Les tragiques

“Les tragiques” – Christian Montaignac

Voici que défilent sous nos yeux ébahis, une table des matières mortuaire. Une liste, non-exhaustive, de ceux qui furent, pour certains, fauchés avant d’avoir été. Foudroyés avec gloire et beauté pour d’autres. Certains mourront sans peur et sans proches. D’autres au fait de leurs gloires. Sous les hourras de foules en délire.
Qu’importe comment, pourquoi et où. Christian Montaignac nous dépeint avec style et passion, les portraits de celles et ceux “qui sont morts qu’une fois”.

C’est bien connu, la faucheuse frappe au hasard. La mort est aléatoire. Il n’y a pas de sexe, pas d’âge, pas de catégorie socioprofessionnelle. Ici pas d’algorithmes. Pas de codage numérique.
C’est comme cela, c’est la vie !
Dans ce grand jeu de dés, de chance ou de malchance, les sportifs et sportives ne sont, bien entendu, pas épargnés, loin de là. Il était bon de le rappeler.

Les terrains de jeux mortifères sont nombreux. Un ring, témoin du dernier souffle. Une route de campagne, dans un virage mal négocié ou un putain de camion croisé. Un champ d’horreurs sous les bombes et les balles des mitrailleuses.
Ou modestement, dans un lit, le corps meurtrit par les coups, la maladie.
Le moyen de locomotion pour le voyage de non-retour ? Le vélo, l’automobile, l’avion…

Pour tous, un chemin de fleurs et de larmes d’amis, de femmes, d’enfants, d’aimants à jamais inconsolables. On pleure des aventuriers, des inconscients, des profiteurs de vie, des malchanceux. Des battus merveilleux. Des vainqueurs exaltés.

Ils sont partis trop tôt, trop vite, trop loin, trop haut !

 

“C’était au temps héroïque, forcément héroïque, où le cyclisme
bâtissait son histoire, élevait ses mythes. Un temps où le Tour de
France, de Paris à Paris, était le tour de la France”.
Christian Montaignac

 

Bien sûr, dans cet ouvrage, il y a quelques âmes encore fumantes. Les Ayrton Senna, Emiliano Sala… Mais j’avoue un faible pour les porteurs de cape d’invisibilité historique et médiatique. Ceux que j’ignorais. Ceux que j’avais oublié, manqué. Faute à mon ignorance en ces sujets.

Heureux les oubliés, Christian Montaignac vous a ressuscité.

Comme le premier de la liste (classé par leur prénom !), Adolphe Helière, mort noyé pendant… le Tour de France ! Ironie tragique de celui qui se voyait rouler en ses terres bretonnes.
Et que dire de Georgette Gagneux, sportive acharnée, mal née. Car vivante dans un monde où l’homme ne laissait guère de place à la gent féminine. Georgette Gagneux, morte à 23 ans “d’une longue maladie”. Preuve pour certains de l’époque que le sport est dangereux pour la santé féminine. Tout un combat encore mené de nous jours.

Cher Christian Montaignac, vous nous offrez là, un livre magnifique, sublime. De par le sujet traité, cela va de soi, mais aussi et surtout de par la qualité de votre écriture. Mon Dieu que la lecture est un plaisir divin quand on parcourt ses lignes.

Lire “les tragiques”, c’est assister à une pièce d’Eschyle. Confortablement installé dans un théâtre de Dionysos. On applaudit à tour de bras. On connaît la fin, mais peu importe ce n’est pas l’histoire qui nous intéresse, mais comment elle nous est contée.

Si certains ont leur statue, leur mausolée. Leur nom, au fronton d’une salle de sport, la plupart étaient disparus, de nos mémoires sélectives, ils ne le sont plus.

Alors bien entendu, il en manque. Les feuilles des morts se ramassent à la pelle. Et c’est tant mieux. Car j’espère que vous allez, Cher Christian Montaignac, nous faire le plaisir d’en sortir un deuxième.

Car, ils ne sont peut-être mort qu’une fois, mais avec “les tragiques” les voici à vivre une nouvelle vie.

“Les tragiques”
De Christian Montaignac
Aux éditions en-exergue

Croke Park

“Coup de tête”, nouvelle collection chez Delcourt

Que l’on déroule le tapis rouge. Que l’on fasse place net. Que l’on distille, dans l’air, quelques huiles essentielles au bonheur des sens. Que les Nubiennes dansent. Que les vins de Chaldée apportent l’oubli.
Que les musiciens s’installent et jouent des airs à danser. Que l’on se pâme de nos plus beaux habits, l’heure est à la fête. Car voici qu’est arrivé, aux éditions Delcourt, une nouvelle collection !

Et ce n’est pas courant !

Alors champagne !

