T-shirt XXL: le vrai problème

Je suis d’accord, l’obligation faite aux écolières (puisque ce sont bien les filles les principales concernées) de cacher d’éventuels vêtements jugés inadéquats sous un T-shirt couvrant est une forme de stigmatisation sexiste. Je ne comprends pas comment une idée pareille a pu germer dans une société qui par ailleurs s’indigne volontiers de l’imposition du voile aux femmes musulmanes, justifié par le trouble que le corps féminin est censé susciter chez les hommes !

Cela étant dit, ne soyons pas naïves. Le port du short au ras des fesses ou du pull qui découvre le nombril est certes, dans l’esprit des filles qui l’adoptent, une affirmation de leur droit à l’autodétermination face à la société des adultes. Ce besoin de construction de soi, si important à l’adolescence, doit être reconnu et traité en tant que tel, pas stupidement brimé par des mesures punitives. Mais de tels choix vestimentaires sont aussi motivés par le désir de se conformer aux diktats d’une mode hypersexualisée qui fait le beurre de l’industrie de l’habillement et des influenceuses des réseaux sociaux. Ce qui devrait nous inciter à un peu plus de retenue dans l’usage de la notion de liberté comme argument pour s’opposer à ce malheureux T-shirt XXL.

Il faut le dire clairement, ce qui importe, dans cette histoire, ce n’est pas l’interprétation que les garçons peuvent faire d’un décolleté plongeant. S’ils croient y voir une invite sexuelle, tant pis pour eux, il faut les rééduquer, y compris, à mon avis, dans le milieu scolaire. Ce qui importe, c’est le rôle joué par un système commercial qui exploite, lui, sans états d’âme, les stéréotypes sexués, comme il exploite, par exemple, le stéréotype trash des jeans troués.

Il est impératif que les filles restent libres d’adhérer à ces stéréotypes, c’est le seul moyen d’apprendre plus tard à «jouer avec», selon leur personnalité. Mais il faudrait quand même ne pas idéaliser cette liberté, conditionnée qu’elle est par des intérêts économiques qui n’en ont rien à faire de l’autodétermination des un.e.s et des autres.

Silvia Ricci Lempen

Silvia Ricci Lempen est écrivaine. Son champ d’investigation préféré est celui des rapports entre les femmes et les hommes: un domaine où se manifeste l’importance croissante de la dimension culturelle dans la compréhension des fonctionnements et dysfonctionnements de notre société.

25 réponses à “T-shirt XXL: le vrai problème

  1. bonjour Madame; ça me fait bien plaisir ce que vous écrivez là ! cette fichue société est dirigée de fait par des gens mercantiles à souhait; autre exemple que la tenue des jeunes filles, l’arrivée de la 5G; macron nous prend pour des sauvages à vouloir refuser cette technologie alors qu’il sait parfaitement que des études en cours en dénoncent la nocivité; sans compter le fait que la 5G est grande consommatrice d’énergie, ce qui dans le cadre de la lutte en défense du climat est fort mal venu; et puis pour quelle utilité ? le Canard Enchaîné d’il y a 8 jours nous montre mon président en mini-robot docile, antenne plantée sur la tête, guidé par une console de jeu…pour en revenir aux jeunes filles, elles nous montrent elles, ce qu’elle ont les moyens de nous montrer, alors qu’Audrey Hepburn montrait très vite quelque boucle d’oreille de grand prix offerte par quelque admirateur fortuné…encore l’argent !!!

    1. autre exemple du mercantilisme envahissant, le traitement de la crise covid, avec de forts relents d’intérêts financiers; écouter une émission de la radio de Fribourg interviewant Jean-Dominique MICHEL:
      https://twitter.com/i/status/1310637388906082305; et puis encore, il y a ce choix étrange pour la Suisse de remplacer ses avions de combat ! un jet ennemi traverse votre petit pays avant qu’une quelconque réaction en défense ne soit envisagée, programmée, effectuée ! idem sans doute pour la France; un petit dessin dans le Canard Enchaîné dont la légende est: faudra faire attention, on aura à peine décollé qu’on sera déjà chez nos voisins ! les plusieurs milliards auraient pu être affectés à des sujets tellement plus humains, etc…
      bonne journée Madame .

