Les femmes demandent pardon aux hommes

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Hanna Milling est une femme allemande de Berlin qui a eu l’étrange bonne idée d’écrire un texte à son homme, aux hommes, pour leur demander pardon.

Hanna est une consultante holistique en médiation de conflits, travaille avec et forme des personnes et des organisations. De son cœur, pour trouver la paix, par intuition et par intelligence émotionnelle elle a écrit un texte d’une page qui s’intitule « From women to men » – « Des femmes aux hommes ».

En le lisant d’abord à son homme, à des amis, à des professionnels qui travaillent avec des garçons et des hommes, elle eut un feedback qui l’étonna. Tous ces hommes furent très touchés, certains aux larmes.

Court extrait :

« Je suis une femme
Qui a été blessée par les hommes.

Les femmes ont été abusées durant des siècles, par des hommes inconscients
Nos blessures ont besoin d’être vues et guéries.

Je suis une femme
Qui a blessé les hommes
Les blessures des hommes ont besoin d’être vues et guéries…

Je rêve d’un moment,
Où nous tous prendrions une responsabilité pour la part de chacun de nous qui participe à ce gâchis…

Que nous puissions revenir dans notre puissance, en assumant notre part de cette bataille.

Et arriver à une fin du cycle de se reprocher et de se blesser

Je commence aujourd’hui… 

Aujourd’hui, je suis debout ici en tant que femme, pour présenter à tous les hommes mes plus profondes excuses          pour le mal que nous, les femmes, vous avons causé… »

Un soir, dans une scène ouverte lors d’un congrès international, elle décida d’oser rendre publique son texte et elle prit le risque de monter devant le public. Elle avait peur, elle tremblait passablement. Sa peur, étonnamment portait davantage sur la réaction possible des femmes. Allait-elle être « massacrée » par ses sœurs ?

Avant de commencer, elle invita les femmes qui seraient touchées par son texte à la rejoindre sur scène. Elle commença à lire les mots de son cœur. Une parole qui marche, une parole qui fait son chemin et qui touche. Peu à peu, toutes les femmes la rejoignirent sur scène. Peu à peu, tous les hommes de la salle se mirent debout, réceptifs, pour une bonne part avec des larmes dans leurs yeux.

Suite à cet incident, se présenta une cinéaste, des femmes qui voulaient témoigner et un film de 5’ parut en aout 2018, qui devint viral sur la toile. Voir la vidéo ci-dessous.

Ce texte a été écrit juste avant le mouvement Metoo#,[1] mais le film est sorti peu après le début de la vague si importante des révélations de toutes ces femmes abusées et qui enfin, sentaient le soutien et l’écoute indispensable pour commencer à parler.

Si une grande part des réactions fut positive, il y eut aussi déchaînement négatif sur la toile… Des femmes l’accusèrent de trahison, d’être anti-femme, anti-féministe.

Des hommes écrivirent : « trop tard », ou « je ne vous fait plus confiance et cette vidéo est hypocrite ! », « j’ai eu envie de vomir… » etc.

En racontant l’histoire de Hanna à une adolescente, elle eut cette réaction : « mais c’est nous les femmes qui ont été tellement blessées, pourquoi ce serait à nous de demander pardon ? »

Qui doit commencer ?

Pour apaiser et guérir un peu de notre maladresse partagée, il semble très utile et efficace de prendre une responsabilité, reconnaître notre part d’ombre et de comprendre comment nous participons involontairement à ce qui nous fait si mal.

Hanna justement explique dans un interview une conséquence heureuse pour elle et étonnante de ce processus de demander pardon, processus connu d’ailleurs par les thérapeutes de la relation et certains hommes d’église : de demander pardon et de prendre sa responsabilité nous libère, nous aide à sortir du rôle de victime, nous aide à nous remettre debout dans notre intégrité et estime de soi. Si l’ombre de la personne qui m’a blessé m’est très visible, il est vraiment important et guérissant, en tant qu’adulte, que je puisse mieux connaître et prendre la responsabilité de la mienne.

