Trump: pourquoi tant de haine?

Rassurez-vous, cette question, je me la pose à moi-même, c’est un exercice d’introspection. Donald Trump est sans doute la personne vivante sur la planète pour qui j’éprouve l’hostilité la plus violente. Je ne souhaite pas sa mort par attentat (contrairement à lui, je suis une humaniste), mais je me surprends quotidiennement à désirer avec ardeur qu’un événement ou une circonstance quelconque mette ce personnage hors d’état de nuire. Je lui consacre beaucoup trop de mon temps de cerveau disponible.

L’impeachment a raté comme prévu, et rien n’est moins sûr, d’après les expert.e.s , qu’à l’élection de novembre il cède la place à un.e démocrate. Pourquoi la perspective de quatre années trumpiennes de plus me fait-elle pareillement bouillir de rage ? Dans ma vie privée, il m’est arrivé, comme à tout le monde, de souhaiter la disparition de mon paysage de certaines personnes malfaisantes. Mais là, je crois que c’est la première fois qu’une figure publique en tant qu’individu suscite en moi une répulsion si encombrante.

Il y a sa politique, intérieure et extérieure, aux antipodes de tous mes idéaux. Il y a la destruction, qu’il est en train de mettre en oeuvre, de l’image démocratique de «l’Amérique». Mais ça, c’est de l’analyse, de la critique raisonnée. Ce qui me tord les tripes chez l’homme aux cheveux jaunes, c’est sa personnalité : irresponsable, grossière, brutale, sexiste. Ce qui m’occupe excessivement la tête, c’est un terrible sentiment d’impuissance face à l’adhésion de la moitié du peuple états-unien, non pas à la politique mais à la conduite, publique et privée, de cet homme amoral. L’idée que cette adhésion, certes manipulée, influencée par le poids de l’inculture et de l’argent, est néanmoins volontaire, dans un pays libre. Je ressasse mon manque de confiance dans l’humanité.

Silvia Ricci Lempen

Silvia Ricci Lempen est écrivaine. Son champ d’investigation préféré est celui des rapports entre les femmes et les hommes: un domaine où se manifeste l’importance croissante de la dimension culturelle dans la compréhension des fonctionnements et dysfonctionnements de notre société.

23 réponses à “Trump: pourquoi tant de haine?

  1. Information pour mes correspondant.e.s: je ne passe pas les commentaires anonymes, émanant d’une adresse électronique tout aussi anonyme qui bloque les mails.

    1. Sylvia je n’aurais pas pu décrire mieux mes sentiments envers ce personnage. Il est une honte pour l’humanité. Marion Bardoul

  2. Silvia, dans votre article vous décrivez exactement ce pourquoi les humains doivent se battre quotidiennement pour sauver le peu de bon sens, les valeurs humaines et la liberté dans toutes ses formes. Vous dites haïr sans savoir pourquoi. Il est simple de vous l’expliquer: Vous n’avez pas la capacité de discernement.
    Vous haïssez, car on vous a appris à haïr, vous suivez des mouvements idéologiques sans comprendre pourquoi.
    Ce que vous dites sur le président Trump n’est qu’une autocritique de votre propre mouvement idéologique, c’est ce que votre article haineux sans réels fondements met en lumière.
    Je vous conseille de vous éduquer avant d’essayer prendre d’autres de haut la moitié de la planète que vous avez traités d’incultes. Généraliser, je pense que c’est un des fondamentaux hypocrites auxquelles vos idéologies sont basées. Belle exemple que vous avez démontré aujourd’hui et nous pourrions reprendre chacune de vos phrases pour vous démontrer l’idiotie de votre réflexion.
    Ce “regroupement” d’humains naïfs fait énormément de dégâts à l’humanité.
    Excellente soirée.

    1. C’est amusant, en lisant Monsieur Grant j’ai l’impression qu’il hait Madame Lempen, ou en tout cas qu’il hait les propos de cette dernière… alors que la haine est exactement ce qu’il lui reproche. Sweet irony…?

