Irresponsabilité des CFF et d’autres

Etonnante révélation aux nouvelles de la RTS vendredi soir 20 juillet concernant l’inquiétude des grands maîtres de la Silicon Valley relative à la déshumanisation de la société à cause des réseaux sociaux et du développement de la numérisation ! Et ces maîtres d’inciter notamment chacun à se passer le plus possible de son smartphone, voire à envoyer ses enfants dans des écoles sans ordinateurs ni wifi.

En entendant ces déclarations, on mesure l’irresponsabilité de tous ceux qui incitent sans cesse à se procurer un smartphone pour pouvoir acheter un billet de transport public ou mieux encore pour pouvoir simplement, si l’on en croit les CFF, obtenir un léger dédommagement pour tous les ennuis causés aux utilisateurs par les grands travaux sur les rails.

Les déclarations des maîtres de la Silicon Valley engagent largement la responsabilité de tous ceux qui subordonnent leurs services au recours systématique, voire exclusif, à internet sous quelque forme que ce soit. Irresponsabilité de l’incitation au « tout par e-facture » avec menace de faire payer la facture papier, irresponsabilité de l’enseignement avec recherches obligatoires sur internet, irresponsabilité des invitations, billets et inscriptions par internet seulement, car tout cela favorise la déshumanisation de la société dénoncée par les maîtres de la Silicon Valley.

Pour que le progrès technique soit au service de l’homme et non pas l’inverse, il faut que chaque utilisateur soit libre de recourir ou non à cette technique et non pas que chaque non-utilisateur soit puni parce qu’il n’est pas au service de ceux dont il achète les prestations.

Verra-t-on peut-être bientôt fleurir aux Etats-Unis, les procès en dommages-intérêts contre les grandes compagnies qui auront incité les consommateurs à recourir systématiquement aux découvertes déclarées maudites par les inventeurs de la Silicon Valley ?

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

9 réponses à “Irresponsabilité des CFF et d’autres

  1. Attention, ce n’est pas le “tout-internet” qui est mis en cause dans le reportage.
    L’accent est mis sur les réseaux-dits-sociaux, et les déviances de consommation / addiction qui y ont été greffées.
    Ce que vous dites dans le premier paragraphe.

    Après, vous interprétez …

    Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

    Un peu de bonne foi ne peut que louer une quantité d’apports bénéfiques dûs aux synergies de l’informatique, des télécoms et techniques diverses.

  2. Vaudrait aussi que l’on s’occupe du rôle, chez nous, en Suisse de l’évolution de ce qu’on appelle ” le service publique” rémunéré par la redevance obligatoire. L’usage de la synergie informatique est encore à l’image de la cacophonie de nos relations confédérales.
    Suzette Sandoz, toujours bon pied,bon oeil. Chapeau !

  3. Internet est comme la langue selon Esope: le meilleur et le pire.
    Plusieurs technologies devraient pouvoir coexister, par exemple le fax et le courriel, mais voyez: l’Etat de Vaud a supprimé les fax dans tous ses services, notamment les tribunaux, et ça complique la vie de beaucoup de gens. Les courriels sont très précieux pour économiser de l’argent, par exemple, aux clients des avocats, si ces derniers sont capables d’échanger leurs projets de conventions par courriel. Le gain de temps, l’économie de papier, la rapidité et l’efficacité sont considérables, mais il faut s’y mettre et s’adapter, tout en fuyant les réseaux sociaux, qui sont la déchetterie de la société actuelle.

  4. Ce qui m’inquiète bien plus dans le petit jeux CFF sont:
    Que les mêmes CFF jurent que la protection des données empêche qu’un système espion semblable permette une facturation plus juste que l’actuelle billet au trajets et abonnants mensuels ou annuels.
    Qu’aucune voix ne s’élève contre l’inaguélité instauré par la régie pour tester leur nouveau joujou. Sous prétexte qu’un dédommagement sur le prix du billet ne tiendrait pas compte des détenteurs d’abonnements en installe un système compliqué au détriment du petit voyageur.
    Ce n’est ni des interdits ni des exagérations qu’il nous faut mais de nouveaux lieu débats sur notre quotidien informatique. Un débat qui permette à chacun d’exprimer ses difficultés mais aussi ses avantages dans le « brave new world ». Sans cela, dans une direction ou dans l’autre je me sentirai toujours manipulé.

  5. Effectivement, les réseaux sociaux ont pris une telle ampleur que même vous, esprit éclairé, les confondez avec internet (ou le web).

    Maintenant, attention aux déclarations “poudre aux yeux” des dits dirigeants de réseaux peu sociaux. Nombreux leur reprochent, non pas leur côté addictif, mais leur évasion fiscale. A supposer qu’on arrive à solutionner le côté fiscal, le problème ne resterait-il pas entier?

    On ne peut pas en vouloir aux entreprises de promotionner une facture électronique (économies, ménagement de la planète).
    Les réseaux sociaux ont sans doute encore de beaux jours devant eux, qui voudrait tuer la poule aux oeufs d’or?
    Il n’y a qu’à voir la difficulté à interdire le “Round up” (DDT, testé au Vietnam, il y a …) et dont toutes les preuves sont là, qu’il tue, non seulement les abeilles (cf. la fameuse parabole d’Einstein), mais sans doute sont la résultante de bien de nos maladies actuelles.

    Alors le progrès, c’est bien, l’éthique c’est mieux, et même si l’éthique n’est que la résultante de notre éducation.

    Bien à vous

    1. p.s. Mais remarquez, les réseaux sociaux ne sont que l’avant-garde de ce qui nous attend, avec les technologies blockchain (Cryptomoney, aso).

      On arrive dans une époque Frankenstein et qui va nous sauver? Des pays sous-développés, mais avec d’autres valeurs, c’est pas sûr.
      Car personne ne prend en compte dans tous ces paramètres, l’état de la planète, ou si peu (ouragans, changements de climats, migrations,etc)!

      La Suisse, château-d’eau de l’Europe sera bientôt un mythe.

  6. Informaticien depuis 1969, j’ai un peu tout vu, du meilleur comme du pire. Le tout numérique et que numérique est effectivement une dérive dangereuse. Plus d’orthographe sauf celle du correcteur intégré (qui contient des erreurs). Plus de culture, sauf celle du net. Plus de mémoire, sauf se rappeler où est notre téléphone portable. Plus de calcul sauf calculette. Demandez à nos jeunes le 13% de 130.- et pleurez un bon coup. Madame Sandoz a parfaitement raison de mettre en épingle les avertissements des gourous de la silicon valley. Bravo.

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