Harcèlement : mettre fin à la loi du silence

image : @d.a.v.e_colours (instagram)

Le harcèlement scolaire peut entraîner des conséquences sur la santé physique et mentale, sur les apprentissages, ainsi que sur la sécurité publique, ceci à court comme à long terme. Compte tenu de l’ampleur de ce phénomène, de son évolution et de ses répercussions pour l’individu et son entourage, nous sommes face à une problématique majeure pour la santé publique. En effet, ce phénomène est notamment associé à un risque accru de dépression et de conduites suicidaires. Il est donc nécessaire de mieux le comprendre et d’en parler, afin de pouvoir intervenir en amont pour le prévenir et assurer une prise en charge efficace des victimes et ainsi éviter des conséquences parfois fatales. La campagne de STOP SUICIDE a dédié le mois d’octobre à cette problématique, autour du #STOPHARCELEMENT, et Nadejda Lambert, stagiaire de la campagne, l’aborde ici pour proposer des pistes d’actions afin d’éviter que des situations de harcèlement s’installent en contexte scolaire et en reliant cette thématique à la situation sanitaire actuelle.

Définitions

Le harcèlement par les pairs se définit comme “une forme de violence constituée d’actes agressifs intentionnels – caractérisés par la répétition et l’abus systématique de pouvoir – et perpétrés par un individu ou un groupe d’individus à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre seule” (1).

  • Le harcèlement direct caractérise les attaques perpétrées ouvertement contre la victime telles que les violences physiques ou verbales.
  • Le harcèlement indirect est une forme d’agression détournée. L’auteur.e atteint la victime par l’intermédiaire d’autres élèves ou d’autres moyens, par l’ordinateur dans le cas du cyberharcèlement ou par la participation des pairs pour l’exclusion sociale.

Trois critères font consensus dans les différentes définitions : la fréquence et la répétition dans le temps, l’intention de nuire et la relation asymétrique entre la victime et l’auteur.e ou les auteur.e.s.

 

 

Le harcèlement scolaire : une violence invisible ?

Le harcèlement scolaire est souvent qualifié de violence invisible, de par le silence qu’il fait régner et de la difficulté à le déceler. Pourtant il a de nombreuses conséquences négatives à court et à long terme pour la victime, son entourage et l’auteur.e, qui sont bien réelles et visibles.

Les recherches (5 et 6) s’accordent pour dire que ce phénomène a des conséquences sur les plans scolaire, physique et mental. Des effets sur la santé physique ont été identifiées : une plus mauvaise santé générale, avec l’apparition de symptômes tels que vomissements, évanouissements, maux de tête, insomnies et peuvent entraîner un risque accru de consommation d’alcool, de cannabis et de substances psychoactives. Un lien a aussi été fait entre le harcèlement à l’école et le décrochage scolaire, avec l’apparition de troubles de la concentration ou encore l’augmentation de l’absentéisme.

Le harcèlement scolaire impacte de manière conséquente la santé mentale des jeunes touché.e.s. Il est en effet lié à une augmentation des troubles internalisés, de l’anxiété, des symptômes dépressifs, ainsi qu’à une baisse de l’estime de soi et de la confiance en soi. Plus grave encore, avoir vécu du harcèlement de la part de ses pairs s’avère être un des facteurs de stress les plus associés à des comportements suicidaires chez les adolescent.e.s. Un enfant harcelé dans son enfance a quatre fois plus de risques de tenter de se suicider à l’adolescence. Une recherche menée à Neuchâtel en 2017 auprès d’élèves de 14-15 ans (7), montre que près de 30% des victimes de harcèlement traditionnel ou de cyberharcèlement ont tenté de mettre fin à leurs jours au cours de leur vie.

Ce phénomène impacte également les cercles de socialisation plus larges notamment en perturbant le climat de classe et ainsi les apprentissages des autres élèves. Chez les enseignant.e.s, qui subissent aussi les retombées de ces situations, on observe une vulnérabilité accrue au burn-out et à la dépression ainsi qu’un sentiment d’impuissance et une perte de confiance en leur capacité d’agir pour y mettre fin.

