On peut se demander si le corona virus n’est pas plus efficace – et naturellement moins démocratique – que l’initiative UDC soumise au vote le 27 septembre prochain. En effet, même si les frontières sont ouvertes et la libre circulation des personnes « assurée », la menace d’une quarantaine au retour d’un pays que l’on croyait sûr ou qui l’était quand on est parti mais a cessé de l’être avant qu’on soit de retour est certainement l’obstacle le plus efficace à la libre circulation. Ajoutons que l’un de nos cantons (St-Gall, si l’on en croit le Temps du 19 août, p. 2, [Une quarantaine « salée »]) utilise sa loi scolaire pour sanctionner d’une amende jusqu’à mille francs les parents dont les enfants manqueraient l’école pour cause de quarantaine au retour d’un voyage à l’étranger. Ce canton considère que la menace d’une amende pour « contravention aux obligations scolaires » dans ce cas est une méthode « préventive ». Préventive de quoi ? D’un passage de la frontière ?
Il faut dire que le Conseil fédéral lui-même n’y va pas de main morte.
Selon l’avis de droit de deux juristes dans le même numéro du Temps en p. 11 (Débats ; « Vacances et quarantaine, une responsabilité de l’employé ? »), on peut trouver sur le site de l’OFSP la liste des pays au retour desquels la quarantaine est obligatoire. « Cette liste est susceptible de modification tous les mois mais plus régulièrement si cela devait s’avérer nécessaire ». Ainsi « l’employé qui séjourne pendant les 14 derniers jours sur un territoire avec un risque élevé d’infection doit, immédiatement après son arrivée, rentrer chez lui ou se rendre dans un hébergement adapté, y rester en permanence durant dix jours et déclarer son arrivée dans les deux jours aux autorités cantonales compétentes. A défaut, l’employé risque une amende pouvant aller jusqu’à 10’000 francs ».
En clair, cela signifie : les frontières sont ouvertes mais gare à l’amende si vous en profitez sans accepter une privation de liberté à votre retour.
Pardon de cette impertinence, mais je crois que la peur du corona virus fait peu à peu perdre tout sens de la mesure.
Une énorme responsabilité politique des parlementaires
Plus que jamais, les parlementaires qui vont se pencher sur la nouvelle loi urgente lors de la session de septembre devront poser TOUTES les questions permettant de mesurer le véritable danger de l’épidémie. Selon le Message du Conseil fédéral (N. 20.058) le projet de loi soumis en consultation n’a pas été approuvé par 11 cantons (dont VD, VS, NE, JU, TI), qui ne la rejettent pas expressément mais formulent de nombreuses critiques. Le projet de loi est rejeté par trois partis politiques, le PLR, le PS et l’UDC, approuvé sans réserve par deux partis, le PDC et le PEV, et approuvé avec réserves par le PVL, les Verts, l’UDF et le parti senior GLP. Sur 60 organisations consultées, 27 l’approuvent et 33 ne l’approuvent pas explicitement sans toutefois le rejeter.
Devant l’ensemble de menaces pour les droits fondamentaux et le coût que représenteraient les mesures envisagées, les parlementaires ne pourront éviter d’entendre les avis très différents de praticiens et spécialiste de tous les domaines concernés. Je ne peux m’empêcher de citer ce passage d’un commentaire de mon blog précédent émanant d’un docteur en biologie cellulaire et moléculaire, jouissant d’un post-doctorat en chirurgie expérimentale et travaillant dans un hôpital du canton de Vaud : « Il faut savoir que la situation est idéale aujourd’hui, et que tous les feux sont au vert pour une propagation lente et contrôlée du virus. On tire la sonnette d’alarme avec 200 cas positifs/détectés (encore faut-il que les cas détectés soient vraiment des cas positifs) par jour, mais c’est faux. Même s’il y avait 500 cas par jour, il n’y aurait pas d’urgence. La situation est largement sous contrôle et les hôpitaux ne sont de loin pas débordés par les cas d’hospitalisation….. La situation est donc parfaite pour obtenir au final l’immunité collective, tellement souhaitée par nos autorités en fin de confinement, et dont aujourd’hui plus personne ne parle. Etc, Etc… »
Personne n’a sans doute de réponse absolue en ce qui concerne les particularités de cette pandémie, mais ce qui est certain c’est que le parlementaire qui n’exigerait pas, avant de prendre la moindre décision en matière d’urgence, de connaître TOUS les résultats chiffrés de TOUTES les données connues et que soient entendus les spécialistes qui tirent des conséquences différentes de ces données, ce parlementaire encourrait une vraie responsabilité devant le pays. Ce n’est pas pour la décision qu’il prendra une fois toutes ces données récoltées et analysées qu’il encourra une responsabilité – s’il fait abstraction des promesses de vaccins et autres médications futures – car il s’agira alors de sa liberté d’opinion. Mais il serait impardonnable de n’avoir pas préalablement réuni TOUTES les données disponibles même contradictoires et il y en a énormément.
Chère Madame,
Votre commentaire pertinent devrait paraître à la Une du Temps pour contrebalancer les informations publiées de différents “spécialistes” qui sont souvent contradictoires et qui gardent les lecteurs dans la confusion et entretien une constante vague d’angoisse.
