mobilité électrique

La mobilité électrique: une solution d’avenir ?

La mobilité électrique est sur toutes les lèvres et apparaît comme une solution d’avenir pour rendre la mobilité plus durable et notamment pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Mais est-ce si simple ?

 

Les premiers véhicules électriques sont apparus au milieu du XIXe siècle déjà. Mais peu concurrentiels par rapport aux véhicules thermiques, ils furent mis de côté pendant de nombreuses années. Ce n’est qu’au début de ce siècle, et face aux enjeux environnementaux induits notamment par l’utilisation de véhicules thermiques polluants, que les voitures électriques ont refait leur apparition avec pour ambition de proposer une alternative durable à la mobilité individuelle.

Mais si leur avenir est prometteur et que les constructeurs automobiles se sont maintenant tous lancés sur ce créneau, les véhicules électriques posent encore de nombreuses problématiques qu’il s’agira de résoudre pour en faire une véritable alternative « verte ».

 

Quelques enjeux à relever :

 

Production d’électricité : si l’ensemble des voitures suisses (4,6 millions) étaient propulsées à l’électricité, la demande en électricité augmenterait de 25 %. Comment produire cette énergie supplémentaire, sachant que nous devons dans le même temps remplacer l’énergie d’origine nucléaire ?

Fabrication du véhicule : La production d’une voiture électrique est loin d’être propre, puisqu’elle émet deux fois plus de gaz à effet de serre à la production (entre 7 et 15 tonnes de CO2, selon la taille de la batterie et le processus de production) qu’un véhicule thermique. Par ailleurs, les matières premières (cuivre, cobalt, lithium, …) utilisées pour la fabrication des batteries ont un impact environnemental et social important.

Recyclage des batteries : Le recyclage des batteries pose lui aussi un défi considérable, particulièrement pour extraire les métaux qui les composent avec le moins d’énergie possible. Un défi encore à relever, mais des applications industrielles économes en énergie et économiques semblent aujourd’hui toutes proches.

 

Si les enjeux ne sont pas négligeables, la voiture électrique possède tout de même quelques atouts indéniables :

 

Pollution de l’air : Les véhicules électriques ne génèrent pas d’émissions directes de polluants et contribuent ainsi à l’amélioration de la qualité de l’air dans les régions exposées au trafic routier.

Bilan CO2 sur l’ensemble du cycle de vie : L’analyse du cycle de vie des voitures électriques, c’est-à-dire l’impact environnemental depuis l’extraction des matières premières à la destruction (ou le recyclage) du véhicule en passant par sa construction et son utilisation, montre que la voiture électrique émet bien moins de CO2 que les voitures thermiques. Pour autant que l’électricité consommée soit d’origine renouvelable, les voitures électriques deviennent ainsi plus « écolo » que les voitures thermiques au bout de 50’000 kilomètres parcourus (c’est-à-dire en deux ans environ).

 

Les véhicules électriques représentent donc tout de même une solution intéressante pour améliorer l’efficacité énergétique et l’impact négatif de la mobilité individuelle sur l’environnement.

 

La question épineuse de la recharge

Posséder une voiture électrique implique bien entendu la nécessité de pouvoir la recharger. Ceci peut facilement être mis en place par les propriétaires qui peuvent installer une borne de recharge chez eux, mais cela pose davantage de problèmes aux locataires qui possèdent parfois une place de parc dans un parking souterrain commun, mais le plus souvent une place extérieure ou même aucune place fixe. Pour eux, il s’agit de prendre contact avec le propriétaire pour discuter de l’aménagement d’une solution efficace, avec, en cas de forte demande, la nécessité de renforcer le raccordement électrique du bâtiment. On le voit, la question du réseau de recharge est un enjeu essentiel pour permettre le déploiement généralisé de la mobilité électrique. La Suisse a en tout cas pris les devants sur ce point, puisqu’elle possède l’un des réseaux de recharge de voitures électriques les plus denses d’Europe. Une vue d’ensemble des stations de recharge publiques et leur disponibilité en temps réel est visible sur le portail cartographique de la Confédération.

