RIE III ou une drôle d’éthique ecclésiastique !
Il y a quelques jours, la RTS informait que « les églises protestantes craignent la réforme de la fiscalité des entreprises » (= RIE III ). En fait, l’émission précise bien que ce sont essentiellement les églises de la Suisse-allemande qui s’expriment et que, du côté des églises romandes, seule celle de Fribourg semble réagir.
Alors, comme protestante, pratiquante, membre du Synode de l’EERV (église évangélique réformée du canton de Vaud), je cherche le message profond de cette prise de position politique.
Il apparaît que les églises de Suisse allemande qui se sont prononcées contre la révision fiscale sont toutes financées par l’impôt ecclésiastique et craignent de voir leurs propres rentrées fiscales diminuer à cause de RIE III. Un de leurs pasteurs essaie d’expliquer à la radio que cette révision fiscale n’est pas éthique parce qu’elle favorise les grosses entreprises et que, d’autre part, si les revenus des églises baissent, pasteurs et diacres seront moins payés et ne pourront plus aussi bien accomplir leur tâche spirituelle et sociale. Bref une bonne motivation syndicaliste. Côté éthique, on a besoin d’une solide dose d’imagination !!!!!…
Et puis on apprend, toujours par la RTS, que l’EERV n’est pas partie prenante de cette opposition parce qu’elle ne vit pas de l’impôt ecclésiastique. On ose espérer que ce n’est pas le seul motif justifiant cette attitude, mais on relèvera qu’ il n’y a pas eu d’intervention pastorale vaudoise directe sur ce sujet dans l’émission radiophonique concernée.
D’aucuns déplorent que notre société se déchristianise. A juste titre. Mais il faut dire que si le message des églises reste au niveau reptilien ci-dessus rapporté par la RTS, on a peu d’espoir. Il peut arriver toutefois que des églises fassent rayonner le message de vie dont elles sont porteuses et que les fidèles manifestent alors leur reconnaissance par leur générosité, indépendamment de RIE III. Autres temps, autres mœurs !
Le 2 janvier 2017
Je partage entièrement l’avis de Mme Sandoz. Il n’est pas opportun que l’Eglise prenne position dans ce type de sujet largement politisé.
Lydia Masmejan
Etre contre une telle réforme, qui est indispensable pour le maintien d’emploi, sous le prétexte qu’il y a un risque que le financement des églises baisse, et que, par conséquent, les diacres et pasteurs seraient moins payés….quelle mesquinerie!
La défense de quelques intérêts particuliers doit-elle primer sur des milliers d’emploi en danger?
Cela sent la manipulation, dommage que l’Eglise se soit laissé embarquer dans ce débat.