  3. Par principe je me dois de vous répondre et surtout de réagir à vos propos que je qualifie de lénifiant à souhait.

    Sous un faux humanise se cache une forme de dictature de pensée selon laquelle ce qui vous dérange est qualifié d’amoral et de populiste
    Le terme en lui même est un régal. Il clame à votre insu la haine du peuple et surtout trahi le peu de considération que vous lui portez (le peuple se trompe évidement, mais moi je sais…)

    Le propre d’une démocratie est la souveraineté du peuple. Les choix de société que la majorité décide n’a pas à être jugé par quelqu’un, encore moins empêché. Quand un petit nombre impose son choix de société au peuple, on est en dictature !

    Concernant la forme, le comportement de Donald Trump force volontairement le trait pour déstabiliser un establishment de technocrates toujours prêt à s’accaparer le pouvoir.

    Sur le fond, il est normal et salvateur que le peuple américain élise un leader qui défend les intérêts et le bien être des américains !
    C’est même la seule chose que l’on demande à un élu !

    Les résultats de sa politique parlent pour lui.
    C’est le seul président US qui depuis des décennies n’a pas déclenché de guerres ! Il a même engagé un retrait des interventions et troupes US. La guerres et les horreurs en Syrie ont stoppé.
    L’économie US est florissante.
    Par sa lutte contre les importations chinoises il aura fait plus contre le réchauffement climatique que ses prédécesseurs.. La fabrication d’un produit en Chine dans des usines qui marchent au charbon pollue plus qu’en Europe ou aux USA + le transport sur des milliers de Km !
    Il lutte à juste titre contre l’insécurité et l’immigration qui sapent toute vie en société et détruit les fondements d’une civilisation.

    Compte tenu de votre position, on peut penser que vous êtes “progressiste” à la manière d’un Macron ou des démocrates US actuels.
    Je ne peux que vous répondre que votre utopie est dangereuse et irréaliste . Elle ne fonctionne pas car elle nie la réalité . Partout elle amène le chaos et désorganise la société
    La mise en oeuvre du “progressisme” est suicidaire et amène non du progrès mais bien une régression. Régression sociale par l’insécurité pour tous et surtout pour les plus fragiles et les plus pauvres, régression de niveau de vie généralisée, régression du sentiment de communauté qui est le fondement de toute société.
    L’immigration forcené que soutient le “progressisme” est dangereuse à plus d’un titre.
    Un société ne peut exister paisiblement qu’entre des gens qui partagent les mêmes valeurs et la même vision d’une société .
    Importer en masse des gens qui n’ont pas la même logique, les mêmes valeurs ni le même rêve ne peut que conduire à des différents et même des affrontements comme on le voit en France.

    Il est évident que le progrès – plus que souhaitable- de l’humanité passe par d’autres voies.

    Ceci dit, je vous remercie de lancer un tel débat, qui est toujours favorable à la démocratie

    1. Nos positions ne sont pas conciliables et je me limite à vous signaler deux erreurs factuelles de lecture de mon texte. Premièrement, je n’ai utilisé nulle part le mot populiste. Et deuxièmement, j’ai écrit que la moitié du peuple américain qui soutient Trump le fait volontairement, dans un pays libre. Et je n’ai absolument pas mis en question le principe de la souveraineté populaire.

    2. à Vittoz,
      “La guerre et les horreurs en Syrie ont stoppé” ! Allez demander aux civils d’Idlib ou d’Alep si la guerre et les horreurs en Syrie ont stoppé!
      cf. par ex https://www.letemps.ch/monde/idlib-noyee-bombes
      ou https://www.rts.ch/info/monde/10859950-de-possibles-crimes-de-guerre-auraient-ete-filmes-en-syrie.html
      Vous vivez sur la lune? soyez objectif et renseignez-vous avant de lancer de telles insultes aux milliers de victimes de ces villes. Un minimum de respect svp.
      Merci

  4. Ouf, sujet explosif, chère Sylvia.
    Il faut au moins lui laisser qu’il soulève les passions, même sur les blogs du Temps, cet homme si élégant.

