Quand étudiera-t-on scientifiquement la notion de mariage pour tous?

Une fois de plus, on nous serine que les pays qui connaissent la mode du mariage pour tous sont « en avance » et que la Suisse est « en retard », antienne connue.

Peut-on aborder le sujet sans être immédiatement accusée d’homophobie ou couverte de je ne sais quelles injures ?

L’institution du mariage est bien antérieure à sa récupération par les Eglises. Indifférent au sentiment que les époux pouvaient avoir l’un pour l’autre, voire au nombre d’épouses, éventuellement même au nombre de maris dans une civilisation où régnerait la polyandrie, le mariage a rempli, à l’origine des temps, avant tout une fonction politique et sociale : la réunion de terres ou de pouvoirs et la garantie d’une transmission dans le temps par la procréation (d’où l’utilité éventuelle de la polygamie).

On rêve – mais ce ne peut être qu’un rêve vu que ce ne serait pas politiquement correct – d’un programme national de recherche ou d’une recherche financée par le Fonds national de la Recherche qui, honnêtement, étudierait l’histoire et le fondement du mariage en remontant le plus haut possible dans le temps et les civilisations.

S’il devait être avéré que l’institution du mariage a bien été, pour toutes les civilisations, le symbole notamment de la continuation de la société, voire des responsables de celle-ci, à cause de la procréation, alors affirmer que le mariage peut être l’union de deux personnes de même sexe est un phénomène de « contre-civilisation », ou de destruction de la civilisation. Si au contraire, il devait être prouvé que l’institution du mariage n’a jamais eu de rôle social quelconque en rapport avec la notion de filiation donc de transmission de la vie, alors on peut qualifier de mariage n’importe quelle union civile, aussi bien qu’on peut décider de débaptiser les cerises et de les appeler courges. Cela devient un simple problème de mode et de nov’langue.

Mais a-t-on la liberté de poser cette question sans être condamnée pour homophobie ?

 

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

14 réponses à “Quand étudiera-t-on scientifiquement la notion de mariage pour tous?

    1. On ne peut s’empêcher d’admirer la finesse de votre raisonnement et le choix d’arguments particulièrement bien pensés pour soutenir votre conclusion particulièrement mesurée. Mais bon, c’est celui qui dit qui l’est, non?

  1. Je crois que vous avez mis le doigt sur le point essentiel, à savoir que dans cette affaire il ne s’agit absolument pas de promouvoir le bonheur des homosexuels, mais essentiellement de changer le sens du mot mariage.

    Ceci, évidemment, dans l’espoir qu’ayant dénaturé la notion même de mariage telle qu’anthropologiquement elle a toujours été comprise de tout temps, cette institution finisse par disparaître, avec la notion de famille, la filiation, etc.

    Mais il n’en restera pas moins qu’on n’aura fait que changer le sens des mots. Le mariage, par définition, est une institution sociale ayant pour finalité la procréation, donc la perpétuation de l’espèce, donc la filiation. Une union de deux êtres qui biologiquement sont dans l’impossibilité de procréer ensemble ne peut donc en aucun cas être un mariage. C’est une union civile, patrimoniale, sociale, tout ce qu’on veut, mais pas un mariage. Ou alors c’est seulement qu’on aura changé le sens de ce mot.

    Pourquoi ne se contente-t-on pas de réformer la société, si éventuellement on le juge utile ? Pourquoi veut-on en plus changer le sens des mots ?

