Facebook a 15 ans aujourd’hui. Impossible de ne pas nous interroger sur certains aspects de la face cachée de cette plateforme qui en quelques années a su s’imposer comme créancier de nos vies numériques.
La créance Facebook, est le fait de croire en la seule vérité issue de Facebook et d’y ajouter foi, alors qu’il est notoire que des informations puissent être fausses, manipulées, orientées notamment à des fins politique ou commerciale (Cf. scandale Facebook – Cambridge Analytica).
Le réseau social, peut également être un catalyseur du harcèlement, de l’expression de la haine, de la violence, de la diffamation, de la tromperie et de la séduction. Véritable boite de Pandore ouverte à plus de 2 milliards d’usagers, Facebook est pour certains individus et organisations incontournables, que cela soit par le réseau social à proprement parlé, ou via ses divers services d’interaction (Whatapps, Instagram, Facebook market, Messenger, Oculus,…).
La créance Facebook, c’est aussi avoir la croyance que le réseau social peut être de confiance, mais c’est surtout être en tant qu’usager en situation ou le créancier, le propriétaire du réseau, impose ses conditions d’utilisation, surveille, contrôle, propose, censure. Le créancier est en mesure d’exiger de ses débiteurs de se comporter de telle ou telle manière, de livrer leurs comportements, sentiments, goûts, localisations, contacts. Les usagers de Facebook acceptent implicitement que leurs données soient analysées, exploitées, commercialisées en échange d’un service dit gratuit, alors qu’ils le payent en nature.
Outre les données délivrées par les utilisateurs, il existe celles déduites, générées par croisement des données issues de plusieurs sources (applications, usages, déplacements, …). Des profils fantômes (shadow profiles) peuvent exister à l’insu des internautes. Séduire les internautes passent aussi par le fait de pouvoir les payer pour les espionner. Tout s’achète et tout se vend, les amis, les faux profils, les entités qui produisent des données et qui alimentent les conversations ou encore comme celles qui les analysent pour ne donner que quelques exemples.
La créance numérique est une créance de sang puisque les flux informationnels irriguent et conditionnent nos vies. Smartphones, objets connectés, tablettes ou PCs sont devenus nos mains et nos pieds, nos oreilles et nos yeux, permettant de faire, de se déplacer, d’entendre et de voire. Les “plateformes numériques”, avec des services issus de l’intelligence artificielle qui pilotent nos comportements, qui influencent nos désirs et satisfont nos besoins, sont en passe de se substituer à notre cerveau et notre cœur.
En se positionnement comme fournisseur d’identité numérique (Facebook connect), en offrant de multiples services (contrôle d’accès, reconnaissance faciale, traçabilité en temps réel, exploitation de des informations de géolocalisation, ciblage publicitaire, stockage de données, croisement d’informations avec celles issues d’autres services y compris dans le monde physique), Facebook, avec un discours d’évangéliste, promeut une idéologie de faiseurs de services indispensables au développement de l’humanité (Internet.org by Facebook) pour le bien de cette dernière. Se positionner comme bienfaiteur est un des objets de la Chan-Zukerberg initiative, (fondation complètement contrôlée par le couple Zuckerberg), ou encore comme employeur prenant soin de ses salariés par la construction de la ville Facebook city (The Zee- town pour la ville – Zuckerberg dans la baie de San Francisco, à l’instar des cités construites autour des mines et des usines qui ont accompagnées la révolution industrielle au 19ème siècle). Cela fait partie de la stratégie de développement de cet acteur hégémonique du Net.
Si célébrer le succès de l’entreprise Facebook pour son quinzième anniversaire, est facultatif, il opportun de profiter de cet évènement pour débatte du pouvoir de transformation que les réseaux sociaux opèrent dans notre société et du pouvoir des acteurs qui les maîtrisent. Un pouvoir sans réel contre-pouvoir est toujours synonyme pour ceux qui s’y soumettent, de perte d’autonomie, de libre arbitre et de liberté.
Le réseau social est à maints égards un filet qui emprisonne alors que nous rêvions de liberté. C’est un dispositif qui norme, filtre, propose, contrôle, alors que nous aspirions à une possibilité de mise en relation pour le meilleur et sans le pire.
Il est urgent de questionner notre relation au numérique, d’analyser les enjeux économiques et politique de l’exploitation des données, de décrypter les principaux risques du pouvoir donné à des fournisseurs de services du numérique auxquels sont devenus dépendants les individus, les organisations publiques et privées et de proposer des alternatives crédibles à la soumission volontaire.
S’interroger sur nos pratiques numériques, sur la société que nous construisons et sur le devenir de l’humanité, en mettant en perspectives l’évolution technologique dans ses dimensions politique, économique et sociale, contribue à ce que nous pussions devenir des acteurs conscients de nos vies interconnectées et dépendantes de l’informatique, pour que celle-ci ne soit pas in fine, la boite de Pandore du vingt et unième siècle, source de toutes les catastrophes humaines et maux de l’humanité.
Merci
et voyez ici @tous pourquoi il faut beaucoup, mais alors, beaucoup plus de femmes dans notre panorama quotidien.
Seule la femme a ce pouvoir de faire la juste part des choses de la vie et de l’être humain.
Nous autres hommes (pas tous) ne sommes que brutes à vouloir une banale part de douceur chocolatée, sans même nous imaginer cette finesse de perception.
Et malheureusement, nombre de femmes en “poste” n’y sont que parce qu’elles sont pires que des hommes…!