Paris, analyse d’un autre regard

En sympathie avec toutes les familles victimes des horreurs perpétrées, nous devons cependant garder la tête froide et analyser avec un peu de recul.

Le président Hollande parle de guerre et d’état d’urgence…

On peut discuter du mot « guerre » comme je le relevais à la suite du 7 janvier déjà, mais si on ose le mot, il s’agirait plutôt de parler de « guerre civile » puisque l’ennemi provient de l’intérieur de la France et même si les actions sont revendiquées par Daech (ce qui arrange beaucoup de monde), elles ont bien été montées et orchestrées de l’intérieur du pays.

A cette heure, on recense 7 terroristes morts, 5 se sont fait « sauter » à l’aide d’une ceinture d’explosif et deux abattus par les forces de l’ordre. Ce qui est étonnant, c’est que le gouvernement français parle de 8 lieux d’attaques distincts et le déclenchement s’est produit au Stade de France à la suite de 3 explosions. Ces trois terroristes, grâce à l’efficacité des mesures de sécurité n’ont pu entrer dans l’enceinte du stade. Mais où sont les autres ? Courent-ils toujours ?

Oui, la menace vient bel et bien de l’intérieur même si, d’une certaine manière, on pourrait croire qu’elle est orchestrée de l’extérieur. Mais quel est l’effet final recherché ? Le retrait des troupes françaises des théâtres d’opérations dans les régions islamiques du monde ? Par la terreur, faire fléchir le gouvernement français en vue d’un retrait de troupes par la pression et/ou la division du peuple français ?

Analysons la situation sous l’angle du lancement d’une « guerre civile » en France, par des Français ou des naturalisés, même aidés par des infiltrés profitant des flux migratoires. Hormis la planification d’opérations extérieures pour lutter contre le terrorisme international, la sécurité du territoire devrait être garantie par une surveillance plus serrée d’une multitude d’activistes de tout bord, des français rentrés de zone de conflits ou d’entraînement islamiques, des lieux de radicalisation, du contrôle extrêmement serré des migrants, du contrôle aux frontières (Schengen a vécu et a démontré son incapacité de maitrise des risques sur un territoire aussi vaste que celui de l’Europe), etc. Et « l’état d’urgence » a-t-il un sens ? C’est ce qu’attendent les belligérants : bloquer l’économie des grandes nations européennes par ce type de mesures.

Quel est le rôle des médias face à ce genre d’opérations ? Relayer ce que veulent effectivement les terroristes ? Leurs photos, leurs revendications, etc. Même si, durant le match du Stade de France, dont la première explosion retransmise en directe a été le déclenchement des opérations (il ne faut pas non plus voir des « cerveaux » mais bien une planification simple de quelques opérations synchronisées autour d’un vendredi 13) pendant une rencontre amicale France-Allemagne et touchant des lieux fréquentés. Tout individu au sein d’un groupe ayant l’idée de déclencher une action fortement médiatisée, à l’aide d’outils modernes et bon marché tels que : téléphones mobiles, GPS, connexion internet, recherches d’évènements et dates clés, fabriquant des explosifs basics (recette sur internet), sachant se procurer des armes (malheureusement hyper simple aujourd’hui) et surtout déterminé à se faire connaître par n’importe quel moyen et n’ayant pas peur de mourir, peut et pourra encore et toujours faire d’immenses dégâts.

Il est à saluer les promptes actions du RAID, car plus vite une opération sera maîtrisée (Superette Casher, Bataclan,…), moins il y aura de victimes. L’issue restant fondamentalement la même : la mort des assaillants.

Que faire, tout en respectant les principes démocratiques ?

  • Donner les moyens aux services de renseignements et aux forces de l’ordre,
  • Appliquer les mesures nécessaires en matière de surveillance, détention préventive, interrogatoire, au risque de se froisser avec les droits humains (ces mesures n’iront de toute façon jamais au-delà de ce que le droit islamique dit ou prévoit),
  • Contrôler d’une manière stricte l’immigration,
  • Réduire la naturalisation, tout comme le droit de résidence,
  • Contrôler tous les espaces du territoire national (quartiers sensibles) y compris, s’il le faut, par la force,
  • Interdire de se promener le visage masqué et/ou avec des habits proches de ceux de la police et de l’armée,
  • Interdire formellement la détention d’armes pour tout individu qui ne serait ni collectionneur déclaré, ni citoyen de longue date (ayant un passé dans une institution et/ou association : tireur, ancien militaire, ancien policier,…),
  • Donner la possibilité de contrôle d’individus aux frontières comme sur la voie publique et en tout temps,
  • Présenter sa carte d’identité à l’entrée d’un dancing, d’une salle de spectacle, etc.,
  • Former les médias aux manières d’informer en cas d’événements particuliers,
  • Avoir la possibilité de contrôler les médias dès le début d’un événement particulier dans le seul but d’éviter tout risque d’information à l’adversaire.

Il faut également continuer le combat contre le terrorisme à grande échelle dans le monde en y mettant les moyens adéquats et ne pas hésiter à anéantir une région occupée par des terroristes s’il en va de la sécurité commune.

Ces mesures sont au profit de la sécurité de toute la population. Ne pas s’y conformer, c’est se rendre complice.

Sandro Arcioni

Sandro Arcioni, Dr ès sciences, lieutenant-colonel, expert en stratégie et en cyberdéfense, directeur de mupex Sàrl et enseignant-chercheur dans le domaine de la gouvernance.