“Coup de tête”

Ce nouveau projet porte le nom de “coup de tête”. Pourquoi ? La réponse, plus bas, dans l’interview que Kris, l’inspirateur de cette ambitieuse entreprise, a bien voulu nous consacrer.
Ce dernier (porteur de couvre-chef à visière !) est “un ami” de la maison d’édition.
Prolifique auteur, on lui doit, entre autres, “un maillot pour l’Algérie” chez Dupuis et la série en cours “Violette Morris” chez Futuropolis et tellement d’autres bandes dessinées.
Le Stade Brestois chevillé au corps, volubile, passionné et bavard (évitez de lui parler tennis de table, vous risquez de manquer le dernier métro.), le voici, désormais, vizir à la place du vizir.
“Directeur de collection” est désormais inscrit au fronton de son bureau avec vue sur l’océan.

Un jeu d’équipe !

Kris s’est entouré, pour l’occasion, de Louis-Antoine Dujardin (éditeur chez Delcourt) et Lorène de la Crompe (assistante d’édition).
Le trio nous promet, et l’on veut bien les croire, de grands récits autour du sport. Des histoires vraies à la croisée de la pratique sportive, de l’histoire et des problématiques sociales et politiques. Vaste et passionnant programme.
Et bonne nouvelle, deux ouvrages sont déjà dans les bacs.
On y reviendra, je vous le promets.

Deux premiers albums viennent lancer cette collection :

Croke Park “Croke Park” :

Le 21/11/1920 à Croke Park, stade dublinois dédié aux sports gaéliques, eut lieu le premier Bloody Sunday, en représailles d’une opération au cours de laquelle le gang des apôtres de l’IRA avait exécuté 14 espions anglais.

 

 

 

 

 

Jujistsuffragettes“Jujitsuffragettes” :

Edith Garrud est considérée comme la première formatrice d’autodéfense féministe. Face à la violence subie par les manifestantes, elle va former au jujitsu les gardes du corps d’E. Pankhurst, surnommées « Les Amazones ».

 

 

 

 

 

Interview de Kris :

 

Pourquoi lancer une collection BD ?

Je n’en ai jamais rêvé, et surtout, je ne m’en sentais ni les moyens ni la légitimité pendant longtemps. Mais l’aventure de la création de La Revue dessinée m’a beaucoup appris, déniaisé aussi, enrichi, j’espère. C’est à partir de là que l’idée de développer l’aspect édito de mon travail et assumer la direction d’une collection ne me paraissait plus insurmontable et surtout, j’en avais envie. Finalement, c’est une sorte de retour aux sources, au temps où je dirigeais plusieurs fanzines avec des copains pour pouvoir nous lancer en BD. Sauf que désormais, il y a (vraiment) de l’argent en jeu !

“C’est avant tout une collection sportive mais qui doit raconter au-delà du sport, en allant voir ses implications politiques, sociales, historiques, intimes, etc.” Kris

Une collection sur le sport et/ou l’histoire ?

Ni l’un, ni l’autre spécifiquement. C’est avant tout une collection sportive, mais qui doit raconter au-delà du sport, en allant voir ses implications politiques, sociales, historiques, intimes, etc. Dans ce cadre, il y a forcément beaucoup de récits sportifs historiques, puisqu’on en juge plus facilement les conséquences d’un événement avec le recul des années. Et puis d’un point de vue graphique et dramaturgique, on sait que l’Histoire et la BD fonctionnent très bien ensemble. Mais il pourra très bien y avoir des récits contemporains, voire à terme du pur documentaire, de l’enquête, etc.

Un air britannique pour le lancement ?

Oui, c’est vrai pour le lancement et c’est même vrai pour les albums en cours en général (disons que les thèmes sont largement anglo-saxons +plutôt que simplement britanniques). C’est un hasard (et qui m’embête un peu…) car, à terme, notre volonté est bien de parler de tous les sports, de tous les coins du monde, de toutes les périodes, de tous les sexes, de tous les niveaux, de toutes les problématiques, etc. Mais parvenir à l’équilibre entre tous les sujets potentiels sera long, compliqué, toujours délicat et en renouvellement permanent. Malgré tout, beaucoup de sports étant nés dans la sphère anglo-saxonne, il est logique d’y trouver également beaucoup de sujets.

“je cherche aussi à créer une “bande” dans le bon sens du terme, un groupe soudé par les mêmes désirs bédéphiles, la même façon de voir le métier” Kris

lancer une nouvelle collection, c’est s’attendre à des nervous breakdown ?

Oh, oui, certainement beaucoup plus que dans la seule situation d’auteur. Et, sans en être dupe dès le départ, je le découvre tout de même un peu plus chaque jour. C’est pourquoi, afin de limiter autant que possible ces désagréments, je m’attache à travailler le plus possible avec des personnes que je connais bien, en qui j’ai toute confiance, etc. Bref, je cherche aussi à créer une “bande” dans le bon sens du terme, un groupe soudé par les mêmes désirs bédéphiles, la même façon de voir le métier, la même faculté à avoir des rapports humains et professionnels simples et sains. Et pour le moment, ça ne va pas mal sur cet aspect-là. Mais ce n’est jamais possible d’y arriver à 100%.