    Bon, lorsqu’on lit, plus haut dans les comments,
    – qu’il lutte contre le réchauffement de la terre en ayant restreint les importations chinoises (sans mentionner que les USA exportent leur gaz de schiste en Europe et font tout pour contrer la Russie),
    – qu’il a rétabli la paix au Moyen-orient (et sans mentionner la bombe quil vient de lancer avec sa solution à deux Etats,
    – que si l’on conteste Trump, on est contre la démocratie, et bla, il n’y a plus beaucoup à argumenter…!

    Le coronavirus (que les américains sont capables d’avoir inoculé, comme Ben Laden) sera son plus grand ennemi a une réélection, si on n’arrive pas à l’éradiquer dans un temps record.

    Toute l’économie mondiale va repartir en crise et les USA seront même incapables de fabriquer leur chère Tesla, une farce boursière, ni même de vendre un seul I Phone, même leur planche à billet ne servira plus, eux qui ont 24’000 milliards de dette, c’est vrai que c’est ce qu’on appelle une économie en plein boom.

  5. Je compatis et partage ces émotions décrites d’une si belle plume. Une partie du problème réside dans le système électoral, qui permet, comme au Canada, cette politique bi-partiste. Mais dans le fond, cet homme qui traite les femmes et les non blancs, tout autant que les pauvres, avec autant de mépris, cela réveille plus que des réflexions politiques mais aussi, pour moi-même et beaucoup d’autres – dont la moitié des États-unis! – un profond dégoût. Et je poste pour une fois un commentaire, car j’imagine bien des “vieux hommes blancs”, du même cru que les climatosceptiques, venir vous faire la leçon.

  6. A question simple, réponse simple, vous êtes de gauche.

    La gauche est dans ses gênes totalitaire, c’est dans son adn.

    A chaque fois que la gauche a eu en face quelqu’un pour qui elle n’avait aucune sympathie, elle l’a vomit matin midi et soir.

    C’était comme ça avec Bush jr, c’était comme ça avec sarkozy, c’était comme ça avec salvini, c’était comme ça avec l’udc, c’est comme ça avec bolsonaro.

    Vous croyez détenir la vérité suprême, la vérité universelle, et tous ceux et celles qui n’entrent pas dans vos cases sont systématiquement combattus, insultés, hais.

    La gauche française est l’exemple même de ce qui se passe dans le monde.

    Les soi disants humanistes n’ont d’humaniste que ce qu’ils acceptent, que ce qu’ils approuvent.

    Le peuple vote mal ? populiste.
    Vous ne partagez pas mon opinion ? réactionnaire, fachos, nazis.
    Vous souhaitez combattre la délinquance ? régime de vichy.

    Le socialisme et le communisme a fait dans le monde infiniment plus de morts que les nazis.

    Pourtant, ce sont ces gens là, de gauche, qui prétendent détenir la vérité absolue et n’acceptent pas qu’on pense différemment qu’eux.

    Totalitarisme.

    Mais quelque chose vous a échappé pendant longtemps.

    Un jour un homme politique français a dit, “la droite ne manifeste pas”.

    Ces gens là sont trop polis, trop corrects.

    Vous n’avez pas encore compris que votre haine systématique de tout ce qui vous déplait ne passe maintenant plus inaperçu.

    Quand sarkozy a été déchu face à hollande, sur les réseaux sociaux les gens de droite scandaient “résistance”.

    Vous ne comprenez pas que maintenant il y a des retours, il n’y a plus de laisser faire dans le camp d’en face, et toute cette haine que vous vomissez sur les autres, le camp d’en face n’a qu’une envie, c’est de vous le rendre.

    Vous avez enclenché un mouvement de haine dont vous ne soupçonnez pas l’ampleur.

