Trois réformes pour l’économie et la société

L’introduction d’un salaire minimum dans quelques cantons en Suisse – le dernier en date étant le Tessin – semble être la clé de voûte pour relancer une économie morose depuis (au moins) l’éclatement de la crise financière globale en 2008.

Or, les mesures nécessaires pour donner de l’élan à l’économie suisse sont beaucoup plus structurelles et systémiques que l’adoption d’un salaire minimum horaire.

Parmi ces mesures, celle qu’il serait possible d’adopter assez rapidement consiste à « travailler moins pour [faire] travailler tous » – comme cela fut déjà proposé dans les années 1930 par Luigi Einaudi, le fondateur de l’entreprise Fiat en Italie. Grâce au progrès technique et à la formation de ce qu’on appelle le « capital humain », il est tout à fait possible de réduire l’horaire hebdomadaire de travail, au bénéfice tant de la qualité de vie des travailleurs que de l’emploi des personnes qui, autrement, ne trouveraient aucun travail rémunéré. Cette mesure devrait être associée à des incitations (fiscales) pour faire de la formation continue dans le temps libre, qui bénéficierait ainsi à l’ensemble des parties prenantes dans le système économique.

Une deuxième mesure, qu’il serait possible d’introduire rapidement, revient à supprimer la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), de manière à augmenter la capacité d’achat des consommateurs de la classe moyenne et de celle inférieure – aujourd’hui pénalisés par cet impôt indirect, qui est antisocial car il frappe davantage ces classes sociales par rapport à la classe supérieure (celle des personnes nanties, dont la propension à consommer est inférieure à celle du reste de la population par rapport au revenu disponible).

Une troisième mesure, à introduire à long terme, est celle d’un revenu de base inconditionnel, à verser à chaque résident en Suisse indépendamment de sa propre situation personnelle et financière. Ce revenu de base permettra de rémunérer le travail gratuit qui, actuellement, est fait surtout par les femmes et dont bénéficie l’ensemble de l’économie nationale. Il sera ainsi possible de simplifier le système des assurances sociales désormais en crise suite aux problèmes liés au vieillissement démographique et au marché du travail.

Certes, les mesures à prendre pour relancer l’économie et la société en ce début de XXI siècle sont de taille systémique et structurelle. La classe politique suisse doit faire ses propres devoirs, respectant le principe de subsidiarité au sein d’un système fédéraliste qui doit être (à nouveau) collaboratif au lieu d’être compétitif – comme c’est le cas depuis au moins un quart de siècle.

Sergio Rossi

Sergio Rossi est professeur ordinaire à l’Université de Fribourg, où il dirige la Chaire de macroéconomie et d’économie monétaire, et Senior Research Associate à l’International Economic Policy Institute de la Laurentian University au Canada.

17 réponses à “Trois réformes pour l’économie et la société

  1. Quand on offre 180 mille places de travail à des frontaliers et à 50 mille à des nouveaux résidents, vous ne pouvez pas demander l’effort à tout le monde pour arranger des places pour les demandeurs d’emploi.
    Et puis il faut faire attention avec les plans de relance par des dépenses de l’Etat car ils risquent d’amener une inflation qui pousserait à la hausse les taux d’intérêt et surtout la valeur du franc. Le salaire de base a été refusé.
    A vous lire on se rend-compte que toutes ces mesures de « gauche » n’ont aucune chance d’aboutir dans notre pays, et tant mieux !

  2. Sur un point, où dans l’article on propose que “un revenu de base permettra de rémunérer le travail gratuit qui, actuellement, est fait surtout par les femmes et dont bénéficie l’ensemble de l’économie nationale”, cela ne risquerait pas de constituer un “lourd fardeau” au détriment de l’état?

  3. Avec l’avènement du nouveau paradigme post crise 2008, il est désormais nécessaire de s’affranchir au plus vite des clivages d’un autre temps.

