Pas de ça chez nous

Depuis le temps que j’avais envie d’inventer moi aussi une fake news…

Après le refus de la Municipalité de Lausanne d’accorder la citoyenneté à un couple dont les deux membres refusaient de serrer la main aux personnes de sexe opposé, un autre cas lausannois de rejet de candidature à la naturalisation vient défrayer la chronique. Les situations sont différentes, mais le motif est le même : le candidat prouve clairement par son comportement qu’il n’adhère pas au principe de l’égalité entre femmes et hommes, «principe fondamental de notre Constitution et pilier de notre société», selon le municipal lausannois qui s’était exprimé dans le cadre de la précédente affaire.

Il s’agit cette fois d’un ressortissant autrichien, H.S., récemment nommé à la tête d’une PME vaudoise, résidant dans la commune depuis onze ans, maîtrisant parfaitement le français et désireux d’acquérir la nationalité de son pays d’accueil. La commission de naturalisation a rejeté sa demande après avoir pris connaissance d’un article écrit par H.S. dans le bulletin professionnel de sa branche, où il se déclare opposé à l’introduction en Suisse d’un congé de paternité réglementé par la loi. Une telle prise de position, a estimé la commission, revient à soutenir que l’éducation des enfants est exclusivement l’affaire des femmes et constitue dès lors un obstacle rédhibitoire à la naturalisation, dans une société où le niveau d’intégration culturelle des étrangers se mesure désormais aussi à la fermeté de leur rejet de toute discrimination liée au sexe.

 

Silvia Ricci Lempen

Silvia Ricci Lempen est écrivaine. Son champ d’investigation préféré est celui des rapports entre les femmes et les hommes: un domaine où se manifeste l’importance croissante de la dimension culturelle dans la compréhension des fonctionnements et dysfonctionnements de notre société.

7 réponses à “Pas de ça chez nous

  1. Où voulez-vous en venir?
    Il serait souhaitable que vous puissiez transmettre votre message en termes clairs (pour autant qu’il y en aie un..).

    1. Merci pour votre intérêt. Mon but est évidemment de faire réfléchir, par l’absurde, à certaines incohérences du discours sur l’attachement indéfectible de la Suisse à l’égalité des sexes.

  2. Je suis assez surpris de votre prise de position, car n’êtes-vous pas une féministe bien déterminée ? A moins que je ne comprenne pas au juste degré (premier ou deuxième ?) le sens de votre article (fausse fake news ?) Ce que je n’espère pas, car vous pouvez me réconcilier un peu avec le féminisme actuel ! Quoi qu’il en soit, soit dit au passage, je souhaite que les personnes désirant se naturaliser soient aidées à s’intégrer, plutôt que d’être évaluées à l’entrée… Et le rejet basé sur une opinion défavorable au congé paternité, alors que cette mesure n’est pas encore actuelle ni même votée ! Quelle arrogance dans cette prise de droit ! Ces fonctionnaires sont-ils libres d’agir comme les seigneurs du Moyen-Âge ?..

    1. Il s’agit bien d’une vraie fake news, issue de mon imagination. A interpréter librement par chacun-e….

  3. On ne s’en sort plus avec les fakenews…. Je n’attends pas des journalistes qu’ils alimentent ce système délétère, même par facétie, à l’exception du 1er avril.

  4. Mais les écrivain (ne)s ne sont-ils pas les rois (reines) des fakesses news?
    Cette américaine accusant Weinstein et qui aurait payé son abus sur et à un jeune? fake, fakir? (comment dit-on, au féminin, fake et fakir?)

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