Il n’y a rien de plus décourageant que de construire un manifique château de sable pendant des heures, pour voir un enragé détruire à coup de pieds et en quelques minutes les oeuvres que l’on s’est donné tant de peine à bâtir. C’est pourtant ce qu’il se passe quand on parle de l’action climatique. D’un côté, certaines personnes font très attention à leurs déplacements, leurs déchets, leur consommation, mais il suffit de quelques entreprises ou personnes qui dépensent massivement et sans conscience pour tout gâcher, et faire encore plus de dégâts.
En voyant que les personnes qui représentent au parlement les plus riches et les plus puissants se moquent des jeunes qui manifestes en critiquant leurs voyages d’études ou leurs téléphones mobiles, que nous avons décidé avec cinq autres parlementaires fédéraux (Samira Marti, Mattea Meyer, Mathias Reynard, Fabian Molina, Cédric Wermuth et moi) de lancer un appel, que je partage ici avec vous:
Stop à la diffamation du mouvement de grève pour le climat !
Les plus forts, économiquement et politiquement, détruisent notre planète. Depuis des années, ils bloquent tout changement de système et défendent sans scrupules leurs intérêts privés. Paradoxalement, ce sont maintenant eux qui se permettent de pointer du doigt les jeunes qui s’engagent pour le climat et résistent à la destruction de la Terre.
Durant les deux premières semaines de la session de printemps du parlement, les jeunes du mouvement de la grève pour le climat nous attendaient, chaque matin, devant le palais fédéral. Ils ont été à plusieurs reprises raillés par les politiciennes et politiciens du PLR et de l’UDC :
« Oui, vous ! avec vos téléphones portables ! », ou : « Et ce week-end, vous prenez un vol pour New York ? », ou encore : « allez d’abord à la mine, ensuite vous pourrez protester ! »
Ces accusations n’ont pour objectif que de nous détourner du vrai problème : les dégâts que causent les puissants à l’humanité.
En effet, la réalité, c’est que ce ne sont pas les jeunes qui aujourd’hui manifestent, qui :
– Ont gagné des milliards de revenus grâce à l’industrie du charbon
– Ont utilisé des prêts pour financer le récolte de pétrole dans les sables bitumineux, au mépris de l’environnement
– Ont investi dans l’exploration pétrolière dans l’Arctique
– Ont géré des fonds illégaux provenant de la déforestation tropicale
– Sont représentés au parlement depuis des années par des lobbyistes du pétrole, de l’industrie automobile et des marchés financiers
– Et bien plus encore
Bien que nous fassions des efforts pour vivre notre vie quotidienne dans le respect de l’environnement et du climat, les plus puissants continuent à le détruire dans notre dos. Au lieu de tout faire pour arrêter les coupables, l’UDC et le PLR jouent ce jeu dévastateur, car il n’est pas rare qu’ils en profitent personnellement en tant que membres de conseils d’administration, lobbyistes ou encore comme investisseurs privés et entrepreneurs. Ils ignorent les faits scientifiques pour une seule raison : ils bénéficient des entreprises responsables de la catastrophe climatique. En diffamant les jeunes engagés pour le climat, et en nous demandant à toutes et tous de changer nos comportements individuels, ils nous détournent du fait que ce sont leurs décisions politiques qui aggravent le plus la crise climatique.
Nous ne pouvons pas résoudre ce problème, simplement avec des sacrifices individuels. En effet, 100 entreprises, dont des géants du pétrole et du gaz comme ExxonMobile et BP ou encore le géant minier Glencore, sont responsables à elles seules de 71% des émissions de gaz à effet de serre. Ce sont les politiques qui doivent changer leurs comportements, au lieu de nous culpabiliser si nous avons omis de recycler une canette.
Nous faisons toutes et tous partie d’un système dans lequel nous ne pouvons pas vivre sans contradictions. Il est donc particulièrement ridicule que les plus puissants, économiquement comme politiquement, bloquent les seuls changements à même de vraiment avoir un impact, poursuivent sans scrupules leurs intérêts privés, et se permettent sans honte de se moquer de celles et ceux qui s’opposent à la destruction de notre planète.
Samira Marti, Liestal
Mattea Meyer, Winterthur
Cédric Wermuth, Zofingen
Fabian Molina, Zürich
Matthias Reynard, Savièse
Samuel Bendahan, Lausanne
Il y a derrière cet appel, un élément fondamental lié à la question du “comment régler le problème”. Tous les efforts individuels sont louables et positif, et il serait ridicule de les critiquer. Mais c’est par une action collective, coordonnée, au travers de laquelle tout le monde joue le jeu, et pas seulement les bonnes poires, que nous réussirons à infléchir la courbe de la hausse mondiale des températures.
Bien dit, bravo!
J’aimerais que cela soit le debut d’une possition bien tranché du PS en rapport à ce que je considère un VRAI LEURRE qui s’appelle CONCORDANCE ET COLEGIALITE et que decourage à une partie pas du tout negligeable de votre potenciel électorat
Quand on voit un M Berset à côté d’un certain Ueli Maurer,en l’ocurrence President de la Confederation et representant d’un parti que ,hors de la SUISSE MODELE on l’appellerait d’extrême droite mais qu’en suisse et son HYPOCRISIE MODELE s’appelle UNION DEMOCRATIQUE DU CENTRE!!!,defendre pas mal de projects du Conseil Fédéral,géré par l’extrême droite et la droite lobbyste de GLENCORE,UBS,VALE,CREDIT SUISSE,ROCHE..et j’en passe,vous comprendrez que,de mon avis, c’est pas le PS qui peut lidérer un changement radical qui demandent dans la rue,POUR LA PREMIER FOIS DEPUIS DES DECENIES,la jeunesse Suisse
On arrive au point de que les jeunes socialistes vaudois soutienent aussi la candidate du POP au lieu d’être tous et toutes derrière Rebecca Ruiz,ça dit beaucoup,n’est pas?
Merci à vous
Rafael
Merci Monsieur Bendahan
Les personnalités qui se sont moqués des jeunes sont maladroits et je pense qu’ils ont regretté leur mépris à ce sujet. L’auteur est parmi les plus fins connaisseurs des rouages de l’économie suisse. Il sait qu’en présentant 2 résultats successifs de régression du PIB dans un pays développé l’on considère qu’il est en récession. Si du jour au lendemain nous voulions passer au “tout propre” (zéro émission CO2) l’économie risque de nous faire plonger dans une des crises que le monde moderne n’a pas encore connu. Il faut y allait doucement, d’une façon réfléchie, pour concrétiser la transmission énergétique. Ne faites pas comme vos alliés les “verts” qui ne font que de dénoncer. Si vous leur passez les manettes du pouvoir ils risquent de déconstruire tous ce que les bâtisseurs de la Suisse ont réalisé depuis des décennies. Hier encore le parlement a donné 13 milliards au rails, ce ne sont pas “les verts” qui ont décidés, il fallait trouver les budgets et les allouer d’une façon ordonnée dans le temps. Si vous voulez faire fuir Glencore elle ira continuer son activité ailleurs. Une bonne action pour le climat par exemple est d’aller faire un sit-in de quelques heures devant les ambassades des grands pays asiatiques pollueurs.