    “L’époque où Voltaire affirmait dans Zadig que « le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin » est désormais révolue. Aujourd’hui, il est contreproductif de se mettre coûte que coûte au travail. Dit autrement, travailler moins autorise l’amélioration de nos conditions de vie car moins de travail améliore indiscutablement la manière dont on travaille. Surannée est donc devenue la croyance selon laquelle la discipline ne saurait être acquise que par le travail, et ringard est devenu le dogme de la vertu par le travail. Bref, le travail ne constitue plus, dans nos sociétés postmodernes, la condition sine qua non de l’épanouissement personnel.
    Tout d’abord, que l’on nous épargne l’argumentation fallacieuse selon laquelle la réduction du temps de travail augmente le chômage du fait de l’alourdissement des charges des entreprises. Les percées technologiques fulgurantes actuelles combinées à la robotisation de notre économie plaident au contraire pour une diminution radicale du temps de travail qui permettra aux salariés de pouvoir exprimer leur créativité et leur inventivité. Une certitude : il n’est plus nécessaire aujourd’hui de travailler de longues heures pour être productif. Tout le contraire même, car le raccourcissement des heures de travail agira favorablement tant sur la motivation des salariés que sur leur enthousiasme, avec évidemment des retombées positives sur leur productivité. Sachant que la robotisation et que les technologies permettront de maintenir le niveau de vie des salariés tout en leur permettant de travailler moins.
    Pour autant, la problématique fondamentale n’est pas tant celle de la productivité que celle qui consiste à s’interroger si, d’un point de vue moral, nos sociétés modernes peuvent encore s’accommoder d’une situation où certains travaillent de longues heures pendant que d’autres sont purement et simplement privés de tout emploi. Anomalie qui peut être résolue par un partage équitable du travail à travers la courroie de transmission de la réduction du temps qui y est consacré. Je suis, pour ma part, certain que les jeunes générations ne valorisent plus leur existence à l’aune de ce qu’ils produisent. Excellent augure pour notre avenir proche, pour notre qualité de vie et pour notre épanouissement affectif et intellectuel que les jeunes d’aujourd’hui (et que de plus en plus de moins jeunes) se soient affranchis de ce culte de la productivité. Ce rêve du salarié chargé de moins d’heures de travail n’est pas récent. Keynes préconisait la semaine de travail de quinze heures (dont il voyait l’avènement pour 2030), solution pour parvenir au plein emploi et clé pour atteindre à cette « bonne société » qu’il appelait de ses vœux. La réduction drastique du temps de travail était également une composante essentielle de la future société communiste décrite par Marx. John Stuart Mill lui même plaida de manière répétitive pour une société qui laisserait davantage de place aux loisirs, afin de s’éloigner de l’« Évangile du travail ». Tous ces penseurs, en leur époque respective, rêvaient donc déjà d’une société qui travaillerait moins grâce aux techniques modernes, et qui parviendrait ainsi à l’harmonie et au bonheur.
    Nous en avons aujourd’hui les moyens technologiques. C’est donc un monde différent et des promesses nouvelles qui se profilent à l’horizon car la réduction du temps de travail permettra à chacun de saisir des opportunités, de laisser exprimer sa créativité, tout en étant incontestablement plus efficace au travail. Aujourd’hui, il est indispensable de travailler moins pour travailler mieux” (dixit Michel Santi, économiste hétérodoxe, spécialiste des marchés financiers et ancien conseiller de banques centrales).

    1. Cher Raymond,
      J’abonde dans votre sens pour l’idée de travailler moins et mieux. J’ai d’ailleurs commencé ma vie avec un apprentissage dans la mécanique où l’horaire était à 45h/semaine à 16 ans !
      Cependant, votre raisonnement logique doit s’affiner sur le plan de la réalité de certaines branches d’activités, où les coûts sont proportionnels au nombre d’employés (quasiment incompressible), comme les restaurants, où la technologie ne peut pas faire grand chose (sauf remplacer les serveurs par des robots, donc pertes de poste de travail).
      D’autre part, de nombreux emplois “intellectuels” disparaissent, remplacés par des bots (finance et assurances) ou des CPU (je connais plusieurs Dr en Maths qui perdent leurs emplois, sans espoir d’en retrouver).
      Sans revenir sur la crise actuelle du virus, de nombreux pilotes d’avions, trains, camions et autres taxis vont être remplacés par la technologie.
      Donc le monde de demain devra se réinventer complètement, mais par branches d’activités !
      On ne pourra pas réduire les efforts pour tous unilatéralement et certains devront apprendre de nouveaux métiers.
      Il faut rester réaliste…

      1. Merci pour votre réaction pertinente et constructive, cher Serge. Effectivement, comme nous le rappelle aussi David Graeber*, avec ce changement de paradigme, il nous faudra compter sur une révolte du salarié moderne ainsi qu’à une vaste réorganisation des valeurs qui placerait le travail créatif et aidant au coeur de notre culture et ferait de la technologie un outil de libération plutôt que d’asservissement, assouvissant enfin notre soif de sens et d’épanouissement. Comme vous le soulignez donc très bien, cher Serge, le progrès est source de changement et d’adaptation pour réanchanter notre monde.