  2. Bravo Madame, mais s’il faut rééduquer les garçons, il faut rééduquer aussi les filles et leur expliquer que, ce qui leur semble leur choix de liberté est, en fait, une strategie commerciale.
    J’ai enseigné l’Economie à des adolescents à partir des années ’80 et dans ce cadre j’ai essayé d’expliquer en détail le marché de la drogue et de prouver que la ” recherche de liberté ” les aurait amenés à être les esclaves, et victimes, de la Mafia internationale. Ils étaient toujours étonnés de partir d’un exemple d’un de rares “marchés parfaits” de l’économie libérale classique, rencontre de l’offre et de la demande, et comprendre que la demande, de nos jours, est induite entre autre par la puissance des médias.
    Quand les filles comprendront que ce sont elles-mêmes qui sexualisent leur corps, elle ne vont pas pour autant mettre une burka, mais elles vont comprendre qu’il y a une façon de s’habiller selon les circonstances et les endroits.
    Vous m’avez rappelé le short au ras des fesses, très à la mode dans les années 60, que ma mère ne supportait pas, mais qu’elle tolérait quand nous étions au bord de la mer. Moi-même, rebelle à l’époque, je ne l’aurais jamais au grand jamais, porté en ville !
    En ville de Lausanne, maintenant, ça me surprend toujours, la tenue des gens, jeunes et pas jeunes, on dirait qu’on est en bord de mer : ça me déprime non seulement parce que je ne le trouve pas approprié, mais aussi à cause du mauvais goût et manque d’élégance généralisée.

  3. Je trouve cet argumentaire – comme la majorité des argumentaires féministes – totalement hypocrite.
    Un vêtement a plusieurs usages.
    Le plus évident est de se protéger et de s’isoler des éléments climatiques (froid, chaud, humidité, vent, etc…)
    Vient à cette utilité évidente se greffer une caractéristique secondaire: le vêtement est porteur d’un message.
    Il exprime un facteur d’appartenance à un groupe social (ex. skaters, tradi, urbain, hipster, etc…), à un groupe professionnel (vêtements de travail, mais aussi costume et cravate…), à un groupe économique et/ou de pouvoir (c’est assez rare de voir des participants à une réunion Bilderberg en short et en claquettes), ou à un groupe d’identité sexuelle (il y a des codes homosexuels variés, par exemple).
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    En clair, on précise une intention ou une appartenance.
    Le vêtement et la manière de le porter est donc loin d’être neutre et innocent.
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    Dire que les jeunes filles ont juste “envie de s’affirmer” est une édulcoration: elles ont envie de séduire. Et séduction implique un facteur sexuel. C’est comme ça.
    Elles ont envie de montrer qu’elles sont sexuellement mûres, en exposant selon les époques et les modes, telle ou telle partie de leur corps.
    Ca n’a rien de neutre ou d’anodin. C’est totalement ridicule de nier la chose.
    Et c’est très bien comme ça: aucun mâle ne se plaindra d’avoir un accès visuel sur des jambes, des fesses ou des seins: c’est la nature qui parle.
    Il est d’ailleurs à remarquer selon les sondages (Ifop) que ce sont en grande majorité les femmes qui s’élèvent contre cette exposition anatomique. Les garçons sont très contents, eux!
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    Les écoles ont pour but l’enseignement. Et toute interférence à cette mission les dérange. Elles oublient sans doute que l’école est aussi un lieu de vie sociale et d’expérimentation relationnelle, mais on peut comprendre leur point de vue.
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    En fait on règlerait très facilement le problème par l’imposition du port de l’uniforme. Personnellement, je ne suis pas chaud pour cette solution extrême qui bloque une certaine créativité, mais il n’y a pas beaucoup d’autres options à partir du moment où les gémissements d’injustice sexuelle s’élèvent des chaumières de France et de Navarre.
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    Maintenant, c’est bien joli de dire “les garçons doivent se maitriser” quant on provoque volontairement la sexualité de la partie adverse, surtout au moments ou le spin des hormones est à son paroxysme . D’ailleurs, en général ils se maîtrisent très bien. Mais ça revient un peu secouer un chiffon rouge devant le nez d’un taureau et prétendant “Moi? Mais non. Pas du tout. J’ai juste sorti mon mouchoir”.
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    Reprocher aux gars de regarder les filles (et aux filles de regarder les gars, parce que c’est exactement pareil dans les deux sens, il faut arrêter de médire des uns pour sanctifier les autres) c’est un peu reprocher à la nature d’avoir prévu de tels mécanismes.
    Les nier est totalement illusoire.
    Mais bon, le féminisme est ainsi fait. Mais en tant qu’hommes, on n’est pas dupes non plus de l’emploi d’arguments biaisés de leur part.