 

mobilite-avenir

 

De l’électricité locale pour sa voiture

La question de la durabilité de l’énergie consommée est également sujet à réflexion. Une des solutions consiste à produire cette énergie localement. En augmentant de 50% la taille d’une installation solaire standard sur une maison individuelle, suffisamment d’électricité est ainsi produite pour alimenter à la fois le logement et une voiture électrique. Lors de la pose de panneaux solaires, les propriétaires devraient donc penser leurs besoins à long terme pour y intégrer ce facteur.

 

mobilite-avenir

 

LA solution d’avenir : rouler moins, rouler mieux !

Nous l’avons vu, qu’il s’agisse d’un moteur thermique ou électrique, la voiture individuelle garde un impact environnemental et climatique important. La vraie solution d’avenir c’est donc surtout de moins recourir à la voiture, qu’elle soit électrique ou non ! C’est ce qu’ont décidé les 1’265 habitants de la coopérative d’habitation Mehr als Wohnen à Zürich, qui se sont engagés à ne pas posséder de voiture individuelle. Ils se partagent quelques voitures en car sharing. Celles-ci sont électriques et approvisionnées à environ 75% par de l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques installés sur les toits des bâtiments d’habitation. On peut penser aussi au covoiturage, ou, quitte à passer à l’électrique, à privilégier le vélo.

 

mobilite-avenir

 

Hervé Henchoz

Rédacteur

Romande Energie

Energéticien de référence et premier fournisseur d'électricité en Suisse romande, Romande Energie propose de nombreuses solutions durables dans des domaines aussi variés que la distribution d’électricité, la production d’énergies renouvelables, les services énergétiques, l’efficience énergétique, ainsi que la mobilité électrique.

8 réponses à “La mobilité électrique: une solution d’avenir ?

  1. J’ai du mal avec ce post.
    D’une, parce que celui qui s’exprime est juge et partie.
    De deux, on retrouve les sempiternels arguments des gauchistes.
    La voiture est une conquête de liberté.
    Vous ne serez jamais aussi en sécurité et dans le confort que dans une voiture.
    Je vous invite à aller faire vos courses par temps de pluie, neige, en vélo, en covoiturage.
    Quand à cette coopérative de logements, que dire, quand on met du logement social quelque part il y a toujours des problèmes.
    Zurich la rouge devrait se préoccuper de la sécurité de la ville qui ne cesse de se dégrader et aller voir les fumeurs de cannabis qui pourrissent la ville.
    Je propose qu’on revienne au transport par cheval.

    1. Je vous suggère, juste pour le délire, de calculer la quantité de fourrage qu’il faudrait pour remplacer chaque voiture par 1 cheval, sans parler des quantités de fumier.
      Ensuite, faites la même chose en remplaçant 1:1 la puissance du parc automobile, c’est assez drôle et ça permet de se rendre compte de la débauche d’énergie que représente notre mobilité.

  2. Bonjour,

    votre article me laisse un peu sur ma faim: oui il faudrait produire 25% plus d’électricité pour toutes ces voitures alors de la part d’une entreprise qui fournit de l’électricité je m’attendais à des solutions (même fantaisistes…). N’en avez-vous aucune à proposer?

    1. Bonjour,

      Avant tout, merci pour le temps accordé à cet article.

      Pour répondre à votre question, Romande Energie propose actuellement les solutions suivantes : bornes de recharge pour tous types d’usages et de véhicules, batteries de stockage (sur demande), autoproduction (panneaux solaires/thermiques, pompes à chaleur, etc.).

      Parallèlement, nous augmentons notre production d’énergie, 100% renouvelable, ceci en vue de répondre à la demande croissante en énergie (hydraulique, solaire, géothermie, biomasse, chauffage à distance, etc.).

      Pour rebondir sur votre propos, nous participons également à de nombreux projets-tests, parmi lesquels nous pourrions citer l’exemple de la batterie de stockage à échelle industrielle que nous testons actuellement à Aigle avec plusieurs partenaires. Si le sujet vous intéresse, nous vous invitons à en découvrir les détails soit dans cette vidéo, soit dans le communiqué de presse relatif.

