L’euro est un facteur de crise systémique

L’introduction de l’euro remonte au 1er janvier 1999, lorsqu’il remplaça onze monnaies nationales (sous forme scripturale) au sein de l’Union européenne. La zone euro a ensuite été élargie et comporte de nos jours 19 pays membres.

L’adoption de l’euro reflète les modalités de fonctionnement anti-démocratique de l’Union européenne. Les décisions sont imposées par le haut, sans rien demander au peuple, qui a perdu dès lors sa propre souveraineté.

La crise systémique éclatée à la fin de 2009 dans la zone euro est, en dernière analyse, une crise induite par la construction européenne, qui favorise les grandes entreprises transnationales et les institutions financières d’ordre systémique au détriment de l’ensemble de l’économie et de la société – créant ainsi bien des sentiments anti-européens au sein de la population du Vieux continent.

L’abandon de la souveraineté monétaire nationale, centralisée à Francfort (où se trouve la Banque centrale européenne), et les fortes contraintes à respecter par les politiques budgétaires des pays membres de l’Euroland, ont transformé l’euro en une camisole de force, qui est en train d’étrangler les économies nationales obligées à réduire les dépenses publiques même si la situation économique aurait besoin en réalité du contraire.

Il n’est dès lors pas étonnant que, vingt années après l’adoption de l’euro et une décennie de crise, les mouvements souverainistes resurgissent en Europe et notamment en Italie et en Allemagne – ce qui montre le fait que même la population allemande souffre des conséquences négatives de la politique économique néolibérale en vogue à travers la zone euro.

Certes, même sans l’euro les pays membres de l’Euroland suivraient la même politique économique. Néanmoins, si ces pays avaient encore leurs propres monnaies nationales, ils pourraient faire en sorte de soutenir leurs systèmes économiques.

Leur souveraineté monétaire leur permettrait d’associer les dépenses publiques à la politique monétaire de leur banque centrale nationale, adoptant un «policy mix» ayant la finalité d’assurer le plein emploi. Si le secteur public était libéré de la contrainte de l’équilibre budgétaire, il pourrait faire en sorte d’offrir une place de travail correctement rétribuée à toute personne voulant et pouvant travailler. Cela induirait les entreprises privées à verser des salaires équivalant (voire plus élevés) à ceux versés dans la fonction publique. Tout cela soutiendrait les activités économiques, avec des retombées positives aussi bien pour l’État que pour l’ensemble de la société. La cohésion sociale et le développement économique en bénéficieraient grandement.

Sergio Rossi

Sergio Rossi est professeur ordinaire à l’Université de Fribourg, où il dirige la Chaire de macroéconomie et d’économie monétaire, et Senior Research Associate à l’International Economic Policy Institute de la Laurentian University au Canada.

7 réponses à “L’euro est un facteur de crise systémique

  1. L’euro est-il soluble dans la croissance ? BY Michel Santi*

    *Macroéconomiste, ancien conseiller indépendant de Banques Centrales de pays émergents et de fonds souverains. Ancien professeur de Finance à Genève, a été membre du World Economic Forum, de l’IFRI et est membre qualifié (fondateur) de l’ONG Finance Watch.

    « Bien avant la création de l’euro, le canadien Robert Mundell devait énumérer les conditions de succès d’une union monétaire. Ses travaux lui valurent le prix Nobel en 1999, soit précisément l’année du lancement de la monnaie unique. Selon Mundell, une devise partagée par un ensemble géographique n’est viable qu’en cas de mobilité des capitaux et du travail, de flexibilité des salaires et des prix, de cycles économiques similaires et de transferts fiscaux à l’intérieur de cette zone. Autrement dit, l’argent -mais aussi les travailleurs -devraient pouvoir voyager et s’établir dans différentes parties de l’Union. Les prix devraient être à même de baisser si nécessaire et pas seulement d’augmenter. Les membres de cette Union devraient bénéficier en même temps d’une expansion de leur économie ou subir ensemble la contraction. Enfin, une solidarité (idéalement automatique) devrait permettre à certaines régions dans la tourmente de recevoir des soutiens financiers de la part d’un organisme créé à cet effet ou de la part d’un gouvernement fédéral.

