A vos marques… pages

Chère Cécile Coulon,

J’ai aimé ce moment en votre compagnie ! Il m’a semblé, même, vous avoir à mes côtés, au fil des pages. Je veux dire en cela, physiquement ! Véritable don d’ubiquité littéraire ou vrai cas de psychanalyse ? J’ose à peine vous avouer que je me suis accroché à cette amitié éphémère et qu’une fois le livre terminé ce fut, pour moi, une douloureuse séparation. C’est à chaque fois pareil ! J’aime à côtoyer l’auteur(e), à me l’imaginer.

A lire « petite éloge du running », j’ai aimé vous voir joyeuse, intrépide, fraîche, espiègle et de temps en temps mélancolique. Je ne vous connais pas évidemment. Je perçois seulement. Vous me direz.

J’ai aimé, quand l’écriture se fait douleur, vous voir tout envoyer valser. Les tasses de thé, les préjugés, les angoisses…

J’ai aimé, alors, quand vous prenez vos baskets et que vous allez courir. Courir, vite ! Vous reviendrez plus sereine et plus calme. Et vous reprendrez le fil de l’écriture.

J’ai aimé, à la lecture, appréhender « le petit peuple du bitume ». Au fil des pages, me sentir privilégier. Ligne après ligne, accompagner ces flibustiers de la course à pied. Idéalement situé sur le bord de la route littéraire. Souffrir pour elles, pour eux (enfin, au fond d’un canapé, un soir de pluie avec un thé au caramel !).

J’ai aimé les scruter aux ravitaillements ces stakhanovistes aux longues courses. Sont-ils fatigués, exténués, phagocytés ? Ou alors ont-ils les jambes pour aller jusqu’au bout.

J’ai aimé être au 30e kilomètre, là où ça fait encore plus mal (à ce qui paraît !). Il y a donc un mur, invisible. Un espace surnaturel, un trou noir qui perturbe la gravité terrestre. On ne peut plus avancer, ou bien on avance, mais douloureusement. A chaque foulée. tout paraît plus difficile, plus dur.

J’ai aimé, surtout, être là, sur la ligne d’arrivée. Partager avec eux cette indescriptible jouissance d’avoir terminé cette course.

J’ai aimé que vous évoquiez Pierre Morath et son documentaire « free to run ». Nous l’avions invité à la première édition du festival lettres et images du sport à Bressuire. Ce fut un moment très agréable. Un chic type. Et Suisse de surcroît ?

J’ai aimé vos parenthèses au début des chapitres, comme celui du chapitre 2 : « les premiers kilomètres (où l’on se demande ce que l’on fout là).

J’ai aimé cette phrase, non je l’ai adoré : « Car en course, lorsque l’on part sans se poser de questions, il arrive qu’on trouve une réponse sur sa lancée ».

J’ai aimé comprendre que l’on ne fait pas ce qu’on veut quand on coure un marathon, mais ce qu’on peut !

Malgré tout, je préfère ma situation : 4 km par semaine, quand il ne fait pas trop froid, pas trop chaud, pas trop de vent, qu’il ne pleut pas, qu’il n’y a pas de sport à la télé et que le chien a bien voulu m’apporter mes baskets !

En résumé, chère Céline Coulon, j’ai aimé…ce moment en votre compagnie !

« Petit éloge du running »
Cécile Coulon
Les éditions François Bourin

P.S. : j’ai remarqué que j’ai beaucoup lu de livre sur la course à pied  ces temps-ci :
« 42.192 » de Jean-Christophe Collin
ou encore « le garçon qui courait » de François-Guillaume Lorrain mais aussi « Alain Mimoun » de Alain Billouin et bien entendu, classique, parmi les classiques : « courir » de Jean Echenoz

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