        *David Graeber est docteur en anthropologie, économiste et professeur à la London School of Economics.

    2. Cher Raymond,

      J’observe tout à fait auprès de mon fils, âgé de 27 ans, dont la priorité n’est pas le travail comme on nous l’avait enseigné, mais la qualité de vie et les loisirs. Travailler oui, d’une manière assidue oui, mais sans y laisser des heures et des heures, et un travail qui plaît, telle est la priorité des jeunes.

      Par ailleurs, comment éviter de toujours penser acheter au meilleur marché et ainsi éviter d’acheter local plus cher, et éviter les produits venant de Chine. La vie de celui qui achète toujours le moins cher devient fatigante, mieux vaut acheter moins et mieux que tout à prix bas.

      De toute façon, nous sommes parvenus à la fin d’un tour de manège, il faut changer les chevaux de bois……..

  4. Avec cette ère ouverte sur un nouveau paradigme, peut-être devrait-on revoir la copie de Schumpeter sous l’angle Keynésien.

    “Le commerce et, d’une manière générale, les échanges transfrontaliers entre nations, ont considérablement amélioré nos conditions de vie. Mais, en fait, que ferait-on sans commerce ? En d’autres termes, s’il fallait tout réaliser soi-même sans faire appel à d’autres corps de métier, à d’autres entreprises et à d’autres nations dont la spécialité n’est guère disponible dans notre pays ?

    Une expérience en ce sens fut menée par un étudiant, Andy George, qui tenta le coup de se confectionner un sandwich à partir de zéro, c’est-à-dire en fabriquant et en cultivant lui-même les ingrédients nécessaires. Visible sur You tube, cette entreprise dont l’essence même était de ne pas faire appel à une quelconque transaction commerciale dans l’élaboration du sandwich fut un supplice ! Andy George dut en effet faire lui-même son propre pain, cultiver ses légumes, fabriquer son fromage, tout en trichant un peu quand même puisqu’il utilisa des ustensiles de cuisine qui auraient dû également, selon cette logique, être créés dans le cadre d’une économie évoluant en autarcie. Le résultat de cette expérience fut éloquent puisqu’il lui fallut six mois et 1’500 dollars pour obtenir cette collation…alors que – de nos jours – quelques dollars et quelques minutes pour se rendre au supermarché suffisent pour se procurer un sandwich !

    C’est donc précisément la liberté totale de commercer qui nous permet ce luxe, et bien d’autres. Dans le même ordre d’idées, une heure de travail produisait dix minutes de lumière artificielle en 1800, et 300 jours de lumière aujourd’hui. Un kilowatt d’électricité généré par cinq minutes de notre temps en 2017 nécessitait une heure entière de labeur en 1900. Un cheeseburger chez McDonald’s – qui exigeait 30 minutes de travail en 1950 – est désormais prêt en 3 minutes ! Nous l’avons compris : le développement et les progrès économiques permettent de réduire les délais de fabrication et de production des denrées nécessaires à notre vie quotidienne. C’est à l’aune de ce type d’évolutions que l’on mesure l’enrichissement de nos sociétés.

    Ne nous affligeons donc surtout pas – s’il vous plaît ! – sur la disparition de certaines professions ni de la tombée en désuétude de certains métiers car les évolutions actuelles rayent précisément de la carte nombre de ces travaux qui autrefois asservissaient des pans entiers de travailleurs. Zola ne saurait effectivement plus quoi écrire aujourd’hui car les conditions de travail de 2017 – et a fortiori des années à venir – sont radicalement différentes. La notion de travail elle-même se retrouve aujourd’hui remise en question car une économie comme la nôtre basée principalement sur les services offre des horizons et des opportunités naguère insoupçonnables.

    Accueillons donc avec allégresse et optimisme le déclin de nos emplois industriels d’antan car – à l’ère de la robotisation- ils appartiennent au passé, à ce passé qui exigeait sa ration de chair humaine – de «bête humaine» pour reprendre Zola. Ces gains de productivité spectaculaires profitent à l’ensemble de la société – aux riches mais aussi aux pauvres- par la courroie de transmission des prix en constant déclin. Ils autorisent en outre de précieux gains de temps, de ce temps qu’il nous est désormais possible de consacrer à des activités nous tenant à cœur. Enfin, ces gains de productivité économisent des ressources précieuses et pour notre planète et pour d’autres activités.