    De nos jours, l’Union européenne ne dispose toujours d’aucun de ces atouts, ce qui en fait une Union peu viable, tout au moins selon les critères de Mundell, contrairement aux Etats-Unis dont la structure permet d’absorber les chocs économiques. Un chômeur de Caroline du Sud est en effet capable de déménager au Texas où il vient de trouver un emploi tandis qu’un Grec irait très difficilement s’établir en Suède, et vice-versa bien-sûr! Hormis la barrière de la langue et de la mentalité, un pays européen sinistré ou subissant un fort ralentissement de son économie ne recevrait en outre nul subside de son administration centrale lui permettant de passer le cap et de combattre victorieusement sa récession. L’union en vigueur aux Etats-Unis ne fonctionne ainsi que par la grâce de la mobilité de ses salariés, d’incessants flux de capitaux inter zones et de mécanismes automatiques institutionnalisés permettant d’amortir les chocs financiers. En fait, non contente de ces déficiences «congénitales», l’Union européenne se révèle même être une machine à produire des bulles –c’est-à-dire des déséquilibres– du fait d’un taux d’intérêt unique partagé par des régions et par des nations qui subissent des cours de change effectifs divergents entre elles.
    L’euro agit donc comme l’étalon or dans le sens où les ajustements et indispensables ré équilibrages –qui ne peuvent se réaliser à travers la soupape de la devise qui s’apprécierait ou qui se dévaluerait– se font exclusivement par la courroie de transmission des prix et des salaires. L’euro n’est à l’évidence pas convertible en métal jaune mais il comprime les économies et produit de la récession. Le règne de l’étalon or se traduit de fait par des ajustements systématiquement à la charge des économies et des devises faibles en épargnant les pays forts. N’est-ce pas l’Europe périphérique qui a ainsi subi et encaissé tous les déséquilibres dans le cadre de la crise européenne actuelle? 

    Souvenons-nous à cet effet de l’étalon or qui exerçait en son temps une pression baissière sur certaines monnaies fragiles de nations qui subissaient contraction économique et chômage élevé faute de pouvoir procéder aux indispensables réglages intérieurs. L’euro –comme l’étalon or– aggrave la situation des pays en récession en y insufflant la déflation. N’oublions jamais que c’est le maintien de l’étalon or qui devait empêcher de lutter efficacement –voire de prévenir – la Grande Dépression ! Et rappelons-nous également que ce sont les pays n’en faisant pas partie, ou qui en sont vite sortis à l’époque, qui se sont rétablis en premier ou qui s’en sont tirés avec des dégâts limités. »

    1. Une fracture voulue et consommée ?

      L’Europe incite à répéter que la fracture est entre ceux qui ne veulent qu’un grand marché et ceux qui veulent prolonger l’unité commerciale par l’harmonisation sociale et l’ambition politique commune. Présenter ainsi la question, c’est poser en principe que le marché est, doit être, le socle et même la matrice de tout dans l’Union européenne, c’est avaliser la manière de faire qui est justement en crise, celle qui présuppose que le marché unique et l’Europe politique et sociale sont comme deux segments de la même ligne, alors que c’est leur compatibilité qui fait problème : les concepteurs de l’Europe ont toujours visé au-delà du marché à partir du marché, mais ce désir a toujours été déçu, comme le montre le projet constitutionnel lui-même, illustrant l’hiatus entre l’Europe mercantile, l’Europe de la concurrence entre les peuples et l’Europe de la solidarité et des ambitions communes. Depuis la fin des années 1980, et en particulier avec le Traité de Maastricht entré en fonction en 1993 et qui a créé l’Union européenne s’est ainsi affirmé un projet politique : mettre en place des institutions fédérales ou encore supranationales. Or, ces institutions avaient été, et sont toujours, rejetées par les peuples européens à chaque fois que l’on a consenti à leur demander leur avis, comme ce fut le cas avec le projet de Traité Constitutionnel, rejeté par référendum par la France et les Pays-Bas en 2005.

