Et si on se débouchait les oreilles?!

Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Le Temps de ce 9 février – date maudite depuis 3 ans ! – explique que le Patronat a analysé l’échec de sa campagne de 2014 et que des représentants de plusieurs grandes associations économiques du Pays « ont rencontré 221 personnes – citoyens intéressés par la politique européenne de la Suisse et responsables locaux dans 13 agglomérations….ce qui amène les auteurs de l’étude à exprimer le dilemme dans lequel se trouve le Suisse en ces termes : la croissance de la population menace l’acceptation des accords bilatéraux ». Pour résoudre ou du moins contribuer à résoudre ce dilemme, les auteurs d’un rapport préconisent trois mesures générales : la principale, la plus importante, celle sur laquelle on insiste, c’est expliquer et vulgariser chacun des accords et son application ; vient ensuite l’amélioration de l’emploi des plus de 50 ans et des conditions de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle ; enfin lutter contre le terme de « masse » en matière d’immigration en se positionnant sur la thématique des réfugiés et en expliquant les différents statuts des étrangers.

Voilà un nouvel échec programmé ; ce ne sont pas les sirènes des accords bilatéraux qui sont nécessaires, c’est la restauration de la confiance dans les grandes entreprises économiques : les banques, Interpharma, Economiesuisse etc. ne jouissent d’aucune crédibilité auprès des citoyens qui ont voté oui le 9 février ; les grandes entreprises de construction, voire les grands propriétaires immobiliers (personnes morales souvent) sont sans cesse en train de tricher quand il s’agit de dumping salarial et la loi sur les marchés publics facilite les abus.

Il est urgent de restaurer un code de conduite éthique, une humanité dans les rapports de travail, une bonne foi générale qui tendent à disparaître dans les grands marchés ce dont souffrent beaucoup de nos concitoyens. Après cela, et après cela seulement, pourront venir des explications sur la portée des accords bilatéraux.

Il est urgent de se déboucher les oreilles !

Le 9 février 2017

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

Une réponse à “Et si on se débouchait les oreilles?!

  1. Mme Sandoz a certes raison sur le principe, mais hélas, il ne faut pas rêver, le jour où les géants économiques auront un semblant de sens moral, nous serons tous morts depuis longtemps.

Les commentaires sont clos.