Souffrances psychiques, et si on arrêtait de culpabiliser ?

La souffrance fait partie de la vie. Cette phrase peut paraître banale, mais nous avons parfois de la peine à l’accepter dans notre quotidien, surtout quand il s’agit de souffrance psychologique. La santé mentale se définit par un état de bien-être, selon l’OMS, mais il ne faut pas oublier que celui-ci fluctue tout au long de notre vie. Il est donc normal de ressentir, parfois, de la souffrance mentale. Et pourtant nous avons souvent tendance à nous sentir coupable de notre propre mal-être ? Mais pourquoi ?

Ni un choix, ni un échec

“Être mal psychologiquement est tout à fait normal, légitime, vous n’êtes pas fait de métal mais d’émotions et de sentiments.” Sally Das, psychologue psychothérapeute

Se sentir responsable de sa propre maladie, regretter de ne pas se remettre assez vite, se percevoir comme un poids pour ses proches…  D’où viennent ces sentiments de culpabilité ? Être malade est une difficulté pour soi et pour les autres, c’est vrai. Lorsque nous sommes souffrant.es, nos proches souffrent aussi de nous voir ainsi. Il est donc normal de ressentir de la frustration face à la maladie, d’être triste, énervé.e, effrayé.e… et pourtant il est crucial de se rappeler, dans ces moments difficiles, qu’être malade n’est ni un choix, ni un échec personnel.

“Je me sens tellement coupable d’aller mal, je me sens tellement coupable de pas y arriver” – Carolina, “Faut en parler !”, épisode 1 – Comme une fracture de l’esprit

La souffrance et la santé mentale sont influencées par une multitude de facteurs sur lesquels nous n’avons, la plupart du temps, aucun contrôle. Alors pourquoi culpabiliser ? Prendre conscience que la santé mentale, c’est pas que dans la tête, c’est peut être un premier pas vers l’adoption de réflexes dé-culpabilisants ?

Dépasser les idées reçues

“Une personne sur deux souffre un jour ou l’autre dans sa vie, de troubles psychiques” Dossier “Qui est normal·e ?”

Tout le monde peut se retrouver en souffrance psychique un jour. Même les idées suicidaires, que l’on croit souvent rares, ne le sont pas tant que ça. Tout le monde peut en avoir et on estime qu’un jeune sur cinq en a déjà fait l’expérience.

Nos idées reçues sur la santé mentale contribuent activement au sentiment de culpabilité qui lui-même a des effets délétères sur la santé mentale. Lorsque l’on se sent coupable on a tendance à dissimuler son mal-être et donc à ne pas demander de l’aide. Et pourtant, chercher du soutien, quel qu’il soit, est un acte fondamental pour aller mieux.

Partager pour soulager

Comment faire face à la culpabilité qui parfois nous ronge lorsque l’on est en souffrance psychologique ? Il est important avant tout de ne pas cacher ce sentiment comme un secret honteux. Partager son ressenti et ses émotions avec les autres est bénéfique pour notre santé mentale, et peut permettre de soulager non seulement la personne qui partage, mais aussi celle qui reçoit. Les professionnel.les de la santé mentale sont équipé.es pour nous aider à gérer la culpabilité, il ne faut donc pas hésiter à leur faire part de ce ressenti. D’autres dispositifs de partage existent par ailleurs à Genève comme des cercles d’écoute, des groupes d’entraide ou des lignes d’appel téléphonique

Parole d’experte

Comment gérer sa culpabilité en tant que proche de personnes en souffrance ?

Alexandra Spiess, thérapeute systémique et de famille Asthéfis, responsable As’trame Genève.

La culpabilité est un sentiment qui pèse également sur le mental des proches de personnes en souffrance psychique. Est-ce normal de se sentir coupable ? Comment faire face à ce sentiment de culpabilité ? Et comment aider les personnes qui le ressentent ? Alexandra Spiess aborde le sujet de la culpabilité des proches dans une capsule vocale inédite.

Besoin d’aide ?

Si vous vous inquiétez pour vous ou un.e de vos proches, contactez en toute confidentialité : 

  • 143 : numéro de la Main Tendue, écoute et conseils 24h/7j
  • 147 : ligne d’aide jeunes
  • 144 : urgences médicales

Plus de ressources sur santépsy.ch

 

Sources

STOP SUICIDE

En 2000, un jeune collégien genevois se suicide. Face à cette tragédie des étudiant.e.x.s organisent une marche silencieuse et décident à l’issue de celle-ci de fonder l’association STOP SUICIDE. En réaction au silence institutionnel et au manque d’action pour prévenir le suicide des jeunes, ils et elles se sont donné.e.x.s pour mission de parler et faire parler du suicide.