Après la défaite infligée par le Conseil national, Maurer et Blattmann n’ont plus rien à faire à la tête de notre défense

Une fois de plus, un « projet » mal ficelé est débouté par l’assemblée nationale

Ueli Maurer, le défenseur d’une Armée de grand-papa et André Blattmann, sans vision, ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Présenter un projet boiteux, comme je le disais il y a peu sur ce même blog, ne peut conduire qu’à un échec.

Pourtant fervent défenseur de notre armée de milice et d’un système de défense crédible, je ne peux que déplorer ce manque de vision stratégique et les grandes difficultés à comprendre ce qu’est une conduite militaire moderne. Certes Monsieur Maurer, par ce refus, aura réussi à maintenir encore pour quelques temps une armée de 140'000 hommes, mais il ne rend nullement service à l’adaptation de notre Armée à la menace d’aujourd’hui.

N’étant même plus soutenu par son parti, il est grand temps qu’Ueli Maurer se retire. André Blattmann, chef de l’Armée, quant à lui doit démissionner avec effet immédiat avant qu’il ne soit trop tard et qu’il n’ait coulé non seulement notre Armée mais surtout démotivé tous nos jeunes.

Le plus navrant est qu’au centre de l’échiquier politique, personne ne se pose les vraies questions. Avant de parler de nombre d’hommes, de matériel, de budget, il serait judicieux d’analyser la menace, ses risques, les scenarii possibles et de mettre une stratégie en place. Puis, sur cette base, construire un modèle de défense qui réponde à cette dernière. La Suisse manque cruellement de vision stratégique et pas seulement pour son système de défense.

Je ne vais pas revenir sur les pistes déjà évoquées. La réforme de notre Armée se doit profonde, rapide et passe inévitablement par sa tête ainsi qu’une correction immédiate des programmes de formation de nos cadres.

Ma proposition : créer un groupe de réflexion, hors politiques et hors militaires professionnels, composé de personnes extrêmement qualifiées, visionnaires et disposant de connaissances : militaires, économiques, technologiques, internationales, diplomatiques et géostratégiques qui serait en mesure d’apporter une analyse de la menace et une esquisse de solutions de réformes pour notre Armée en quelques mois et, surtout, réalistes.

+ 0.1 % de oui pour la modification de la loi fédérale sur la radio et la télévision

Est-ce un score suffisant pour ne pas remettre en débat l'utilité du service public de ce domaine ?

Du bout des lèvres la population suisse accepte la modification de la loi fédérale sur la radio et la télévision. Mais le débat gronde… Le résultat est démocratique, certes ! Mais il est un devoir aujourd'hui de rediscuter des obectifs du "service public" rendu par nos télévisions et radios. Ces derniers sont bien loin d'être clairs !

Qui dit service public dit également neutralité dans l'information. Mais également éviter tout gaspillage financier. Il s'agira maintenant à la SSR de prouver aux citoyens qu'elle sert les intérêts de tous, c'est-à-dire, de redimensionner son budget et le réduire à ce que l'on peut s'attendre d'un service public ! Si, par cette nouvelle loi, les radios et télévisions locales s'en sortent gagnantes, tant mieux et ceci permettra d'élargir leurs offres. Mais leur grande soeur, la SSR devra se poser plusieurs questions quand à son offre tels que l'esprit plus critique sur les émissions de téléréalités, le nombre de films à violence gratuite, de revoir le débat et l'analyse de films diffusés (comme elle le faisait à l'époque dans "spécial cinéma"), d'émissions culturelles, etc.

Bien que la SSR vit un peu trop dans son microcosme, elle devra réfléchir également s'il est vrai que les travailleurs suisses ont le temps de regarder ou d'écouter un média (radio / TV) sur leur lieu de travail ce qui est loin d'être le cas.

La Billag devra également, suite au oui de ce week-end, s'interroger sur sa terminologie de service public, elle qui est organisée en société anonyme ! De plus, étant donné que l'encaissement de la redevance devient systèmatique, elle devra réduire sa voilure et se demander si une mise en place de moyens techniques automatisés ne pourraient pas réduire une grande partie des coûts en personnel et simplifier les systèmes d'encaissement de la redevance.

Malheureusement, nous sommes en Suisse, le débat dure que trop peu de temps après une votation à résultats serrés.