    1. J’ajouterais que les vêtements servent aussi à se mettre en valeur et pour certain et certaine, porter des vêtements qui leurs plaisent et dans lesquels ils se sentent bien est un véritable plaisir.

      J’ajouterais encore que personne ne reproche aux “gars” de regarder les filles. Ce qui fait un peu peur dans ce débat c’est que je sens arriver le moment où l’on va dire que la jeune fille / femme l’a bien cherché car sa tenue était provoquante ou qu’elle ne portait pas de soutien-gorge..

      Il est normal pour un chien de mordre mais s’il mord à tout bout de champ, on l’euthanasie. Il est normal qu’il y ait un jeu de séduction entre personnes qui s’attirent mutuellement. Maintenant un jeune homme ou un homme qui pense à tort qu’il a tous les droits sur une femme / jeune fille parce qu’il pense avoir perçu un signal dans son attitude ou dans son habillement a besoin d’être éduqué et c’est notre rôle d’adulte et de parent de le faire. On apprend aux enfants à traverser la route, on ne supprime pas les voitures dans le périmètre des écoles. Apprenons aux garçons ce qui est socialement admissible en terme de comportement avec les femmes.

  4. Je trouve extrêmemt frustrant que ce blog, lors de la parution d’un commentaire, annule totalement la mise en page minimale qu’on s’est donné le mal de produire en séparant les paragraphes par un espace, qui permet une meilleure lisibilité d’un texte. Une publication claire devien un brouet insupportable.
    Je suis conscient que vous n’y pouvez rien, mais c’est top gonflant!

    PDO

    1. Il me semble que cet inconvénient a été évité dans la mise en page de votre premier commentaire.
      Je n’ai pas l’habitude de répondre aux commentaires, mais je me permets juste de vous signaler que je ne demande pas aux garçons de «se maîtriser», je demande à la société de déconstruire cet autre stéréotype selon lequel, par nature, «ils ne pensent qu’à ça».

    2. J’apporte une pondération à ma plainte précédente: c’est un brouet au moment de la pré-publication, les choses sont rentrées dans l’ordre lors de la publication définitive.
      J’essaye toujours de rendre à César… etc.

      PDO

  5. Vous croyez vraiment pouvoir “déconstruire” un des instincts majeurs de la nature, la sexualité, qui se tient dans le quadrige de tête avec “boire, manger, respirer”?
    je vous souhaite bon courage dans cette quête qui me semble bien illusoire.
    Mais bon, si il vous chaud… ce sera sans moi, ne m’en veuillez pas!

    PDO

    1. Tout à fait d’accord avec Mme Lempen, l’idée que “les garçons ne pensent qu’à ça” est un conditionnement qui débute souvent depuis que les enfants commencent à marcher.