Nous avons besoin de passer à autre chose, revenir dans la vie et oser la vivre. Le pardon nous aide à donner comme auparavant – en anglais, forgive, give like before.

La vidéo (avec sous-titres en français – clickez en bas à droite sur la petite roue dentée, menu –  choisissez sous-titres français):

A signaler, qu’un groupe d’homme avait aussi risqué une vidéo en 2011 intitulée « Dear Woman », sur la base d’un document rédigé collectivement et qui estiment qu’une nouvelle définition de la masculinité peut aider à corriger les déséquilibres du patriarcat et accueillir une nouvelle ère d’appréciation amoureuse entre hommes et femmes. Un groupe de ces hommes parlent du fond du cœur et présentent des excuses collectives, au nom de leur sexe, pour les abus passés des hommes contre les femmes.

Voir aussi le blog d’Alexis Burger – Le défi masculin: https://blogs.letemps.ch/alexis-burger/

Cette vidéo a été vue un grand nombre de fois. A noter que la vidéo parodique faite par « Funny or die » a reçu un nombre double de vue que l’original !?

Le désarmement des genres et des relations hommes femmes a-t-il commencé ?

 

Vos commentaires sont les bienvenus.

(Dans la colonne de droite, vous pouvez vous abonner à mes blogs)

[1] La somme de témoignages de femmes rassemblés sous ce label twitter a engendré en un an une prise de conscience internationale sur le harcèlement sexuel.

 

Stephen Vasey

Stephen Vasey est sociologue, travaille à Lausanne comme Gestalt-thérapeute en consultation individuelle et couple. Anime des séminaires sur la relation et la sexualité des couples, d’autres sur la colère saine. Auteur du livre « Laisser Faire l’Amour ». www.therapie-de-couple.ch

42 réponses à “Les femmes demandent pardon aux hommes

  1. La démarche est excellente, mais ces “pauvres” femmes tombent toujours au mauvais moment… crise économique, écologique, perte des repères multi-latéraux, etc.

    Je me demande si elles veulent vraiment l’égalité, dans leur moi profond?

    1. “C’est trop tôt pour savoir si c’est trop tard…” F.Dard
      Que veulent les femmes, vaste sujet. L’égalité oui, avoir raison, mais aussi la qualité de présence, la rencontre, la paix…

      1. Ce que veulent ou ne veulent pas les femmes ?
        C’est justement le noeud du problème. Parfois nous voulons, parfois pas, cela dépend des circonstances. Nous sommes faites de contradictions, de rhythmes, de courbes… rien n’est linéaire ou direct chez la femme. C’est notre différence. Et c’est un challenge pour les hommes que de le comprendre, l’accepter et nous aimer comme telles !

        1. Merci pour cette manifique reponse . M’autorisez vous a la poster .
          Philippe lacourt

      2. J’ai regardé la vidéo et me suis senti coupable de tous les maux que les femmes se reprochent. Etre le premier à demander pardon même lorsqu’on est sûr d’être victime, c’est une guérison. Celui où celle qui s’en sert vit en paix.

  2. La demande de pardon est en effet une arme de (re) construction massive! Loin d’abaisser son auteur, elle l’élève au contraire dans un état de conscience assez vaste et lumineux pour accueillir l’autre dans une démarche similaire. Bien plus efficace que le corps à corps ou que le tête a tête, le cœur à coeur est la seule voie de réconciliation de notre humanité!

    1. Merci pour votre commentaire et la belle formule de votre première phrase!. Je partage.
      Dans les couples qui viennent consulter, hélas, la demande de pardon, s’excuser, signifie pour beaucoup “c’est moi qui a tord ou qui est coupable”. Ce qui est faux.
      Alors ils préfèrent ne pas le dire.