  7. Chère Mme Lempen,
    merci pour votre article parfaitement bien écrit. Il dérange au point que deux lecteurs se sont crus obligés de construire un argumentaire creux, toujours le même, fatigant à l’extreme, en amenant dans le débat des éléments hors propos, s’en prenant vous, vous faisant dire ce que vous ne dites pas, plutôt que répondre aux faits.
    Je note qu’en lisant les tweets de ce manipulateur né il confirme avec ses insultes et ses mensonges l’ensemble des caractéristiques que vous lui attribuez, n’en déplaise à ces deux lecteurs.
    On peut ne pas aimer une immigration importante et regretter certains de ses effets, mais à regarder de plus près les choses sont plus complexes. En effet les usa sont un immense pays, vide, et leur croissance économique est soutenue depuis toujours par l’immigration. Rappelons que des peuples y ont été décimés par les nouveaux arrivants, alors poussons le raisonnement jusqu’au bout et virons du pays 99% des citoyens pour que les indiens reprennent possession de leurs terres. Cela ne fera pas. Rien n’est plus bénéfique pour les usa que cette immigration massivement sud américaine qui a amener des générations d’ouvriers agricoles dont les enfants ont ensuite gravi l’échelle sociale. Alors un mur pour quoi faire ? Pour agiter la peur.
    L’économie va bien ? Au prix d’une baisse d’impôts qui augmente massivement la dette pour les générations futures et affaibli l’etat, incapable ne serait-ce que d’investir dans ses infrastructures ! Rappelons que le dément a tignasse jaunasse a hérité d’une économie florissante léguée par Obama qui lui avait hérité et résolu la terrible crise de 2008.
    Quant à la guerre commerciale, l’immense majorité des économistes, non suspects de gauchisme il me semble, ont bien décrit qu’il n’a strictement rien fait du tout à part un grand et vain blabla, un Nobel en parlait encore récemment.
    La liste des fables est longue, et l’aveuglement de ceux qui agitent le mot « peuple » à toutes sauces est pathétique. Et irréconciliable, ils souhaitent le fascisme et les slogans creux qu’ils confondent avec démocratie et complexité, nous non.
    Bref, Mme Lempen, vous êtes la cible facile de l’inusable réthorique de ceux qui ne savent pas s’intéresser a la complexité des faits mais qui ne cherchent que confirmation de leurs croyances.
    Mille mercis Mme Lempen, car face au retour de la violence et des mensonges nos démocraties doivent être protégées, par la presse indépendante, par la justice insoumise, et par les citoyens libres.

  8. Haine ? Le Président n’a pas le droit de se défendre ? Ne perdez pas le temps d’écrire de tels idioties. Allez tricoter Madame. Bonne journée !

    1. Il a le droit de de défendre sans insulter et menacer ses détracteurs et sans virer ceux qui ne sont pas d’accord avec lui.
      Il a le droit de défendre l’Amérique pas son nom. Il doit respecter le droit Américain ce qu’il ne fait absolument pas. De par sa posture, il se permet beaucoup trop d’actions horribles.
      Je pense qu’il a dû acheter les grands électeurs en 2016 ce qui comme Bush rend sa victoire peu démocratique!

  9. Bonjour
    Juste un petit renseignement à vous donner, Trump a ce que l’on appelle un ” malignant narcissic personality disorder” il est a lui tout seul une bombe à retardement et divisant, le mieux c est de ne pas accorder beaucoup d’importance à ce personnage et prier pour qu’il parte de la position de leader.

  10. Ne confondez-vous pas l’homme et la fonction? On peut penser ce qu’on veut du premier (j’ai aussi de sérieux doutes quant aux capacités réelles d’un président qui dit devant le corps diplomatique, pendant sa réunion annuelle à Washington, que “Belgium is a very nice city”), il n’a pas moins été élu par voie démocratique et a prêté serment sur la Constitution.