    Si un cheval est traditionnellement défini comme un mammifère quadrupède, qui dans les civilisations humaines depuis le néolithique a pu rendre des services à l’homme comme d’être une monture, une force de traction, et de nos jours un partenaire sportif, et qu’une vache est un mammifère qui vit aussi en symbiose avec l’homme en lui fournissant notamment du lait, si l’on constate un désir des vaches d’être considérées comme des chevaux parce que le statut équin est plus valorisé, on aura beau vouloir “ouvrir l’équinité” aux vaches, et donc déclarer illicite la discrimination des vaches lors des concours hippiques, par exemple, il n’en restera pas moins qu’une vache ne sera jamais un cheval. Jamais une vache ne gagnera le grand prix de l’Arc de Triomphe, et jamais un cheval ne produira 30 litres de lait par jour. Si on décrète que désormais les vaches sont des chevaux, on n’en aura pas fait des chevaux. On aura juste changé le sens du mot vache et celui du mot cheval. Comme on a changé le sens du mot mariage dans certains pays récemment. Mais ce dont on parle, pour l’union de personnes du même sexe, ce ne sont pas des mariages.

    Toujours pour faire cesser la discrimination entre espèces, on pourrait aussi s’y prendre comme les adeptes de la théorie du genre, en disant que la bovinité, respectivement l’équinité, ne sont pas des réalités naturelles mais bien des constructions sociales et qu’en conséquence il est du droit élémentaire de tout animal de pouvoir choisir son identité d’espèce et vivre en tant que vache ou en tant que cheval selon sa préférence et son inclination profonde. Car enfin ce serait insupportable de dénier à une vache, qui au fond d’elle-même se sent cheval, le droit de se déclarer tel et réciproquement.

    Tout cela est évidemment absurde, mais quand il s’agit d’humains nous sommes sommés de trouver cela normal et c’est même enseigné dans les universités, sans rire, sous le nom étude genres, et on fait même passer aux étudiants des examens là-dessus, donc s’ils ne sont pas d’accord ils risquent de ne pas avoir leurs diplômes. On nage en plein délire.

    On aimerait qu’il se trouve un Molière pour faire une comédie et se moquer de toutes ces folies, comme Molière a su se moquer des femmes savantes et des divers impostures de son époque. Mais Louis XIV on était plus tolérant que nos autorités actuelles. Car de nos jours si un homme de théâtre osait se moquer des professeures d’études genres qui officient dans toutes nos universités ou des promoteurs du mariage pour tous, comme Molière s’est moqué des femmes savantes et des tartuffes de son époque, eh bien, de nos jours cet homme de théâtre serait condamné pénalement pour homophobie, sexisme, et pire encore.

    Le but de toutes ces aberrations, cela apparait de plus en plus évident, c’est de libérer l’humanité de l’oppression de tout ce que la nature nous impose. Donc par exemple libérer la femme de cette oppression insupportable qui fait que si elle désire avoir un enfant elle est biologiquement condamnée à neuf mois de gestation et à accoucher dans la douleur. Le féminisme nous a habitués à nous révolter contre ce genre de “conditionnements” imposés par un ordre naturel décrit comme oppressif. Ces efforts de propagande inouïs, dont nous avons été harcelés depuis un demi-siècle pour nous inciter à rejeter des faits de la nature comme des injustices, ou alors des fabrications culturelles (cf. les théories sur le genre, professées notamment par Judith Butler, docteur honoris causa de l’université de Fribourg), tout cela a préparé les voies à l’étape suivante, qui commence à être mise en oeuvre et qui sera la promotion du transhumanisme.

    Car pour émanciper la femme de cette malédiction imposée par un monde injuste, on va proposer la généralisation des bébés éprouvettes, qui permettront de procréer sans grossesse. Donc de ne pas être gênée dans sa carrière professionnelle si on un désir d’enfant. Et puis, n’est-ce pas, c’est aussi une injustice que seules les femmes, celles qui l’acceptent, puissent être enceintes. C’est une discrimination insupportable contre les hommes qui auraient le désir de l’être aussi. Mais rassurons nous, les scientifiques vont bientôt trouver des procédés pour qu’un homme puisse avoir une grossesse. Encore une injustice de corrigée.

