Le numérique à l’école: to be or not to be?

Le débat du Temps des 29/30 octobre entre MM. Jean Romain, philosophe, et Martin Vetterli, Président désigné de l’EPFL, laisse le lecteur sur sa faim. Si Jean Romain esquisse bien un rôle de l’école « qui recentre l’enseignement sur les matières fondamentales  et évite, pour des raisons de structure intérieure des élèves, trop de dispersion», Martin Vetterli n’aborde pas un instant cette question essentielle. Il faut dire que, enseignant à des adultes – ou présumés tels ! – dans une haute école professionnelle plutôt qu’académique, il ne se place pas du point de vue humaniste – considéré aujourd’hui comme dispendieux et globalement inutile – mais du point de vue utilitariste actuellement dominant.

On aurait souhaité un débat sur les trois questions suivantes : quel est le rôle de l’école, en particulier d’ailleurs de l’école publique voire obligatoire, parce que c’est celle-ci qui concerne la grande majorité de la population donc la société de demain ? Quels aspects particulièrement formateurs pour la personnalité de l’adolescent représenterait l’enseignement du numérique à l’école ? Faudrait-il enrichir les programmes d’une matière supplémentaire ou à ce défaut, quelle branche sacrifier ?

La troisième question pourrait trouver éventuellement une réponse pratique toute simple dans la suppression du temps perdu à l’école (heures non remplacées, conférences des maîtres, etc. . chaque parent a probablement une série d’exemples à mentionner) voire dans l’introduction de cours à option. Mais on attendait, pour répondre aux deux autres, un vrai débat. Ce n’est en tout cas pas l’EPFL qui a brillé ! Inquiétant !

Le 30 octobre 2016

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.