“Coup de tête” hommage à Patrick Dewaere ou Zinédine Zidane ?  

Les deux, mon colonel ! Si Dewaere et le film éponyme sont d’incontestables références (et amours de ma vie), Zidane est sans doute le plus formidable dramaturge sportif de tous les temps. On inventerait sa biographie qu’on n’y croirait pas… Et puis, son geste dit du “coup de boule”, d’un strict point de vue personnel, m’a encore grandi le personnage plutôt que de l’abaisser. Si tous ceux et toutes celles qui le méritaient trouvaient sur leur chemin un vrai coup de boule, ce monde n’en vivrait que mieux. Le problème est que ce geste a très certainement entraîné une défaite. Mais une défaite sportive. Moralement, à mon sens, c’était une victoire. Je laisse Materazzi à ceux qui le voudraient. Chacun ses héros.

 

Kris
Souvenirs du festival Lettres et images du sport à Bressuire, en 2019

Merci à Kris pour ces quelques mots qui nous permettent de mieux comprendre la genèse et l’esprit de cette nouvelle aventure à qui l’on souhaite pleins de bonheur.

D’ailleurs il nous ait déjà permis de connaître quelques projets à venir chez “Coup de tête” :

  • “Football champagne” en 2021. Adaptation du livre de Vincent Duluc “le cinquième Beatles”
  • “Mon album Platini” en 2021
  • “Boxe ! la saga des frères Acariès” en 2021

Pour en savoir plus sur cette nouvelle collection, direction le site des éditions Delcourt.

Et promis, on va lire tout ça et vous en reparler ici !

Zlatan

Zlatan – Paolo Castaldi

C’est une bande dessinée au coup de crayon voyageur. Le graphisme est épuré. J’aime beaucoup. Je ne suis pas spécialiste, je ne juge pas la technique, mais l’émotion que cela me procure.

“Zlatan, histoire d’un champion” est un carnet de voyage. Celui d’un curieux passager au bonnet vissé sur un crâne chauve à l’aéroport Malpensa de Milan et qui parle avec… sa mère ! Les talentueux ça osent tout, c’est même à cela qu’on les reconnaît.

L’emmitouflé passant est Paolo Castaldi. Dessinateur et illustrateur italien. Sa destination la Suède. Le lombard est curieux et s’interroge, se questionne. Il veut comprendre comment s’est écrite la légende Zlatan Ibrahimovic. Rien que cela !
Alors, rien ne vaut le déplacement. Il va mettre ses pas (gelé), dans les pas célébrés du jeune immigré.

C’est un retour aux sources. Là, où tout a commencé. Dans l’antre de Rosengård, quartier mal famé de Malmö. Les talentueux n’ont peur de rien, c’est aussi à cela qu’on les reconnaît.
Au milieu de cette tour de Babel (cœur, à l’époque des expatriés yougoslaves), un terrain de foot. Rebaptisé depuis, le “Zlatan court”. Évidemment !
Des jeunes y jouent et rêvent de prendre le même chemin que l’idole du coin. Mais tout le monde n’est pas Zlatan.

“On peut sortir un gars du ghetto, mais on ne pourra jamais sortir le ghetto de ce gars.” Zlatan Ibrahimovic

Paolo Castaldi va découvrir, ici, que le sang qui coule dans vos veines est votre carte d’identité, pas votre acte de naissance. Le monde est rude à Rosengård. Mais c’est justement là que s’est forgé la statue du commandeur. Dans la rue, sous les quolibets et les vols de vélos. Sous les tacles rageurs, les accès de colère, les portes qui claquent. Dans un environnement familial compliqué. Autour d’un père alcoolique et d’une mère absente.
On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille…
Le corps et l’esprit forgé à la rudesse des lieux. Être né quelque part. En avoir gardé les stigmates.

Ce n’est pas la première fois que le coup de crayon de Paolo Castaldi vient illustrer ce jeu de balle. Il a dessiné Diego Armando Maradona. Puis la fin tragique de Luciano Re Cecconi, milieu de terrain de la Lazio de Rome, tué dans une bijouterie. Et c’est essayé au noble art.
Pablo Castaladi aime ceux qui font le football et ça se voit.

“Les histoires de rédemption sociale semblent être vécues justes pour que je puisse ensuite les dessiner.” Paolo Castaltdi

Cher Paolo Castaldi,

j’ai cru comprendre, en vous lisant, dans un article, sur votre site, qu’il vous titillait l’envie de poursuivre l’exploration des coulisses. D’étudier encore l’histoire de la rédemption sociale. Vous posez quelques noms qui, déjà, nous font saliver : Mike Tyson, Socratés. Reprenez la route et filez à Brooklyn ou à Belèm. Ayez de nouveau le coup de crayon voyageur.
Il me hâte de vous lire à nouveau.