Des conséquences pour les auteurs sont aussi à déplorer sur le long terme, comme l’émergence de conduites antisociales. Ceux-ci sont surreprésentés parmi les auteur.e.s de violences sexuelles, conjugales et intrafamiliales ainsi que parmi les personnes à avoir un casier judiciaire, des problèmes d’addiction et à être sans emploi (5 et 6).

 

Statistiques

Dans le monde, 5 à 15% des enfants et adolescent.e.s sont victimes de harcèlement (3).

Les élèves suisses sont ceux qui rapportent le plus souvent des expériences de harcèlement (par rapport aux 7 pays européens de référence à l’exception de l’Italie). 5-10% des 4 à 16 ans s’avèrent être touchés, ce qui représente 1 à 2 élèves par classe ! (étude PISA 2018, 4)

Ces chiffres ont augmenté significativement entre 2015 et 2018, notamment en ce qui concerne les moqueries, la transmission de rumeurs, le sentiment de menace et les agressions physiques.

Si ces chiffres nous semblent déjà élevés, il est important de souligner qu’ils sont probablement sous-estimés et ne représentent que la pointe de l’iceberg, ce phénomène étant fortement marqué par un silence de la part des victimes et des témoins. Avec un regard plus optimiste, nous nous questionnons aussi sur l’augmentation de l’indice d’exposition : révèle-t-il une réelle hausse ou une augmentation des dénonciations ?

 

 

Qu’est-ce qui permet au harcèlement de s’installer ?

Trois causes peuvent expliquer pourquoi les situations de harcèlement s’aggravent parfois jusqu’à entraîner des conséquences graves (8).

Le harcèlement semble être régi par la loi du silence (9) : les victimes, de même que les témoins, ne parlent pas de ce qu’ils et elles subissent. Mais quelles peuvent être les explications à ce silence ? Certain.e.s ne réalisent même pas qu’ils ou elles en sont victimes, d’autres se taisent par peur des représailles, par sentiment d’impuissance ou car le sentiment de honte est trop important.

Il existe aussi un problème dans la détection des cas. Les adultes ne constatent les faits que dans moins d’un tiers des situations. Ceci peut être expliqué par l’absence de consensus sur la définition du harcèlement et les idées reçues sur ce phénomène, impactant ainsi les croyances sur celui-ci et laissant place à une interprétation subjective de ces incidents.

Lorsqu’ils les constatent, les adultes n’interviennent pas suffisamment, notamment en raison de leur faible sentiment d’auto-efficacité. En psychologie, selon le modèle de Bandura (1977) (10), le sentiment d’auto-efficacité désigne la croyance en sa capacité à adopter un certain comportement. Les enseignant.e.s qui ont confiance en leur capacité d’intervenir pour régler les problèmes de harcèlement de manière efficace auront plus tendance à réagir aux incidents que celles et ceux qui ne s’en sentent pas capables.

image : NCPA

 

(Ré)Agir : pistes d’actions

Voici quelques propositions pour répondre aux trois principales causes du harcèlement.

Pour les jeunes

  • Sensibiliser les enfants et les adolescent.e.s au phénomène en informant sur ses différentes formes, ses conséquences, ses facteurs de risque et de protection, par exemple.
  • Promouvoir les ressources d’aide et la « marche à suivre » en cas de situation de harcèlement ou de cyberharcèlement, pour les victimes et les témoins.
  • Prévenir les situations de harcèlement et briser le silence chez les témoins en proposant une éducation aux compétences psychosociales et à l’empathie, par exemple.
  • Former les jeunes à l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux en toute sécurité.
  • Motiver les jeunes à s’engager dans cette cause, en adoptant une approche participative : les jeunes ont le droit de s’exprimer et d’être entendu.e.s sur ces questions car elles les concernent, de se réunir pour en discuter, pour réfléchir à des solutions et les réaliser.

image : @ciao.ch

Pour les adultes (enseignant.e.s, intervenant.e.s scolaires et parents)

