comme c’est choquant quand il s’agit des agents du FBI qui ont arrêté des dirigeants de la FIFA à l’hôtel Baur au Lac. Pendant la guerre jamais la Confédération n’aurait permis à des agents de la Gestapo d’arrêter quelqu’un en Suisse. Pourtant on n’en menait pas large face au IIIe Reich.

    Mais ce qui est tout à fait inconcevable, c’est que celles et ceux qui ont au parlement ont voté pour violer la constitution et ne pas appliquer l’art 121a voulu par le peuple et les cantons le 9 février 2014, et toutes celles et ceux, notamment les journalistes, qui ont approuvé cette forfaiture en2919, osent protester contre une ingérence chinoise en Suisse.

    Yves Nidegger a le droit de protester contre cette ingérence chinoise. Mais tous ces euroturbos n’en ont pas le droit. Ils sont le parti de l’étranger, le parti de l’ingérence étrangère, le parti de la soumission au pouvoir étranger. Ils doivent se taire.

  20. Merci Madame de vous exprimer, vous sauvez l’honneur de la classe politique que l’on n’entend pas énormément en cette affaire.

  21. Nous pourrions attribuer au Conseil fédéral la devise suivante: “Faire son propre jeu en faisant le jeu des autres”. Notre gouvernement est neutre, il n’a pas d’âme, il n’a pas d’objectif politique, il n’a pas de doctrine à part celle de bien s’en sortir avec tout le monde. Déjà un Conseiller fédéral qui entre en fonction laisse sa personnalité à la maison, car en la laissant au vestiaire il serait tenter de la reprendre de temps en temps. Sarkozy se demandait déjà “mais qui gouverne la Suisse”? La Chine n’est pas seule à avoir ce type d’arrangement avec nous. Très bon article. Bravo pour votre courage. Le soufflet de l’affaire est tombé par magie en 24 heures. Plus personne n’en parle dans la presse.

Les commentaires sont clos.