Retrouvez ici le sommaire des votations de ce 14 juin

L’affaire FIFA vue sous un autre angle

La démission de Sepp Blatter, un réel bien pour le football mondial ?

Personnellement, je ne suis pas persuadé que Sepp Blatter aurait dû démissionner. De plus, cette démission n’est pas la vraie solution pour le monde du football et du sport en général.

Première réflexion : A chaque fois que, dans ce monde, on élimine un dictateur, c’est un grand chaos qui fait suite à sa chute. Les Etats-Unis en sont souvent les principaux instigateurs (Irak avec Sadam Hussein, Egypte avec Husni Mubarak). Ils n’ont jamais réellement gagné une guerre, mais à chaque fois ils auront mis le chaos à leur retrait. Les français également avec Nicolas Sarkosy en Lybie : une vengeance sur Muammar Gaddafi, mais aujourd’hui le chaos.

Pour l’heure, je ne donne pas cher pour l’avenir du football mondial, plus précisément de la FIFA. Un grand nombre de « vautours » sont déjà dans les « starting blocks », prêts à bondir sur la manne laissée par Blatter à la FIFA. L’exemple de la FIVB (Fédération Internationale de Volleyball) le démontre aujourd’hui avec son nouveau président Ary S. Graça, suite au chaos qui a suivi les « années Ruben Acosta ».

Le 8 novembre 2010 déjà, je me suis permis d’envoyer une lettre à Sepp Blatter (avec toutes les clés d'amélioration) pour l’inciter à adhérer à un projet de contrôle de la gouvernance du sport mondial et d’en augmenter la transparence.

Seconde réflexion : Si des malversations devaient être trouvées au sein même de la FIFA, je me pose sérieusement la question de la valeur des contrôles effectués par l’organe de révision : KPMG pour ne pas le citer ! (Rapport de gestion : exemple). Dès lors, une question devrait être posée : « L’organe de révision est-il complice ou incompétent ? ». Tout ceci rappellerait tristement la faillite d’Enron et le bouleversement des milieux boursiers en décembre 2001. Quels en ont été les enseignements ? Mis à part la création de la Sarbanes Oxley Act, s’est-on penché sur la capacité de contrôles des organes de révision ?

La meilleure solution pour la FIFA est que Sepp Blatter reste encore durant 6 à 12 mois au moins et qu’il entame les changements suivants au plus vite :

  • la séparation des pouvoirs : le rôle du président (stratégique) et celui du directeur général (opérationnel) : disparition du titre de « Président exécutif » ;
  • la durée de mandant du président (par exemple : 8 + 4 ans : idem CIO) ;
  • la transformation des « coutumes » en règles avec un cadre mesurable et contrôlable ;
  • la gouvernance globale de la FIFA, c’est-à-dire la maîtrise et le contrôle de bout en bout de tous les projets FIFA sur le plan de la gestion comme sur le plan financier (c’est-à-dire jusqu’au payement de la dernière pierre de l’édifice) ;
  • Participation à la mise en place d’une « agence de contrôle de la gouvernance du sport mondial » (WSGA).

Sepp Blatter est le seul à pouvoir le faire, avec ses connaissances approfondies du football mondial. C’est la dernière mission qu’on lui demande et c’est le service qu’il doit encore rendre au football mondial et au sport en général.

NON à la loi fédérale sur la radio et la télévision

La prochaine votation sur la modification du 26 septembre 2014 de la loi fédérale sur la radio et la télévision est un leurre.

Une fois de plus, lorsque l’Etat se mêle, par l’intermédiaire de l’OFCOM dans ce cas, de créer des lois sur des redevances, on arrive toujours à un résultat irréfléchi et allant à contre courant de l’économie.

En effet, cela fait des années maintenant que nous sommes entrés dans l’ère de l’économie relationnelle et Google en est un exemple les plus marquant parmi tant d’autres.  Les télévisions et radios en sont également au cœur mais ne veulent pas le reconnaître et l’Etat n’a malheureusement rien compris au système.

Même de service public (faudrait-il encore évaluer l’objectivité des radios et TV publiques pour pouvoir l’affirmer), les chaînes de radios/TV se financent par de la publicité et, malheureusement encore par des taxes (Billag pour la Suisse) que l’on peut assimiler à un « racket » de l’Etat sur le consommateur qui n’a pas choisi d’écouter ou regarder telle ou telle émission.

