Après la défaite infligée par le Conseil national, Maurer et Blattmann n’ont plus rien à faire à la tête de notre défense

Une fois de plus, un « projet » mal ficelé est débouté par l’assemblée nationale

Ueli Maurer, le défenseur d’une Armée de grand-papa et André Blattmann, sans vision, ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Présenter un projet boiteux, comme je le disais il y a peu sur ce même blog, ne peut conduire qu’à un échec.

Pourtant fervent défenseur de notre armée de milice et d’un système de défense crédible, je ne peux que déplorer ce manque de vision stratégique et les grandes difficultés à comprendre ce qu’est une conduite militaire moderne. Certes Monsieur Maurer, par ce refus, aura réussi à maintenir encore pour quelques temps une armée de 140'000 hommes, mais il ne rend nullement service à l’adaptation de notre Armée à la menace d’aujourd’hui.

N’étant même plus soutenu par son parti, il est grand temps qu’Ueli Maurer se retire. André Blattmann, chef de l’Armée, quant à lui doit démissionner avec effet immédiat avant qu’il ne soit trop tard et qu’il n’ait coulé non seulement notre Armée mais surtout démotivé tous nos jeunes.

Le plus navrant est qu’au centre de l’échiquier politique, personne ne se pose les vraies questions. Avant de parler de nombre d’hommes, de matériel, de budget, il serait judicieux d’analyser la menace, ses risques, les scenarii possibles et de mettre une stratégie en place. Puis, sur cette base, construire un modèle de défense qui réponde à cette dernière. La Suisse manque cruellement de vision stratégique et pas seulement pour son système de défense.

Je ne vais pas revenir sur les pistes déjà évoquées. La réforme de notre Armée se doit profonde, rapide et passe inévitablement par sa tête ainsi qu’une correction immédiate des programmes de formation de nos cadres.

Ma proposition : créer un groupe de réflexion, hors politiques et hors militaires professionnels, composé de personnes extrêmement qualifiées, visionnaires et disposant de connaissances : militaires, économiques, technologiques, internationales, diplomatiques et géostratégiques qui serait en mesure d’apporter une analyse de la menace et une esquisse de solutions de réformes pour notre Armée en quelques mois et, surtout, réalistes.

Sandro Arcioni

Sandro Arcioni, Dr ès sciences, lieutenant-colonel, expert en stratégie et en cyberdéfense, directeur de mupex Sàrl et enseignant-chercheur dans le domaine de la gouvernance.