Ces pays dont on ne parle pas

Un de mes anciens étudiants de la Guinée, Conakry – Thierno Souleymane BALDÉ, qui ne souhaite pas rester anonyme, car il agit dans son pays de manière totalement ouverte et légale – m’envoie périodiquement des nouvelles de l’évolution politique désastreuse de son pays. Nous avons gardé le contact après son départ de la Suisse dans les années 2000, car nous avions toujours eu de longues discussions au sujet de la démocratie qu’il espérait voir s’installer dans son pays.

Après avoir étudié à la faculté de droit de Lausanne où un programme spécial de l’époque lui a permis d’obtenir une licence en droit français, il a passé plusieurs années aux Etats-Unis. Il a obtenu deux masters de l’Université américaine de Washington/DC avant d’accomplir une spécialisation à l’Université de Stanford en Californie. Ensuite, il a travaillé pendant plusieurs années à la Banque Mondiale avant de décider de retourner dans son pays afin d’y contribuer à la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit.

Patriote convaincu, mais lucide, désolé de voir la corruption qui sévit dans son pays, il y exerce la profession d’avocat. Il initie plusieurs programmes de lutte contre la corruption en déposant notamment des plaintes contre des ministres en fonction. Il organise dans tout son pays des campagnes de sensibilisation sur la non – violence avant, pendant et après les périodes électorales afin d’éviter des troubles politiques. En outre, il apporte une assistance juridique aux personnes victimes d’arrestations arbitraires dans le cadre des manifestations politiques contre le changement constitutionnel que l’actuel président, M. CONDE, essaie d’obtenir, par des manœuvres, en vue de s’assurer un pouvoir « à vie ». On connaît ce truc cher aux dictateurs !

Me BALDÉ m’écrit que le régime aurait déjà tué plus de 129 jeunes à l’occasion des manifestations pacifiques. Des opposants, journalistes, leaders syndicaux et activistes de la société civile sont assez souvent arrêtés sans justification légale et en violation des lois de la république. M. Baldé raconte ce qui lui est arrivé à lui aussi, qui a subi ce genre de traitement à plusieurs reprises et combien il est traumatisé quand il doit aller, comme avocat, identifier les corps des victimes avant l’autopsie ou la restitution aux familles. Ces images ne s’effacent pas de sa mémoire.

Plainte et dénonciation aux autorités compétentes de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

Me BALDÉ et d’autres avocats, ont déposé des plaintes contre la République de Guinée auprès des autorités compétentes de la CEDEAO, pour violation de ses obligations internationales en tant que membre de ladite Communauté. La plainte est formulée au nom de plusieurs partis politiques et d’une longue liste de victimes de violations des droits de l’homme tels qu’énoncés dans la charte communautaire de la CEDEAO.

 

On ne lit jamais quoi que ce soit dans nos journaux sur ce qu’il se passe dans les pays où les révolutions essaient de suivre les voies légales.

Il n’est certes jamais souhaitable que la communauté internationale intervienne dans les affaires internes d’un pays, mais le fait de suivre ce qu’il s’y passe et d’en informer l’opinion publique internationale serait sans doute déjà une sorte de protection et permettrait peut-être d’éviter des bains de sang ultérieurs, par désespoir, et de douloureuses migrations.

 

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

19 réponses à “Ces pays dont on ne parle pas

  1. On peut agir indirectement en faveur de ces pays en contrôlant plus étroitement la management des multinationales qui prennent des libertés inadmissibles en dehors de nos frontières et qui contribuent à la corruption indigène. Il faut donc que les sociétés internationales suivent les mêmes lois que celles instaurées en Suisse ou en Europe !

  2. On en parle peu, c’est vrai, mais qui s’intéresse à des pays aux tentatives démocratiques toujours noyautées par les intérêts de l’Occident pour s’approprier leurs richesses.

    La Suisse a une belle opportunité de redorer une réputation éculée de “bons offices et autres droits de l’homme”: L’initiative pour “des multinationales responsables”.
    La réputation de fiabilité et de qualité suisse est encore intacte, mais celle de probité n’est plus qu’un souvenir et il faut arrêter de croire que la transparence soit effective.

    Ceci ne résoudra pas entièrement le problème, mais elle positionnera la Suisse comme un pays qui cherche à assumer ces responsabilités et qui les affronte, le positionnement futur dans ce monde qui a perdu toutes ses valeurs, sauf l’argent facile.