  • Former les adultes à repérer les élèves concerné.e.s en étant attentif.ve.s aux signaux d’alerte, notamment aux changements comportementaux et émotionnels soudains (tristesse, culpabilité, irritabilité, anxiété sociale, repli sur soi, conduites autodestructrices, agressivité, baisse de l’estime de soi, absentéisme, chute des résultats scolaires, phobie scolaire…)
  • Former les adultes à intervenir : être à l’écoute si la victime se confie, ne pas la juger et ne pas banaliser ce qu’elle vit. Il est important de montrer qu’on la prend au sérieux, et qu’on va agir pour changer la situation.
  • Pour les parents : si vous repérez un comportement préoccupant, s’intéresser en posant des questions, de manière détournée si besoin, sans être trop frontal.e pour ne pas braquer l’enfant. Il est aussi important de recueillir son témoignage pour garder des preuves en cas de plainte.
  • Pour les enseignant.e.s et intervenant.e.s scolaires : adopter une approche compréhensive et éducative plutôt que punitive. Une méthode non blâmante, centrée sur les solutions, qui met l’accent sur la responsabilisation plus que sur la culpabilisation et la stigmatisation sera plus constructive pour la victime, l’auteur.e et le climat général de la classe. Proposer aux enseignant.e.s une formation avec des mises en situations, par exemple, leur permettrait de s’exercer à réagir efficacement, de gagner confiance en leur capacité à résoudre ces situations et ainsi d’augmenter les probabilités qu’ils interviennent face au harcèlement.

Vous avez vécu une situation de harcèlement en tant que victime, auteur.e, témoin, parent ou professionnel.le ? N’hésitez pas à partager votre expérience et vos conseils en commentaire !

 

Que dit la loi ?

En Suisse, aucun article de loi ne punit spécifiquement le harcèlement et le cyberharcèlement, mais plusieurs infractions peuvent être retenues telles que : diffamation (art. 173 CP), calomnie (art. 174 CP), injures (art. 177 CP), menaces (art.180 CP) ou contrainte (art. 181 CP) (13).

Dans des cas de revenge porn, plusieurs infractions peuvent être considérées : Pornographie (art. 197 CP), car l’auteur a alors diffusé, sans consentement, des images ou représentations pornographiques, et la violation du domaine secret ou privé au moyen d’un appareil de prise de vues (art. 179quater CP), puisque l’auteur enregistre la plupart du temps les images ou vidéos sans le consentement de la personne concernée. Ces deux infractions peuvent déboucher, au plus, sur une peine privative de liberté de trois ans. Mais le plus souvent c’est une peine pécuniaire qui est prononcée (14).

Souvent les cas de revenge porn sont considérés comme une atteinte à la personnalité, protégée par le code civil. « La victime peut demander au juge de faire cesser l’atteinte, intenter une action en dommages et intérêts et en réparation du tort moral et demander la remise du gain » (15).

Les cas de harcèlement entre pairs portent également atteinte aux droits de l’enfant (16), notamment au droit d’être protégé contre toutes formes de violences, (art. 19 CDE), au droit de bénéficier du meilleur état de santé possible (art. 24 CDE) ainsi qu’au droit à l’éducation (art. 28-29 CDE) compte tenu des conséquences sur la chute des résultats, l’absentéisme et même le climat de classe général (17).

 

 

Confinement : recrudescence du cyberharcèlement sexiste

L’entrée dans l’ère digitale et les nouvelles technologies de communication ont amplifié le problème du harcèlement. Le cyberharcèlement est considéré comme un prolongement du harcèlement traditionnel, car il concerne les mêmes victimes et les mêmes auteur.e.s, toutefois ses caractéristiques propres contribuent à aggraver le problème : vitesse de diffusion, fréquence et omniprésence, anonymat, audience infinie et durabilité des contenus partagés.

