Chers “éclaireurs”,

quelle belle initiative d’inscrire au fronton de l’Apollo sporting club à Paris, la thématique suivante : “la culture et le sport : je t’aime moi non plus ?”. Quelle bonne idée de convoquer quelques jolies plumes du moment pour en débattre (voir ci-dessous). Avec, comme fantaisie, l’installation de tous ce petit monde à l’intérieur d’un ring. Coup de maître, tant la réalisation technique s’est régalée à filmer, entre les cordes.
Que l’on se rassure, lors de ce débat (initié par les centres culturels Leclerc), les gants de boxe ne furent pas de sorties. Pas de coups en dessous de la ceinture non plus, pas de crochets, d’uppercuts. Les murs, à la peinture encore fraîche, de l’Apollo, resteront blancs, le sang des gladiateurs ne coulera pas ici, pas maintenant.
Alors “la culture et le sport : je t’aime moi non plus ?”.
S’il est difficile de répondre à cette question en 1heure et demie d’émission, même si l’on s’est écarté, parfois de l’interrogation “Gainsbouriene”, il n’en est pas moins que les interventions des uns et des autres furent d’une grande richesse (évidemment dû à la qualité des protagonistes).
Bien sûr le constat est accablant. Choisis ton camp camarade. Soulève de la fonte dans les salles surchauffées à la testostérone ou, dans un bureau poussiéreux de littérature d’un autre âge, lis et relis les œuvres de la Pléiade. Mais à coup sûr, tu ne peux être les deux. Guillaume Martin, cycliste professionnel et master de philosophie en bandoulière, est l’exception qui confirme la règle et s’en émeut : “je suis un peu triste que ces deux univers-là ne se parlent pas, je montre que l’on peut faire les deux”.
Eh oui, un auteur de livres de sport n’est pas invité chez François Busnel. Comme le précise, l’animateur de cette émission, Frédéric Taddeï : “c’est vu comme de la culture au rabais” et Jean-Philippe Bouchard, éditeur de son état, de nous porter le coup de grâce : “on ne fera pas avancer la littérature avec ça”. C’est évident, mais le Prix Goncourt non plus.
Mais comme souvent, il y a des motifs d’espoir. Kris, scénariste de BD parle “d’écrire, avant tout, pour retrouver une émotion” et comme il le fait si bien, pour la partager, aussi.
Et par ce qu’en ce bas monde, rien n’est perdu, “Moi je pense que ça donne une ouverture à la jeunesse, la littérature sportive revient en avant”, Maria Ribeiro Tavarès (spécialiste du saut à la perche) nous met en joie.
Le mot de la fin, et qui résume très bien ce que l’on défend, ici, sur ce blog, est pour Arnaud Jamin, programmateur à “L’oeil du tigre” sur France Inter : “on est en train de donner des bonnes nouvelles, l’invention d’un genre, l’invention d’un genre culturel : la littérature sportive”.
Tout est dit ! Le Combat continue !
Sébastien Beaujault

Les intervenants :
– Arnaud Jamin : auteur du livre “le caprice Hingins” chez Salto
– Kris : scénariste de BD historicosportive “Un maillot pour l’Algérie” “Violette Morris
– Jean-Philippe Bouchard : éditeur chez Solar éditions et auteur
– Guillaume Martin : auteur du livre “Socrate à vélo”
– Maria Ribeiro Tavarès : spécialiste du saut à la perche
– Sylvain Coher : auteur du livre “Vaincre à Rome”

Pour réécouter l’émission “les éclaireurs” en intégralité

Sebastien Beaujault

Rédacteur web freelance, ici je vous parle de littérature sportive. Et plus généralement de la culture et du sport. Du livre de sport, de la bande dessinée de sport et même, parfois, de documentaire sportif. Malheureux à plus de 3 mètres d'un livre.