Perte de souveraineté numérique, la faute de trop

En 2021 la Confédération helvétique choisi des services Cloud fournis par des acteurs hégémoniques de l’Internet dont quatre sont américains (Amazon, IBM, Microsoft et Oracle) et un chinois (Alibaba). Dans ces conditions, la souveraineté numérique de la Suisse, n’est pas possible.

Le fait d’être dépendant de ces fournisseurs, qui deviennent indispensables au bon fonctionnement de la société, et qui par conséquent fait perdre la maitrise de nos territoires numériques, peut être considéré comme une faute stratégique.

Ce faisant, nous continuons à augmenter notre dépendance informatique envers ces géants du numérique, tout en renforçant à notre détriment, leur pouvoir et leur puissance. Chaque renoncement dans ce sens, chaque nouveau contrat passé, augmente notre soumission et notre incapacité à développer nos propres solutions ou à renforcer celles existantes y compris celles européennes. De ce fait, les acteurs locaux sont affaiblis et l’émergence d’acteurs nationaux et leur développement est illusoire.

Aucun discours vantant la Suisse digitale, sa « Trust Valley », la qualité de sa formation, ses centres de compétences, ses incubateurs de start-ups, ainsi qu’aucune action promotionnelle de l’écosystème numérique suisse, ne peuvent pallier la réalité de l’abandon stratégique de nos données et traitements, ni pallier celle de notre soumission volontaire aux géants du Net.

Cette mise sous tutelle additionnelle, contribue à faciliter les écoutes et la surveillance numérique. Ainsi les capacités d’espionnage, qui sont également mises au services agences gouvernementales des pays de ces fournisseurs, affaiblit nos actions dans les domaines économique, politique, diplomatique et militaire. Choisir ces acteurs, c’est leur offrir le moyen de saboter nos infrastructures dépendantes de leurs services et de leur bon vouloir.

En leur donnant un avantage stratégique concurrentiel de première importance et un levier d’influence géopolitique et économique, a-t-on au moins négocié des contreparties intéressantes ?

En acceptant la dépendance technologique, nous acceptons également celle économique, normative et juridique qui en découle. Ainsi va la souveraineté nationale de la Suisse, un bien bel exemple pour le reste du monde.