      1. ouf, me voilà rassuré, j’avais peur que tout n’aillasse mal dans le pire des mondes, ça baigne 🙂

      2. Merci à Philippe! Le pardon (lire Olivier Clerc) est en effet une arme de construction massive. Et merci à ces femmes qui disent des choses vraiment touchantes et importantes. Dommage qu’il n’y ait pas la traduction française promise pour que je puisse partager plus amplement.

      3. S’il subsiste un jugement c’est que la prise de conscience n’est pas complète. La thérapie que, je mène sur moi-même, et entre autres, sur le sujet des relations femmes-hommes, m’a montré que la demande de pardon est en réalité un jugement sur ce qui a eu lieu : quelqu’un pense avoir été coupable envers un autre et ressent le besoin de lui présenter des excuses : comme vous le dites “ceci est faux. Alors ils préfèrent ne pas le dire”. La retenue doit être clarifiée. Une façon de la traiter est de demander à la personne ce qui pourrait arriver si elle s’excusait ou ce qui est déjà arrivé quand quelqu’un s’est excusé. Quand elle aura confié la totalité de ses craintes et de ses souvenirs traumatiques, elle aura éliminé les idées fixes qu’elle utilisait pour se donner raison et donner tort à l’autre et se donner tort à elle-même. Parvenu à ce stade présenter des excuses n’aura plus de sens car le partage des responsabilités aura été vu.

        1. Bonjour,
          Je suis touché par votre réponse et votre intention qui va dans la bienveillance des uns envers les autres.
          En lisant vos lignes, j’ai une compréhension autre de ce qu’est le pardon. Selon mon point de vue, il me semble que dans vos propos il y a confusion entre pardon et réconciliation. Pour moi, le pardon n’est pas réconciliation. Je peux pardonner, sans me réconcilier. Je peux donc, aussi pardonner à quelqu’un de disparut. Le pardon, est un processus que je fais avant tout pour moi. Pour me libérer du ressentiment qui m’habite vis-à-vis d’une personne ou d’un événement. Pour retrouver ma paix intérieur. Le pardon ne dépend que de moi-même. La réconciliation nécessite l’autre. Ce qui n’est pas toujours possible ou même voulu par l’un ou par l’autre.
          Voici une « définition » du pardon dont la source est The Forgivness Projet qui m’inspire beaucoup.
          « Pardonner s’est renoncer définitivement à l’espoir d’un passé meilleurs ».
          Le pardon est donc une pleine acceptation de ce qui a été et que l’on ne pourra jamais changer. La grande difficulté étant ce jugement qui au fond de moi dis; « C’est pas comme ça que cela aurait dû se passer, je voudrai encore et toujours que ce fut différent » et cela me fais souffrir. Pardonner me permet de me délivrer de cette souffrance.
          Bien à vous.
          Robert

          1. Merci Robert, j’aime cette distinction.
            Par ailleurs chacun son langage, heureux qu’il y ait tellement d’approches et d’initiatives promouvant le pardon, la réconciliation.

  3. Bonjour,
    Quel est le lien de votre article avec la théorie du champ, propre à la Gestalt-thérapie? Ce serait intéressant de développer votre idée sue ce fond théorique.
    Quel lien y a-t-il entre le pardon que vous préconisez et celui qui est un des fondements du christianisme?

    1. Bonjour,
      Je ne suis pas certain que la religion ai quelque choses à voir avec le sujet.
      Laissons le agnostique, il est trop important pour être relié à une quelconque religion.