    Bien sûr, on entend déjà le risque de délocalisation, que si n’est pas nous qui vendont des armes, ce seront les autres et bla.
    Ce n’est pas en vendant le “tissu suisse” aux étrangers que la Suisse va s’en sortir, (déjà qu’elle en a un quart sur son territoire, record mondial) ni en adoptant les thèses schizophrènes de l’UDC, d’ailleurs.

  3. Que deviendrait un journal, et pour qui, s’il parlait de ce que trop de gens n’ont pas envie d’entendre ? Les blogs fournissent un indice, des auteurs qui prennent la peine de fournir des informations objectives et vérifiées ne reçoivent que peu d’échos en retour. Je pourrais citer la blogueuse Jasmine Cay, et il y en a certainement d’autres qui, faute de susciter un intérêt, finissent par se retirer. Les sujets qui captent sont ciblés, répétitifs, présentés comme les cinq légumes et fruits à manger tous les jours pour se sentir bien. J’ai dernièrement envoyé un commentaire dans un blog tout récent, qui traitait de l’audio en rapport de la lecture sur papier : les romans et l’information seraient mis en valeur grâce au ton de la voix, ne créant pas un « décrochement » comme le feraient les lettres et les mots dans notre esprit… J’ai voulu, dans mon commentaire, rappeler comment l’information était présentée et transmise, depuis le TJ des années soixante, jusqu’au début des nonante, et ensuite… Les moyens pauvres au départ, puis de plus en plus sophistiqués en audiovisuel. Une chance pour cueillir l’information au plus près de la réalité, mais qu’est-ce qu’on en a fait ? Souvenez-vous de 1992, la guerre du Golfe, dont les épisodes étaient présentés en musique rythmée, dans une fenêtre arrondie qui s’ouvrait rapidement comme un nénuphar qui a très soif. Puis la voix, le ton sérieux, l’élocution parfaite d’un Poivre d’Arvor maître dans l’art d’une nouvelle communication de l’actualité tambour battant. Un solfège et des teintes bien étudiées… C’était la première fois que je me suis senti écœuré, pas par le malheur de la guerre, mais de ceux qui la relatent pour que l’information soit attractive. Le message de Madame Sandoz, en lettres et en mots, n’est pas attractif. Est-ce que c’est dû au « décrochement » que l’écriture, pauvre moyen de communication, produit dans notre esprit ?.. Le commentaire que je relate, plus développé qu’ici, a été considéré hors sujet et mis à la corbeille par l’auteur qui se réjouit de la vie que l’audio peut apporter dans la littérature, l’information, et cela quand nous sommes dans le train, au restaurant, et dans l’avenir peut-être partout où nous serons. Je regrette de n’avoir pas su captiver (ici aussi peut-être), mettre en musique et en couleurs les lettres et les mots de mon commentaire rabat-joie ou « hors sujet ». Nous vivons à l’heure des malheurs qui s’annoncent sur notre planète, mais il y a encore de fraîches matières, et la nouvelle littérature bientôt expurgée, pour conserver un sain optimisme dans le Temps et à contre-Temps.

    1. Le 30 mai 1968, dans l’indifférence quasi générale de la presse mondiale, qui n’y voyait qu’une guerre tribale de plus dans un coin oublié de l’Afrique, l’ex-province sud-est du Nigeria déclarait sécession sous le nom de République du Biafra. Ce n’est que quand les premières images de la famine provoquée par le blocus militaire nigérian ont paru, à partir du printemps suivant, sur les écrans de télévision des ménages occidentaux, le plus souvent à l’heure du repas du soir – cette famine a été la première de l’Histoire à avoir été filmée en direct -, que le public a enfin commencé à réagir. Pourtant, même après un an de guerre, celle-ci ne faisait pas encore la “Une” des medias, mobilisés par l’autre conflit majeur du temps, celui du Vietnam. Aux rares journalistes qui pressentaient qu’un événement médiatique majeur se préparait et proposaient en vain à leurs rédactions d’être envoyés sur le terrain pour le couvrir, on répondait:

      – Le Biafra ne se vend pas.