    Et grâce à cette émancipation de la femme de l’esclavage de la maternité par grossesse comme une vulgaire femme des cavernes, on va pouvoir réaliser enfin la parité parfaite hommes femmes jusqu’aux plus hauts échelons de l’économie et de la politique. N’est-ce pas merveilleux? Et puisqu’on n’aura plus besoin de grossesse, ni de papa, ni de famille, et que chacun pourra choisir son identité de genre, et en changer plusieurs fois au cours de sa vie, au besoin en corrigeant la nature par la chirurgie et les hormones, on va tous vivre dans un bonheur sans mélange, sans sexisme, ni homophobie, ni discrimination, ni inégalité, ni injustice, et il n’existera plus jamais la moindre frustration, chacun pourra s’épanouir parfaitement. Quel bonheur !

    Et bien entendu on pourra se passer des parents pour élever les enfants. Les bébés éprouvettes pourront donc être élevés dans des instituts étatiques dès le plus jeune âge, sous la direction d’éducateurs ayant réussi un cursus très exigeants en étude genres, féminisme, lutte contre les préjugés sexistes, homophobes et autres. Enfin on sera débarrassé de cette transmission des préjugés rétrogrades qui est le propre de toute famille. Ainsi on pourra éradiquer les injustices sociales causées par les disparités entre les milieux sociaux des parents. Il suffira de sélectionner les futures élites sans aucune reproduction des statuts sociaux par héritage familial ou culturel, uniquement sur le critère du quotient intellectuel. Le paradis sur terre.

    Il y aura peut-être des réticences. Certains parents pourraient se révolter et désirer avoir malgré tout une famille et élever malgré tout leurs enfants eux-mêmes, comme le faisaient leurs grands-parents. Là il va s’agir d’être fermes et de ne pas flancher. Il faudra absolument imposer le respect des valeurs républicaines, et donc couper court à ces tentatives de retour en arrière. Des mesures énergiques devront être prises pour interdire ce genre de comportements fascistes. Et il faudra appliquer des sanctions sévères comme on le fait déjà aujourd’hui aux Etats Unis ou en Allemagne où des parents ont été emprisonnés parce qu’ils refusaient que leurs enfants suivent les cours sur la théorie du genre et l’initiation à l’homosexualité.

    Vous vous rendez compte, chère madame Sandoz, à quel point vous et moi nous sommes rétrogrades. Nous n’acceptons absolument pas le progrès humain. En fait c’est très simple nous n’avons pas évolué depuis le paléolithique. Nous sommes restés crochés au stade de Néanderthal.

    Et quand on pense à cette société merveilleuse que nos élites intellectuelles, médiatiques, politiques et universitaires nous préparent. Et nous, nous n’en voulons pas…! C’est inconcevable. Nous ne méritons aucune indulgence. Nous sommes des ennemis de l’émancipation humaine, des ennemis du genre humain. Il faut d’urgence nous enfermer dans des camps de rééducation.

  2. Il est vrai que le mariage a surtout été créé pour lier officiellement des propriétés et légaliser leur transmission à des héritiers. Et c’est bien cet aspect du mariage pour tous qui est important. Car sans ce document, la transmission des biens en cas de veuvage ou de divorce est rendue fragile, aisément contestable par d’autres membres de la famille, homophobes ou simplement intéressés. De plus, même si elle n’est pas encore légalement possible en Suisse, l’adoption permet d’avoir des enfants même chez les homos. Les lesbiennes sont ici avantagées et montrent combien il est important que leur union soit légale afin que les droits et devoirs des deux parents soient légalement reconnus.
    La notion d’amour comme base du mariage est une idée relativement neuve, popularisée par le cinéma hollywoodien des années 40, et qui a surtout servi à vendre le mariage et son corollaire, la pureté pré-maritale, jusqu’aux basses couches de la société qui n’a pas grand chose à léguer. Ça a sans doute permis de limiter, un temps, les enfants “sans” père.

