L’école à reculons

Le Temps du 15 décembre 2017 a consacré un article à la suppression des notes à l’école qu’il résumait en titre de la manière suivante : « La plupart des institutions scolaires persistent à vouloir attribuer une note à toute production scolaire. » Puis l’article citait un sociologue français, Pierre Merle, qui recommande précisément une forme « littéraire » d’appréciation soit l’évaluation par « acquis », « en cours d’acquisition » ou « non acquis ». Pire encore, l’article indiquait que « en France, certains établissements évaluent les compétences à l’aide d’un code couleur allant du vert (acquis) au rouge (non acquis) en passant par l’orange (en voie d’acquisition) ».  Sans doute l’auteur de l’article et M. Merle vivent-ils dans le passé. Sans cela, ils sauraient que c’est l’échec avéré de cette méthode d’appréciation « littéraire » et parfois « colorée » qui explique, chez nous en tous les cas, le retour aux notes lesquelles n’excluent nullement une explication claire donnée à l’enfant.

Il y a apparemment des erreurs qui ont la vie dure et des sociologues scolaires qui marchent à reculons.

 

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

2 réponses à “L’école à reculons

  1. Les dinosaures comme moi, qui ont connu la scolarité avec des notes de 0 (feuille blanche) à 10, ainsi que la discipline en classe (on se levait quand le prof entrait, et l’on se taisait), avaient une idée claire de leurs acquis et connaissaient mieux la notion de devoirs que celle de droit. Seulement Mai 68 est passé par là, et ce que les Cassandre annonçaient a eu lieu: dégringolade générale du niveau intellectuel et moral de la société pour plusieurs générations. Et ce n’est pas fini…

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