  4. Bonjour je trouve votre démarche courageuse. Je vis le mode d’échanges et d’interactions avec les femmes sous langue de la sélection (esthétique)/ qualification (valeur sociale), jugements et ce dans les 2 sens (masculin-féminin).
    Ce rapport masculin/féminin n’est il pas toujours conditionné par le principe archaïque de survie tribale ou les plus faibles, les moins gracieux sont écartés du groupe ou éliminés physiquement ou symboliquement.
    Je souhaite depuis longtemps trouver un autre de mode d’échange sans y parvenir jusqu’à présent.
    Je serai intéressé de savoir quels outils, espaces, rituels permettent de développer un lien qui ne soit pas conditionné par la valeur sociale.
    Merci

    1. Merci pour votre commentaire. Vous cherchez, nous cherchons. J’observe que nous sommes nombreux à désirer se libérer de nos conditionnements encombrants.
      En cette époque, il y a de multiples propositions, bonnes et mauvaises qui vont dans ce sens là, comme des livres, des séminaires, différentes approches thérapeutiques, des enseignants inspirants etc…
      Mais le lieu où nous sommes le plus confronté et invité à bouger, à évoluer, ce lieu de tous les dangers, ce lieu revitalisant et parfois chaotique…: le couple.

  5. J’aime beaucoup cet approche de demander pardon et d’assumer ses responsabilités, car je pense qu’en tant que femmes, oui nous avons des responsabilités. IL faut dire que je commence à être agacée par le discours victimaire de certaines féministe.
    Voici un podcast qui pourrait faire écho à cet article:
    https://www.binge.audio/ce-que-la-soumission-feminine-fait-aux-hommes/
    et celui décrit par Nancy Huston dans “Reflet dans un homme d’homme”.

    1. Merci pour votre commentaire.
      Lors du travail sur le couple, lorsque chacun prend sa responsabilité, c’est un moment rare, particulier, libérateur.
      La lourdeur s’échappe et l’air redevient léger, les sentiments peuvent reprendre leur envol.

  6. c’est joliment mis en scène…
    la lumière est douce, les commentaires sont bien écrits et les intervenantes tout à fait crédibles mais il y a un ‘mais’, ça sonne creux
    tout comme les excuses des Australiens envers les Aborigènes, celles des Américains blancs aux descendants des esclaves noirs ou des natives ou celles de la France aux victimes du Vél d’Hiv’
    si l’homme (ou la femme) apprenait de ses erreurs, ça se saurait
    Juste une façon comme une autre de faire le buzz’

    1. Merci pour votre commentaire méfiant et très différent du mien!
      A chacun de sentir l’authenticité de ces femmes.
      Et… il y a courage à oser demander pardon, je crois aussi qu’il y a courage pour le recevoir

      1. force est de constater que vous jugez mon commentaire de ‘méfiant’ alors qu’il ne va pas dans votre sens mais soit…

  7. bonjour, oui cette vision est salutaire parce qu’elle passe par l’action de donner au sexe opposé le pardon. ET non pas la colère ou la victimisation. Cela fait écho pour moi et les générations de femmes avant moi. Pour une autre forme de relation homme femme autre que dans le pouvoir, cela passe hors de l’ego. Si c’est dans la bienveillance alors chacun est libre d’être soi au sein de la relation.Merci et pardon

  8. Nous les femmes, voulons-nous reproduire le monde que les hommes ont créé et entretenu pendant des millénaires ? Le temps n’est-il pas au PARDON justement ? Le PARDON est porteur de Paix et d’Amour. La meilleure façon d’arriver enfin à vivre cette MERVEILLEUSE COMPLÉMENTARITÉ n’est-elle pas de créer un monde à partir de nouvelles prémices ? Pourquoi ne pas essayer l’AMOUR ?

    J’ai eu le privilège en tant que femme de vivre une cérémonie surprise dans laquelle les hommes ont été invités à demander PARDON aux femmes. C’est extraordinaire ce que ce geste imprévu a engendré. Em effet devant tant de SINCÉRITÉ, toutes les femmes présentes ont eu spontanément la même réaction: Celle de demander PARDON à leur tour et ce sans qu’aucune d’entre nous se soit concerté puisque nous ignorions que nous allions vivre ce moment UNique. Cela a donné lieu a TELLEMENT DE JOIE autant chez les hommes que les femmes.
    MERCI à Hanna Milling pour cette Formidable Initiative ! Ce texte est d’une telle BEAUTÉ. Très certainement INSPIRÉ mais aussi INSPIRANT..INVITANT…
    MERCI à ce groupe d’homme qui a osé initier ce même genre de mouvement et ce faisant permettre la RENCONTRE des genres. C’EST LE DÉBUT D’UN TEMPS NOUVEAU !!!