Entièrement d’accord ! Le problème est qu’aucun média ne fait preuve d’impartialité. Pire, les personnes qui osent donner un avis contradictoire sont systématiquement traités de complotistes. C’est pitoyable…
Le concept de « désir mimétique » cité par Bernard-Henri Lévy dans son bref essai « Ce virus qui rend fou » (Grasset 2020) me paraît intéressant : « J’avais, pour essayer de penser cette extraordinaire soumission mondiale à un événement dont je répète qu’il était tragique mais nullement sans précédent, mes souvenirs de René Girard et de son désir mimétique qui, lui aussi, est un virus et qui, comme tout virus, déclenche des pandémies »
Je pense que les classes bavardes qui aspirent à nous diriger (politiques, médias) sont composées essentiellement de personnalités au désir mimétique surdéveloppé : partis politiques, écoles de journalistes et autres corporations attirent avant tout les serreurs de mains et les cireurs de bottes afin de garantir au maximum la cohésion du groupe.
Quelques personnalités originales émergent parfois mais elles ne constituent de loin pas la majorité, le besoin de reconnaissance par les pairs prenant le plus souvent le dessus.
« il serait impardonnable de n’avoir pas préalablement réuni TOUTES les données disponibles même contradictoires et il y en a énormément »
Je pense qu’il n’y a aucune volonté de réunir ces données car elles pourraient remettre en cause certaines certitudes autour desquelles se coalisent les personnalités citées plus haut.
Que cela soit impardonnable n’a finalement aucune importance aussi longtemps que le groupe auquel on appartient a pardonné.
Une fois de plus, Mme Sandoz met dans le mille et démontre comme toujours son bon sens. Il est donc à craindre qu’elle ne soit pas entendue, hélas !
Chère Madame Sandoz, si çela peut vous rassurer, il n’y aura bientôt plus besoin de quarantaine car les autres pays vont fermer eux-même leurs frontières (beaucoup de pays dans la fameuse liste l’ont déjà fait pour les voyages non essentiels). Il est probable que le phénomène s’amplifie en cas de confirmation d’une 2ème vague.
Il serait temps de vous renseigner et d’éviter des affirmations sans exercer un minimum d’esprit critique: “La situation est donc parfaite pour obtenir au final l’immunité collective”. Parlez-en à des amis dans le milieu médical qui devraient pouvoir vous éclairer car visiblement on ne travaille pas dans le même hôpital…
“…mais ce qui est certain c’est que le parlementaire qui n’exigerait pas, avant de prendre la moindre décision en matière d’urgence, de connaître TOUS les résultats chiffrés de TOUTES les données connues…”
Très juste Madame Sandoz encore faut-il que ces données ne soient pas falsifiées!
La délégation de compétence est tellement large que cette loi tend à ressembler à une loi octroyant les plein pouvoirs. Délégant à l’aveugle leur compétence, les conseillers nationaux et aux états ont il besoin de savoir quoique ce soit ?
#stopCovid19Law Bonjour Madame, L’Association Santé Suisse se bat contre les mesures prises par le Conseil Fédéral et n’a pas hésité à interpeller ses membres, tous les parlementaires suisses, ainsi que tous les exécutifs. Sur notre site ass-vgs.ch (pardon, j’ai supprimé le côté actif, comme toujours: S. Sandoz) vous trouverez copies des lettres ouvertes adressées. Nous avons été relayé par de nombreux journaux et blogs. Vous seriez très aimable de soutenir nos initiatives en publiant nos démarches sur votre blog. Et merci au nom de l’Association de mener le même combat et de permette au peuple Suisse d’ouvrir les yeux sur ce qui se passe! Il faut agir tous ensemble avant le 7 septembre qui sera la date fatidique où la loi COVID-19 instaurant la prolongation du droit d’urgence jusqu’à la fin 2022 et rendra de fait le vaccin COVID obligatoire sera validée! Aurélie Seydoux, MBA, directrice marketing Association Santé Suisse.
Bravo Mme Sandoz ! Enfin un autre son de cloche. Plus la pseudo-pandémie s’éloigne, plus les mesures liberticides sont déployées, sans aucune mesure notamment en Suisse romande. Nos droits sont bafoués au quotidien avec la bénédiction du plus grand nombre. Il y a si peu, on les croyait tellement attaché-e-s à leur liberté personnelle, au final il n’en est rien iels sont prêt-e-s à la brader sans délai. Aucun débat, aucune contestation, aucune transparence et les médias qui sonnent la peur en chœur, sans investigations. Où sont les expert-e-s et les politiques qui portent un avis divergent, pourquoi ne sont-iels pas présent-e-s sur la scène médiatique, on oublie de les inviter ou iels craignent de se faire entendre et de subir des représailles ? Ce serait “dommage” de semer autre chose que la peur, alors qu’il n’y quasi plus de morts et peu d’hospitalisations… Cette mascarade est insupportable, réveillez-moi quand ce sera fini.
Chère Madame, je partage souvent votre point de vue, pragmatique et pertinent; vos deux derniers posts transcrivent à la perfection mon sentiment d’exaspération face à la “gestion” politique de ce qu’on appelle encore la crise du Covid. Merci …