De plus, cette manne de l’Etat, apportée sur un plateau en or à nos TVs et Radios nationales, ne fait qu’entretenir une certaine médiocrité. Partout où il y a assistanat, l’esprit d’entreprenariat ne sera nullement encouragé et la médiocrité entretenue.

La redevance radio/TV n’a aucune raison d’être, comme beaucoup d’autres taxes d’ailleurs.

En conséquence,  un NON sec à la modification de la loi fédérale sur la radio et la télévision dans les urnes le 14 juin prochain en sera un premier pas dans ce sens.

 

 

 

TV5 Monde attaquée ! Est-ce une surprise ?

La naïveté d’un bon nombre de collaborateurs fait que leur société ou leur administration deviennent des cibles faciles pour les hackers.

Pourtant, en vue de se protéger, plusieurs questions doivent se poser au sein d’une entreprise ou d’un organisme d’Etat. Mais la toute première doit être :

Quel serait l’objectif final recherché si nous étions attaqué ?

… et non « qui pourrait  bien pouvoir nous attaquer ? » ou « qui sont nos ennemis potentiels ? » 

Il s’agit de réfléchir différemment, d’où cette première question. Une fois la/les première/s réponse/s obtenue/s, c’est en se posant les questions suivantes que l’on peut avoir une meilleure appréhension des risques :

  • Quel serait l’objectif final recherché ainsi que les sous-objectifs ?

  • Quelle serait l’image dégagée après l’action/l’attaque ?

  • Quels seraient les intérêts directs et indirects de l’action/l’attaque ?

  • Etc.

Les réponses aux questions ci-dessus trouvées, il s’agit de construire les scenarii possibles pour réussir l'attaque. Ces derniers donneront les réponses aux questions :

  • Comment y parvenir ?

  • Qui pourrait ou aurait intérêt de le faire ?

  • Qui pourrait ou aurait intérêt de commanditer l’opération/l’attaque ?

Il faut ensuite déterminer, au sein des scenarii, acteurs et manière de faire trouvés, quelle serait la menace la plus dangereuse ainsi que la menace la plus probable (en moyens financiers, intellectuels, technologiques, médiatiques, etc.). Il sera en suite beaucoup plus simple d’établir sa stratégie de sécurité (« politique de sécurité » suivie de plans, directives, procédures, etc.) dont la première mesure est la sensibilisation de l’ensemble des collaborateurs aux problèmes de sécurité.

S’il est simple d’expliquer qu’une porte doit être fermée à clé et que le collaborateur à la responsabilité de cette clé (numérotée et identifiée), il est en revanche nettement moins facile d’expliquer les bases de sécurité en accès informatique.

Chaque collaboratrice et/ou collaborateur est un des maillons importants de la chaîne sécuritaire de l’entreprise. Il est vrai que les mauvais exemples viennent souvent du haut. Si Angela Merkel est tout à coup surprise d’avoir été écoutée sur son téléphone portable (…), il en va de même avec les soldats engagés en Afghanistan parlant librement par « Skype » avec leur famille (base arrière) tout comme l’employé de banque ayant inscrit son mot de passe sous son clavier. Décidément tous bien naïfs et ne réfléchissant pas sur l’importance de leur comportement dans un contexte général !

Le plus important à traiter dans le domaine de la sécurité informatique comme physique est le « comportemental ».

La démarche dans laquelle l’entreprise ou l’administration va concevoir sa politique de sécurité (informatique) est primordiale pour sa survie comme pour son image. C’est l’enjeu de chaque entreprise, mais surtout sa responsabilité pour la société en général dans laquelle elle évolue. C’est le patron et lui seul qui en a la responsabilité stratégique.

Sécurité : comment éviter le pire ?

Le dramatique accident de l’A320 de Germanwings soulève bien des questions sur la sécurité en général.

Actuellement, le monde des médias (anciennement presse écrite, radio, …) a pris une place importante dans la société, relayé également depuis 10 ans par des flashs TV en « prime time », par les flashs médias au travers de l’internet et par les médias sociaux : Twitter, Facebook, Youtube, etc. pour des mises lignes en temps réel ou pour mettre en avant son nom personnel. Et ceci devient tellement facile…

Le « burn out » comme on l’appelle aujourd’hui, c’est-à-dire la dépression, le surmenage ou simplement le manque d’assurance face à un problème, face à ce que pense autrui a toujours existé. Cependant, il y a encore 100 ans, le monde « allait moins vite » aussi bien dans la transmission de l’information que dans le nombre de personnes utilisant des services de transport en commun.

