Le syndrome de Palmyre

L’Etat islamique (EI) autoproclamé veut détruire et anéantir tout ce qui peut évoquer une civilisation ou une culture qu’il déteste. Cela s’est pratiqué de tout temps. La Réforme a détruit des statues de saints, les communistes ont endommagé des églises et des œuvres d’art, la Révolution française aussi. C’est évidemment une manifestation extrême. On pourrait se contenter d’écarter ou d’ignorer ce que l’on n’aime pas. Ce serait moins dommageable tout en relevant du même « syndrome ». Parce que notre civilisation est moins barbare que celle des fous de l’EI c’est ce que se contentent de faire, par exemple chez nous en Suisse, ceux qui prétendent empêcher de mettre une crèche sous un sapin de Noël public, ceux qui ne veulent pas que les écoles enseignent aux enfants des chants traditionnels de Noël, voire parlent de Noël aux élèves. C’est aussi du syndrome de Palmyre que souffrent ceux qui veulent supprimer les croix existant au bord des routes ou sur des montagnes dans certains cantons, voire enlever les crucifix dans des salles de cours ou d’audience de tribunaux, interdire l’interprétation d’une musique ou d’une œuvre théâtrale religieuse, etc…. Manifestation de haine, de vengeance ou de peur, le syndrome de Palmyre a ceci de particulier qu’il détruit sans reconstruire laissant un vide propre à justifier toutes les violences.

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.