    Mais allons encore plus loin dans le raisonnement car ce paradigme nouveau exige également une approche nouvelle de la notion même de travail. En effet, pourquoi rester fixé sur les statistiques des créations d’emploi à l’heure où le travail n’est plus forcément une fin en soi ? Si, de tous temps, il a évidemment fallu travailler pour vivre – et pour vivre mieux-, il semblerait bien que le chômage et que le travail humain ne soient plus, dans un avenir proche, appelés à rester une composante incontournable de la politique économique. L’humanité a aujourd’hui atteint un tel niveau de richesses. Les progrès nous autorisent un tel niveau de confort. Qu’il en devient indécent de s’attarder sur une notion de travail désormais ringardisée, et génératrice d’immobilisme.

    Acceptons cette destruction qui s’avère déjà créatrice et féconde.” (Dixit Michel Santi, économiste hétérodoxe, spécialiste des marchés financiers et ancien conseiller de banques centrales de pays émergents)

    1. Excellent, théoriquement vous avez de bonnes idées, mais tout cela suppose que nous vivons avec un certain contrôle de notre environnement (libre circulation), ce qui devient de moins en moins le cas, ou bien, de soumettre tt le monde sur cette planète aux mêmes règles, ce qui est impossible. Chez Microsoft ils ont trouvé que la semaine de 4 jours est plus productif que celle de 5 mais qui est le concurrent de Microsoft ? personne. On a l’impression que vous êtes millionnaire ?, philosophe? ou retraité ? mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

      1. Bonjour Hellie,
        Vous n’ignorez pas que l’obscurantisme n’a jamais été de bon conseil. Par ailleurs, une solution plausible et réaliste existe aussi pour supprimer la TVA et l’IFD en Suisse, suffit-il à le vouloir et ne pas rester enraciné coûte que coûte aux dogmes monétaristes.

        https://www.letemps.ch/economie/une-microtaxe-remplacer-tva-limpot-federal-direct

        D’autre part, je ne vois pas en quoi, véritablement, la libre circulation serait un frein en la matière (qui nous occupe), mais peut-être n’avons nous tout simplement pas la même notion du progrès quant à l’avenir durable de nos “économies modernes”.

        1. Dans cet échange il n’y a que votre identité qui est obscure, je ne vois pas pourquoi vous utilisez ce terme à mon égard?. La moitié des avoirs gérés par les banques en Suisse appartiennent à des étrangers. La micro taxe va les inciter à partir à Londres, Luxembourg, etc. Même les résidents suisses et les suisses déposeront leurs avoirs à l’étranger et retireront du cash d’ailleurs pour dépenser ici en évitant cette taxe .

          1. Elie,
            Vous oubliez qu’en échange de la micro-taxe, une série d’autres impôts vont tomber. Il s’agit donc d’une micro-taxe qui vient en remplacement de la fiscalité existante et non en superposition. Le contribuable a donc tout à y gagner vu le taux infinitésimal de la micro-taxe.
            D’autre part, j’imagine difficilement tous les Suisses prendre leur voiture chaque mois pour se rendre à l’étranger retirer du cash pour les petites courses du mois. Rien que les frais de déplacement leur couteront plus cher que les quelques francs ainsi épargnés (fraudés) avec ce cash. Ne pas oublier non plus que les retraits en cash à l’étranger pour des dépenses en Confédération devront être déclarés et que les contrevenants s’exposent à des amendes qui, elles, ne seront pas “micros”.
            Une série de paiements comme les loyers, les remboursement de crédits, les dépenses d’énergie, les assurances, les frais de télécommunication, etc. se font généralement via des virements (permanents ou non). Je vois difficilement les Suisses retirer de l’argent cash et se rendre chaque mois aux guichets de tous leurs fournisseurs pour leur payer leur dû. Les retraits en cash seront de toute façon micro-taxés, donc il s’agit d’une dépense d’énergie et de temps inutile.

      2. “…qui est le concurrent de Microsoft ? personne.”