Aller à cheval, conduire une voiture, piloter un train ou un avion, l’accessibilité aux moyens de transport de tout un chacun a également changé. Idem pour l’accès aux réseau d’eau ou d’électricité. Nous évoluons aujourd’hui dans un environnement connecté : réseaux de communication, transports, électricité, eau, etc.

Chaque individu en a accès ! Et c’est un avantage pour tous, mais également un risque pour tous. Il y a 100 ans, si un individu était pris d’une crise de folie, il risquait de tuer un ou deux proches et personne ne le savait en dehors de son village.

Sans entrer dans les problèmes du terrorisme qui sont finalement les mêmes en terme d’impact mais qui doivent être abordés d’une manière différente, les problèmes individuels graves sont à prendre en compte pour la protection de la population en général.

En mixant maintenant l’effet des médias et la possibilité d’un acte de folie commis par un individu dépressif à un temps T au travers d’un des réseaux cités plus haut, la dimension de l’acte devient tout autre. Exemple en date, le crash, probablement volontaire de l’A320 de la compagnie Germanwings, commandé par un copilote dépressif. « Acte suicidaire personnel » emmenant à la mort 150 personnes innocentes. Sans compter la tristesse des familles. Acte, contrairement à l’acte terroriste, ne défendant aucune cause si ce n’est peut être celle d’afficher son nom dans le monde entier.

Qui en porte aujourd’hui la responsabilité ? Très certainement la société.

Aujourd’hui, trop de personnes mettent tout sur Facebook : photos, informations diverses ou même pire. Par contre, cette même société s’interdit de mettre sur pied un fichier de personnalités potentiellement dangereuses sous prétexte du secret médical. Mais, en fonction de la profession du patient, le médecin devrait, dans les plus brefs délais, avertir un organe central qui se chargerait de contrôler la suspension de la personne. En fonction de la profession, cette suspension pourrait se prolonger dans le temps, voire devenir définitive.

Quelles sont les professions à risques ? Pilote d’avion, conducteur de locomotive, conducteur de bus, aiguilleurs du ciel, etc. mais également dans des domaines sensibles tels que les milieux médicaux ou dans l’exploitation de centrales nucléaires, réseaux d’eau potable etc. Mais également dans les forces de police ou à l’Armée. Un commandant, de tout grade, qui fait un « burn out » n’a plus sa place en tant que commandant !

Sans vouloir prôner l’Etat sécuritaire (preuve en est : avec la phobie américaine, le pilote de l’A320 n’a pas pu ouvrir la porte du cockpit), nous sommes toutes et tous en droit d’évoluer dans un Etat sûr. Et il en va de la responsabilité de l’Etat de mettre en place les conditions nécessaires pour y parvenir. Créer une liste de personnes potentiellement dangereuses n’est pas « sécuritaire » mais permettra au moins de diminuer les risques dans la société dans laquelle nous vivons.

Il faut adapter les règles à l’évolution de la société. Malheureusement, se faire un nom en se suicidant aujourd’hui c’est possible grâce aux médias et à l‘accès aux composantes du réseau.

Ne voyons pas une telle liste comme un recensement de dangereux individus, mais allons plutôt dans le sens d’une protection de ces personnes afin qu’elles ne puissent, consciemment ou inconsciemment, commettre un acte irréversible.  

 

Le Parlement offre un superbe chèque en blanc à notre Armée

Faire passer, presque sans discussion, le DEVA est un gros cadeau pour Ueli Maurer et ses généraux.

Certes, l’enveloppe est limitée, mais son contenu ne correspond pas à ce que l’on peut attendre d’une Armée moderne. André Blattmann a présenté le DEVA devant la société fribourgeoise des officiers, le lundi 2 mars dernier. En fait, il l’a dit lui-même, le DEVA fait suite au rapport sur les lacunes de l’Armée et confirme ainsi ma dernière analyse sur mon blog.

