Du danger de dire la vérité

Toute vérité n’est pas bonne à dire. Mme Morano vient de l’apprendre à ses dépens. Elle a osé affirmer que la France était un pays de race blanche. La formule était peut-être un peu courte. Eût-il fallu plutôt dire « un pays peuplé d’une majorité de blancs » ?
Je me rappelle qu’au cours de géographie, on nous enseignait, dans les petites classes, que l’Europe était principalement le continent de la race blanche, l’Afrique celui de la race noire et l’Asie, de la race jaune. C’était un fait notoire auquel on ne prêtait pas plus d’attention qu’à n’importe quel autre fait notoire. Mais cela amenait tout naturellement à se poser la question des migrations, des colonisations, de la population des deux Amériques, de l’Australie et la curiosité scientifique était ainsi éveillée, pas le racisme.
Qu’est-ce qui a donc changé ?

Pourquoi ce procès à Mme Morano ? Parce qu’on a vu dans sa remarque un acte raciste et l’expression d’un mépris pour qui n’est pas, en France, « de race blanche ». La susceptibilité raciste, sexiste, religieuse devient un vrai fléau. Si vous vous permettez de critiquer la politique de l’Etat d’Israël comme vous le faites de la politique de votre propre Pays, voire des Etats-Unis ou de la Russie, vous être accusé d’antisémitisme ; si vous avouez n’être pas favorable au « mariage pour tous », vous êtes traité « d’homophobe » ; si vous vous permettez de dire que la civilisation européenne est une civilisation du visage découvert, vous être islamophobe.
La langue est devenue un instrument de guerre. Le vocabulaire est sous contrôle, à l’exception des mots vulgaires qui triomphent, appauvrissant l’esprit, l’intelligence et l’humanité. Les procès d’intention couvent. Jamais la fontaine des singes du Parc Denantou à Lausanne n’a été plus adaptée à la réalité : « Ne voir que d’un œil, n’entendre que d’une oreille, savoir se taire », pour végéter en paix !

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

4 réponses à “Du danger de dire la vérité

  1. Bravo Madame – Vous avez absolument raison ! Les débats actuels dans les médias sont totalement hypocrites – le bien-pensance et conformisme règnent, le bons sen commun a disparu…
    Bravo pour Votre courage et bonne continuation!
    Votre lectrice.

  2. la lacheté est de croire qu’on plaisante avec la verité!donc oui je dis la verité car le courage est une realité ehh pas le contraire!on nous fait croire qu’on est courageux en se taisant alors que c’est une malfaçon qui engrendre d’autres mensonges!!oui la verité doit etre dite pour l bien de l’humanité!si seulement on pouvait dire simplement ça ehh ne pas dire des choses qui engendrent le mensonge!

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