    A son entrée en fonctions, on aurait pu avoir quelques craintes sur la solidité des institutions, qu’il semblait vouloir remettre en cause. Or, elles tiennent le coup. Si son “impeachment n’a pas abouti, malgré ses tentatives Trump n’as pas encore réussi à changer un seul iota à la Constitution, dont on pourrait rappeler que son premier rédacteur fut le genevois Albert Gallatin, devenu premier Secrétaire au Trésor sous la présidence de Monroe (certaines de ses lois sont encore en vigueur aujourd’hui) et fondateur de l’Université de New York, comme la plaque commémorative apposée au mur de sa maison, à l’angle des rues Calvin et de la Tour-de-Boël, à Genève, le rappelle au passant.

    Laissons les Américains juger et critiquer leur président. Ni la haine, ni l’adhésion, manipulée ou non, à sa politique, n’y changeront rien. Les idées sont sans poids face à la “real Politik”, les écrivains et les philosophes le savent bien, à moins de souffrir de quelque trouble pathogène: ne devient-on alors pas très vite d’écrivain(e)… aigri(e) vain(e)?

  11. Mme Lempen vous avez la hauteur d’accepter la contradiction sans la censurer.
    C’est et je partage cela avec vous

    Notre incompatibilité tient peut-être au fait d’appréhender le monde avec ses émotions ou avec réalisme.

    Une approche n’est pas mieux que l’autre en soin. Est bonne celle qui vous rend heureux.

    Par contre la conduite de notre société doit être menée avec réalisme si on veut conserver notre civilisation et la douceur de nos conditions de vie.

    La logique irréaliste et progressiste menée en France depuis 40 ans a entraîné le pays au porte du chaos …
    J’encourage tous le “irréalistes” de faire un peu de tourisme social: visiter les banlieues de Lyon , Vaulx en Velin…. goûter les joies d’une société enfin progressiste

    En autre fake news, le gaz de schiste est une catastrophe écologiste, mais c’est b Obama qui l’a autorisé
    En Syrie, s’il reste de malheureuses horreurs l’état islamiste à disparu et les combat très largement cessés.

    Plutôt que camper sur des positions hors de la réalité, le but de mon texte est plus d’interroger à réfléchir
    Même si au bout de l’incompatibilité se pose la question du choix .

    Et pour moi le meilleur choix est évidement celui qui nous permet d’être un civilisation au sens de vie civilisée, forcement avec des règles contraignantes.

    1. Monsieur, je n’ai pas l’habitude de répliquer aux commentaires, estimant que ce n’est pas la blogueuse qui doit voir le dernier mot, mais là, je ne peux pas vous laisser me renvoyer à une attitude émotionnelle Vs une attitude réaliste. Mon émotion, comme je l’ai indiqué, est dictée par la révolte morale. C’est peut-être une dimension dont vous n’envisagez pas la pertinence en politique. Tel est bien le malheur.

  12. Trump est comme il est, tel que vous le décrivez et cela me navre car ses actes retombent sur le monde entier. Il n’a commencé aucune guerre,( soit disant selon un lecteur plus haut) mais affame des populations (Cuba Iran par ex) avec des sanctions et se fiche du principal problème: le réchauffement climatique! Moi ce qui me navre ce n’est pas que les américains l’aient élu, libre à eux! Mais que nous ne soyons pas capables de le neutraliser! Que le monde entier soit à ses ordres! Nous devrions déjà arrêter de commercer en dollars et il ne pourrait plus nous obliger à respecter les sanctions.