N’en déplaise au président de la société suisse des officiers, qui se demandait si j’avais la naïveté de penser qu’en écrivant un tel brûlot on pouvait faire bouger les choses ? Et bien si ! André Blattmann, en citant l’Hebdo, annonçait le même soir à Villars-sur-Glâne que les trois prochaines nominations de généraux seraient faites au sein des officiers de milice.

Pour en revenir au DEVA, toujours ce même soir, André Blattmann s’embrouilla dans les chiffres des effectifs de la future armée en disant qu’il fallait 140'000 hommes pour assurer la présence de 100'000 hommes dans le terrain. Si chaque chef d’entreprise résonnait de la sorte, toutes nos entreprises disposeraient d’un réservoir de 40 % d’effectif en plus pour assurer un 100 % du travail. Mais où va-t-on ?

Une fois de plus, nous pouvons constater la faiblesse de l’analyse stratégique du chef de l’Armée. Le nombre d’hommes, tout comme le nombre de jours de service à accomplir, tombe du ciel, sans réflexion et sans vraie analyse de la menace. Oh, oui ! … Tout à coup, voilà le chef de l’Armée rassuré dans sa conférence. Il cita avec grande fierté que la Russie était une menace pour la Suisse, depuis l’arrivée du général Guérassimov nouveau chef d’état-major de l’armée russe, citant des passages écrits sur son site WEB ! La Russie, le nouvel ennemi de la Suisse, c’est rassurant et cela permet au moins de ressortir la doctrine apprise durant son école d’officiers. Entre parenthèse, lors de sa conférence, il a même osé revenir sur la menace grecque.

Non, Monsieur Blattmann, une fois de plus vous faites fausse route et il faut corriger le tir maintenant, car je suis prêt à parier que, comme les précédentes réformes, le DEVA n’aura pas l’occasion de pouvoir se terminer !

Il faudrait tout d’abord évaluer les causes des conflits dans le monde ces 10 à 15 dernières années, puis les risques pour notre pays, sans détour, droit au but.

Premièrement la quasi-totalité des conflits, lors de ces dernières années, ont éclaté dans un pays entre deux ethnies, souvent pour des motifs religieux (Ex-Yougoslavie, par ex) ou pour des raisons de non compréhension avec le pouvoir central (Ukraine, par ex) ou encore parce que l’Occident s’est ingéré dans les affaires d’un Etat X.

A quoi servirait DEVA si deux ethnies, sur notre territoire, commençaient à se battre par exemple ? Et je précise, ce ne serait en tout cas pas Suisses alémaniques contre Suisses romands ! Les mortiers du DEVA seraient-ils alors d’actualité pour protéger notre population ? Certes il faut pouvoir maintenir une capacité et une instruction à une guerre conventionnelle entre deux états, mais pour ce faire, il faudrait déjà que notre aviation ne soit pas seulement engageable durant les heures de bureau.

D’autre part, la cyberguerre, même si tout à coup elle devient prioritaire, comme le DEVA est conçu actuellement, ce ne sont que des miettes qui y seront consacrées (je rappelle pro memoria que ce sont quelques 20 postes qui seront créés au profit du renseignement, alors qu’il en faudrait 80).

Stop ! Arrêtons-nous un instant et repensons complètement notre analyse stratégique de la menace, de ses risques inhérents, en prenant comme modèle l’ensemble des conflits de ces 20 dernières années seulement, en y ajoutant les contraintes économiques et non seulement se contenter de dire qu’il faut protéger nos points névralgiques. Redonnons les moyens de recréer un vrai service des renseignements (allant plus loin que celui actuellement discuté), mais cette fois-ci intégré aux aspects civils (intelligence économique), policiers et militaires mais également intégré à ceux de nos partenaires : les services de renseignement de nos voisins.

Que ce soit en matière d’intelligence économique ou de cyberguerre, les Français nous montrent le chemin, mais pour des raisons politiques internes, nous refusons d’ouvrir les yeux.