  9. C’est une chose un peu “superficielle” que ce type de pardon et un peu facile. une fois de plus les femmes s’inclinent en demandant “pardon”, se mettant à genoux devant les hommes !!!
    mais les abus et viols sont rarement guéris au coeur même de l’âme de la femme abusée.
    le véritable pardon naît de là et non d’une démarche “quasi religieuse” comme celle-ci. Nombre d’hommes ne veulent pas regarder et endosser les 90% de leur responsabilité depuis la nuit des temps dans la destruction délibérée du féminin sacré et de notre intégrité.
    les enfants abusés sont extrêmement nombreux, détruits pour toute leur vie. vulnérables et innocents, et c’est une profonde bêtise de demander à ceux-ci de pardonner une fois adulte alors que les abuseurs continueront à nier et vivre paisiblement. le pardon “religieux”, a ses limites quand en face la plus grande majorité des garçons et hommes ne comprennent absolument pas le mal qu’ils peuvent faire et comme ils détruisent l’humanité de chacune. commencez d’abord par expliquer plutôt que de demander “pardon” bêtement comme le font les fidèles dans une église.

    1. Le pardon n’a presque “jamais” été compris surtout par les religions et en particulier les Chrétiens, c’est dommage mais c’est ainsi.
      Le pardon c’est “tout simplement” la part que l’on se donne ! C’est tout bête , vous jugez une situation dans laquelle vous “estimez que vous êtes victime à 100%, l’autre est alors bourreau à 100%” Vous êtes certain(e) d’avoir raison et l’autre doit endurer qu’il a tort. C’est votre JUSTICE ! Dans cette histoire vous ne percevez que VOTRE point de vue…vous n’avez aucune conscience de la situation globale, car vous ne pouvez pas l’envisager, c’est tout simplement au dessus de votre conscience ! La réalité c’est que le deux ont raison, ou tort. La part de chacun est 50%…C’est de le reconnaître qui ramène la paix. En effet celui qui est accablé, ne peut reconnaitre la part (50%) dont il (elle) est responsable avant que celui (celle) qui accable retire sa part (50%) pour laquelle elle(il) reconnait sa responsabilité, libérant ainsi la responsabilité de l’autre. Le curseur est ramené à zéro, il n’y a plus victime ni bourreau, et la paix arrive instantanément avec l’accueil de l’Amour ! C’est de la magie pour ceux dont l’ego met un genou à terre puis un deuxième. C’est celui (celle) qui se dit (victime) qui peut commencer cette prise de conscience. L’autre est englué dans la culpabilité. La victoire veut toujours AVOIR RAISON, et c’est là que ça BLOQUE…Ces propos seront INEVITABLEMENT rejetés par les personnes qui se voient en tant que VICTIMES, car elles jugent que c’est le bourreau qui doit faire le premier pas, ne réalisant qu’elles enferment le bourreau dans un JUGEMENT, et elle n’accepterait pas une quelconque demande de pardon de la part du bourreau. Voila pourquoi AUCUN pardon ne peut être demandé, ni accordé (sauf à Dieu). C’est à SOI-MÊME que l’on PART DONNE, et que l’on reconnaît sa PART de responsabilité dans ce qui nous a amené dans la souffrance…Merci d’avoir lu ! NAMASTÉ

    2. Pat, je vous rejoins dans votre vision de la chose. Pour faire court, je pense que c’est un discours purement catho, cette histoire de pardon. Non, les femmes trahies, abusées de quelque façon que ce soit, n’ont pas à pardonner à des individus qui en riront sans doute, il ne s’agit pas de rendre coup pour coup, il s’agit de se faire respecter. Au fait, les femmes demandent pardon aux hommes, mais je me trompe, ou il n’y a pas de réponse officielle passant par la demande de pardon, venant des hommes. L’humanité n’a guère évolué, les rares endroits sur cette terre ou l’on respecte les femmes, c’est parce qu’elles se sont battues comme des lionnes pour faire entendre qui elles sont, de quoi elles sont capables, alors que pour l’homme, tout est une chose entendue !