      Combien de pères (généralement, ce sont eux qui débutent l’assignation des impératifs masculins), lorsqu’un petit garçon, sachant parfois tout juste marcher, va vers une petite fille, font des commentaires du genre : “ah, c’est déjà un tombeur!”. On conditionne les garçons dès le berceau à être fixés sur l’idée de la sexualité et à envisager les filles uniquement sous cet angle.

      Quant à l’argument de la nature, il me fait toujours rire. Les animaux n’ont pas de vêtements à ma connaissance (sauf certains quadrupèdes domestiqués citadins) et ils ne passent pas pour autant tout leur temps à se grimper dessus.

      1. ***Quant à l’argument de la nature, il me fait toujours rire. Les animaux n’ont pas de vêtements à ma connaissance (sauf certains quadrupèdes domestiqués citadins) et ils ne passent pas pour autant tout leur temps à se grimper dessus***

        Vous dites ça parce que vous ne connaissez pas Charles.
        Charles était mon Carlin. Deux choses le mettaient en transe n’importe quand, dans et hors la saison des amours: les blondes avec des bottes en cuir, et les BMW série 7 sont il allait renifler la carosserie (comme celle des blondes) sous toutes les coutures pendant des plombes.
        A mon avis, dans une vie antérieure, ce chien était garagiste (et son atelier était couvert de playmates blondes avec des bottes. Je ne vois pas d’autre option.)
        C’était notre seul point de désaccord: moi c’était plutôt les brunes. sans bottes. Et si possible sans rien hors parfum.
        Mais bon, ça ne nous empêchait pas de partager joyeusement nos célibats respectifs.

        Quant aux vilains papas qui traitent leur bambin au pas hésitant de futur tombeur, les mamans disent de leur fille “Celle là! Elle en fera des coeurs brisés quand elle sera grande”.
        Vous avez surement une oreille particulièrement sélective si vous n’avez jamais entendu ça.
        Non?

        PDO

        Vous oubliez que la Nature (puisque vous parlez d’elle) a créé le seul (en dehors de Charles) mammifère qui n’est pas astreint sexuellement à la saisonnalité: l’homme. Eh oui, on revient à la nature, celle que vous espérez “modifier” parce qu’elle ne correspond pas avec votre conception de la morale. Navré de vous le dire, mais la nature gagne toujours!

        1. J’ai hésité à passer ce commentaire, un peu limite. Mais l’inconscient mérite aussi de pouvoir s’exprimer….. On en reste là?

    2. Moi ça ne me dérange pas que les filles s’habillent de façon sexy et provocante. Au contraire, on se rince l’œil surtout si elles sont jeunes et jolies. Mais ce que je trouve un peu fort de café c’est qu’une fille se promène presque nue, et ensuite elle nie qu’elle provoque les mecs. Il ne faut pas exagérer quand-même!

      On arrive à des situations aberrantes. Par exemple on a vu à la télé la maman d’une fille du cycle d’orientation de Pinchat, qui avait été condamnée à porter le fameux T shirt de la honte. Une jolie femme de 40 ans, en minijupe, les jambes croisées, avec des talons hauts et un décolleté jusqu’au nombril, très maquillée, très sexe. On aurait dit une entraîneuse du Bataclan. Avec une maman comme ça, il ne faut pas s’étonner. Et elle se plaignait en disant: “c’est incroyable vraiment, le corps des jeunes filles dérange. C’est une sexualisation du corps de la femme”. Etc.

      Cette rhétorique est vraiment bizarre. Parce que cette femme-là, son corps n’est pas sexualisé peut-être? C’est le monde à l’envers.

      Est-ce qu’on nous prend pour des imbéciles?

      1. ….et si la télé montre la mère sexy, c’est bien parce que cela fait vendre. Que de l’hypocrisie !
        Dans beaucoup d’émissions de discussion à la télé, on voit en arrière plan une ou des femmes un peu sexy qui sont par hasard juste dans l’oeil de la caméra et on parle d’éduquer les hommes…..
        Mais oui, Martin, on nous prend pour des imbéciles!. Et les medias visuels et la télé sont en bonne place pour remporter la palme.