La crise sanitaire actuelle et la période de (semi)confinement a fortement affecté notre santé mentale et physique. La fermeture des écoles a engendré un déplacement des violences des préaux à internet, entraînant ainsi une forte hausse des cas de cyberharcèlement et notamment du phénomène de revenge porn, le fait de rendre public, généralement sur internet, des photos, vidéos ou autre contenu à caractère sexuel mettant en scène une personne, sans son consentement, dans le but de lui nuire. Il est important de souligner que cette période de confinement a exacerbé certains facteurs du risque suicidaire. L’isolement social et la restriction des contacts ont d’autant plus enfermé les victimes dans leur honte et leur silence entraînant ainsi le suicide de plusieurs jeunes filles depuis le début de la crise sanitaire.

Des campagnes de prévention sont régulièrement lancées et s’adressent généralement aux victimes potentielles et non aux auteur.e.s et aux témoins complices de ces violences. Or ce type de message est culpabilisant car il fait porter aux victimes la responsabilité des violences qu’elles subissent. Pour briser véritablement ce phénomène et lutter contre une banalisation généralisée, il est important de cesser de cibler les potentielles victimes et de sensibiliser et responsabiliser les personnes qui reçoivent ces photos à respecter le consentement et à ne pas les diffuser.

En réponse à cette augmentation inquiétante des cas de revenge porn sur de nombreux comptes « fisha », des comptes « stopfisha » ont été créés par un collectif de lutte contre les cyberviolences sexistes et sexuelles. Les personnes en charge travaillent pour repérer ces comptes et permettre leur signalement par le collectif Nous Toutes, qui combat les violences sexistes et sexuelles, ou encore par l’association Espoir et Création (11 et 12).

image : @stop.fisha

Ressources d’aide

  • Service de santé de l’enfance et de la jeunesse de votre canton
  • ProJuventute Tél 147 ou 147.ch – écoute et conseils pour les jeunes 24h/7j
  • ProJuventute Tél 058 261 61 61 – écoute et conseils pour les parents 24h/7j
  • En cas d’urgence : Police 117
  • Interventions dans les écoles et formations pour les professionnel.le.s : actioninnocence.org/
  • Site d’infos, d’aide et d’échanges pour les jeunes : ciao.ch
  • Centre d’aide aux victimes – conseils gratuits, confidentiels et anonymes, dans toute la Suisse :
  • Brochures pour les jeunes, les parents et les professionnel.le.s : DIP et Prévention CH
  • D’autres ressources d’aide sur : stopsuicide.ch/besoindaide/

 

Références bibliographiques

  1. Olweus, D. (1999). Violence entre élèves, harcèlement et brutalité, les faits, les solutions. Paris, France : ESF.
  2. Yoon, J. S., & Kerber, K. (2003). Bullying: Elementary teachers’ attitudes and intervention strategies. Research in Education​, ​69​(1), 27-35.
  3. Comment prévenir le harcèlement scolaire. Le Temps, 26 octobre 2018
  4. Etude PISA (2018). Les élèves de Suisse en comparaison internationale.
  5. Jaffé, P., Moody Z., & Piguet, C. (2012). Résultats de l’enquête valaisanne IUKB & HEP-VS sur le harcèlement entre pairs. Résonances – Mensuel de l’École valaisanne.
  6. Debarbieux, E. (2011). Refuser l’oppression quotidienne: la prévention du harcèlement à l’école. Paris: Observatoire International de la Violence à l’Ecole.
  7. Lucia, S., Stadelmann, S., & Pin, S. (2018). ​Enquêtes populationnelles sur la victimisation et la délinquance chez les jeunes dans le canton de Neuchâtel​ (No. 288). Institut universitaire de médecine sociale et préventive-IUMSP, Centre d’évaluation et d’expertise en santé publique-CEESAN.
  8. Gros, D. (2013). Note d’information du SRED, ​L’observation des faits de violence en milieu scolaire à Genève.
  9. La lutte complexe contre le harcèlement scolaire. Le Temps, 19 décembre 2019
  10. Bandura, A., & Adams, N.E. (1977). Cognitive Therapy and Research. ​Analysis of Self-EfficacyTheory of Behavioral Change​, ​1 (4)​, 287-310.
  11. Pourquoi le revenge porn a explosé pendant le confinement. Les Inrockuptibles, 21 avril 2020
  12. Revenge porn : « ça m’a traumatisée »… Avec le confinement, les comptes « ficha » explosent sur Snapchat. 20 minutes, 9 avril 2020
  13. Cyberharcèlement, Prévention CH.
  14. Le « revenge porn » – Comment faire évoluer le droit pénal. TerrAvocats, 23 avril 2019
  15. Berne refuse de légiférer sur le « revenge porn ». Tribune de Genève, 19 mai 2016
  16. Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’enfant (1989)
  17. Zermatten, J., Jaffé, P., & Moody, Z. (2012). Violences à l’école : violations des droits des enfants. Harcèlement entre pairs. Résonances – Mensuel de l’Ecole valaisanne. P.12