 

Zlatan

 

 

“Zlatan, histoire d’un champion”

Paolo Castaldi

Éditions des ronds dans l’O

 

 

 

 

“La patrie des frères Werner”

La patrie des frères Werner

Chers Philippe Collin et Sébastien Goethals,

voici un deuxième courrier. Ce n’est pas une relance. Vous n’avez rien n’à vous acquitter. Vous n’aurez pas de pénalités de retard.

Ma première missive, vous concernant, était pour votre précédent ouvrage : “le voyage de Marcel Grob”.

Cher Philippe Collin, vous avez le don de nous raconter des histoires. Immiscer, infuser, subtilement, celles-ci dans la grande Histoire.
La bonne idée : jouer du mimétisme comme d’une arme d’efficacité massive.
Deux frères (les Werner). Deux sœurs (la RFA et la RDA). Un livre sur la fraternité, la séparation, la trahison, le pardon, la réconciliation….

Dans “la patrie des frères Werner”, nous oscillons sans cesse entre fiction et faits historiques. Entre passion fraternelle et soumission idéologique. Entre sport et politique. Entre l’Est et l’Ouest.
Et au milieu coule une guerre froide que le graphisme de cet ouvrage tant à “sublimer” (cher Sébastien, celle-là est pour vous !)

Mais qui sont les frères Werner, tout droit sorti du cortex cingulaire postérieur, pour le moins inspiré, de Philippe Collin ?
Andreas et Konrad Werner sont deux frères, liés par le sang sur les ruines de Berlin en 1945. Au gré de leur pérégrination de fin de conflit mondial, ils se verront incorporés dans la STASI (la police politique Est allemande).
Attention, ici, le mur qui cicatrise les terres germaniques, qui le saigne, a des oreilles. La lecture rend palpable la chape de plomb posée sur ses hommes et ses femmes. Sur la régnante méfiance des uns envers les autres. Et vice-versa.

L’intrigue se joue à la limite de deux plaques tectoniques. Entre deux pays que tout sépare, si ce n’est le sang versé pour l’Histoire.

“Le foot n’est pas une question de vie ou de mort, c’est bien plus important que cela.”
Bill Shankly

Bon, c’est bien beau, mais le sport dans tout ça ?
C’est là, l’idée géniale. Envoyer tout ce petit monde en juin 1974 en Allemagne de l’Ouest pour la rencontre de football, sans doute, la plus historique. Celle qui opposa la RFA à la RDA lors des phases éliminatoires de la Coupe du monde. Il faut remettre dans le contexte, les relations sont plus que tendues. Les murs sont encore loin de tomber. Ce match revêt, surtout pour l’Allemagne de l’Est, une importance capitale.
Au niveau sportif, c’est David contre Goliath, le rideau de fer contre le rideau de terre.

“Il était une fois dans l’Ouest” ou “À l’Est d’Éden” ? Choisi ton camp camarade !

Je me garderai bien, là, de dévoiler le fin fond de l’histoire. Pour le résultat du match de football, il est facile de le connaître, mais pour le reste…

En filigrane de cette histoire, la question : jusqu’où peut-on aller par idéologie ? Vous avez deux heures ! C’est justement le temps de lecture de cette bande dessinée.

Et les frères dessinés !
Chers Philippe et Sébastien, je vous adjure de nous sortir un troisième volet. Et jamais deux sans trois courriers.

Sébastien Beaujault

“La patrie des frères Werner”
Philippe Collin et Sébastien Goethals
Editions Futuropolis

 

