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Dans notre culture et dans notre langage, nous disons volontiers d’un couple qui va bien : « c’est un couple qui s’entend bien ».
Avez-vous remarqué que nous ne disons pas : « c’est un couple qui est toujours d’accord », ou « c’est un couple qui comprend tout de l’autre » (d’ailleurs, est-ce possible de vraiment comprendre une femme/un homme ?!). Nous avons tous un avis sur tout, en particulier sur l’autre. « Oh je sais bien, je suis sûre que tu…, j’ai bien vu que tu m’as…, tu fais toujours…, toi tu ne veux jamais… » etc.… la liste est sans fin. Nous devenons même des spécialistes dans les descriptions rigoureuses du dysfonctionnement de l’autre !
Suffirait-il simplement de pouvoir entendre son conjoint ?
Comment s’y prend-on ? Entendre sa réalité, sa version, son ressenti, sa lubie, sa projection, son vécu comme tels. Par exemple: « Je viens de t’entendre. Et cela me touche. Je vois que je ne comprends pas ce que tu vis, pour moi c’est si différent. Mais je peux vraiment entendre ce qui te touche tellement, pourquoi tu réagis si fort et tiens, cela me donne juste envie de te prendre dans les bras ». Puis, si besoin, je pourrais demander à être entendu, pour ma version. Le couple, c’est deux personnes. Si dans mon discours et dans mon attitude je fais un peu de place pour l’autre, il n’y a plus besoin de rapport de forces et encore moins d’avoir raison.
Peut-être entendre, comme sentir, sont les verbes de l’empathie.
L’empathie est l’art de se mettre, pour un instant, à la place de l’autre, de sentir ce qu’il ressent. Et l’empathie apaise, nous calme, nous nous sentons moins seuls, nous nous sentons soutenus. Que demande le peuple ! Que demande d’autre le conjoint dans tous les conflits petits et graves de la vie quotidienne ? Si notre conjoint lève la voix, insiste, répète deux fois, vingt fois, s’il surfe sur une vague émotionnelle parfois envahissante, c’est probablement qu’il essaie de se faire entendre.
Et embourbé dans notre réaction émotionnelle, dans notre défense, nous ne lui montrons aucun signe, ni un mot, ni une petite confirmation qui lui donnerait la sensation d’être entendu. Alors il y a une compétition de versions, une compétition de blessures, beaucoup de « défensivité », des explications et des justifications ad nauseam et… une absence d’empathie. Dommage, l’empathie n’est pas qu’une bonne action, elle est efficace et économe !
Quand nous croyons que notre version est la seule valable, quand nous croyons avoir raison, cela veut dire que l’autre n’a pas raison ! Et un fossé nous sépare, nous nous sentons ma foi très seul quand même ?!
Parler pour avoir raison est un sport, une joute lorsque c’est bien vécu.
Parler pour être entendu est la base même de l’intimité. Il s’agit alors d’entendre le vrai et le nu de la réalité vulnérable et étonnante de son bien-aimé.
Et vous ? Que pratiquez-vous ?