L’Etat de Vaud otage du Parti socialiste suisse

Décidément, c’est une vraie épidémie ! Il y a quatre mois, nous intitulions un article de notre blog « L’école dirigée par les syndicats » où nous dénoncions la dépendance de Mme Lyon par rapport aux syndicats. Or nous lisons aujourd’hui, 10 janvier, dans le Temps, que « le Conseil d’État [vaudois] n’a pas pris position en faveur de la RIE III fédérale » et que « c’est le souci de ne pas embarrasser le Parti socialiste suisse (PSS), lequel a fait du combat contre la RIE III la mère des batailles, qui empêche le Conseil d’État vaudois de se positionner officiellement. Son président socialiste Pierre-Yves Maillard s’en est expliqué ouvertement dans la presse ». Le Conseil d’État a toutefois autorisé M. Pascal Broulis, en tant que patron des finances, à dire OUI à la réforme fédérale.

Et dire qu’il y a des personnes qui critiquent les lobbies au Parlement! Que penser d’un parti à cause duquel un Conseil d’État – donc le Gouvernement – n’ose pas donner son opinion réelle sur un sujet par peur de froisser un parti politique ? Bon, c’est vrai que les élections sont proches et que les socialistes au Conseil d’État ne voudraient pas risquer de perdre des voix partisanes. Et ce d’autant moins dans le canton de Vaud où le parti local était déjà divisé en ce qui concerne la prolongation possible du mandat de M. Maillard. Ne soyons pas téméraire ! Proposons juste, dans ce cas, d’autoriser expressément une rupture de la collégialité dans l’intérêt de M. Broulis, afin de ne pas perdre quelques éventuelles voix de droite. Autrement dit, les finances du canton passent après les intérêt du PSS et du président du Conseil d’Etat.

Comment savoir dorénavant si le Conseil d’État, et en particulier son président et ses autres membres socialistes, se préoccupent prioritairement de l’intérêt du Canton ou de celui de leur parti ? Tous les doutes sont permis.

Le 10 janvier 2017

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

Une réponse à “L’Etat de Vaud otage du Parti socialiste suisse

  1. Une fois de plus Mme Sandoz montre avec courage et lucidité comment fonctionne ce canton sous la majorité socialiste qui le gouverne.
    Mais le politiquement correct veut que l’on se roule aux pieds de la gauche, qui est évidemment la seule humanitaire, intelligente (ô combien !), morale, désintéressée, etc.

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