Questions à quatre personnes “généreuses”

Le Temps du 8 octobre nous informe que quatre personnalités suisses – qu’il nomme – ont signé une lettre au Conseil fédéral lui demandant d’accorder le pavillon suisse à l’Aquarius.

On ne nous dit pas si ces quatre personnes se sont également engagées, chacune, à assurer l’accueil (hébergement et tous les frais) d’une personne au moins, jusqu’à droit connu sur les conditions possibles de maintien en Suisse.  On ne peut en effet être généreux aux seuls frais d’autrui. C’est l’énorme problème que ne veulent pas voir tous ceux qui répètent « accueil, accueil, accueil de tous les migrants » sans jamais se soucier de la question réaliste qui y est liée : où va-t-on les loger ? Comment va-t-on couvrir tous les frais de santé, d’entretien, de scolarisation éventuelle, d’insertion dans la population, etc… ? Comment faire face à l’éventuelle augmentation de population (par exemple 20’000 hab. de plus à Lausanne chaque année, paraît-il) alors que, de tous côtés, on déplore une croissance démographique et s’en inquiète ?

L’horrible exploitation de la souffrance ou de l’espoir des migrants de la mer par des passeurs avides dénués de tout sentiment humain ne peut pas être effacée par une mesure irréfléchie ; l’incapacité de l’Union Européenne elle-même (27 Etats !) à résoudre ce problème est hélas ! l’indication que ledit problème dépasse la compréhension et la compétence des quatre signataires ; ceux-ci contribuent peut-être – involontairement sans doute – à conforter les passeurs dans l’idée qu’ils tiennent leur source de profits bien en main tant que fonctionnera leur chantage affectif aux Européens.

 

 

 

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

18 réponses à “Questions à quatre personnes “généreuses”

  1. Chère Suzette, quelles horreurs vous écrivez là ! Comment pouvez-vous émettre de telles insanités, vous qui nous habituez d’habitude à des réflexions plus sérieuses ? Les personnes qui ont signé la demande en question sont plus de 25 000 et je veux bien croire que parmi elles certaines l’ont fait par pur idéalisme et sans connaître totalement le détail de l’accueil des requérants d’asile. Mais venir dire ceci des signataires principaux, dont en particulier Micheline Calmy-Rey, ancienne conseillère fédérale, Kurt Fluri, président de Soleure et conseiller national PLR, Guillaume Barazzone, conseiller administratif de Genève et conseiller national PDC ou encore Cornelio Sommaruga, ancien président du CICR, c’est tout simplement surréaliste et à la limite injurieux à leur égard. Ce sont des personnes responsables qui connaissent le domaine et qui ont des réponses aux questions que vous semblez à titre rhétorique vous poser. Rappelons-nous d’abord que le domaine de l’asile ne concerne finalement que moins d’un pour cent de la population Suisse. Et venir dire que nous aurons des gros problèmes d’accueil en matière de locaux et autres possibilités d’encadrement est tout simplement une contrevérité : dans les années 90, nous avions deux fois plus de réfugiés et nous avions réussi à les accueillir. Suite au démantèlement de ces lieux d’accueil par Monsieur Blocher, les capacités ont en effet diminué, mais rien n’empêche de les remettre à niveau.
    Rassurez-vous donc, les signataires sont sérieux et savent de quoi ils parlent.

    Avec mes sentiments de respect.

    Claude Ruey

    1. Je ne suis pas du tout persuadé que les parlementaires soient sérieux et sachent de quoi ils parlent.

      je ne vois pas non plus la plus petite raison de devoir porter tous les pêchés du monde sur notre dos et peut-être qu’en allant un peu plus loin que le bout de leur nez, les signataires penseraient aussi à l’avenir et à la catastrophe vers laquelle nous allons, l’immigration en étant un des piliers plus que sérieux.

      J’ai honte de penser qu’au bout de ma vie je laisse un pareil désordre à mes petits enfants.

      Merci d’y penser.

      1. Vous avez tout à fait raison d’avoir honte de l’avis qu’auront vos petits-enfants. Quand les miens me demanderont “qu’est-ce que tu as pour tout ces gens qui sont morts dans la Méditerranée pendant que tu prenais l’apéro en lisant des blogs et en y écrivant des commentaires”, je serai bien emprunté quand je devrai leur dire “vous voyez, même signer une simple pétition, c’était déjà trop pour certains, donc je n’ai rien fait”. Et j’aurai honte aussi.

