Une occasion manquée

On apprend aujourd’hui aux nouvelles qu’une école de Bâle-Campagne aurait accepté de dispenser deux adolescents musulmans de serrer la main de leur maîtresse de classe pour la saluer, au nom de la liberté religieuse. La réaction des autorités à cette dispense est très négative, c’est rassurant. Mais ce qui ne l’est pas, c’est le manque de sens pédagogique des enseignants concernés.

L’attitude des deux élèves demandait une réaction ciblée immédiate : un entretien individuel, avec un maître (et pas directement avec une maîtresse), pour expliquer ce que représente une poignée de mains, dans nos valeurs culturelles, de surcroît en regardant la personne dans les yeux. C’était l’occasion rêvée d’aborder avec un adolescent des questions de la vie de tous les jours. De l’aider à sortir peut-être de préjugés, voire d’établir un contact avec ses parents.

Selon le déroulement de l’entretien, on pouvait même concevoir, après cela, une discussion en classe avec la maîtresse au sujet des différentes manières d’exprimer la politesse et le respect d’autrui selon les cultures (tous nos adolescents, même non musulmans, ne sont pas forcément bien élevés !). Il est évident que le refus de serrer la main d’une personne parce que c’est une femme constitue une forme de mépris. Il est donc totalement exclu de l’admettre selon nos valeurs. C’est une  impolitesse à ne pas confondre avec des cultures dans lesquelles on ne touche la main à personne parce que le contact physique doit être évité.

Le véritable sujet de scandale, en l’espèce, ce n’est pas le refus des deux gosses de toucher la main de leur maîtresse, c’est l’incapacité des responsables locaux d’y réagir avec intelligence.

 

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

Une réponse à “Une occasion manquée

  1. L’idéal dans les écoles serait non la poignée de main, mais que les élèves se lèvent à l’entrée et à la sortie du professeur, comme à l’époque où le dynosaure que je suis était élève.

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