L’égalité par l’absurde

Le Temps du 1er novembre nous apprend que, en matière d’égalité, « Si elle ne fait rien, la Suisse se fera encore distancer »(sic). Quelle horreur, notre pays a régressé au 21e rang en matière d’égalité ! En fait, il faut comprendre « en matière d’égalitarisme arithmétique », car « le pays recule cette année notamment parce qu’il n’y a plus que deux conseillères fédérales, contre trois il y a deux ans » (sic). Autrement dit, ce qui importe pour un pays, ce n’est pas, dans ce cas, l’éventuel fonctionnement harmonieux des institutions, c’est l’arithmétique sexuée.

L’égalitarisme arithmétique sexué que beaucoup confondent avec l’égalité entre hommes et femmes est en train d’accomplir des ravages sociologiques. Destructeur et “enlaidisseur” de la langue, par l’écriture inclusive ; destructeur du respect de la personne par le droit des adultes à l’enfant ; destructeur de la richesse de l’individualité des dons par l’égalitarisme scolaire ; destructeur de la variété des goûts et des compétences par la volonté d’afficher un égalitarisme économique etc… A quoi sert le congé parental dans les pays nordiques dont on nous rebat les oreilles ? A assurer la même perte de temps dans le monde économique aux pères qu’aux mères, puisqu’il y a l’obligation pour chacun des parents d’en prendre la moitié. Peu importe les besoins réels de l’enfant. D’ailleurs, de toute façon, le congé parental ne concerne que très peu l’enfant qui sera, dès que possible, placé dans une crèche afin que les parents puissent reprendre leur activité professionnelle pour rendre à la société l’argent qu’elle a investi dans leur formation. Car l’égalitarisme sexué n’a en fait qu’une dimension économique ou politique (partage du pouvoir). Il se moque de l’égalité réelle qui correspond à un  respect profond de la personne comme telle et demande une éducation éthique, une capacité de choisir et une prise en compte de la valeur des différences. En fait, tout le contraire de l’égalitarisme qui n’est qu’une comptabilité sexuée de ronds de cuir, une égalité par l‘absurde.

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

5 réponses à “L’égalité par l’absurde

  1. Votre vitalité est impressionnante, Madame, mais pourquoi mettre tant de vigueur dans le déploiement d’une un jeu de mots mal réfléchi et plutôt facile? Il est peut-être difficile de résister à la séduction de tels jeux, mais en l’occurrence, l’argumentation en dit plus sur vous que sur la problématique réelle de l’égalité dans ce merveilleux pays.

  2. “Arithmétiquement l’égalité sexuée” je ne sais pas trop ce que cela signifie.
    En revanche scientifiquement je sais que les différences de taille entre les hommes et les femmes s’expliquent en partie par l’inégalité de la répartition des meilleures apports nutritifs durant l’enfance et ce depuis des millénaires.

  3. Merci Suzette, votre présence me réjouit à chaque fois que j’ai le plaisir de vous lire.
    Meilleurs messages.

  4. Quel plaisir de lire une opinion hors de la ligne politiquement correcte en matière de relations homme-femme dont nous abreuvent jour et nuit tous les médias. Oui, c’est vrai, l’impact de nos comportements sur l’enfant n’est jamais mentionné. Seule compte notre propre liberté et là, je ne vois pas de différence homme-femme dans l’égoïsme exprimé. C’est peut-être le seul point où l’égalité est atteinte…

Les commentaires sont clos.