  2. Elle est vraiment à côté de la plaque, la Suzette… Ce ne sont pas quatre personnalités suisses qui ont signé cette lettre, mais dix… dont son collègue de parti Dick Marty. Elle semble ignorer aussi que, à moyen terme, l’immigration est bénéfique pour l’économie d’un pays: combien de médecins avons nous accueillis, sans payer leur couteuse formation, que des pays pauvres ont assumée? Ignore-t-elle aussi que ce n’est pas le peuple suisse qui trinque intégralement, mais qu’il reçoit des subventions du HCR – dont les liens avec la Suisse sont pour le moins étroits? Je suis stupéfait d’un pareil égoïsme étalé sans pudeur!

  3. Toujours la même rhétorique lorsqu’il s’agit d’immigration: les personnes pour l’accueil des migrants sont-ils prêts à les accueillir dans leurs maisons? Demande-t-on aux propriétaires de voitures s’ils sont prêts à accepter que les routes passent dans leurs jardins? Aux utilisateurs d’un smartphone s’ils veulent bien qu’une antenne y soit installée? Aux pro-amée s’ils veulent bien héberger les soldats et leur offrir couverts et munitions? Etc. Les signataires en question paient des impôts, comme vous et moi Mme Sandoz, et ont le droit de revendiquer que cet argent soit utilisé à des fins qu’ils jugent honorables. Ceci dit, je ne suis pas d’accord avec M. Ruey, cela fait bien longtemps que Mme Sandoz nous a habitués à ce genre d’horreurs et de raisonnements biaisés.

  4. au delà des problèmes domestiques que soulève Mme Sandoz, qui ne doit pas souffrir de pauvreté, la question fondamentale reste la cause des migrations présentes.
    L’Amérique latine avait souffert des dictatures des années 70 et on espère que ce chapitre est enterré bien que le Brésil pourrait retomber dans des conflits civils .
    L’Afrique récolte toujours les fruits amers de la colonisation qui s’est muée en domination économique de la part des grandes puissances autant politiques que financières qui ne se préoccupent guère de la population. A cela se sont ajoutés divers conflits locaux ethniques ou religieux qui ne simplifient pas la vie des gens.
    Notre première responsabilité vis-à-vis de ce problème est de mieux contrôler les multinationales qui ont un siège en Suisse en particulier en les obligeant à suivre une politique compatible avec nos lois et non tolérer le laxisme et la corruption qui ont des conséquences catastrophiques autant humaines qu’écologiques !
    Il est un trop facile de stigmatiser les migrants qui fuient la misère tout en abritant les richesses des profiteurs !

    1. @ M. Hubert Giot :
      Les migrants ne son nullement « stigmatisés » dans cet article qui se limite à exposer qu’un accueil à l’entrée est facile et ne coûte pas grand chose à ceux qui l’organisent sans proposer une solution réalisable à plus long terme. Cela s’appelle la charité hypocrite, qui a l’avantage de ne pas coûter un sou à ceux qui se désolent de n’être pas assez riche pour payer plus d’impôts…

  5. C’est assez facile de rassembler 25.000 signatures en lignes, avec l’appui des réseaux de la gauche et des mondialistes.
    Les citoyens responsables, ne voulant pas que la Suisse et les autres pays européens soient envahis par l’islam conquérant et l’africanisation de notre culture judéo-chrétienne, pourraient en récolter bien plus ! Malheureusement, ils sont encore bridés par la pensée unique obligatoire !
    Par ailleurs, on ne peut comparer les mouvements de population internes à L’Europe des siècles passés et l’implantation actuelle de cultures inassimilables, générant des sociétés parallèles l
    Enfin, personne ne croit plus à la tartufferie d’une immigration “bénéfique” à l’économie…

    1. @ M. Pierre-Alain Tissot :
      Malgré ma position dans laquelle je désapprouve un accueuil qui serait systématique, et donc incontrôlé, je ne pense pas que ce soit en peignant le diable sur la muraille que l’on travaille à construire un monde meilleur, et encore moins sécuritaire. Désolé mais il n’existe pas en Suisse de « pensée unique obligatoire » ou obligée, pas plus qu’une définition légale du « bon sens » qui pourrait réduire en miettes les arguments de ceux ou celles à qui vous opposez vos opinions. Sachez également que dans notre histoire récente l’accueuil de personnes originaires de pays proches n’était pas des meilleur, et l’on évoquait alors déjà une incompatibilité de culture ! Eh bien ces personnes qui « n’étaient pas comme nous » ne vivent pas aujourd’hui dans des « sociétés parallèles »… La « pensée unique » n’existe donc toujours pas dans notre pays, parce qu’heureusement la population entière ne croit pas aux arguments indiscutables que vous souhaiteriez imposer. Les 25 000 signataires n’ont pas les yeux bridés, pas plus que les personnes qui devraient vous suivre. Ôtez les brides de vos yeux pour constater que le monde qui vous entoure ne navigue pas en se laissant guider par des forces supérieures.