Les références citées sont disponibles sur demande. Contactez-nous à l’adresse suivante : [email protected]

STOP SUICIDE

En 2000, un jeune collégien genevois se suicide. Face à cette tragédie des étudiant.e.x.s organisent une marche silencieuse et décident à l’issue de celle-ci de fonder l’association STOP SUICIDE. En réaction au silence institutionnel et au manque d’action pour prévenir le suicide des jeunes, ils et elles se sont donné.e.x.s pour mission de parler et faire parler du suicide.

9 réponses à “Harcèlement : mettre fin à la loi du silence

  1. J’ai une question.

    Dans l’armée, lorsqu’un soldat est harcelé, “bahuté”, les auteurs + les officiers supérieurs sont renvoyés en jugement et sanctionnés;

    A l’école, lorsqu’un élève est harcelé, “bahuté”, les profs sont totalement intouchables et les responsables sont récompensés par des activités (sports de combat, équitation, soins psychosociaux, etc.) qui coûtent 30’000 fr/mois à la justice pénale des mineurs.

    Plutôt que de former les enseignants à voir, ce qu’ils voient déjà (mais ne veulent pas voir), ne serait-ce pas plus utile d’engager des procédures pour qu’ils soient condamnés pour non assistance à enfant en danger.

    Ils acceptent leur salaire, mais pas la responsabilité qui va avec ??

    1. Bonjour Clémentine,
      Merci de nous partager votre question.
      Il y a en effet un décalage entre la façon dont on considère le harcèlement entre adultes et celui entre enfants. Le second a tendance à être minimisé, considéré comme des chamailleries, et n’est souvent pas assez pris au sérieux. Il faut dans un premier temps faire évoluer les mentalités pour que ces situations ne soient plus mises sous le tapis dans le cadre scolaire.
      Cela passe, entre autre, par la formation des enseignant.e.s qui, comme vous le soulignez, “voient déjà” les problèmes de harcèlement, mais ne réagissent pas toujours comme il le faudrait. Non pas parce qu’ils ne veulent pas (pour la majorité), mais parce qu’ils ne se sentent pas légitimes (ce n’est pas mon rôle) ou pas capables (ça ne servirait à rien) d’intervenir. C’est pour cela que former et apprendre aux enseignant.e.s à gérer ces situations est une étape-clé pour les prévenir.
      Bien sûr, en fonction des situations, il peut y avoir un manquement dans les responsabilités de la part des enseignant.e.s ou de l’établissement. Je n’ai pas connaissance de tels cas qui auraient été portés devant la justice. Avec la législation actuelle, il est encore difficile de faire condamner les auteur.ice.s de harcèlement et donc, a fortiori, les témoins ou les personnes qui encadrent les protagonistes. Une évolution au niveau de la loi, afin de s’adapter et de répondre aux problématiques actuelles, est donc nécessaire.

  2. Chère Léonore, bravo pour votre engagement noble.

    Mais il faudrait que les “socios” qui désirent communiquer, apprennent que l’on ne s’adresse pas (et même si les lecteurs de ces blogs sont sensés être un peu éduqués) aux lecteurs de la même manière qu’à un auditoire de professionnels, avec des textes si longs que personne ne les lira et encore moins les professionnels.