      Les dirigeants européens auraient-ils consciemment construits des institutions incomplètes, dont l’Euro est le meilleur exemple, en espérant que les crises naissant de cette incomplétude amèneraient les peuples à consentir, dans l’urgence, ce à quoi ils s’étaient refusés de manière raisonnée ? La monnaie unique n-a-t-elle pas été vendue par les néolibéraux comme un facteur de paix, mais qui s’est finalement avérée n’être qu’un schisme ? D’ailleurs, le Docteur en Economie Appliquée, membre de l’Académie royale de Belgique et économiste en chef de la banque privée Degroof-Petercam, Bruno Colmant, même s’il se défend d’être keynésien, il reconnaît lui-même le mythe de cette monnaie unique qui devait sceller la paix entre les peuples : « ça n’a aucun sens, une population vieillissante ne fait pas la guerre. Quand on tire la synthèse des choses, on a conçu l’euro comme une monnaie d’épargnants dont on a voulu maintenir le pouvoir d’achat à tout prix, en limitant l’inflation. Alors qu’en fait, il y a quand même une corrélation entre l’inflation et le travail. On a donc préservé la valeur du capital, par une monnaie désinflatée (*) au détriment du travail. Le capital des Allemands a été protégé ­ et en plus, ils n’ont pas de chômage. La variable d’ajustement a été le chômage dans les pays du sud de l’Europe. Les Allemands leur ont imposé une dévaluation interne qui a catapulté le taux de chômage au-dessus de 20 %. La situation s’est améliorée, mais au prix d’une purge sociale effarante ».

      Pourtant, derrière cette zone monétaire et économique Non optimale, néanmoins mercantile, tracée par les tenants d’une alliance contre nature, cette monnaie unique ne se voulait-elle pas le couronnement de la construction européenne ? En réalité, elle cause son déclin en ayant corrodé les fondations économiques et sociales des pays qui l’ont adopté, mis à mal la démocratie et suscite de plus en plus la montée des comportements dits populistes depuis l’orthodoxie budgétaire lancée aveuglément post crise 2007/2008 et, destinée à réduire au plus vite les déficits publics considérables – induis par les errements et le sauvetage de la sphère financière – pour une dette publique des pays de l’UE qui ne représentait que 62% du PIB européen en 2008. Même le déséquilibre de la balance commerciale opéré par le faux miracle économique allemand, suite notamment aux mesures Hartz, ne suffira à juguler une frénésie dirigée contre l’intérêt des peuples. Et comment, dans une zone monétaire et économique non optimale, les technocrates peuvent-ils encore ignorer que les excédents des uns vont de concert avec les déficits des autres.

      https://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2016/11/A-01-Allemagne-Exced-Com.jpg

      (*) Monnaie désinflatée de 25 % depuis le début de 1999 et 32 % si l’on se réfère à l’écu depuis 1995 – comme l’a souligné le professeur G. Lafay, Docteur ès sciences économiques ; diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris.

      1. 2008/2018. A minima, dix ans d’obscurantisme.

        Le triptyque “gagnant” de la dette publique française ? Sauvetage de la sphère financière couplé à dix ans d’orthodoxie budgétaire ; une relance monétaire corrélée à l’absence d’une relance budgétaire ; dix ans de « supply side economics » & « trickle down theory » dans l’aveuglement le plus total.

        https://www.romandie.com/news/photos/AFP_1788aac6a5bb7edc4283a33dc47e38c70b343970.jpg

        Et s’il est encore utile de préciser : « Non, l’Euroland n’est pas (et n’a jamais été) une Zone Monétaire Optimale (ZMO) selon les critères de Robert Mundell ».

  2. Ça fait plaisir qu’un économiste titulaire d’une chaire universitaire ose s’attaquer à cette vache sacrée.

  3. Je participe très peu à ce forum car je suis en mauvaise santé, en insufisance cardiaque depuis 10 ans. Je n’ai pas lu la longue explication de Raymond qui mérite, comme d’habitude, une lecture attentive. Ayant moins de culture je suis obligé de me cantonner à l’essentiel, qui échappe à l’attention générale et qui se résume dans le poids des charges et dans un commerce indu avec les pays pauvres, en accord avec Maurice Allais qui dénonçait l’aveuglement de Bruxelles sur la dette que cela pouvait engendrer, et égalaement avec Christopher Dembrick de Saxo Banq qi voit l’ Euro condamné.