    1. J’ai pris la peine de lire des trois savants articles que vous nous recommandez. C’est un tissu de sophismes. C’est toujours la même histoire: si tu veux tuer ton chien (ici l’institution du mariage) dis qu’il a la rage.” Ainsi on nous explique doctement que le mariage est une institution issue en somme des réalités préhistoriques et qui est devenue inutile dans nos sociétés modernes fondées sur l’autonomie individuelle, la liberté de choix et où les impératifs de survie du clan ne sont plus les mêmes que chez les chasseurs cueilleurs. Toujours ce ton condescendant envers les attardés qui prônent cette institution obsolète…. On nie au passage qu’il existe un besoin affectif fondamental dans la nature humaine, en particulier chez les enfants, à connaître si possible une vie familiale stable avec des parents de sexe opposé.

      Dans vingt ans, il y aura suffisamment de cas de personnes ayant été élevés par des lesbiennes et des pédérastes, et/ou d’enfants commandés à des mères porteuses pauvres du tiers monde, puis dont la “livraison” aura été refusée par les “clients” homosexuels riches et bobos proclamant leur “droit à l’enfant”, parce que “l’objet” avait un défaut, et qu’ensuite cet enfant aura eu une vie misérable dans don pays natal. Il y aura une multitude de cas atroces de ce genre, donc on aura des témoignages de la souffrance que tout celà peut causer. Vous verrez qu’alors si un récit de ces situations horribles est publié par un éditeur et que celà cause une émotion dans l’opinion publique, il y aura un déchaînement de haine intolérante contre cet auteur et cet éditeur “homophobes” et des appels à la censure. On voudra nier le problème hystériquement pour sauvegarder l’aberration chérie des intellos progressistes.

      Bref… Je retiens une phrase dans l’article du Monde sud vous citez.

      “Surtout, on assiste à la demande, de plus en plus forte, que soit reconnu le droit au mariage entre personnes de même sexe qui, ne pouvant procréer directement, demandent aussi à avoir accès au statut de parents et de famille par le biais de l’adoption ou le recours à des techniques ou usages modernes de procréation assistée par des tiers.”

      Je crois que c’est celà en effet le fond du problème. Dans la décadence profonde de notre époque, on ne veut pas accepter que si on fait le choix de vivre dans l’homosexualité, eh bien, la nature étant ce qu’elle est, on accepte que biologiquement on ne pourra pas avoir d’enfant. C’est ainsi. On l’accepte et les choses devraient en rester là. De plus, chacun sait que les procédures d’adoption sont longues et compliquées. Il y a des très longues listes d’attentes de parents hétérosexuels. Donc si on veut que les bénéficiaires du “mariage pour tous” fraîchement “mariés” puissent jouir de leur “droit à l’enfant” il faudra nécessairement qu’on prenne des mesures administratives pour faire jouer une “discrimination positive” en faveur des demandeurs homos, en rétrogradant des parents hétéros dans la file d’attente. Car il en va du progrès de l’humanité n’est-ce pas. Aberration, aberration, cynisme, cruauté morale, idéologie mortifère. Et tout celà est une conséquence du principe de mai 68: “il est interdit d’interdire”.

      En plus cette phrase de l’article met le doigt sur ce que je vois venir “… Les personnes de même sexe… ne pouvant procréer directement, demandent aussi à avoir accès au statut de parents et de famille par le biais de l’adoption ou le recours à des techniques ou usages modernes de procréation assistée par des tiers.” Ben voyons, on y est: usines à bébés, commerce d’enfants et bébés éprouvettes. Voici les conséquences de cette furie des droits des homosexuels à devenir parents. Et voilà la conséquence de toutes ces campagnes de haine contre la “famille patriarcale”.

      Et on n’a pas encore tout vu. Vous allez voir que dans quelques années, ça a d’ailleurs déjà commencé, on va assister à la levée du “tabou de l’inceste”‘, mais aussi du “tabou de la pédophilie” avec la même propagande des médias mainstream qu’aujourd’hui pour le “mariage pour tous”.