      A ceux qui en revenaient – ils étaient de plus en plus rares, l’essentiel de la “grande presse internationale” ayant déguerpi quand, dès septembre 1968, les sécessionnistes se sont vus battus sur tous les fronts et leur territoire a été réduit à une peau de chagrin – et proposaient leurs articles aux journaux, ils recevaient partout la même réponse:

      – Le Biafra ne se vend plus.

      Pour les medias, la guerre est d’abord un spectacle, une mise en scène. Ne parle-t-on pas de “théâtre de la guerre” mais aussi de “guerre de l’information”? Celle-ci a des précédents notoires: William Randolph Hearst n’a pas hésité à en déclencher une pour vendre son journal. A ses reporters envoyés sur le terrain, il disait: “Send me pictures, I’ll send the war”.

      L’écrivain anglais Evelyn Waugh, qui a assisté à la guerre d’Abyssinie comme journaliste dans les années trente et a combattu pendant la Seconde Guerre Mondiale, disait pour sa part: “war is all commerce”. L’étudiant de Madame Sandoz, qu’il faut féliciter et remercier ici pour son émouvant témoignage, ne fait ni commerce, ni spectacle. Il se bat, seul, et à visage découvert contre les élites corrompues de son pays. Il n’intéressera donc jamais les médias, pour qui les kilos perdus par Roger Federer ou les confessions tardives d’une mineure violée par son ex-professeur ont plus d’importance que le destin d’un pays oublié d’Afrique.

      Vous évoquez à juste titre la mascarade d’un Patrick Poivre d’Arvor couvrant la guerre du Golfe, et cette autre mise en scène, celle des moyens audio-visuels et de la réalité virtuelle destinés à agrémenter la lecture et le confort de nos élèves et à justifier le salaire et la pérennité de la République des Pions, seule à en profiter en fin de compte. L’école, la presse, les deux mamelles de la Démocratie, les deux fabriques de conformisme, de consensus, de consumérisme et de crétinisme, par l’imposture de leur discours, ne sont-elles pas les deux premières productrices de “fake news”?

      Non, le message poignant de Madame Sandoz ne fera jamais la “Une” des medias. Il n’est même pas certain qu’il fasse école – un comble pour un professeur émérite, tout de même. Il est déjà remarquable qu’il ait pu faire l’objet d’un “blog”, le sien en l’occurrence. Faisons-le donc circuler le plus possible…

      1. Votre commentaire est bien exposé et contient des illustrations claires. Il n’est pas réjouissant à lire mais nous place dans la réalité et c’est ce que j’estime essentiel. Merci donc pour cet apport intéressant. Quand en fin de texte j’ai lu : « faisons circuler le message le plus possible », vous m’avez rappelé mes années de jeunesse, c’était ainsi que nous agissions ensemble, et je pense que ce n’était pas pour rien. Nous ne sommes plus trop nombreux à oser parler de notre vie « sans soucis » qui nous permettait de descendre dans la rue pour manifester contre la guerre du Vietnam et d’autres causes qui ne nous touchaient pas directement. « C’était bien facile », me dit-on aujourd’hui quand je parle de ce passé dont on rit. Oui, notre vie était peut-être meilleure « globalement » (en oubliant que le confort matériel n’était pas le secret d’une vie affective heureuse), nous étions donc des enfants gâtés qui réussissaient à penser aux autres, loin de chez nous.

  4. Bonjour Madame Sandoz,

    Bel article enfin un peu différent de vos thèmes répétitifs.

    “On ne lit jamais quoi que ce soit dans nos journaux sur ce qu’il se passe dans les pays où les révolutions essaient de suivre les voies légales.”

    Vous a-t-on dit que les voies légales empêchent généralement toute révolution ? Donc votre affirmation amuse d’autant plus : la presse ne peut être saisie de ce genre de situation vu qu’elle est impossible dans les faits.

    Regardez par exemple Extinction Rebellion, dont certaines causes ne peuvent nous laisser insensibles. Comment cette association peut-elle attirer l’attention sans empiéter sur les voies légales ? Tout dans notre législation empêche de renverser l’ordre établi, à savoir l’usage de pesticides en Suisse (Lavaux est une bombe à retardement), la remise en cause de notre société de consommation effrénée, …

    Je ne souscris en aucune manière à la violence, mais je ne reste pas insensible aux manifestations tranquilles de perturbation civile que cette association utilise. Sa marge de manoeuvre est infime. Les policiers sont au bénéfice d’un pouvoir énorme pour les arrêter sous tous les prétextes.