    “Le FMI explore les raisons du déclin du poids des salaires dans l’économie de nombreux pays
    Understanding the Downward Trend in Labor Income Shares – Perspectives de l’économie mondiale – FMI, avril 2017
    19/04/2017
    Après être restée relativement stable dans de nombreux pays, la part du revenu national versée aux travailleurs diminue depuis les années 1980. Le FMI, dans ses Perspectives économiques mondiales, montre que cette tendance s’explique par le développement rapide de la technologie et de la mondialisation.
    Dans ses perspectives économiques mondiales, le FMI examine l’évolution sur longue période du poids des salaires dans 27 économies avancées et 13 économies émergentes.
    La part du revenu national consacrée aux salaires dans les pays avancés, qui s’est érodée depuis le début des années 1980 pour atteindre un point bas avant la crise, est d’un peu plus de 50%, 4 points sous le niveau de 1970. Elle baisse depuis le début des années 1990 dans les économies émergentes, particulièrement dans les grands pays, pour approcher 40%.
    Dans les pays avancés, la robotisation et la numérisation expliquent pour moitié ce recul des salaires. S’y ajoutent à hauteur de 25% les effets de la mondialisation de la production (délocalisations). Ces deux forces conjuguées expliqueraient près de 75% du déclin de la part des salaires en Allemagne et en Italie et près de 50% aux Etats-Unis. Dans les pays émergents, la participation aux chaînes de valeur mondiales a été la cause principale du recul de la part du travail. La technologie a par contre joué un rôle minime.
    La baisse de la part de revenu du travail dans les pays avancés a été particulièrement sensible dans le cas des travailleurs moyennement qualifiés, plus exposés à l’automatisation. Le poids des salaires des employés les plus qualifiés a été le seul à progresser, accroissant les inégalités salariales.
    Le FMI avance aussi d’autres facteurs explicatifs, notamment l’abaissement des taux d’imposition des entreprises qui pourrait les inciter à substituer du capital au travail, et le recul du taux de syndicalisation qui a affaibli le pouvoir de négociation des salariés.”
    D’où l’illusion de Macron qui espère que les investisseurs vont créer des emplois. Il oublie le handicap des charges sociales Françaises que L’Institut Belge Molinari rangeait la France au 28 ème rang, donc en dernière position Européenne !

    1. Bonjour cher Theodorum,

      Ravis de vous lire et sachez que toutes vos interventions sont enrichissantes pour la communauté des intervenants ; en tous les cas pour la mienne. Je regrette – pour la raison évoquée et non des moindres – votre présence que trop sporadique à mon goût.

      Comme j’ai déjà eu l’occasion de le développer ici, j’estime profondément que la théorie de « destruction-créatrice » de Schumpeter agit comme un alibi avec l’économie 2.0 et l’IA. En ce sens qu’elle n’est plus qu’un leurre. Pour illustrer quelque peu une autre partie de votre commentaire :

      50 ans d’injustice économique ?

      https://i1.wp.com/michelsanti.blog/wp-content/uploads/2018/10/%C3%A9cart-productivit%C3%A9-salaires-300×170-300×170.png?zoom=2&resize=300%2C170&ssl=1

      Poids de la financiarisation dans nos économies dîtes « réelles», en 50 ans ?

      http://iris-recherche.s3.amazonaws.com/uploads/attachment/file/Untitled12.png

      Précision : Le point zéro de la croissance des marchés financiers est le résultat de décisions de nature politique. D’abord, les taux de change ont été libéralisés avec la décision de Richard Nixon (USA) de suspendre en 1971 la convertibilité du dollar en or. Plutôt que d’être fixée en fonction de la valeur du dollar américain (taux de change fixe), les devises sont désormais déterminées par l’offre et la demande de chaque devise sur les marchés (taux de change flottant). La France, elle, faisant une fois de plus office de précurseur devait franchir une autre étape historique sur le chemin de la libéralisation financière internationale – en 1973 – en s’interdisant de recourir à la planche à billets de sa banque centrale. C’est à cette aune qu’il faut interpréter les nouveaux statuts de la Banque de France, adoptés le 3 janvier 1973 – et particulièrement leur article 25- indiquant que «le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France». Mettant ainsi définitivement les États à la merci du système bancaire puisque leur Trésorerie n’était de facto plus en droit d’emprunter auprès de sa banque centrale. Tournant crucial dans la gestion des finances publiques des nations occidentales (et même mondiales!) qui emboîtèrent dès lors le pas à la France, ne devant du reste rien au hasard à une époque où elle était présidée par un ancien banquier, Georges Pompidou. Peu importe, après tout, si la dette publique française, de 20% du PIB en 1970, devait dès lors connaître une descente aux enfers ininterrompue.