Bernal et les fils de la Cordillère – Guy Roger

Bernal

Cher Guy Roger,

ce n’est pas un livre de sport, mais bien un livre d’Histoire que vous nous avez écrit là.
L’Histoire d’un pays, la Colombie. Où vient s’écarteler la Cordillère des Andes.
Vous nous racontez ces Dieux, pour certains encore vivants. Avec qui vous taillez la bavette et le bout de gras dans votre pèlerinage andins.
La Colombie, ce pays qui nous offre des grimpeurs insatiables, infatigables.
Tout est dit dans ce dicton colombien : “il suffit de soulever une pierre pour trouver un cycliste”. Et là-bas, les pierres roulent !
Comme un symbole, dans le Tour de France 2019, Egan Bernal revêt le maillot jaune. Cette couleur que l’on retrouve sur le drapeau colombien. La couleur du soleil, de l’harmonie et de la justice. Enfin un Colombien se pâme de la toison d’or ! Il était temps !
Qui se souvient ici, sur nos terres continentales, de Cochise Rodriguez, d’Alfonso Florez, de Fabio Parra, de Soler le malchanceux ?
Il y a peut-être Lucho Herrera qui traîne encore au fin fond de nos mémoires. Nous étions jeunes et beaux dans les montées de l’Alpe-d’huez et de Morzine. La caravane passe et les scarabées fredonnent.
Pour paraphraser Forero : “en bas dans la vallée on salue les généraux, en haut des montagnes les escarabajo”.
Pas un endroit dans ce pays où ne traîne, sur la place du village, la statue d’un régional de l’étape. Héraut de pierre et de béton qui transmet le message aux touristes de passage : “ici est né Quintana, ici est né Herrera, ici est né Bernal… ici est mort Alfonso Florez Ortiz !”.
À chacun ses monuments et ses croyances.
On apprend, en vous lisant, que la genèse d’un destin prend racine dans le terreau de la pauvreté et de la misère sociale. Car on ne dompte pas les cols de la Cordillère avec une cuillère d’argent dans la bouche. Il faut avoir souffert bien avant. Il faut avoir connu bambin, le goût du sang, de la sueur et des larmes.
À vous lire, c’est sentir la torpeur estivale de Medellín et au loin, entendre chanter Carlos Gardel. C’est apprendre que les frères Escobar ont vu passer Ramón Hoyos dans un virage du Alto de Minas.
Ce sont des cols dans les montagnes, des chemins de croix : “Paramo de Letras”, Altao de la Linea”, Escobero”, “Alto de Minas”, “Santa Elena”, “San Miguel”… que juste à chuchoter du bout des lèvres on a les cuisses qui tirent et l’oxygène qui vient à manquer. Et si le Tour de Colombie était plus dur que le Tour de France ? Nombreux de nos héros s’y sont essayés. Nombreux sont venus, ont vu et ont été battus ! Soyez sûr, cher Guy Roger, que nous parlerons encore longtemps de grimpeurs colombiens. Mais bien sûr, “si Dieu le veut !”.

Dans l’attente de votre retour.
Sébastien Beaujault

“Bernal et les fils de la cordillère”
Guy Roger
Éditions Solar

Playlist pour la lecture : Intégral Deezer de Garlos Gardel

Zidane – Frédéric Hermel

Zinedine Zidane

Cher Frédéric Hermel,

qu’il me tarde que vous me serviez de guide en capitale hispanique.
Avide de nouvelles expériences, curieux de tout, il me hâte de fendre la bise Madrilène en Twingo bleue.
La dernière fois que j’ai foulé ses terres, boutons d’acné au front, je n’ai su apprécier l’ambiance et l’histoire de cette ville. Et fus interpellé à l’entrée du Prado par quelques cerbères, car ayant fait claironner le détecteur à métaux avec un tube de Nestlé concentré !
Oui je sais…
Nous nous arrêterons à la terrasse d’un café. Un verre de pastis Henri Bardouin pour rafraîchissement. Vous me parlerez de cette relation intime. Fil invisible qui vous unit, depuis tant d’années, avec Zinedine.

Profitons-en pour écarteler, de suite, en place de Cibèle et avec des chevaux de trait, la bien pensante objectivité journalistique. Vous l’assumez, tant pis pour elle, vous vous appelez Fred Hermel !

C’est un livre à charges…positives. Au cœur de l’atome Zidane, relayant les charges négatives à l’extérieur (La physique a de passionnant que parfois elle se poétise. Et j’ai la métaphore facile).
Ça transpire le respect, la bienveillance, la confiance mutuelle. Scoop, mots volés, punchline… sont bannis des caractères d’imprimerie.
Vous peignez avec délicatesse. Par petites touches, un idyllique portrait “de sang et d’or” d’une personnalité hors du commun.
De tendres coups de pinceau sur l’intimité d’une relation. Sur des instants privilégiés, en tête à tête, les yeux dans les yeux avec le Roi Zizou.
C’est Velazquez qui peint Philippe IV ! (je vous avais prévenu, j’ai la métaphore facile).
Sur votre palette que trois couleurs : bleu, blanc, rouge.
Bleu pour le maillot national. Blanc pour la toison d’or du Real de Madrid et rouge pour les cartons, les coups de chaud, le coup de boule.
Il faut bien quelques imperfections au tableau du Maître.

Il y a ici Véronique, Lucas, Enzo, Théo et les autres et il y a aussi Frédéric Louis Gustave Hermel. Car se cachent entre les lignes vos déchirures, vos regrets, vos envies, vos emmerdes aussi. Vous êtes de la communauté des Sensibles.
On ne croise pas l’Éternel sans séquelles.

Ceux qui comme moi, idolâtre le footballeur comme l’homme. Ceux qui comme moi, l’ont à jamais sanctifié un soir d’été, un 12 juillet 1998. Ceux qui comme moi, lui ont pardonné le 9 juillet 2006. Ceux et celles qui le statufient de son vivant, trouveront ici de quoi nourrir leur inconditionnelle “fanitude”.

Cher Frédéric Hermel, il y a des livres que je ne pourrais jamais écrire : “mes coureurs imaginaires” d’Olivier Haralambon et il y a des livres que j’aurais bien aimé écrire. “Zidane” en fait partie.
Bon tant pis ! Je ne fus pas au bon endroit au bon moment.
D’ailleurs, je n’ai pas cherché à l’être.