De ce fait, et le plus urgent, est d'entamer maintenant une approche par phase :

1. analyse de la menace réelle;

2. analyse des risques pour notre pays;

3. mise en place d’un vrai service de renseignement avec les outils informatiques nécessaires et les partenariats nécessaires;

4. mise en place d’une structure de cyber protection (dont l’armée ne représente qu’une petite partie);

5. accès satellite pour la vision du territoire en partenariat avec les armées européennes;

6. redimensionnement de notre armée en fonction des vrais risques et menaces par :

  • une formation de qualité pour les cadres;

  • une formation pour les membres des états-majors, afin de pouvoir travailler avec nos partenaires européens;

  • un redimensionnement des effectifs en fonction des besoins réels (et non 100'000 hommes en fonction d’un budget calculé dans un bureau feutré);

  • un recalcul du nombre de jours de service et du temps d’incorporation en fonction de la complexité de l’arme, de l’instruction et de sa durée d’engagement, afin d’éviter toute perte de connaissance (et non égal pour tous les militaires);

  • une réforme du système d’avancement en détachant le niveau du salaire du grade pour les professionnels (un instructeur d’unités qui fait bien son travail et qui se plait dans ce poste doit pouvoir y rester en gardant le grade de capitaine par exemple, mais en bénéficiant d’un salaire en fonction de la qualité de son instruction);

  • une dissociation de la voie du commandement, de la voie de l’appui (of EM) et de la voie de l’instruction;

  • une préparation d’une partie de notre armée à l’engagement en dehors de nos frontières (il faut arrêter immédiatement l’engagement alibi de la Swisscoy, au profit d’autres engagements) basé, certes sur un volontariat, mais dans un but d’engagement et de retour d’expérience;

  • un investissement dans des moyens adaptés à la menace, à l’engagement et à l’instruction.

Cette énumération, non exhaustive, répond exactement aux buts fixés par notre Constitution, sans dépenser stupidement de l’argent mais, surtout avec la volonté de protéger notre pays contre des menaces actuelles et futures bien réelles.

La Suisse a besoin d’une Armée forte, mais crédible et adaptée à la réalité d’une vraie menace.

Les limites de la télé réalité

Jusqu’où iront les médias pour montrer leur absurdité ?

La télé réalité n’a jamais démontré, jusqu’à ce jour, un très grand apport intellectuel de ce genre d’émissions ! Mais de là, à faire mourir des sportifs utilisés en appâts d’un public béat et gavé d’images sensationnelles, la stupidité a grimpé à l’échelon supérieur.

Franchement, il est très dommageable que ces jeunes talents et prometteurs ne soient plus de ce monde, morts pour rien. Dans quelques jours, le public de la télé réalité aura oublié « l’incident » et les chaînes de télévision continueront de plus belle à gaver leur public de ce genre d’émissions. La leçon n’aura donc servi à personne.

Et là, plus de grandes marches dans les rues de Paris, ni même de pancartes : « Je suis Florence », « Je suis Camille », « Je suis Alexis » ou même « Je suis sportif, respectez-moi ! »

Jusqu’où ira encore la bêtise des faiseurs d’émissions TV et de leur course à l’audimat ?

Révoltant, tout simplement

Armée suisse : là où le bât blesse

«Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve, personne ne sait ce qui se passera demain. Une chose est sûre toutefois: la tâche principale de notre armée de milice est de protéger le pays et sa population.»

Commandant de corps André Blattmann, chef de l’Armée

Quel visionnaire cet André Blattmann ! Franchement, personne n’aurait pu avoir une meilleure vision sur l’avenir…

Mais que peut-on faire alors d’André Blattmann à la tête de l’Armée suisse ?

DEVA, le « nouveau » plan de développement de l’Armée, est malheureusement une nouvelle catastrophe pour cette dernière, après la chute du Gripen et trop d’erreurs commises à ce jour ! DEVA, n’est pas un plan de développement pour notre Armée, mais un correctif, très en retard, de toutes les erreurs stratégiques et opérationnelles produites durant ces 20 dernières années.

Depuis la fin septembre, j’ai quitté la grande institution et donc, en ce début d’année, libéré de toute obligation et/ou réserve de parole. Je vais donc me permettre de revoir la copie de notre Armée. Fervent défenseur d’une défense nationale crédible, je vais en plusieurs étapes (diverses interventions sur mon blog durant ces prochaines semaines), porter une critique sévère sur l’institution, afin qu’elle puisse rapidement évoluer, changer et s’adapter aux nouvelles menaces sans pour autant toucher aux devoirs qui lui sont dévolus dans notre constitution.

Le premier point faible de notre Armée est actuellement le profil de nos généraux.