    Tout est formaté dans notre société suisse pour interdire de facto le renversement de l’ordre (moral) établi. Le recours aux urnes est vain dans ce genre de combat, les lobbies et les partis bien établis n’ont aucune complaisance pour les “révolutionnaires”.

    Donc expliquez-moi comment vous concevez des révolutions qui essaient de suivre les voies légales. Cela m’intéresse au plus haut point.

    1. Sitôt qu’il y a, dans un pays, quelques possibilités légales de faire valoir une idée ou une proposition, par voie de presse, de manifestation publique autorisée, d’élections, de voie judiciaire, il convient d’y recourir. C’est la recherche d’une révolution dans les mentalités avant toute révolution dans le sang. Les révolutions dans le sang et le désordre n’aboutissent en général qu’à une nouvelle tyrannie. Il faut un courage et une persévérance incroyables pour tenter une révolution dans la “légalité” parce qu’on est en général moins “protégé par la masse”. Mais c’est vrai que les médias et leurs consommateurs – dont nous faisons d’ailleurs tous partie – aiment mieux le sang et le désordre, plus théâtraux.

    2. “Vous a-t-on dit que les voies légales empêchent généralement toute révolution ?”

      La révolution française commence quand le marquis de la Fayette, appuyé au bras de son beau-frère, le vicomte de Noailles, ouvre les Etats Généraux le 5 mai 1789, ceci à la demande du roi Louis XVI. Quarante ans après, le même la Fayette présente au peuple le roi Louis-Philippe Bourbon (que les mauvaises langues appellent alors “Bourbeux”), depuis le balcon de son hôtel de Nice. La révolution, ce sont les aristocrates qui l’ont faite, et ceci en toute légalité. Le peuple français a plus payé de sa tête sur l’échafaud que la noblesse.

      Le 17 octobre 1917, la Russie bascule en une nuit dans la révolution. A leur réveil, au matin, les habitants de Saint-Pétersbourg, où elle a commencé, ne voient rien changer à leurs habitudes et vaquent à leurs occupations quotidiennes, malgré les affiches placardées sur les murs, proclamant l’ordre nouveau. Comme en France, la révolution, menée par les élites de la nation, s’est faite en toute légalité. Ce n’est que l’année suivante, quand la terrible guerre civile éclatera, qu’elle basculera dans le sang et l’horreur. La suite, nous la connaissons: trois-quarts de siècle de dictature.

      Hitler, Mussolini et Staline sont arrivés au pouvoir par les voies légales. On attribue ce mot au dernier: “un mort est une tragédie. Un million de morts est une statistique”. A sa manière, il avait compris l’intérêt de rester dans le cadre de l’ordre établi.

      Pas plus que les révolutions n’ont de chance de réussir sans l’appui du peuple et de l’armée – les Décembristes russes de 1825 en ont fait l’amère expérience -, le peuple n’a les moyens de les déclencher seul. Il faut des facteurs extérieurs (disette en France, pénurie alimentaire en Russie…, réchauffement climatique à l’avenir, peut-être?), combinés à de nombreux autres (politiques, idéologiques, etc.) pour déclencher une révolution. Croyez-en mon expérience de reporter à la roue: toutes celles et ceux qui en ont été les témoins pourront vous le confirmer.

      Mais que cela ne vous dissuade pas pour autant de vouloir changer le monde…

      En octobre 1917,

      1. Merci pour ces leçons d’histoire

        Voulez-vous des contre-exemples en Afrique du Sud, au Vénézuela, à Pékin, à Hong Kong, en Palestine, à Paris, … ?

        1. Tout le plaisir est pour moi. Hélas, concernant les terres lointaines que vous évoquez, je ne suis plus à la page. En effet, j’en suis resté à mes péripéties congolaises, andines et tibétaines d’autrefois. Du moins y étais-je, et pas seulement assis sur le pavé pour clamer mon indignation face à l’injustice du monde.

          J’attends donc vos contre-exemples avec intérêt. Entre-temps, je m’en tiens à mes classiques, si vous n’y voyez pas d’inconvénients. Quant à donner des leçons, il est vrai que je n’ai jamais su enfariner mon public. A cet égard, j’aurais bien du mal à égaler vos propres dons de pédagogue. D’ailleurs, quand j’ai voulu me recycler comme prof (crise de la presse oblige), j’ai vite été déclaré inapte au service.