  10. (texte “amélioré” à partir du précédent )
    Le pardon n’a presque “jamais” été compris surtout par les religions et en particulier les Chrétiens, c’est dommage mais c’est ainsi.
    Le pardon c’est “tout simplement” la part que l’on se donne ! C’est tout bête , vous jugez une situation dans laquelle vous “estimez que vous êtes victime à 100%, l’autre est alors bourreau à 100%” Vous êtes certain(e) d’avoir raison et l’autre doit endurer qu’il a tort. C’est votre JUSTICE ! Dans cette histoire vous ne percevez que VOTRE point de vue…vous n’avez aucune conscience de la situation globale, car vous ne pouvez pas l’envisager, c’est tout simplement au dessus de votre conscience ! La réalité c’est que le deux ont raison, ou tort.
    La part de chacun est 50%…C’est de le reconnaître qui ramène la paix. En effet celui qui est accablé, ne peut reconnaitre la part (50%) dont il (elle) est responsable avant que celui (celle) qui accable retire sa part (50%) pour laquelle elle(il) reconnait sa responsabilité, libérant ainsi la responsabilité de l’autre.
    Le curseur est ramené au centre, il n’y a plus ni victime, ni bourreau, et la paix arrive instantanément avec l’accueil de l’Amour !
    C’est de la magie pour ceux dont l’ego met un genou à terre puis un deuxième. C’est celui (celle) qui se dit (victime) qui peut commencer cette prise de conscience. L’autre est englué dans la culpabilité, et les projections. La victime veut toujours AVOIR RAISON, et c’est là que ça BLOQUE…
    Ce qui précède sera INEVITABLEMENT rejetés par les personnes qui se voient en tant que VICTIMES, car elles jugent que c’est le bourreau qui doit faire le premier pas, ne réalisant pas encore qu’elles enferment le bourreau dans un JUGEMENT, et elles n’accepteraient pas une quelconque demande de pardon de la part du bourreau. Voila pourquoi AUCUN pardon ne peut être demandé, ni accordé à QUICONQUE (sauf à Dieu). C’est à SOI-MÊME que l’on PART DONNE, quand on « réalise » à quel point nos croyances dans le Mental nous ont fait « accepter » l’inacceptable. C’est alors que l’on reconnaît sa PART de responsabilité dans ce qui nous a amené dans la souffrance…Merci d’avoir lu !

    Jamais personne ne vous aura fait autant souffrir, que vous-même…
    NAMASTÉ

    1. Merci c’est exactement cela mais les “Victimes ” ne peuvent se remettre en cause , car cela est trop douloureux pour elles de reconnaitre leur “part” de responsabilité Merci !!! je partage DéZel

      1. La plupart des thérapies ne développent pas les procédures qui permettraient aux victimes de dissoudre le contenu douloureux des traumatismes subis considérant que les torts sont essentiellement du côté du bourreau. La thérapie que je pratique dispose de ces procédures qui consistent à parcourir les ressentis selon quatre axes : 1 – ce que les autres nous ont fait, 2 – ce que nous avons faits aux autres, 3 – ce que nous avons vu faire à un autre, 4 – ce que nous nous sommes faits à nous-mêmes. En pratiquant de cette façon la totalité de la responsabilité et vue, ce qui amène à la paix.

