+ 0.1 % de oui pour la modification de la loi fédérale sur la radio et la télévision

Est-ce un score suffisant pour ne pas remettre en débat l'utilité du service public de ce domaine ?

Du bout des lèvres la population suisse accepte la modification de la loi fédérale sur la radio et la télévision. Mais le débat gronde… Le résultat est démocratique, certes ! Mais il est un devoir aujourd'hui de rediscuter des obectifs du "service public" rendu par nos télévisions et radios. Ces derniers sont bien loin d'être clairs !

Qui dit service public dit également neutralité dans l'information. Mais également éviter tout gaspillage financier. Il s'agira maintenant à la SSR de prouver aux citoyens qu'elle sert les intérêts de tous, c'est-à-dire, de redimensionner son budget et le réduire à ce que l'on peut s'attendre d'un service public ! Si, par cette nouvelle loi, les radios et télévisions locales s'en sortent gagnantes, tant mieux et ceci permettra d'élargir leurs offres. Mais leur grande soeur, la SSR devra se poser plusieurs questions quand à son offre tels que l'esprit plus critique sur les émissions de téléréalités, le nombre de films à violence gratuite, de revoir le débat et l'analyse de films diffusés (comme elle le faisait à l'époque dans "spécial cinéma"), d'émissions culturelles, etc.

Bien que la SSR vit un peu trop dans son microcosme, elle devra réfléchir également s'il est vrai que les travailleurs suisses ont le temps de regarder ou d'écouter un média (radio / TV) sur leur lieu de travail ce qui est loin d'être le cas.

La Billag devra également, suite au oui de ce week-end, s'interroger sur sa terminologie de service public, elle qui est organisée en société anonyme ! De plus, étant donné que l'encaissement de la redevance devient systèmatique, elle devra réduire sa voilure et se demander si une mise en place de moyens techniques automatisés ne pourraient pas réduire une grande partie des coûts en personnel et simplifier les systèmes d'encaissement de la redevance.

Malheureusement, nous sommes en Suisse, le débat dure que trop peu de temps après une votation à résultats serrés.

Retrouvez ici le sommaire des votations de ce 14 juin

Sandro Arcioni

Sandro Arcioni, Dr ès sciences, lieutenant-colonel, expert en stratégie et en cyberdéfense, directeur de mupex Sàrl et enseignant-chercheur dans le domaine de la gouvernance.