Nous avons, décidément, quelques points communs. Car cet ouvrage a des instants de “belgitude”. Il est bardé de référence à Brel. Il n’y a pas que le foot dans la vie ! Je vous découvre alors un blog (a priori en sommeil !) qui référence au chanteur Belge “la ville s’endormait”. Ne serait-il pas temps de le relancer ?

De l’autre côté des Pyrénées, où le football s’est tue, regarde bien petit, regarde bien, sur la plaine là-bas, à hauteur des roseaux, il y a un homme qui a vu l’Homme.
Dans l’attente de votre retour.

Sébastien Beaujault

P.S. :  La couverture ! C’est drôle, on pourrait presque s’en satisfaire. Le sourire éclatant de Zidane. Une photo qui le rend presque vivant. Et le prénom sculpté en lettre d’or. Magnifique.
Les esthètes de l’esthétique et du graphisme ont bien travaillé chez Flammarion.

“Zidane”
Frédéric Hermel
Éditions Flammarion

Playlist accompagnant votre lecture du livre : intégralité de Brel

Jean-Philippe Jel – “J’peux pas, j’ai synchro”

natation synchronisée masculine

Cher Jean-Philippe Jel,

Eau Capitaine ! Mon capitaine ! Vous avez eu mille vies !
On vous a vu sous les drapeaux, servir la république. Aperçu aux tableaux des classes éducatives. Mais votre bonhomie ne rentre pas dans ces costumes souvent mal taillés. Alors, vous décidez d’enlever le haut et le bas. Il ne restera que le maillot de bain.

Histoire d’eau !

A l’heure de la défense du genre féminin, voici qu’un homme vient nager dans les plates-bandes de la natation artistique (car il faut l’appeler ainsi, aux oubliettes la natation synchronisée !).
Dans ce monde aquatique bien régi, où l’on ne bouge pas du sourcil, où il faut sourire à vous écarteler les zygomatiques, vous éclaboussez les codes façon puzzle. Vous avez fait bouger les lignes…d’eau.

Eau capitaine ! Mon capitaine, vous êtes bien singulier ! Non seulement vous l’assumez mais vous en jouez, plutôt vous en nagez. La singularité à le goût du chlore. Peu importe vos formes, c’est du fond de la piscine que vous vous exécutez. A la recherche du beau geste.

Je vous le dis, j’ai peu d’accointance avec cette discipline sportive. Disons que j’en ai autant avec la natation artistique que je peux en avoir avec le curling. C’est dire !
Qu’importe, la curiosité aidant, me voici bien moins innocent. J’en serai presque à regretter le report des Jeux Olympiques de Tokyo. J’aurais pu me gargariser, devant mes amis. J’aurais pu expliquer la grue, les jambes de ballet, la crevette de surface et mon préféré : le coup de pied à la lune (pas pour la technique mais pour la poésie du terme).

Eau capitaine ! Mon capitaine, voici un ouvrage drôle et sans fard. Ici on appelle un chat un chat, un nageur, une nageuse. Il y a d’ailleurs un petit côté Audiard ou Frédéric Dard quand vous parlez des “neurochirurgiens du maillot de bain”.
D’ailleurs ce livre n’est pas qu’un témoignage. Il n’est pas que le récit d’un homme qui a voulu choisir sa vie. Il est un guide. A celui ou celle qui se sent pousser des nageoires, vous expliquez comment il faut s’y prendre. Il traînera au bord des piscines municipales, c’est évident.

Bien sûr, le cinéma s’est emparé du sujet, mais laissons “Le grand bain” à ce qu’il est, un divertissement. Vous n’êtes pas là pour amuser la galerie. Vous avez cette discipline chevillée au corps. Et vu comment vous faites tomber les murs édifiés de préjugés, je ne serai pas surpris que la natation artistique masculine ait un jour, les honneurs olympiques. Alors on érigera votre statue au bord d’une piscine suisse. Et une nuit vous viendrez la déboulonner. Car chez vous rien ne doit être immobile.

Eau capitaine ! Mon capitaine, bien sûr, on vous a moqué, raillé, vociféré…qu’importe ! Vous nagiez et bien, synchronisez maintenant !
Sébastien Beaujault

“J’peux pas, j’ai synchro”
Jean-Philippe Jel
Editions Favre

Pour nager plus loin : Article du Temps – 25 avril 2019 – Christian Lecomte

GABRIEL GARCIA MARQUEZ – le triple champion dévoile ses secrets

Gabriel Garcia Marquez - Ramon HoyosCher Gabriel García Marquez,

où que vous vous trouviez en ces temps incertains, où que se promène votre âme voyageuse, je tenais à vous dire, vous écrire, toute ma gratitude. Certains me renverront à ma folie, car j’écris à quelqu’un qui n’est plus et qui par conséquent, ne pourra me répondre. Je leur dis : certains vivants ne sont pas plus prolifiques.