          Il est vrai qu’à vouloir être à la page, on arrive très vite à la page blanche, comme disait Etiemble (encore une citation, pardonnez-moi).

          T

    3. Madame Mariéthoz, n’êtes-vous pas d’avis que le journal du Temps s’est montré généreux en ouvrant largement ses pages à Extinction Rebellion, fournissant même un agenda pour savoir quand et sur quels ponts avaient lieu les invitations ? Mais comment espérer voir arriver beaucoup de monde alors qu’il n’y avait pas même des chaises pour s’asseoir ? D’autres journaux moins sérieux avaient déjà compris que durant les périodes de grande chaleur, il était plus judicieux de donner l’éventail des petites plages accessibles à la baignade. Puis il y a eu la fête des vignerons qui a fait oublier Extinction Rebellion ! Les blogs se sont détournés des sujets trop chauds pour poser les questions qui modifient le climat : « Aimez-vous le vin ?.. » Tout le monde a participé à ce débat ! Les uns ont rit, dansé, crié de joie. Le vin c’est la vie ! D’autres ont pleuré en pensant à un parent tué sur la route. Les blogs sur le sujet ont débordé, et pas en douceur, au point qu’une rédactrice qui s’est risquée a dû nager fort pour garder la tête hors du bain d’ivresse pur fruit.

      Les questions sérieuses qu’aborde Extinction Rebellion vous donnent le vertige, et pourtant vous n’avez pas bu. C’est une ivresse que tout le monde n’a pas envie de partager, elle est imprévisible, on ne sait pas comment elle va tourner et espérons qu’il ne faudra pas vous retenir.

  5. Notre belle démocratie emprisonne des jeunes « pacifistes » et leur colle un casier judiciaire parce qu’ils ont osé manifester pour le climat ! avec Extinction Rébellion à Lausanne !
    190 arrestations depuis juillet 2019 ! 190 casiers judiciaires qui vont pénaliser ces jeunes quand ils vont devoir être confronté à ce monde formaté !

    Par contre quand l’UDC manifeste, bloque une route, personne ne les emprisonne !
    A croire que notre belle démocratie n’est pas moins corrompue que la Guinée !
    Il serait bon aussi d’avertir la communauté internationale sur le manque de liberté et la repression “cachée” qui existe bel et bien aussi en Suisse.

  6. Il faut alors suggérer aux Vénézuéliens de recourir aux manifestations autorisées par le gouvernement Maduro, aux militants de l’ANC de faire la demande à Pieter Botha d’autoriser les rassemblements de Soweto, aux LGBT russes de demander à Vladimir Poutine d’autoriser les Gay Prides. Je ne comprends pas comment vous êtes la seule à avoir eu cette idée lumineuse !

    Vous suggérez si naïvement ceci qu’on se demanderait parfois si vous ouvrez vos yeux sur le monde réel ou si vous analysez tout au travers du prisme lausannois.

    L’autorisation de manifestation, c’est bien là le problème. Le pouvoir de l’autorité est immense dès lors qu’il s’agit de s’opposer aux causes dites révolutionnaires. On peut faire arrêter tout le monde sur une infinité de motifs.

    La révolution est par essence une violence faite à l’autorité établie. L’intelligence humaine peut permettre de minimiser au maximum cette violence et c’est là que je peux éventuellement me rapprocher de vos idées de possibilités offertes.

    C’est certainement à cause de la violence excessive qu’un mouvement révolutionnaire s’aliénera le soutien populaire, et partant aura peu de chances de succès.

    Mais celui qui canalisera sa colère, qui gagnera les coeurs, pourra espérer faire changer les choses.

    Et la Suisse n’est pas épargnée. Je sens une lame de fond qui ébranlera notre système à coup sûr. Bonne chance à Extinction Rebellion. Bonne chance aux jeunes.

    1. Oui, en tout cas, c’est merveilleux de voir le courage de tous ces jeunes (aussi l’étudiant de Madame Sandoz), qui auraient mieux à faire que de perdre leur temps au Tribunal, lutter pour la survie de l’humanité. Respect et bonne chance, les jeunes!