    Bien sûr, rien contre vous, seulement un avis et bravo pour l’effort 🙂

    1. Bonjour et merci pour ce retour !
      Nous alimentons ce blog, entre autre, pour mettre en avant l’expertise de notre association sur ces sujets, c’est pourquoi certains articles sont assez techniques et se veulent aussi exhaustifs que possible. Comme vous le constaterez, d’autres sont moins longs, et d’une tonalité moins académique 🙂
      Petite précision : je gère le blog et ses publications en tant que chargée de communication de l’association, mais les articles sont écrits par différentes personnes, ce qui explique aussi ces différences dans la rédaction.
      Nous espérons que vous continuerez à nous suivre, et à nous lire quand vous en avez le temps et l’envie !

  3. Bonjour Léonore,
    Le contenu est instructif et clair. Cependant, côté réalité, j’ai eu l’occasion de prendre connaissance de plusieurs cas de harcèlements, et le constat reste malheureusement toujours le même. Les victimes de harcèlements engagent des actions qui n’aboutissent pas et les personnes qui harcèlent, elles, ne connaissent aucunes sanctions qui les empêchent de récidiver. A quand un exemple de punition qui ferait réfléchir ceux qui ont des mauvaises intentions, car la prévention ne suffit plus. Je pense que même les milieux scolaires ne semblent être formés pour gérer se type de problèmes, car cela se passe majoritairement en milieu scolaire. Les séquelles peuvent être énormes malheureusement.
    Agathe.

    1. Bonjour Agathe, et merci de partager votre témoignage.
      Ce que vous soulignez m’évoque ce que vivent les personnes victimes d’agressions sexuelles : trop peu osent entamer des démarches, celles qui le font doivent investir énormément d’énergie dans ce qui devient un véritable combat pour la justice, et quand celui-ci abouti les sanctions semblent dérisoires par rapport à la gravité des faits.
      Tant pour ces situations que pour le harcèlement scolaire, il est tant que la honte change de camp !
      La prévention a un rôle à jouer pour cela, mais vous avez raison de relever que le système qui prend en charge ces situations (qu’il soit judiciaire ou scolaire) doit lui aussi évoluer et apporter une réponse forte vis-à-vis des auteurs.ice.s de ces violences.

  4. Bonjour,
    Si vous désirez lutter efficacement contre le suicide chez les jeunes, la meilleure solution serait de créer un système expert informatique sous forme d’application destiné à suivre et aider les jeunes dans leur chemin de vie. C’est même la SEULE solution efficace pour ce faire.
    J’ai même un nom pour celui-ci: Big Sister.
    En référence bien-sûr à Big Brother avec ses avantages mais sans ses inconvénients!

    1. Bonjour et merci pour ce partage.
      Pour être efficace, la prévention doit se déployer par tous les canaux possibles, et les applications et les réseaux sociaux en font bien évidemment partie !
      En 2018 notre stagiaire Nina Beuret avait consacré un article à ce sujet. Vous pouvez le relire ici : https://blogs.letemps.ch/lisa-dubin/2018/05/16/des-applis-qui-font-du-bien/. D’autres outils ont certainement été développés depuis, si vous en connaissez n’hésitez pas à nous les partager !

      1. Madame,
        Dans la prévention du suicide, les principaux problèmes sont que cela concerne relativement très peu de personnes et que l’on ne peut aborder le sujet de front sans risquer de voir leur nombre augmenter!
        Il faut donc pouvoir “interroger” les personnes de manière indirecte afin de pouvoir mesurer leur bien-être jusqu’à peut-être aborder de façon directe la question.
        Je crois beaucoup dans l’utilisation d’une application qui pourrait d’une façon très large soutenir les jeunes dans leur vie et donc aussi tester leur bien-être et pouvoir les aider.
        Ce que je propose n’est rien que moins que la création d’une sorte de Big Brother avec les avantages mais sans les inconvénients!
        Par ailleurs, si vous compter sur les enseignants pour ce faire, je crois que c’est plutôt illusoire…
        D’abord, il ont suffisamment de travail et pas forcément le temps et les compétences pour ce faire et ensuite il n’est pas réaliste de compter sur la bonne volonté des gens pour obtenir des résultats!
        Bonne journée!

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