Merci d’enrichir, un peu, ma triste culture générale !

Nous vous retrouvons dans la Colombie des années 50. Vous n’êtes pas encore l’écrivain que l’on connaît. Vous n’avez pas encore accroché le Prix Nobel de littérature à votre salle des trophées. Vous êtes journaliste et vous rencontrez l’un des héros de votre pays. Pas un combattant, pas un résistant, pas un politique…non un cycliste ! L’un des plus grands que le pays est connu : Ramon Hoyos !

Il faut bien l’avouer, je n’avais, avant la lecture de cet ouvrage, jamais entendu parler de Ramon Hoyos ! Pauvre de moi ! Il me faut convoquer ici, ceux qui savent : Gregory Nicolas Olivier Haralambon/Pierre Carey

Et pourtant, la Colombie enfante des champions cyclistes comme d’autres enfilent les perles. Fervent spectateur juillettiste du Tour de France, sur nos glacières à l’ombre des haut vents des camping-cars ou si peu protégé des rayons du soleil, sous nos casquettes Cochonou, nous en avons vu passer des Colombiens : Herrera, Quinatan et désormais Bernal.
Mais nous n’avons pas vu passer Ramon Hoyos sur les hauteurs pyrénéennes ou alpines. Pour cause, l’homme n’est jamais venu à son Tour.
Quel dommage cher Gabriel García Marquez ! Vous auriez aimé, j’en suis sûr, les combats titanesques qu’auraient pu se livrer Coppi, Bobet, Anquetil et Ramon Hoyos. Tous derrière et lui devant !
Nous ne saurons jamais qui était le plus fort. Mais je ne suis pas loin de penser que l’homme d’Antioquia aurait été bien placé et peut-être même, aurait-il inscrit son nom au prestigieux palmarès.

Roulant à pleins boyaux sur l’adage : “nul n’est prophète en son pays”, “le scarabée” remporta 5 Tour de Colombie. Dont quatre d’affilé. Il n’est pas devenu prophète, mais Dieu vivant dans son pays.
Ici vous n’en faîtes point la biographie. Ici vous vous immiscez dans l’âme d’Hoyos. Vous écrivez à sa première personne. Vous êtes lui pour mieux le comprendre. Pour que nous puissions mieux saisir les sensations, les doutes, le courage, l’abnégation, la volonté, le dépassement de soi d’un triple champion (à l’heure de vos articles, car deux autres Tours suivront !).

Je me permets ici de saluer les éditions So Lonely et Marabout de nous offrir une traduction de vos textes. Je suis bien feignant et n’aurais sans doute jamais plonger dans un livre écrit aux sonorités espagnoles et pourtant ça sonne bien : “El triple campeón revela sus secretos” !

Cher Gabriel García Marquez, cette lettre comme une bouteille à la mer. Qu’elle rejoigne votre âme voyageuse où que vous puissiez être. Certains me renverront à ma folie et s’amuseront à me conseiller, plutôt, de lire de vous, en ces temps incertains : “l’amour au temps du choléra – Grasset“.
Il sera toujours temps !
Sébastien Beaujault

P.S. : à celles et ceux qui souhaiteraient rassasier leur soif de connaissances sur Ramon Hoyos, il y a très peu d’articles francophones, alors en voici ici quelques-uns :
article sur Velo-club.net 1
article sur Velo-club.net 2

Gabriel Garcia Marquez
Le triple champion dévoile ses secrets
Coédition : So Lonely / Marabout