        En êtes-vous sûr? En 1991, un étudiant finlandais, Linus Torvalds, mécontent du peu d’accessibilité du système UNIX de son université, invente un système d’exploitation compatible avec celui-ci, baptisé Linux d’après son nom. Bientôt, ce qui n’était au départ qu’une sorte de placebo va peu a peu remplacer d’autres systèmes de type Unix sur les serveurs informatiques. C’est sur eux que Linux, un logiciel libre, va avoir le plus d’impact, notamment avec le très populaire LAMP, et permettra d’éviter l’achat de licences Windows.

        Depuis les années 2000, le noyau Linux est utilisé sur du matériel informatique allant des téléphones portables aux super-ordinateurs. C’est notamment le cas d’Android, qui équipe plus de 80% des smartphones. L’un des principaux moteurs du mouvement “open source”, le noyau Linux équipe aujourd’hui la plupart des systèmes embarqués, civils ou militaires (box, robots, aérospatial, drones…). Android/Linux a réalisé une croissance très élevée de 72 % dans les téléphones portables en 2010. Les Linux sont très largement majoritaires sur les superordinateurs (100% des TOP500 (500 Linux) en novembre 2017).

        La vente liée au grand public de nombreux ordinateurs pré-installés avec Windows explique en partie la faible part de marché de Linux sur les postes clients bien que celle-ci tende à augmenter.

        Microsoft semble faire appel à Linux dès 2003. Depuis juillet 2009, la firme de Richmond contribue au noyau Linux. En effet, Microsoft a publié plusieurs pilotes pour Linux, destinés à améliorer le support de son système de virtualisation propriétaire Hyper-V4. Son ancien PDG, qui qualifiait autrefois Linux de cancer, dit aujourd’hui l’adorer (“I love Linux”), et en est devenu un fervent supporter.

        Serait-ce déjà la chronique d’une mort annoncée pour le géant de Richmond? Son chant du cygne? Quoi qu’il en soit, comme les temps changent…

        Pour en savoir plus: voir cet article sur le site de Datamation: https://www.datamation.com/open-source/microsofts-linux-adoption-how-things-change.html).

  5. Elie, il s’agirait de taxer l’ensemble des paiements (les flux) effectués par les acteurs économiques (ménages, entreprises etc.) et pas uniquement les transactions financières en tant que telles. Et comme le dit si bien le professeur en finance, Marc Chesney, plutôt que de « taxer le travail, qui se raréfie, il faut taxer les flux financiers qui eux se multiplient ». En conséquence, une micro-taxe qui serait prélevée aussi bien pour l’achat du pain avec un moyen de paiement électronique que l’achat d’actions. Il va s’en dire que le retrait d’espèces au guichet de sa banque subirait le même sort. Et si cette contribution, par essence, touche plus fortement les entreprises qui font énormément de virements, achètent et vendent des titres sur les marchés, que ce soit les banques ou les sociétés levant des fonds, ce professeur en finance fait également valoir que d’un autre côté les entreprises n’auraient plus à payer d’autre taxe, ce qui « créerait même des postes en rendant l’emploi plus productif ». Certes, il est vrai que cette micro-taxe ne ferait pas le beurre des sociétés pratiquant le trading à haute fréquence (HFT) mais toutes les autres y gagneraient au change.

    Voyez-vous, Elie, peut-être vous faut-il intégrer que le passage de nos économies modernes au modèle de société dit « sans cash » est déjà d’actualité et indubitablement inévitable à moyen terme. D’ailleurs, nombre de pays étrangers, en constante augmentation, ont déjà acté un plafond de retrait en cash. Un plafond qui ne cesse d’être révisé à la baisse. Tout comme les commerçants étrangers sont devenus de plus en plus méfiants et frileux (à plus d’un titre) au regard des transactions en espèces. Votre argument simpliste n’est donc pas recevable en l’état. Et si « la société sans cash » demeure abscons pour vous, elle l’est moins pour les Banques centrales qui gardent à l’esprit que « la stabilité est par définition instable » comme l’a d’ailleurs théorisé Hyman Minsky. Quant à mon identité, rassurez-vous, elle vous sera bientôt moins obscure.

  6. Vous avez omis de commenter l’affaire des avoirs des étrangers qui risquent de partir et la possible immigration, pour la gestion, des avoirs suisses également. Interdire le cash est quasi impossible en Suisse et l’Allemagne aussi y est assez attachée. Même la Suède qui voulait devenir le premier pays sans cash est sur le point d’abandonner l’idée, car la population n’est pas d’accord, puisqu’elle préfère garder l’anonymat sur certains achats.