      2. Bonsoir,

        Et avez vous pensez a invoquer st Michel, dans un but de justice Célèste; dans le est ou vous etes la Victime bien sur. (en formulant par exemple, que le meilleur de l’agresseur ou Agresseuse; vous reviennent, L’archange Fera la parité selon la faute).. cette remarque est un peu décalé par rapport a cette recherche de dialogue et de paix, mais je voulais vous la soumettre

  11. Au delà de toute considération théorico/analytico/spirituelle et déclarations de bonnes intentions aussi bien du côté masculin que féminin, il serait passionnant et urgent vu la situation pas fameuse de fonder concrètement les nouvelles bases pratiques d’un “vivre ensemble”…..

  12. I cried while reading these long-awaited words that soothed my soul and I wish I could have seen the face of some women I once loved saying these words… But it’s O.K. now because I’ve finally forgiven myself.

    The life I lead mainly made me who I have been through the years and who I finally am today. I was raised with my Two Sisters by my Mum who divorced my dad when I was six. These beautiful women endowed me with what some call a “strongly developpped anima.” I believe it made me particularly sensitive to the questions Addressed in this post.They often said to me that they somehow regretted not to have equipped me enough to fit in this world when I was unable to hide my sorrow. I never blamed them ( and neither have I blamed any of the women I thought I had loved) for my sufferings and inadequacy. Thes women showed me the way through their unswerving encouragements to a newly-acquired self-esteem. I owe them all so much and I am deeply grateful even for my sufferings. As the artist I admire most puts it:

    “If nature’s red in tooth and claw
    Like winter’s freeze and summer’s thaw
    The wounds she gave me
    Were the wounds that’ll heal me!”

    Aren’t these lines of cogent magnitude?

    I hold none of the people who made me suffer and were respectful of me responsible for my shortcomings and my twenty years of loneliness (Once burned, twice shy as they say). I should be grateful to them for seeing in me more than I could see myself. That is to me the only valid definition I’ve come up with that fits the tall order I call love

    I want to come off clean: I never meant to hurt any of them and I apologize for doing so.

    I see clearly now that for years I suffered trying to fit in the stereotypes that was forced upon me by the machist world I was (and we, males and females,) all are brutally throw into. I was simply unable to see the world from another standpoint than the machist-dominated frame of mind.

    For exemple, I sought, for many a year, and in vain to that day, my Dad’s recognition and acceptance of who I truly am. I acknoledge that I am guilty of not expressing my values clearly enough and of even going so far as lying to myself and others in order to achieve my goals. It left deep and long-lasting scars impared my self-esteem for decades. My many attempts at recieving love from others, whom, I swear to god, I sincerely loved through the years, be it in a very imperfect way, have proved useless to this day, and that was simply natural that it should be so.

    I tended at times to hurt in return when I was hurt. This strategy, more deeply engrained maybe in men than in women (for cultural reasons I reckon), never proved very efficient; the reasons for the arrows I shoot, I was unable to comprehend myself. That is why I warmly welcome with open arms and mind and soul, the clever reversal of roles at work in this video.

    I guess, most of the times, it resulted from a fight or flee strategy. I rarely striked back, because aggressivity scared me and was coming against my humanist values. So, most of the times I inflicted my absence or sulkiness upon the very people who loved me… I guess this is the “passive aggressive pattern” many people are afflicted with. Especially men who tend to be hindered when it comes to expressing their feelings and emotions. I have often whitnessed that women reproach them their poor abilities to talk. Please, ladies, try and show more understanding and forgiveness, towards those whose personality is shaped from the start by so overwhelming Diktats such as “Boys don’t cry,” or “You’ll be a man my son,” all of which clearly belong to the dark ages to me.

    I would love, as a man and a feminist at core, to Partake in the the shooting of a “male version” of this video that would run along the line of what I’ve just written. I am French but I also speak English.