        1. Le problème Reymond c’est que ce qui est sexy pour l’un, ne l’est pas obligatoirement pour l’ autre. Et comme nous sommes dans un pays libre, chacun s’habille comme il veut.
          Certains hommes portent le pantalon si bas que quand ils se baissent on en voit un bout.. C’est pas désagréable à regarder, surtout si ils sont jeunes et beaux.
          Ce qui par contre ne semble pas très clair pour vous et pour d’autres c’est qu’une femme soignée et sexy le fait souvent par plaisir personnel et non pas pour vous plaire à vous personnellement et surtout pas pour cautionner des comportements déviants.

      2. Du coup cher Martin, ça doit être bien compliqué pour vous de fréquenter les plages et les piscines avec toutes ces femmes et jeunes filles qui ne pensent qu’à vous mettre dans leur lit. Par contre si je peux me permettre un petit conseil, éviter les campings nudistes car vous risqueriez un gros bugg mental.

        1. “…toutes ces femmes et jeunes filles qui ne pensent qu’à vous mettre dans leur lit.”

          Avec ou sans masque?

  6. Les commentaires étaient intéressants jusqu’au moment où l’inévitable a de nouveau frappé, caramba! Retour à ce qui me paraît effectivement intéressant dans l’affaire: la mode au service des faiseurs d’argent. Ou mieux encore: la mode créée par les faiseurs d’argent…qui ont atteint leur objectif à 2000%. Je me souviens d’une bagarre au gymnase avec notre prof de philo. Il défendait la pub comme moyen d’information; je la vouais aux gémonies pour dictature mentale. J’ai toujours préconisé l’institution de cours à l’école sur les phénomènes de mode aux étudiants de l’âge où ils sont le plus suiveurs. Cela réglerait peut-être quelques problèmes. Surtout si, par ces cours, ils comprenaient enfin que, au lieu de se forger une identité personnelle ou de groupe, ils jouent les moutons tondus ras au service d’esclavagistes du fil et de l’aiguille. Et puis, quelque part, on pourrait évoquer le bon goût, même si cette qualité se vêt de nippes complètement différentes d’une personne à l’autre.

  7. Vous parlez de société….C’est malheureusement là que se heurte le féminisme à la réalité.
    Certaines filles ont envie de plaire, elles se feront coquette, rien à voir avec la société, un diktat ou je ne sais quelles excuses bidons. Certaines avec un caractère différent, décideront, que c’est la personne intérieur qui compte et refuseront de rentrer dans le jeu de la séduction.
    L’envie de séduction chez les garçons agira de manière différente.

    Des femmes choisiront des hommes pour leur virilité, un charisme, leur intelligence, et les hommes favoriseront leur point avantageux pour séduire.
    La séduction, c’est notre animalité, et se moque des idéologies.

    Ce qui est “choquant” c’est bien sûr de voir des filles prépubère jouer avec les modèles de séductions d’adultes. Le problème est éducatif. Parce que c’est la base du fonctionnement de l’enfant que de copier l’adulte. L’enfant se projette dans l’avenir en regardant les jeunes adultes qu’ils seront bientôt, et plus les parents.

    Je ne suis pas étonné que 2 féminismes s’affrontent, l’une adepte de la liberté, et l’autre adepte d’une égalité idéologique où l’homme et la femme se différencient à cause d’un diktat de la société. Le deuxième pousse à vouloir désexualiser, ou robotiser homme et femme.

    Le féminisme socialiste adepte de la théorie du diktat est certainement affligé de ne pas voir les jeunes fille s’habiller avec un sac de poubelle, puisque la séduction par le corps, au lieu de l’intellect, est vu comme un soumission au diktat mâle.

    Nous assistons à un combat de féminismes, avec des hommes empruntés à donner un avis, de peur de recevoir les foudres de militantes féministes. C’est un sketch!