      Là je prends les paris. Vous verrez. Pour l’inceste, il faudrait demander à Christine Angot ce qu’elle en pense. Elle a connu ça et le moins qu’on puisse dire c’est que celà ne semble pas lui avoir apporté un bonheur sans mélange, ni un grand équilibre affectif. Pour la pédophilie, l’opinion n’est pas encore prête car on a beaucoup exploité ce thème récemment, avec des campagnes médiatiques scandaleuses pour nuire à l’Eglise catholique, ou à ce qui en reste, avec toutes ces affaires de prêtres pédophiles qu’on a montées en épingle. (Alors qu’il est prouvé que le pourcentage des abus sexuels commis par des prêtres est inférieur à celui constaté chez les éducateurs laïques. Mais c’est égal, contre l’Eglise catholique tout est toujours bon à prendre.) Maintenant tout le profit à tirer de ces campagnes anti-catholiques à été obtenu. Il n’y a plus rien à en tirer de plus. Donc on va reprendre les théories défendues par Danny le Rouge Cohn Bendit dans sa jeunesse. Vous verrez, ça ne va pas tarder.

      On aura donc une société sans familles, sans mariage, aux “identités de genre” au choix, réversibles à volonté (quid des personnes, nombreuses,qui auront franchi des pas irréversibles, parce sur chirurgicaux, pour vivre leur “véritable” identité de genre, puis se rendront compte qu’ils ont fait une bétise, mais alors, comment reconstituer un penis quand on a été castré?) une société ou le “mariage pour tous” sera légal, ou l’inceste et la pédophilie seront encouragées au nom de l’émancipation des tabous, où la procréation naturelle sera remplacée par les bébés éprouvettes ce qui facilitera la parité homme femme dans les carrières professionnelles, vive le féminisme! où il y aura des usines à bébés dans le tiers monde et un commerce d’enfants légal, avec des “déchets” inévitables car souvent les clients ne payeront pas la “marchandise” ou changeront d’avis en cours de route. Et bien entendu puisque tout cela sera légal et protégé par une interdiction de critiquer le système assortie de terribles sanctions morales pour les récalcitrants, au nom du politiquement correct et des droits LGBTQI (et encore beaucoup d’autres lettres qu’on ajoutera à cet acronyme) et qu’on aura levé le tabou de la pédophilie, forcément une partie des marchandises seront utilisées pour satisfaire les désirs pervers de pédophiles sûrs d’être dans leur bon droit et en accord avec la morale progressiste et “l’esprit d’ouverture” obligatoire.

      C’est merveilleux, vous ne trouvez pas? Vous pensez que j’exagère? Attendez un peu. Vous verrez.

      On se demande vraiment quel monde est le plus inhumain: celui fondé sur des valeurs familiales traditionnelles et plutôt conservatrices de la vaillante Suzanne Sandoz, avec son bon sens vaudois et protestant, ou celui de l’intelligentsia décadente et progressiste complètement perdue dans l’aberration, qui milite pour le mariage pour tous, et tout ce qui, nécessairement, va avec même si tous les défenseurs du mariage pour tous ne le veulent pas. Seulement ils ne voient pas que l’on ne peut pas avoir l’un sans l’autre. Tout cela est lié et fait partie d’un même projet idéologique.

  3. Je suis d’accord que la question doit pouvoir être posée et qu’un débat doit avoir lieu. Et de façon assez ironique, ce sont souvent les défenseurs autoproclamés d’une certaine “ouverture” ou “liberté de pensée” qui s’y opposent le plus farouchement.

    Par contre, ce n’est pas parce que le mariage était lié essentiellement aux concepts d’alliance et de perpétuation de l’espèce que cette institution ne peut et ne doit pas changer. Car si nous suivons cette logique, l’idée même de mariage d’amour peut être jetée aux oubliettes.

