Discours du 1er août 2020

Discours du Maire, prononcé à l’occasion de la fête nationale organisée par la Ville de Genève – seul le prononcé fait foi

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Madame la présidente du Conseil municipal (Albane Schlechten)

Monsieur le Conseiller administratif , cher collègue, cher Alfonso,

Madame la vice-présidente de la section genevoise de l’Association suisse des infirmières et infirmiers (Patricia Borrero)

Mesdames et Messieurs les élu-e-s et représentant-e-s des autorités fédérales, cantonales et municipales vivant en Ville de Genève

Chères habitantes et chers habitants de notre belle villede Genève

Bienvenue à toutes et tous !

[En dialecte alémanique]: à tous nos amis originaires de Suisse alémanique, j’adresse mes chaleureuses salutations et vous remercie de votre présence. Comme vous l’entendez, j’ai quelques origines alémaniques et c’est d’autant plus un plaisir de célébrer notre fête nationale avec vous. Mes origines multiples – alémaniques, extra-européennes et surtout romandes ! – sont un bon exemple de la belle diversité qui caractérise notre pays et notre ville.

Cari amici ticinesi, siamo molto lieti di celebrare con voila nostra festa nazionale. Condividiamo elementi relativialla nostra cultura latina, che si esprime co bene neimomenti conviviali.

Ladies and gentleman, I would like also to express my warmest welcome wishes to our international guests, reminding that Geneva is proud of being a very diverse and international city, and also aware of the responsibilities it gives to us. I wish you to spend a nice Swiss National Day!

 

Je suis particulièrement heureux que nous puissions être réunis aujourd’hui pour commémorer ensemble la Fête nationale suisse, ici au cœur du Jardin botanique dont je salue le directeur Pierre-André Loizeau et ses équipes. Une Fête nationale dont on se souviendra à coup sûr comme celle de la lutte contre le coronavirus.

Je tenais à ce que nous puissions malgré tout honorernotre tradition et rappeler ce qui nous unit, habitantes et habitants de toute la Suisse.

Le 1er Août est un moment hautement symbolique. Une occasion de nous rappeler ce qui nous unit, la solidarité qui nous anime, l’entraide qui nous cimente. Ces valeurs qui sont cardinales dans notre société et que nous devons, plus que jamais, mettre en exergue dans la situation présente et, surtout, concrétiser sur le terrain, pour toutes et tous.

C’est pour cette raison que j’ai proposé, cette année, à l’Association suisse des infirmières et infirmiers d’intervenir comme invitée d’honneur de la Ville de Genève, et je remercie sa section genevoise, représentée par Mme Patricia Borrero, d’avoir donné suite à cette invitation. Je tenais à rendre hommage à une des professions dont les compétences ont été et sont toujours vitales pour lutter contre la pandémie qui nous est tombée dessus. Ce n’est pas la seule, bien sûr, mais le fait qu’elle soit principalement féminine et basée sur le soin et l’attention aux autres en font un symbole, un emblème. Je pense aussi aux vendeuses des magasins de première nécessité, aux aides à domicile, au personnel de nettoyage, et à de nombreuses autres.Mais les infirmières et les infirmiers ont été en première ligne pour soulager, soigner, apporter confort et réconfort. Je veux ici les en remercier très sincèrement, en mon nom et au nom des autorités de la Ville de Genève, et insister sur la nécessité de valoriser enfin cette profession.

Cette Fête nationale ne ressemble à aucune autre, parce que nous avons dû intégrer strictement les consignes sanitaires afin de nous protéger toutes et tous. C’est donc une fête épivardée que nous allons vivre, au cœur des quartiers de la ville. Une fête pour prouver que l’espace public, quand nous nous l’approprions pour en faire un lieu convivial, est un espace où l’on peut se sentir bien les uns avec les autres, en sécurité. Un lieu où l’échange et le dialogue s’épanouissent.

Les arts de la rue que nous avons conviés pour vous émerveiller, vous faire rire, réfléchir ou même peut-être pleurer d’émotion, incarnent cet esprit festif et rassembleur que nous espérons voir se répandre dans les parcs et sur les places aujourd’hui.

Dans les années 80, nous avons subitement dû nous plier à l’impératif de l’amour safe, quand le sida s’est répandu et a frappé si injustement, si brutalement. Aujourd’hui, nous allons devoir inventer la fête safe.Toutes les questions qui se sont posées à l’époque, les angoisses et les discriminations contre lesquelles la société a dû mobiliser ses forces et ses ressources, sont de retour.

Nous traversons une période instable, inconfortable, dangereuse même sous certains aspects. Les conséquences de cette pandémie ne sont pas seulement sanitaires, elles sont économiques, sociales, politiques, humaines, et elles vont durer. Aujourd’hui, c’est en veillant à rester solidaires les uns des autresque nous pourrons continuer notre route, construire notre avenir. C’est en appliquant ce qui fait la force de notre pays, notre capacité à travailler ensemble, notre recherche du compromis, notre ouverture et notre tradition d’accueil et d’attention aux plus faibles, quenous pourrons nous réinventer et faire face aux défis d’aujourd’hui et demain, la pandémie bien sûr, mais aussi l’urgence climatique ou la montée des inégalités.

Je tiens à remercier les artistes qui jouent aujourd’hui, pour vous. Celles et ceux qui font vivre les arts et la culture ont été extrêmement fragilisés avec cette crise, étant le premier domaine qui a subi de fortes restrictions, et qui sera probablement le dernier à en sortir complètement. Ils ont clairement besoin d’un soutien fort et affirmé des collectivités publiques, afin de préserver ce savoir-faire. Je salue la force et la créativité qui leur permettent d’inventer des univers nouveaux, de nous montrer que le monde auquel nous aspirons est possible. Que ce quotidien qui change sans cesse peut être apprivoisé. Comme le disait Samuel Beckett, « il n’y a que l’éphémérité qui dure ».

Je remercie également Stéphanie Gautier et Antoine Frammery qui ont relevé le défi de vous proposer, en un temps record, une programmation COVID compatible bien sûr, adaptée à tous les âges. Une programmation qui n’a rien de lisse ou de consensuelle, vous l’avez peut-être déjà expérimentée cet après-midi.

Un grand merci encore à toutes celles et tous ceux qui ont pris part à l’organisation et enfin, bien sûr, à vous toutes et tous qui êtes là aujourd’hui.

Je vous souhaite un très bon 1er Août !

Vive Genève, vive la Suisse !

Sami Kanaan

Sami Kanaan est Maire de Genève 2014-2015, 2018-2019 et 2020-2021, Conseiller administratif en charge du Département de la culture et de la transition numérique, Président de la Commission fédérale pour l'enfance et la jeunesse, Vice-président de l'Union des villes suisses et de l'Union des villes genevoises.

3 réponses à “Discours du 1er août 2020

  1. Ca fait longtemps que Genève n’est plus tout à fait en Suisse.

    Ah si, quelques drapeaux ici et là.

  2. Eh bien, vous m’aurez au moins appris un verbe de la langue française que je ne connaissais pas: épivarder.

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