Et si on parlait encore du 8 mars ?

Petit recadrage sémantique…

Alors pour commencer le 8 mars n’est pas la journée de la femme, c’est la journée internationale des droits des femmes. Si vous pensez journée de « LA » femme, c’est comme si vous pensiez que toutes les femmes se ressemblent, qu’elles ont toutes les mêmes qualités naturelles, de là à faire une promotion sur le maquillage et les produits ménagers, il n’y a qu’un pas ! Non le 8 mars n’est pas une St Valentin déguisée qui permettrait de vendre des produits dits « féminins » en promotion. Ce n’est pas non plus le jour où on offre une rose à son assistante, à toutes les femmes de son service, à sa collègue ou sa cheffe pour leur dire à quel point elles sont formidables et compétentes (ça, ça se dit toute l’année et aux entretiens annuels d’évaluation, nous vous invitons à revoir vos fondamentaux du management et de la culture du feedback!).

Le 8 mars est donc la journée internationale des droits des femmes, pour l’ONU la journée internationale des femmes (c’est bon, vous suivez ? Des femmes, et pas de la femme, attention, il y aura des tests surprises !). Cette journée qui existe depuis plus d’un siècle, met en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes dans le monde.

Finalement, c’est une journée qui ne devrait pas exister dans un monde équitable et juste. Sauf, qu’aujourd’hui elle a malheureusement encore du sens car c’est l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société et de revendiquer plus d’égalité en droits.

Et en Suisse ?

Par exemple, cette année, la Suisse a reculé à la 34ème place du World Economic Forum en termes d’égalité hommes/femmes sur le plan économique (pourcentage de femmes dans les postes stratégiques et différence de salaire entre les hommes et les femmes). Toujours en  Suisse, plus de 55 % des diplômes du supérieur sont décernés à des femmes depuis plus de 20 ans, pourtant elles représentent seulement 7% des dirigeant×e×s d’entreprise, 14 % des comités de direction, et 21% du middle management.

Le 8 mars, c’est donc l’occasion pour tous et toutes de se demander si le système dans lequel on vit et qui permet, voir favorise, le harcèlement de rue, le harcèlement sexuel, le sexisme, les violences faites aux femmes et la difficulté pour elles d’accéder aux postes de pouvoir, est-il un système juste ? C’est aussi l’occasion de se rappeler que ce système sexiste est reproduit par les hommes comme par les femmes…

Et vous dans votre environnement professionnel  ?

Le 8 mars, c’est une magnifique opportunité en tant que femme, homme, collaborateur, collaboratrice, manager, chef, cheffe, directeur, directrice de se demander quelle est notre part de responsabilité dans les inégalités femmes/hommes ? Travaillez-vous dans une entreprise progressiste ? Si vous pensez que oui, le 8 mars c’est tous les jours et cela concerne les femmes et les hommes !  Si vous pensez que non, saisissez votre destin et devenez catalyseur de changement !  C’est quand même un peu plus challengeant qu’une promotion sur la lessive ou la blague sexiste à la machine à café non ?

Alors beau 8 mars à tous et toutes et rendez-vous en 2020 pour constater nos progrès !!!

 

 

Sigolène Chavane

Manager de services durant 17 ans, puis consultante, formatrice et coach dans le domaine de la gestion de carrière et du management, elle est titulaire d’un Master en ‘Human Systems Engineering’. Co-fondatrice de l’association SEM Succès Egalité Mixité et de Artemia Women Executive Search, elle aime accompagner les organisations à plus de cohérence managériale et de diversité hommes/femmes.

Une réponse à “Et si on parlait encore du 8 mars ?

  1. chère Sigolène, suis assez d’accord avec vous, sauf pour un point…
    … mettez le léman à l’horizon, ainsi sera-t-on d’accord 🙂

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