    1. Encore un sophisme. Si on veut sauvegarder l’institution du mariage celà peut être qu’on accorde de l’importance aux aspects d’alliance, de filiation et de transmission des patrimoines familiaux. Pour le bien de la société. Mais çela n’implique pas du tout qu’on soit contre les mariages d’amour.

  4. Mille fois bravo à Mme Sandoz, et surtout à l’auteur “Perplexe” du commentaire lucide qui a suivi.
    Bienvenue au club des dinosaures, auquel je suis fière d’appartenir.

  5. Madame Sandoz,

    Je pense qu’il y a la réponse à votre question dans votre propre texte. Le mariage est avant tout une institution civile dont l’objectif est de régler des questions de transmission (héritage, progéniture, etc.). Il n’y a pas besoin d’être marié pour procréer (et cela se confirme de plus en plus dans notre société, où le rapport au mariage est beaucoup moins important que par le passé). Le mariage est donc avant tout un contrat au regard de la loi, permettant de régler des questions qui ne trouvent pas d’issue favorable en-dehors d’une union civile.

    A ce titre, le mariage homosexuel ne peut pas être une pratique de “contre-civilisation”, et moins encore de “destruction de la civilisation”. Le fait que les couples homosexuels disposent des mêmes droits que les couples hétérosexuels ne va en aucun nuire à la procréation et donc à la perpétuation de l’espèce humaine. De nos jours, le pacs ne résout pas tous les problèmes de transmission. C’est un véritable problème. Et je ne rentre volontairement pas dans la question de la symbolique religieuse, qui à mon avis n’a rien à faire dans un débat de société. Chacun a sa propre consception du mariage, ce qui importe ce sont les droits que cette institution civile octroie à celles et ceux qui peuvent y prétendre.

    Votre discours n’est pas très éloigné des ultra-cathos français anti-mariage pour tous, puisque vous semblez déjà avoir un avis sur la question. Vous tentez d’obtenir un cautionnement moral à travers le principe d’une recherche scientifique qui n’a strictement aucun sens.

    1. @Grégoire Barbey

      Sauf erreur vous avez dit là une contre vérité en ce qui concerne la transmission des biens. Le PACS français ne permettait pas la transmission du patrimoine, mais je crois que le Partenariat enregistré qu’on a en Suisse le permet. Je vais vérifier ce point mais je crois bien que c’est le cas. Dans ces conditions le dit partenariat enregistré peut être considéré comme une solution adéquate pour résoudre un problème social qui peut se poser aux couples d’amis du même sexe vivant en ménage commun. Il n’y a donc aucune raison, en Suisse, de changer en plus le sens des mots en parlant de “mariage” entre gens du même sexe.

      Madame Sandoz a mille fois raison de défendre la civilisation. Et c’est bien la civilisation qu’elle défend puisque la chose essentielle qui caractérise une civilisation c’est de donner un sens incontesté aux concepts anthropologiques fondamentaux. Les modes de vie peuvent changer mais pas les concepts anthropologiques issus de la nature.

  6. Chère maitre Santschi, si j’ai un litige à résoudre un de ces quatre matins, je sais à quel avocat je vais pouvoir m’adresser.

  7. Que les hommes se compliquent la vie et que vont-ils “chercher” pour brouiller leur propre entendement ?!
    Pourquoi vouloir donner aux mots un autre sens que celui qu’on leur a toujours donné. Un mariage et un engagement par un homme et une femme de vivre ensemble et la reconnaissance par la société de cet engagement. C’est aussi simple que cela. Tout le reste n’est que pure élucubration et distorsion de la réalité.

  8. Le mariage est l’union de 2 personnes qui partagent des valeurs, un projet ou un idéal commun.
    Le projet n’est pas forcément la filiation et de nombreux mariages de couples hétérosexuels ne se traduisent pas par une descendance.
    En quoi le mariage de 2 hommes ou 2 femmes serait-il différent?
    Dans les pays qui ont adopté le mariage pour les couples homosexuels, la fin du monde a été évitée.

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