Le premier visé est naturellement son chef suprême : André Blattmann. Ce brillant stratège, qui ne comprend rien à la cyber défense tout comme à l’évolution géostratégique, n’aime surtout pas la critique. C’est la raison pour laquelle il s’entoure uniquement de personnes qui, soit pensent comme lui, soit ne le critiquent pas ! C’est tout le contraire du profil d’un entrepreneur innovant qui s’entourerait de collaborateurs, certes difficiles à manager, mais très critiques et très novateur. André Blattmann, très visionnaire, a tout de même réussi à déclarer, peu avant le printemps arabe, que la menace la plus dangereuse pour la Suisse provenait de la Grèce par une arrivée massive de chercheurs d’emploi ! Peut-être le pense-t-il à nouveau, suite au récent changement de gouvernement de la Grèce.

Le chef des forces aériennes aurait dû également défendre le Gripen, mais malheureusement ne possédant que de très faibles notions de l’engagement de l’aviation, lors de la journée de l’industrie de l’armement 2013 à Berne, répondit à un participant qui lui posa la question : « Avez-vous un plan B si le peuple refuse l’achat du Gripen ? » : « Non, je n’ai pas de plan B car je ne peux pas penser que le peuple puisse refuser cet achat ! ».

Le projet FIS-HEER, système d’engagement des forces terrestres, qu’Ueli Maurer a dû personnellement suspendre, n’a jamais fonctionné à satisfaction étant donné que l’information sur son fonctionnement, ses problèmes de mise en service ainsi que sa sécurité étaient systématiquement filtrées par les personnes qui s’en occupaient.

La base logistique de l’Armée, dont les systèmes informatiques ne fonctionnent pas dans un contexte militaire et de ce fait ralentit la gestion du matériel et empêche ainsi d’équiper ou de déséquiper la troupe dans des temps acceptables.

Puis l’Etat-major de conduite de l’Armée devait être optimisé et réduit afin d’y augmenter sa capacité. Malheureusement cet état-major est une pieuvre et un refuge pour colonels professionnels, souvent l’anti-chambre avant la pré-retraite !

Et maintenant, le président de la société suisse des officiers veut étendre l’obligation de servir à toutes les femmes dans une période où l’Armée réduit drastiquement ses effectifs (100'000 au maximum avec DEVA). On aborde, une fois de plus le problème du mauvais côté.

Voici donc, énuméré en quelques lignes, le premier dysfonctionnement de notre Armée : le profil de nos généraux, tous voués ou obligés d’évoluer dans la pensée unique et donc son système de sélection basé certes sur un « assessment » (SSP-A : Service Psycho Pédagogique de l'Armée) mais bien plus alibi que proche des exigences connues dans le monde civil.

Première solution : Changer rapidement nos généraux, quasiment tous, par des officiers provenant de la milice avec une expérience forte de l’économie ainsi que de l’étranger et non du corps des officiers de carrière. L’économie est une des composantes les plus importantes de la guerre moderne. La compréhension du fonctionnement des différents pays qui nous entourent ou plus lointains est un atout. De plus, dans quelle entreprise, hormis l’Armée suisse, vous commencez tout en bas de l’échelle et quelques soient vos compétences vous terminez tôt ou tard à la tête de la société ? Oui, nous sommes la seule armée au monde où un officier de carrière commence sa carrière en tant que lieutenant et est sûr de terminer un jour colonel ou même général (On confond commandement et instruction) ! Il suffit pour cela que le candidat ferme sa gueule et soit bien dans le moule !

L’expérience du feu et des autres armées manque cruellement à la formation de nos généraux ! Et ce n’est pas prétendre avoir suivi une « école de guerre » à Paris, à Rome, à Hambourg ou à Fort Leavenworth, qui comblera ce manque ! Actuellement nos généraux sont plus aptes aux apéritifs des salons diplomatiques qu’à des commandements en Afghanistan ou au Mali (même si la Suisse ne veut pas la guerre) pour ne prendre que deux exemples ou une opération « Vigipirate » à un échelon national.

Personnellement, en temps de guerre, je ne pourrais en suivre aucun, tandis que pour avoir fréquenté de vrais généraux dans les armées de l’OTAN par exemple, mon sentiment serait tout autre.