  13. Merci pour tous ces partages et ces témoignages. Je pense que le Couple est un parfait laboratoir pour apprendre à se connaître soi-même et à connaître l’autre.
    Le pardon est en fait un outil de travail sur soi-même, il lave, il purifie, il nourrit, il libère et permet de se rencontrer, soi et de rencontrer l’autre sans aprioris…. Le pardon authentique nous ouvre, il se doit absolument d’être désintéressé, gratuit, donné ! Oui il est un don et il touche en même temps tout le collectif masculin et féminin. Il ouvre les portes de la sororité et de la fraternité. Alors cette richesse doit amener une joie, une gratitude et une vraie envie de donner notre meilleur.

  14. C’est facile pour une femme d’avouer ses erreurs jamais pour un homme. Dans notre temps on voit de plus en plus d’hommes qui n’assument plus leur rôle dans le couple en déléguant à la femme le maximum et à tous les niveaux. la femme est trop occupée avec son travail celui de la maison et ses enfants qui aspire tous son tout énergie et ses moyens, et donc n’a pas le temps pour le reste le plus important pour son équilibre et son bien être. Conséquence homme voit la femme comme une machine à sexe à travailler à cuisiner à prendre soin de lui et de sa famille. Dès qu’elle est fatiguée souvent vers la 50aine ou ça coïncide avec la baisse de son libido elle méprise son homme et lui afflige tous les mauvais traitements possibles.
    Je ne suis pas d’accord pour m’excuser
    On a besoin autant d’homme qu’ils ils ont besoin de nous.
    Les hommes doivent apprendre à vivre avec les femmes en partageant les bonnes et mauvaises choses de la vie.

  15. Bonjour

    Moi j’attends seulement le temps où nous parlerons ni de femme ni d’homme seulement d’êtres humains. Nous avons tous en nous de la féminité et de la masculinité alors servons nous en sans contrainte et sans tabou !!
    Bonne journée

  16. Je ne comprends pas de quoi elles doivent se faire pardonner … d’avoir marché dans un système inégalitaire ? Ont elles eu le choix vraiment depuis des siècles ? Les violences sont là pour témoigner que pas nécessairement…
    Ayant grandi dans un univers de violence envers les femmes, je peux vous assurer que le choix n’existe pas réellement. C’est subi, jusqu’à ce qu’on trouve le courage de fuir.
    Et OUI certaines femmes (pas toutes) ont été des victimes, ce mot n’est pas honteux, il est important de reconnaitre qu’on a été victime, pour ne pas le rester … et pardonner pour ce qu’on a vécu de difficile…
    mais demander pardon … je ne comprends pas .
    Ce qu’on cherche , en tant que femmes : l’égalité, que le patriarcat s’évapore pour laisser place à l’harmonie ente femmes et hommes.
    Mais tout ça ça se travaille, ça se parle, et nier que les femmes sont depuis toujours beaucoup plus victimes des violences et des emprises diverses, que les hommes, ne me parle pas.
    Pour autant je respecte leur démarche.

    1. Merci d’avoir laissé un commentaire. Il est touchant et montre bien combien ce sujet est sensible!
      Je crois que parfois nous sommes tellement blessés, que nous sommes incapables, pour l’instant, d’entamer une réflexion ou prendre du recul. Chacun va faire le mieux qu’elle/il peut.
      Je vous recommande de lire jusqu’au bout et en entier ce blog. En effet, en rien Hanna Milling (ni moi d’ailleurs avec mon expérience de thérapeute de couple) nie ou sous-estime la violence des hommes envers les femmes. Elle est hélas bien réelle. HAnna témoigne qu’elle a subi elle-même des violences.
      Sa démarche et son immense courage a été de sortir de cette compétition de blessure. Elle cherche la guérison. Et comme elle le révèle, le fait de demander pardon lui a aidé à faire un bout de chemin vers sa guérison, vers sa paix intérieure.
      Je vous souhaite sincèrement de chercher, puis de trouver ce qui peut vous aider, vous apaiser.

Les commentaires sont clos.