  8. Je me souviens bien des jeans d’il y a cinquante ans, qui s’usaient plus vite parce qu’on s’asseyait par terre en petits groupes au risque d’agacer les passants de l’âge de nos parents, ou même déjà les personnes de trente ans quand nous en avions vingt. Était-ce une illusoire liberté ? Ces tissus déchirés, recoupés, assemblés et recousus avaient un air joyeux. Nous appelions cela l’anti-mode, et bien sûr il y avait, dans ces démonstrations où nous n’avions pas besoin de faire du cinéma comme en 2020 pour se sentir l’aise, d’autres motivations « anti » liées à notre jeune âge. Je suis d’avis que nos « recherches de liberté » auraient pu être un bon départ pour devenir plus indépendants face aux sales manipulations qu’exerce le commerce sur les esprits jeunes : « Sois belle, fort, heureuse, gagnant, décontracté… » Et cette publicité pourrait presque rajouter : « Comme tes parents ». Parce que ceux-ci ont trouvé en bon nombre la liberté et l’aventure en se promenant en SUV en ville, et tout le reste qui nous aurait fait rire aux larmes si nous avions pu voir l’avenir, nous les jeunes qui ne voulions pas porter des jeans trop neufs, nous qui cinquante ans plus tard sommes devenus les imbéciles qui sont à l’origine de tous les problèmes : sexisme, réchauffement de la planète, racisme, enfin tout ce qui gâche la qualité de la vie sous le regard actuel… Enfin, pour que l’humanité puisse grandir la nature a prévu que les générations jaunissantes pourrissent sous terre pour servir de bonne terre. Et pour le moment le troisième âge ne fait pas encore l’objet d’une régulation des espèces sur lesquelles on a le droit de tirer à la belle saison de l’automne. Hé oui je suis plutôt dégoûté, mais reste optimiste quand je dialogue parfois avec des adolescents ou adolescentes originaire « des pays chauds », qui savent vivre dans leur époque tout en gardant ce qu’ils ont hérité de bon de leur famille. Bien plus forts et indépendants de caractère que leurs camarades d’ici, et d’une certaine manière ce ne sont pas eux les grands inadaptés, ils peuvent l’être peu dans notre société, mais pas du tout dans la vie. Et ils ou elles portent les mêmes t-shirts.

  9. Merci beaucoup Madame pour votre article lucide et intelligent.
    J’ai eu l’énorme aubaine de traverser l’adolescence et d’expérimenter les choses de la vie au début des années 80.
    Avec mes copines nous pouvions bronzer topless sans que les copains qui nous accompagnaient se sentent allumés. La liberté était totale tant dans les mœurs que dans l’habillement. Je n’ai pas le souvenir d’avoir été recalée en cours par contre je me souvient de certains”vieux”qui faisaient des remarques dans la rue. Jamais méchant car le fin mot était “qu’il fallait que jeunesse se fasse”. Actuellement, on navigue entre le dressage et le laxisme. On condamne et on excuse. Un jeune homme qui se permet des actes non souhaités par la jeune fille est un futur danger car il peut se sentir invité par une petite culotte de gamine ou par un maillot de bain. La solution est donc bien l’éducation PAR LA Famille des garçons et non des mesures bidons prises à l’école.

    1. On est assez d’accord. Sauf sur un point.
      Les garçons peuvent être sujets à produire des actes “non souhaités” sur des jeunes/moins jeunes, pas jeunes du tout – femmes.
      C’est un fait.
      Mais si on le souhaitait (ce qui n’est pas le cas,; Mme Lempen souhaiterait que je la mette en veilleuse, et je peux le comprendre) je pourrais aussi témoigner des “actes non souhaités” qui me sont arrivés perso en tant qu’homme, “personnellement à moi”, car ceux là, je peux garantir leur réalité. J’évite les témoignages extérieurs.
      Rétablissons l’équilibre des responsabilités!

      PDO

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