      Ces approches de recherche et de développement nous permettront, nous l’espérons, de répondre aux enjeux énergétiques de demain, notamment en prévision de la forte demande liée à l’évolution de la mobilité électrique.

      Cordialement,

      Romande Energie.

  3. Le bilan “thermique-électrique” que vous présentez est biaisé: une fois les centrales nucléaires passées par dessus bord, elles seront remplacées très partiellement par du renouvelable, mais probablement majoritairement par du courant importé à la provenance incertaine (charbon et nucléaire certainement). Un rapport français dont malheureusement j’ai perdu la source, indiquait que le bilan énergétique final était favorable à la voiture thermique, d’autant plus que celle-ci a encore une marge de progression. Ce rapport avait été “schubladisé”, car contredisant la doctrine des politiques au pouvoir.
    Personnellement je pense – même si une concrétisation est encore illusoire – que la construction de nouvelles centrales nucléaires plus sûres (filière thorium par ex.) est LA solution, parallèlement au développement du renouvelable.

  4. Super solution de passer au vélo! J’habite en montagne, comme 20 % de la population Suisse, pas trés haut, à 1200 m, j’ai environ 1m20 de neige l’hiver, des pentes dignes du Gallibier, et je me réjouis d’appliquer votre solution universelle du Vélo !
    Un énergumène bobos-vert de la municipalité de Lausanne bourré de dogmes de la sorte propose la même chose pour tous. Excuser du terme mais je pense que vous ne voyez pas plus loi que le bout de vos sandales car nous paysans de montagne, on se fait marcher dessus par ces dogmes et autres lois imaginées par des ahuris du partis des VERTS.

  5. Non seulement un parc automobile électrifié de 4 millions de véhicules électriques (VEL) représenterait une demande supplémentaire d’électricité de quelque 12 TWh par an (soit exactement la production annuelle d’un nouveau réacteur EPR : 1,65 GWe, avec un facteur de charge de 85%), mais la suppression des chauffages au mazout et au gaz pour passer aux pompes à chaleur (PAC) représentera aussi une augmentation de consommation électrique de quelque 10 à 12 TWh par an, à assurer durant le semestre d’hiver.
    La demande actuelle brute (pertes comprises) passerait de 60 TWh à près de 84 TWh par an. L’arrêt des réacteurs nucléaires actuels représentera un manque de 25 TWh. Les nouvelles « Perspectives énergétiques 2050+ » prévoient quelque 4 TWh d’éolien et 33 TWh de photovoltaïque (PV) et encore 6 TWh par divers autres agents renouvelables. L’hydraulique devrait aussi croître à quelque 39 TWh. Il semblerait que le compte y soit presque. Mais cela n’est que le bilan énergétique annuel atteint au 31 décembre d’une année. Il faut bien sûr regarder les demandes en puissances nécessaires à chaque instant et aux bons moments : de nuit, en hiver. Là, le compte n’y est pas. Inversement, du PV qui produirait à plein rendement un jour d’été lâcherait sur le réseau électrique une puissance de bien plus quee 30 GW, alors que notre réseau est dimensionné pour en supporter environ 10 GW, la demande moyenne étant de 7 à 8 GW et la puissance minimale en ruban, donc incompressible, étant de 5 GW à assurer coûte que coûte tout le temps. Toutes les réflexions doivent porter sur ce que l’introduction de VEl, de PAC, d’éoliennes et de PV représente en matière de puissance et non pas seulement d’énergie.

    1. Tout-à-fait juste. Trop de gens ne raisonnent (ou “résonnent” 🙂 ?!) qu’en quantité d’énergie annuelle. Et là, miracle, on résout tout avec l’hydraulique, l’éolien et le solaire! Seulement, j’ai des panneaux solaires sur ma maison et certains mois d’hiver ceux-ci ne produisent pratiquement rien. Je suis bien content alors d’avoir le réseau, alimenté à pas loin de 50% en hiver par le nucléaire (que l’on va progressivement voir disparaître), pour ne pas souffrir d’un presque complet “black-out”!

Les commentaires sont clos.