    Au lieu de simpliste vous auriez pu écrire simple ; plus court et mille fois plus plus élégant.

    1. Les taux d’intérêts négatifs étaient une vue de l’esprit il y a quelques petites années, non? Certaines banques suisses d’importance sont en passe à répercuter directement les intérêts négatifs sur les déposants, moyennant un seuil à définir, non? Vous croyez que ces déposants sont enclins à supporter des taux négatifs – en suisse – répercutés sur leurs avoirs d’un pourcentage bien supérieur à 0.1 ou 0.2 (pourcentage[s] correspondant au seul projet de la micro taxe) et vouloir domicilier leurs avoirs à l’étranger si une telle micro taxe entrait en vigueur? Vous n’êtes pas sérieux. Pourquoi le franc suisse continue d’être une valeur refuge en l’état, et à votre avis, et qui pourrait-être compromise par une seule micro taxe de 0.1% ou 0.2% sur les avoirs en compte? Vous n’êtes pas sérieux. Les sociétés sans cash seront progressivement imposées parce qu’il s’agit aussi, ne vous en déplaise, d’un outil de répression financière de “dernier ressort” en cas de bail-in. Rappelez-vous : “bail-out, plus jamais ça”.

      1. NON non l’éventuelle taxe n’est pas sur le dépôt mais sur chaque transaction, elle reviendrait bon marché sur les comptes presque dormants mais les clients actifs et les comptes de trading qui tournent de 3 à 10 fois, 15 fois (changes devises) le total du portefeuille chaque année, partiront avant l’entrée en vigueur, ainsi que les comptes institutionnels pour les retraites, les comptes des Etats étrangers, etc.

        Tout le monde me reproche d’être trop sérieux, j’aimerais bien être moins sérieux, et de ne pas répondre à toutes les hallucinations et toutes les illuminations que je lis.

        Echec et mat ! (je ne lirai plus cet article ni votre éventuelle réponse) Adieu Raymond !

  7. Bien entendu qu’elle n’est pas sur les dépôts en tant que tels. Suffit-il de lire les posts précédents. Et si vous suivez bien le fil, vous vous aperçevrez que mon abus de langage volontaire visait justement a démasquer le non sens de votre théorie à dessein puisque des transactions récurrentes s’opèrent via un compte courant (ou à vue). En ce sens, une micro taxe reviendrait (toujours en suivant le contresens des situations que vous-même avez argumenté) à ponctionner ledit compte au prorata temporis des sorties de fonds pour des transferts (ou par analogies des échanges) courants.

    Maintenant, comme je vous l’ai également déjà précisé (relisez donc les posts) le trading à haute fréquence (HFT) aurait a souffrir le plus de cette micro taxe. Or, nous savons très bien que “le nano-trading” est un véritable problème pour nos économies réelles puisqu’il cause régulièrement des anomalies de marché dans un monde totalement financiarisé. En conséquence, cette spéculation via les robots tradeurs est totalement improductive à l’économie réelle tout en augmentant l’instabilité financière et le risque systémique. Sans parler des “ordres flash” qui n’ont que le but de fausser les indicateurs réels en vue de créer du Capital neuf via un système totalement contreproductif. Un Capital qui, déjà, par sa seule circulation et sa vélocité suffit dans les échanges à se reproduire, au détriment du facteur travail (relisez les posts). Vous craignez le risque d’une hyper inflation dans l’économie réelle, par l’emploi de mesures de relances budgétaires, des mesures pourtant contracycliques en macroéconomie de surcroît, alors même que par l’absence de cette courroie de transmission des politiques non conventionnelles des banques centrales a favorisé (justement) une augmentation inquiétante de la valorisation des actifs mobiliers et immobiliers (bulles/exubérance irrationnelle). Vous lirez Schiller et Thaler au passage. Une valorisation dynamisée justement par le canal des marchés financiers et leurs artifices spéculatifs. Voyez-vous Elie, ôtez-vous vite de l’esprit cette vue erronée des monétaristes pour qui l’inflation est partout et toujours un phénomène monétaire, le monde s’en portera que mieux. Et désolé si j’ai froissé votre âme de p’tit joueur et contrecarré votre dernier coup d’épée dans l’eau.

    Bien à vous.

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