Gouvernance et sécurité

Obligation de servir? Il faut être capable de penser différemment

Je vais continuer, sous cette rubrique "Etre capable de penser différemment", d'expliquer l'appréhension d'un problème par une approche différente. Que se cache derrière l'obligation de servir pour la stabilité et la sécurité de la Suisse ?

Il n'est pas lieu ici d'entrer dans un débat stérile gauche-droite, mais d'apporter quelques éléments de réponse pour le maintien de l'obligation de servir dans notre Pays.

Contrairement à ce que peut penser un certain pourcentage de la population, l'obligation de servir, pour un jeune de 20 ans, n'est pas une idée dépassée ni même une contrainte désuète d'une Suisse en mal d'un passé militaire ! Au contraire, l'obligation de servir, pour un jeune de 20 ans, apporte une stabilité et une sécurité à toute épreuve pour notre Pays. Premièrement, un pays dans lequel tout citoyen est soldat signifie que l'Etat accorde une grande confiance à ses citoyens, non seulement en leur confiant une arme personnelle, mais en leur demandant de réfléchir et ne pas exécuter un ordre qui pourrait aller à l'encontre de la morale. En Suisse, c'est le peuple qui fait son armée, c'est-à-dire, contrairement à des pays totalitaires ou à des pays disposant d'une armée professionnelle capable en tout temps de mener un coup d'Etat, qui assure d'abord la stabilité et la sécurité intérieure de l'Etat simplement en étant "citoyen-soldat". Sans violence ! Uniquement par le comportement de chaque citoyen face à l'Etat.

Pour un jeune de 20 ans, dans l'obligation de faire un service de plusieurs mois pour son Pays, quelle n'est pas la meilleure sécurité pour l'Etat que de l'instruire aux maipulations des armes. De ce fait, chaque jeune apprendra non seulement les effets de l'utilisation des armes mais encore plus les conséquences de leur utilisation. Ce passage sous les drapeaux sensibilise la jeunesse suisse au danger des armes. Si, en comparaison, nous regardons ce qui se passe à l'étranger et/ou dans toute violence liée aux armes, nous constatons que tous ceux qui en ont fait usage n'avaient aucune formation militaire. C'est en quelque sorte une phobie ou une admiration pour les armes par des personnes qui n'en ont jamais eu entre leurs mains durant une formation spécifique.

Autre élément, l'obligation de servir, tout comme la détention de l'arme personnelle à la maison, sont des atouts que nos voisins ou toutes autres nations nous envient, car c'est un symbole de responsabilité du citoyen, de liberté, de stabilité et de sécurité. En conséquence, vue de l'étranger, la Suisse est un pays économiquement sûr pour ces raisons. Ce qui serait totalement impassable dans tout autres pays.

La Suisse s'est créée non pas sur la base d'un pacte économique mais bien sur la base d'un pacte de défense. Base du fédéralisme et de l'équité dans notre pays. Si l'Europe s'était créée sur la base d'un pacte de défense, c'est-à-dire un modèle tel que celui de l'OTAN mais sans les Etats-Unis, les bases du fédéralisme (politique des régions) et du respect de chaque Etat membre aurait eu pour conséquence l'obtention d'un vrai ciment entre Etats européens. Malheureusement, l'Europe s'est créée sur la base d'une "alliance économique" qui, aujourd'hui, périclite du fait que tôt ou tard, les différences économiques deviennent visibles entre Etats. Le passage à la monnaie unique (l'Euro) dans chaque Etat membre, hormis les plus malins, a été le premier élément du début de l'agonie. En fait, ce passage s'est fait sans contrôle, c'est-à-dire où chaque citoyen détenteur d'un commerce ou d'une entreprise n'avait qu'un seul but : adapter ses prix sur la moyenne élevée des prix européens, sans adapter aussi ses charges à la hausse (tel que le salaire de ses collaborateurs, etc.) avec souvent une seule vision : le touriste ! Aujourd'hui, l'Europe ne peut tout simplement plus fonctionner et le retour en arrière paraît impensable !

Mais revenons à notre jeune Suisse de 20 ans accomplissant ses obligations de servir. Côté sécurité économique de la Suisse, il va, sans s'en rendre compte, y contribuer. Le fait qu'à 20 ans, il doit fréquenter des personnes qu'il n'a pas choisi lui même de fréquenter durant 4 mois, des personnes provenant des quatre régions linguistiques de la Suisse, de toute profession, de tout niveau social va faire de ce jeune un citoyen suisse responsable dans la société et l'économie suisse. Il gardera l'image des différences qu'il a vécues durant ces 4 mois pour toute sa vie et contribuera ainsi à l'économie de la Suisse dans ses futures prises de décisions. Dans les autres pays, il y a deux approches, c'est-à-dire deux classes : l'élite des hautes écoles et la classe moyenne, ceci se perpétuant de génération en génération. En Suisse, pour l'instant et grâce à l'obligation de servir ce n'est pas le cas. Un moment donné dans la vie de chaque Suisse, il y a ce passage obligé mélangeant toutes les classes de la population. Il est donc important que chaque jeune Suisse ne puisse pas passer entre les mailles du filet et qu'il doive accomplir, au minimum, ces 4 mois d'obligation de servir. Il en va de la prospérité, de la sécurité et du respect de la Suisse face à nos voisins.

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