      1. @ M. Dominic.
        Oui, d’accord, essayons de pas imposer des arguments “indiscutables”, mais débattons sans excès.
        Je vous concède que la pensée unique n’est pas encore (?) obligatoire dans notre pays mais elle tend à le devenir dans la plupart de nos médias.
        Pour ce qui est des “sociétés parallèles” musulmanes ou/et africaines , elles existent déjà et se renforcent chez nombre de nos voisins (France, Belgique, Grande-Bretagne ou Allemagne).
        Enfin, les “personnes originaires de pays proches” accueillies en Suisse malgré quelques difficultés, n’ont pas généré de sociétés parallèles, justement parce qu’elles étaient de la même culture judéo-chrétienne ; quant aux réfugiés qui sont venus de contrées plus lointaines, comme les Tibétains, ils se sont aussi bien assimilées parce-que moins nombreux, plus discrets et n’imposant pas leur culture.

  6. 25 000 personnes ont signé pour favoriser l’accueuil de 4 migrants, sensibilisées par leur situation malheureuse. Dans une proportion autre, une grande majorité des millions d’habitants de notre pays partagent certainement les sentiments des signataires, en dehors de ce cas particulier. Cependant, quand il s’agit d’installer un centre d’accueil dans une commune, une majorité se mobilise pour s’y opposer, mais bien heureusement ces migrants ne sont pas repoussés à la mer, et si c’était le cas je réagirais sûrement comme M. Claude Ruey dans son début de commentaire : « Quelle horreur !.. » Il y a quand même mieux que la mer : « N’importe où mais pas chez nous ! » Donc chez tout le monde mais plus loin… Ah bien… Cela pourrait s’appeler nulle part, ce lieu qu’il ne leur appartient pas de trouver et où on ne se noye pas. Ceci pour dire que l’accueil réaliste des migrants ce n’est pas 25 000 signatures pour leur ouvrir la grande porte de notre pays, mais ensuite de grands efforts et soucis pour frapper à de bien plus petites portes où chacun répond absent : 25 000 personnes qui offrent déjà de tout coeur à d’autres la responsabilité de tenir promesse après l’heureux accueil pour lequel elles se sont grandement investies. Et que répondront-elles le moment venu en signe d’encouragement ?.. « On peut… Moins d’un pour-cent de la population ce n’est presque rien… » Malheureusement les soucis et problèmes engendrés ne se calculent pas en pour-cents mais en poids et densité localement. Vingt-cinq dealers à la place Chauderon à Lausanne, multiplié par le nombre de doses de poison qu’ils distribuent toute l’année coûte souffrance aux jeunes qu’ils initient, sans compter ce que l’on peut appeler, sans exagérer, des « frais de soins et de survie pour ces victimes ». Certains en meurent, mais pas noyés, et leurs familles si elles n’ont pas déjà craqué avant, ne recevront pas 25 000 cartes de sincères condoléance, bien que le nombre de morts dépasse le chiffre de 4. En d’autres lieux, le un pour-cent dérisoire est multiplié par cent quand on apprend que 15 réfugiés sur 15 de même origine, dans un seul centre, ont tous été arrêtés pour délits pénaux. Ce 100 % qui est un record ne rejoint pas les statistiques à grande échelle il est vrai, moins alarmantes mais néanmoins pas du tout réjouissantes. Il n’est peut-être pas utile de mentionner en passant que ces chiffres ne sauraient être créés par des effets de « racisme », mais qui sait ?.. Si des sentiments diamétralement opposés peuvent faire un miracle pour des milliers de migrants comme pour quatre, ce serait un quelque chose qu’il vaudrait la peine d’étudier…

  7. – D’un point de vue humaniste, tout le monde sera d’accord (au moins officiellement) pour dire que l’on ne peut pas laisser quelques milliers d’humains se noyer, même si des centaines de milliers meurent des guerres dans le monde chaque année.
    – D’un point de vue financier, on n’a pas non plus quelque doute de la capacité économique suisse à assumer … allez… 100’000 réfugiés. Et celà, même si des dizaines de paysans se suicident chaque année, mais le thème n’est pas porteur.
    – D’un point de vue pragmatique, on pourrait penser qu’immatriculer suisse, un boat allemand serait
    une bonne opération d’image, en ces temps de procès UBS.
    – D’un second point de vue pragmatique, on pourrat penser qu’après tout, le pays qui abrite les plus grandes compagnies de négoce (le 80% du pétrole) peut faire un geste de retour d’ascenseur.
    – D’un point de vue curieux, qui sont ces organisations “SOS MEDITERANNEE”, et qui finance des passeurs, des transferts de milliers de USD à des gens qui fuient, car ils ne gagnent même pas USD 50 par mois?