      Puis, dans les années 1980, s’est amorcé le mouvement de libéralisation des taux d’intérêt. Les États sont passés d’un mode de financement de leurs déficits par la planche à billet (l’émission de monnaie) à un financement sur les marchés financiers (par l’émission d’obligations), comme en France. Depuis, les taux d’intérêt en vigueur pour une économie sont déterminés par l’offre et la demande de titres obligataires. Comme le taux de change correspond au prix d’une devise et le taux d’intérêt est le prix qu’il en coûte pour emprunter, on peut dire que dans ce système ultra-libéralisé, le prix des actifs devient instable et est alors soumis à la spéculation. Une spéculation financière qui a prit en otage nos sociétés « civilisées » et « modernes ». Pour autant, cet épisode ne fut guère que le tout premier jalon d’une emprise monétariste coulée dans les institutions dès 1976 par Raymond Barre, «meilleur économiste de France», – Premier Ministre de VGE- qui devait présider aux destinées du premier gouvernement authentiquement néolibéral d’Europe. Bien avant l’arrivée au pouvoir de Thatcher en 1979 en Grande Bretagne et de Reagan en 1981 aux Etats-Unis, c’est donc la France qui fut la première à mener la charge contre les dépenses publiques et pour la réduction des aides sociales. En réalité, sans Barre et sans ses fameux plans, pas de Zone Euro à la fin des années 1980 car c’est sous son haut patronage que l’Europe prit le tournant mercantile qui en fait « fièrement » aujourd’hui sa marque de fabrique. Quant aux américains, dans cette guerre des marchés contre l’économie réelle globalisée, l’abrogation définitive du Banking Act 1933 (Glass Steagal Act) interviendra en 1999.

      C’est donc dans ce contexte, que l’introduction de l’euro au 1er janvier 1999 verra le jour au sein de l’Union européenne. Et le reste n’est qu’une succession d’ajustements structurels – dans une guerre commerciale et politicienne – pour réanimer un mort cérébral. Encore une longue lecture, désolé.

      En tous les cas, soyez sincèrement assuré, cher Theodorum, que je vous souhaite tout le meilleur pour la suite. Bien cordialement à vous.

      1. Merci, cher Raymond, de compatir à mon état de santé : une opération de la valve mitrale est programmée par le CHU de Rennes fin janvier.
        Cela dit, vos explications sur le rôle néfaste de la France, sous Georges Pompidou et Raymond Barre, sont instructives, mais insuffisantes. Elles passent sous silence les concurrences déloyales aussi bien du travail au noir et du bricolage que la robotisation ou la numérisation, pour ne pas parler de la mondialisation qui consiste à exploiter la misère du monde.
        Et dans ce cas les cotisations sociales, égales en France aux salaires nets – au 28ème rang sur 28 d’après l’Institut belge Molinari et le Figaro, en 2015 – faussent la concurrence. Ne pourrait-on pas obliger les entreprises produisant en France à indexer la masse salariale sur 50 % de la valeur ajoutée ? avec déduction maximale de 2 SMIC : il ne serait pas interdit de payer plus mais pas déductible des 1ers 50 %. Une autre taxe récupérerait les avantages d’un chiffre d’affaires plus gros ou d’un meilleur emplacement commercial, pour une concurrence équilibrée.
        Bien sûr, c’est la volonté politique qui manque, mais de lourds changements ne sont-ils pas nécessaires pour éviter le chaos climatique et le chaos social ?
        Un Professeur d’économie du Mans a écrit que les 1ers de cordée avaient coupé la corde. Avec Macron, c’est vraisemblable. Les gilets jaunes obligeront-ils notre Président à changer d’avis ?
        That is the question !

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