Parlementaires et médias, cessez vos petits jeux stupides!

Ce soir, dimanche 6 décembre, à trois jours des élections du Conseil fédéral, les médias salivaient à l’idée qu’il pourrait éventuellement y avoir un psychodrame mercredi prochain sous la coupole. On pourrait, paraît-il, imaginer qu’un des UDC élus ne soit pas un candidat officiel de son parti ; cette supposition permet alors à Tony Brunner de rouler les mécaniques et d’annoncer que, si c’est le cas, l’élu devra refuser son élection ou sera éjecté du parti. On revivrait le cas de Mme Widmer-Schlumpf.
On se rappelle certes qu’à la fin du siècle dernier, M. Francis Matthey, socialiste, non candidat officiel, avait été contraint par son parti de refuser son élection. On ne sait pas de quoi il avait été menacé au cas où il aurait refusé, mais on se doit de constater que certains partis ne sont pas enclins à respecter le vote du Parlement et n’hésitent pas à exercer une pression sur leur élu pour l’obliger à refuser son élection. C’est déplorable parce que cela nuit énormément à la crédibilité du Conseil fédéral et de ce membre-là, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Pays.
En fait, ces petits jeux de « Tu élis qui je veux ou bien je te sabote », où les chefs de partis exercent leur influence et se prennent pour des chefs sioux, sont éminemment nuisibles. On espère que les partis qui prétendent à un ou deux sièges au Conseil fédéral ont assez le sens de leur responsabilité pour présenter des candidats compétents et de valeur ; on espère que si le Parlement élit une personne qui n’est pas officiellement candidate de son parti, il le fait par conviction que cette personne est mieux pour le pays que celle présentée et non pas pour gonfler ses biceps ou humilier un parti. Laissons les ridicules et minables jeux de pouvoir aux pays qui se croient démocratiques et concentrons-nous sur l’intérêt général, dût-on ainsi décevoir les médias !

Le 6 décembre 2015

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

Une réponse à “Parlementaires et médias, cessez vos petits jeux stupides!

  1. Espérons…
    Ce n’est pas avec les magouilles et autres complots par lesquels s’est distingué le parlement que le souverain sera enclin à faire confiance.
    Vous êtes bien placée pour savoir que la politique ne fait pas dans les sentiments et que tous les scrutins font l’objet de calculs mesquins pour garder la force de représentation.
    Non, le parlement ne travaille pas par conviction, mais par intérêt direct et partisan. Non, nos élus n’ont pas de vision à long terme pour le bien du pays.
    Je vérifie un des privilèges de l’âge qui permet de gommer ce qui un jour irritait. En s’approchant de notre fin, nous avons l’irrésistible tendance à édulcorer, à redessiner le tableau de notre vie et à remplir les vides par de l’acceptable.

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