Chère Valentine Goby,

Valentine Goby - Murènedès les premières lignes, “murène” nous éclate en pleine figure. Il y a le style, l’histoire comme autant de grenades qui nous explosent à la gueule. Nous voici déchiqueté, phagocyté, démembré…tiens, comme le héros de ce roman : François Sandre.
Plonger dans cet ouvrage n’est pas innocent. Il faut être prêt. Ça ne se lit pas à la légère. Car l’écriture ne l’est pas. Elle est chirurgicale. Rien n’est laissé au hasard. Il y a ici, exactitude, rigueur, dextérité, habilité, adresse, ingéniosité avec, dans ce monde de brutalités, une pincée de délicatesse et de tendresse (c’est votre touche. Je suis sûr que quelques enfants d’Hanoï gardent en souvenirs, la pétillante, joyeuse et souriante Valentine Goby).
Tout est raconté avec force et précision. C’est la classe de l’auteur(e), pardon de l’autrice car je sais que vous préférez ce terme. La force donc, d’être multiple. Je veux dire en cela qu’à travers les pages vous êtes tantôt spécialiste des amputations supérieures (au niveau de l’épaule), aide-soignante dans un centre de rééducation. L’un(e) des précurseurs des appareillages métalliques (extension des corps). Vous êtes maître-nageur(se) l’œil rivé au chronomètre, maître du temps et des performances. Vous nous racontez les balbutiements du sport paralympique. Il faut tout inventer (nous sommes dans les années 50). Les structures, les organisations, les entraînements, les règles. Ça devrait plaire à mon ami Michaël Jérémiaz. On ne doute pas à vous lire le travail fournit en amont pour un tel exercice. C’est évidemment bluffant.
Mais le travail ne suffit pas. Il faut l’étincelle, l’inspiration. Quelle douce idée vous avez eue de faire naître François dans un atelier de couture. Où sont désordonnés, mais debout, des mannequins “Stockman”. Ces semi-hommes, ces semi-formes. Immobiles et nus. François, votre personnage devient l’un deux. Un semi-homme, une semi-forme. Comme au royaume des doubles amputés des membres supérieurs, le manchot est Roi. Au royaume des mannequins “Stockman”, l’homme doué de paroles, de volonté, de convictions et de mobilité est Dieu.
Oui il faut se faire à l’idée que les membres ne repoussent pas. Qu’ici pas de bras, pas de chez soi. L’inévitable dépendance comme éternelle souffrance. Mais soit loué la résilience. Tiens me vient à l’esprit Philippe Croizon. Pourquoi “Murène” ? Parce que de l’animal disgracieux l’espoir est né. On ne répare pas les corps par le sport, l’on s’en sert de survivance. Pour François se sera donc la natation. Tu es venu des eaux, tu retourneras à l’eau. Matière liquide où les corps en parties “allégés”, semblent voler, comme en apesanteur. C’est sans doute apaisant, du moins je l’imagine.
Je le disais plus haut, il faut être prêt, car le récit touche à l’intime. Il nous pousse parfois dans nos retranchements. Nous sommes gênés. Il remet en cause, notre relation à l’invalidité. Et c’est tant mieux.    Et à la fin ? A la fin il y a…le soleil levant !
Chère Valentine Goby, merci !
Sébastien Beaujault

“Murène”
Valentine Goby
Éditions Acte Sud

Cher Valentin Deudon,

nous voici avec, entre les mains, une ode au football. Ce jeu que vous avez, c’est évident, chevillé aux corps et au cœur. Nous oscillons entre vos écrits (vos souvenirs) et ceux de quelques érudits. Un voyage de l’un à l’autre. D’une moitié de terrain à l’autre. D’une surface de réparation à l’autre. Un voyage en ballon en quelque sorte.
Et au milieu, coule une prière. Faites que rien ne cesse. Faites que jamais rien ne s’arrête. Que la boue colle aux crampons le plus longtemps possibles. Que les vestiaires, à jamais, suintent la sueur et le camphre. Gagner ou perdre la belle affaire, mais jouer. Jouer sur un rectangle plus ou moins vert. Jouer pour le plaisir de jouer. Faites qu’il nous soit donné encore et encore de refaire le match. Car une rencontre de football ne s’arrête pas au coup de sifflet final. Un match de foot, en fait, n’est qu’un prétexte à la discussion, à l’échange, au partage. Le langage n’a-t-il pas été inventé pour que l’homme puisse parler de football ?
Une prière pour que le corps tienne. Personne n’est à l’abri d’une trahison d’un tendon, d’un muscle, d’une articulation. Et surtout faites que nous puissions nous retrouver les jours de match, les soirs d’entraînements en ce lieu capital, culte, qu’est le terrain municipal.
On le sait Dieu créa le ciel et la terre. Et parce qu’il se passionnait pour la chose footballistique fit la terre à son image : ronde.
Alors bien sûr rien n’est éternel. Il vous faudra, un jour, qu’il soit pour vous le plus loin possible, ranger les crampons. Alors bien sûr, plus rien ne sera pareil. Les dimanches ne seront que mains courantes. Les vestiaires seront devenus un lieu privé, un accès réservé. La causerie bien trop lointaine pour être entendue. Il vous faudra sans doute vous réinventer un football fait de grand Amour et de petits écrits.
Et le jour où ce jeu, de par ses règles, de par son argent, se sera fourvoyé. Ce jour où l’on aura perdu la foi en ce sport, alors il nous faudra ne pas trop nous éloigner de votre livre. Ses chapitres, ses paragraphes seront comme autant d’îlots de résistance, de maquis à l’abri des turbulences. Comme autant de petits cailloux semés pour retrouver notre chemin. Celui bénit qui nous mènera pour nous aussi, en ce lieu capital qu’est le terrain municipal.
Sachez que votre livre a déjà trouvé sa place dans ma bibliothèque. Je fais attention à que chacun ici, soit bien entourés. C’est pourquoi, je me suis permis de lui trouver comme voisin : “décalages”. Il y sera bien, j’en suis sûr.
Cher Valentin Deudon, je ne vous retiens pas plus longtemps. Vous avez sans doute autre chose à faire. C’est à dire faire votre sac et allez…jouer au football.
Sébastien Beaujault

“Miettes footballistiques
grands Amour et Petits écrits
Valentin Deudon
Les éditions du Volcan