    Enfin vous l’avez compris, le thème n’est qu’une marotte politique.
    Le fonds du problème, à savoir trouver de vraies solutions pour ces réfugiés qui vont être chaque fois plus nombreux avec les changements climatique, n’intéresse personne

    1. @ M. Olivier Wilhem :
      Une seule remarque relative à un paragraphe de votre commentaire.
      Chacun est libre d’approuver ou non l’action de « SOS Méditerranée ». En revanche vos affirmations gratuite selon lesquelles cette association humanitaire finance les migrants pour leur permettre de payer les passeurs est une calomnie diffamante qui pourrait faire l’objet d’une plainte, contre laquelle vous auriez bien de la peine à vous soustraire, car vous impliqueriez parallèlement « Médecins sans frontières », et plus directement encore le « Centre de coordination des sauvetages maritimes » qui est un témoin aux premières loges des situations où intervient « SOS Méditerranée ». Cela ferait beaucoup de monde, de réputation sérieuse et honnête, qui fermeraient les yeux sur des manoeuvres en mer ne répondant pas à une réelle situation de détresse. Vos opinions sont les bienvenues, mais évitez de déraper car un blog n’est pas une tribune destinée à glisser de fausses informations dont vous ne mesurez assurément pas la portée sur le terrain juridique.

  8. A ces messieurs, avec tout le respect que je leur dois : vous oubliez simplement que nous accueillons des réfugiés plus ou moins intégrables depuis des années, et qu’une coupe finit toujours par se remplir, surtout quand son territoire est limité comme le nôtre. Notre gouvernement a l’obligation de veiller à l’harmonie pour ses propres citoyens, ce qu’il fait de moins en moins au nom de ce “vivre ensemble” qui créé de plus en plus de malaises. Madame Sandoz a, une fois de plus, raison. Merci à sa clairvoyance d’une logique implacable.

  9. Non, Messieurs, c’est vous qui ne savez pas de quoi vous parlez ! Les medecins, que la Suisse choisit soigneusement, ils n’arrivent pas par bateau mais en avion. Et l’accueil des années 90 en Suisse, contrôle des papiers, selection et renvois éventuel au Pays d’origine, n’est pas comparable au déferlement de nos jours: en Italie ils arrivent, via la Libye, du Maghreb, d’Afrique noire, du Bangladesh, d’Afghanistan e via terre, des Balkans e aussi des Pays Asiatiques. Ils refusent de se faire prendre les empreintes digitales (ils paraît que ils peuvent refuser), ils n’ont pas de papiers et on n’arrive pas à les contenir dans les centres d’accueil. De plus beaucoup des Pays d’origine refusent de les reprendre. Il y a deux jours, dans un centre d’accueil italien, 50 “refugiés” ont tabassé deux policiers… J’admets qu’en Italie les mafia locales et le profiteurs du “business Immigration” ont leur responsabilité, mais l’accueil décent est aussi une question de nombres. Si la Suisse, dans sa “générosité”, donne le pavillon suisse à l’Aquarius j’imagine que, après, elle voudra débarquer tout le monde en Italie, “ports surs les plus proches”… et personne fait pression sur Malte ! Dans cette histoire l’hypocrisie est stupéfiante et généralisée. Qu’on nous dise ce que font tous ceux qui disparaissent dans la nature, même en Suisse, combien ?, 400’000 en Allemagne après l’exploit de Mme Merkel …c’est honteux. Je ne sais pas comment l’Europe est arrivée a “bidouiller” les lois de la mer, mais normalement si on arrive à bord d’un bateau, on considère que c’est déjà le sol du Pays dont il a le pavillon.. Aquarius, société française avec pavillon du Panama, dans ces choses là, aussi, il faudrait mettre un peu d’ordre.

  10. Les belles âmes qui attaquent Mme Sandoz , et les signataires de la demande en question, sont sans doute prêts, tous, sans exception, à accueillir chez eux les migrants sauvés des eaux. Sinon, ce sont de fameux hypocrites et des inconscients, partisans du politiquement correct, qui n’est qu’un nouveau stalinisme.

  11. Il y a un point qui m’étonne: ceux qui proposent de faire flotter le pavillon suisse sur l’Aquarius, en tous les cas les plus connus, sont par ailleurs en faveur du droit international contre le droit suisse en cas de conflit entre les deux droits (initiative pour l’autodétermination).
    En bonne logique, ils ne devraient pas proposer le pavillon suisse pour l’Aquarius, mais un pavillon international (à choix OMC, ONU, UE,…). Pourquoi ne le font-ils pas?

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