Et ce n’est pas Ueli Maurer, lui le spécialiste de la pensée unique, qui voudra faire changer le système. Bien au contraire, une armée de petits soldats bien obéissants lui convient parfaitement. Remarque en passant, si le président de l’UDC, Toni Brunner, se permet de critiquer notre ministre des finances, il ferait mieux de présenter rapidement un remplaçant à Ueli Maurer avant que ce dernier ne détruise totalement notre système de défense.

Malheureusement, l’Armée suisse suit le modèle de l’administration : aux postes-clés surtout pas de décideurs, surtout pas de vrais commandants, mais des administratifs et/ou des suiveurs !

Tout le système de commandement de notre Armée doit être revu et vite !

 

 

 

 

 

Vol de données et lanceur d’alertes

Autre approche, autre vision…

Dans le cadre de la HSBC de Genève, il y a quelques années déjà, Hervé Falciani, ingénieur système de la banque, quittait le territoire helvétique en emportant un certain nombre de données confidentielles de la banque.

Aujourd’hui cette affaire ressort dans les médias.

La plupart des analyses traitent de la moralité des banques et non celle du voleur de données et j’aimerais apporter un éclairage différent sur ce genre de procédé et du rôle des « lanceurs d’alertes ».

Durant plusieurs années, Hervé Falciani a été employé de la HSBC et payé par cette dernière pour un travail d’ingénieur système. Il est clair que, par sa fonction, Hervé Falciani avait accès à certaines informations confidentielles de la banque comme tout collaborateur informatique d’une entreprise, tels que salaires de l’ensemble des employés, résultats de l’entreprise ou autres. Dans ce cas, c’est le secret de fonction qui prévaut.

Il faut maintenant différencier le secret de fonction dû à la position du collaborateur et le rôle du lanceur d’alertes. Par définition, le collaborateur doit être loyal face à son employeur. S’il découvre certaines anomalies ou des procédés contraires à la morale (code éthique, code de déontologie), il doit s’en référer à sa hiérarchie et/ou directement prendre contact avec la direction de l’entreprise ou encore avec un membre du conseil d’administration afin de transmettre l’information qu’il pense ne pas être en adéquation avec le code éthique. Dans certains cas, il peut même avertir l’instance publique concernée. Mais en aucun cas prendre, comme l’a fait Hervé Falciani, deux ans pour récolter et voler des données. Ce n’est pas le rôle du lanceur d’alertes.

Dès le moment où il y a vol de données et, surtout, organisation méticuleuse de la procédure de collecte de ces données, on est en droit de se poser la question sur le bien-fondé de la démarche. Tout porte à croire que cette démarche n’est plus celle du lanceur d’alertes mais bien d'une personne qui désire monnayer les données préalablement mises à l’abri à l’extérieur de la société, soit par chantage sur l’entreprise, soit en vendant ces données (aujourd’hui à un Etat ou autres organisations) dans le but d’un enrichissement personnel.

Dans le cas où le lanceur d’alertes avertit une instance étatique du dysfonctionnement morale d’une entreprise, c’est à l’Etat concerné d’investiguer et d’obtenir les preuves par des moyens légaux mais en aucun cas utiliser les données volées.

Il faut aussi analyser la moralité d’un Etat qui dit vouloir acheter des données volées à une entreprise ou une banque. Dans un état de droit, ce n’est en tout cas pas la voie légale. Pourtant l’Allemagne, tout comme la France, l’ont fait ! Ce comportement est tout sauf sain et plus proche d’un état bananier que d’un état de droit. Suite à ce raisonnement, doit-on encore discuter avec un Etat qui se comporte de la sorte et qui veut, de surcroît, donner des leçons à la Suisse ? Pour la bonne forme, la Suisse aurait dû rapatrier son ambassadeur et renvoyer dans son pays l’ambassadeur du pays annonçant qu’il payerait pour l’obtention de données volées.

Quant à Hervé Falciani, il n’est en aucun cas un lanceur d’alertes, mais bien une personne qui a brisé le secret de fonction et qui a volé des données confidentielles et doit être jugé en tant que tel.

Maintenant, cela n’empêche en aucun cas la Suisse, ou même un pays étranger, d’agir contre la HSBC, mais par des moyens légaux.

Comment vit cette Europe ? Que fait-on de l’état de droit ?