  13. Alors là, ma chère Silvia, vous avez fait fort. Je partage chaque idée et soutiens chaque mot que vous avez écrit. Ce n’est vraiment pas le cas de tout le monde et nous avons ici ce qui s’apparente à une discussion enflammée.
    D’abord, je me permets de préciser qu’on ne peut pas laisser les Etats-Uniens se débrouiller avec leurs problèmes. Parce que les USA – du moins leurs gouvernants – ont décidé que ce pays est le pays élu pour gouverner le monde ; parce qu’ils interviennent partout à tort et à travers, même quand on ne leur demande rien ; parce que, ce faisant, ils influencent nos vies, nos institutions et nos coutumes. Ils nous forcent donc à prendre parti dans leurs disputes. (Si vous voulez un « détail » : les interventions dites pirates des USA hors de leurs frontières ont provoqué au moins 10 millions de morts non Américains en deux siècles, dont quelque 6 millions depuis 2003.)
    En ce qui me concerne, ma haine anti-T ne me culpabilise pas du tout car que voit-on chez les pro-trumpistes ? 1) une majorité de gens que la politique éducationnelle des USA bushiens et trumpiens a laissée sur le bas-côté de la route ; 2) des énervés-phallos-vengeurs contre #metoo, c’est-à-dire contre les quelques conquêtes féministes de ces dernières décennies ; 3) des racistes qui ont oublié – ou ne savent pas – qu’homo sapiens (notre espèce d’humanité blanche) avait la peau noire en sortant d’Afrique il y a quelque quarante mille ans et qu’elle l’a perdue en raison de la faiblesse du soleil européen ; 4) des simplistes qui ont besoin de papa Trump pour se conforter dans leur simplisme ; 5) des nostalgiques du temps des westerns et de son slogan (ma Bible, mon droit et mon fusil) ; 5) des sans mémoire qui ont oublié que Hitler est parvenu au pouvoir grâce à des élections et qu’il a inventé quelque chose qui s’appelle la solution finale; 6) de ceux qui croient que le peuple a toujours raison (même quand il élit des Jair Bolsonaro ?) et que le populisme n’a rien à voir avec Donald T. (je leur conseille de lire « Le dictionnaire des populismes » d’Olivier Dard et alii, Les éditions du Cerf, 2019) ; 7) des évangéliques prêts à donner tout le Moyen Orient à Israël pour que le jugement dernier arrive enfin ; 8) des vrais maîtres de l’Amérique, à savoir les hyper-droites bourrées de fric et capables de consacrer des centaines de millions de dollars pour manipuler les opinions ; etc. Et, à tous ceux qui ne me croient pas sur ces 8 points, je conseille d’enquêter sérieusement avant de commencer à nier.
    Oui, ma chère Silvia, je suis totalement de votre côté et ce déchaînement de haine me fait peur pour la première fois de ma vie dans le domaine politique. Je trouve que la situation actuelle est tellement tendue entre ces deux factions de l’humanité qu’elle fait presque penser aux prémices d’une guerre civile. Quant à la démocratie – qui devrait résister aux kalachnikovs populistes – je la vois plutôt mal en point en ce moment.
    A ceux qui nous traitent de gaucho-communistes haineux et tutti fruti, juste une précision : la gauche a la solidarité pour principe premier, une solidarité générale avec toutes les victimes quelles qu’elles soient. La solidarité des trumpistes et assimilables s’adresse uniquement aux nantis et à ceux qui sont déjà en position dominante. Si cela ne déclenche aucune haine chez le spectateur, c’est que le spectateur souffre d’une cécité inguérissable.
    Dernier détail : en lisant les présents commentaires, j’ai cru au début à une division totale entre femmes (anti-T) et hommes (pro-T). Et puis, il y a eu quelques positions inverses. Mais comment peut-on être pro-T quand on est une femme ? En revanche, quel plaisir de lire des commentaires masculins anti-T.

  14. Trump et son entourage (parce qu’il n’est pas le seul, et sans être une marionnette absolue – il est personnellement responsable de bien des tombereaux de positions répugnantes) sont une verrue sur une humanité déjà pas bien brillante.
    Autrefois, les gens élisaient une personne qui était considérée comme moralement et intellectuellement reconnue comme élevée sou “supérieure”. Maintenant, ils élisent quelqu’un de représentatif de ce qu’ils représentent de pire. Inculture, agressivité, mépris, manipulation… j’ai déjà la flemme de faire le tour des tares qui ont conduit ce type ridicule au pouvoir.
    Je ne suis nullement féministe, bien au contraire (pour répondre à l’intervention de Carole), mais même dans ce domaine, il pousse le bouchon un peu loin, Maurice… heu… Donald.

    PDO

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