      1. Vous êtes donc proche des jeunes et ne manquez pas de force pour leur assurer un soutien à 11’000 km de cette Suisse qui attache des boulets aux personnes conscientes et courageuses. Les plus valeureux parviennent à se libérer de ces entraves, et même faire le grand écart pour ne pas tomber à l’eau entre leur ancienne vie et la nouvelle, en équilibre des deux côtés sur le bout des orteils. Aider moralement la jeunesse donne des ailes pour continuer à voyager loin.

        1. Malgré la 5 et la bientôt 6 G, je rêve d’avoir six pieds, un sur chaque continent.
          A noter qu’il faudra bientôt, plutôt être chaussé de bottes de pompier. Je laisse les orteils aux chaussons de ballerin.e.s.

          “Ceux qui manquent de courage trouveront toujours une philosophie pour le justifier.”
          Albert Camus, (1913 – 1960).

          1. « La témérité se nomme courage quand on a réussi son affaire, et si l’on a échoué ce n’est que de la malchance ».
            Dominic (1952- … )

          2. P.S.
            Autant j’apprécie le courage de ces jeunes qui luttent pour leur futur, autant je trouve anti-fairplay et mesquin de s’attaquer à Roger Federer qui n’est en rien responsable des investissements du CS, son sponsor.

            Ce grand homme d’une élégance sans pareille et qui a donné tant d’aura à la Suisse.
            Il a des enfants et je suppose qu’il est conscient spontanément du risque climatique.

  7. Keith Richburg, journaliste noir américain, auteur de «Out of America», dans un voyage à la recherche de ses origines, de sa culture originelle, décrit avec bon sens et honnêteté son voyage de trois années, qui l’a conduit de Somalie en Afrique du Sud.
    Il décrit les atrocités, la famine, la maladie et l’inefficacité des États. Au-delà du décor, il dépeint les dictateurs africains et les voyous qui les maintiennent au pouvoir, les Blancs coupables, en Occident, d’une aide étrangère détournée, la corruption omniprésente, le tribalisme. Il s’interroge sur l’excuse d’attribuer tous les problèmes du continent aux impérialistes européens depuis longtemps disparus, au manque de ressources naturelles (!) ou à l’incapacité du monde extérieur à apporter une aide suffisante.
    Quelles sont les réflexions introspectives de cet auteur afro-américain? Pourquoi le colonialisme ou l’impérialisme n’a-t-il pas empêché le développement économique de Singapour ou de la Corée du Sud? Trop de nations africaines ont vu leur niveau de vie chuter en dessous de ce qu’il était dans les années 1970 à 1990; certains régimes étatiques (Nigeria, Ghana, Angola) ont autorisé un fonctionnement plus libre du marché, sous pression des agences d’aide internationale.
    S’attardant sur le problème de l’isolement géographique de certaines régions – et l’absence de grands axes de communication – favorisant la fragmentation culturelle et l’existence de nombreux idiomes, il constate: «Si la diversité culturelle était tout ce que les multiculturalistes revendiquent, l’Afrique serait un paradis sur terre; mais trop souvent et en des lieux trop nombreux, elle a été un enfer.»
    Il relève que de nombreux dirigeants, en raison de leur éducation occidentale, ont apporté en Afrique les théories idéologiques (la rhétorique plutôt que des résultats) qui avaient contribué à la dégénérescence sociale de l’Occident plutôt qu’à son essor, ces dirigeants manquant à la fois du bon sens des masses africaines et de l’expérience technologique et économique du monde occidental.
    On n’a pas assez parlé, par exemple, de Félix Houphouet-Boigny qui a fait de la Côte d’Ivoire une oasis de progrès économique et de paix civile. Il a été soit ignoré, soit dédaigné. Il était l’un des rares nouveaux dirigeants africains ayant une expérience préalable des affaires ou une compréhension suffisante de l’économie. Ses successeurs ont ruiné le pays.
    Quels que soient les dommages que le colonialisme européen a causés à l’Afrique pendant son règne relativement bref, ils ont probablement été moindres que les dommages causés plus tard par des Occidentaux bien intentionnés qui voulaient sauver l’Afrique. Les Africains n’ont pas besoin d’être traités comme des «mascottes», mais comme des personnes dont les efforts, les compétences et les initiatives doivent être libérés de la tyrannie d’une grande part de leurs dirigeants et du paternalisme perfide et trompeur des Occidentaux. Chapeau bas à T.S. Baldé!

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