Face à l’évolution rapide des modes de consommation, la sécurité d’approvisionnement revêt, plus que jamais, un caractère essentiel. Un défi pour les énergéticiens qui devront répondre à tous les besoins dans les années à venir, tout en tenant compte des impératifs liés à la transition énergétique.
La Stratégie énergétique 2050 acceptée par le peuple le 21 mai 2017 donne une large place à l’électricité. Dans les grandes lignes, cette loi révisée sur l’énergie promeut l’efficacité énergétique, limite le recours aux énergies fossiles et souhaite multiplier la quantité d’énergies renouvelables disponibles, notamment grâce au développement du photovoltaïque. Tout cela va peser lourdement sur les infrastructures électriques actuelles, il s’agira donc de construire un approvisionnement énergétique durable.
Dans ce contexte de transition et tenant compte des nouveaux usages (mobilité électrique notamment), la gestion de l’électricité jouera donc un rôle capital. D’autant plus que l’électricité a une particularité qui impose aux énergéticiens des contraintes fortes, nécessitant de s’adapter en temps réel aux consommations des clients. En effet, comme elle ne peut être stockée pour l’instant à large échelle, la quantité d’électricité produite doit être à chaque instant égale à la quantité d’électricité consommée. Un déséquilibre peut provoquer des coupures d’électricité, voire même un blackout pendant plusieurs heures, comme observé à New York le 13 juillet 2019.
Revenons tout d’abord sur la définition de la sécurité d’approvisionnement.
Garantir l’équilibre entre production et consommation
Nous le constatons tous, l’électricité est aujourd’hui indispensable du fait de l’évolution des usages et des modes de vie – faire chauffer son café, travailler sur un ordinateur, téléphoner, conserver des aliments au frais, éclairer nos maisons, nos villes et villages, etc. L’électricité est présente tout au long de nos journées du matin au soir. Il est donc indispensable de pouvoir compter sur une source d’alimentation sûre et fiable. Garantir l’approvisionnement électrique signifie alors mettre de l’électricité à la disposition de tous et à tout moment.
Pour que la lumière puisse rester allumée et que les appareils électriques et les machines puissent fonctionner de manière fiable, plusieurs éléments doivent être disponibles simultanément et en continu : une quantité d’électricité suffisante, une capacité de puissance électrique adaptée, et un réseau de transport et de distribution efficace. Tous les acteurs de l’énergie sont alors sollicités, du producteur au distributeur, côté offre, ainsi que le consommateur, côté demande.
Comme l’illustre cette image de Swissgrid, l’équilibre entre l’offre et la demande de l’électricité est fragile et nécessite des adaptations à chaque seconde.
Afin de garantir une sécurité d’approvisionnement, il s’agit de répondre au défi permanent de l’équilibre entre offre et demande d’électricité. Mais nous allons voir que de nombreux risques peuvent venir perturber ce fragile équilibre.
Les risques d’insécurité d’approvisionnement
Un déséquilibre entre l’offre et la demande a des conséquences immédiates sur le réseau électrique – coupure d’électricité, voire black-out total. Plusieurs facteurs pèsent sur ce fragile équilibre.
Les pointes de consommation peuvent apparaître lors d’événements climatiques extrêmes – canicule avec de forts besoins de refroidissement électrique, grands froids, etc. Ces événements se multiplient depuis plusieurs années et il faut alors adapter les moyens de production et de distribution pour y faire face.
L’électricité est soumise également à des fluctuations hebdomadaires, journalières ou horaires. La consommation peut varier très vite – luminosité, démarrage instantané de machines, événement sportif, etc.
La production peut également rompre cet équilibre en raison de l’intermittence de certains moyens de production comme l’éolien ou le solaire, la production peut fluctuer en fonction des conditions climatiques, du vent, ou encore de l’ensoleillement.
Dans le mix énergétique qui alimente notre pays, l’hydroélectricité a une part très importante, ce qui nécessite des anticipations saisonnières en fonction des précipitations et de la fonte des neiges notamment. Un défaut affectant plusieurs barrages pourrait être l’un des risques potentiels d’insécurité d’approvisionnement.
La sécurité d’approvisionnement est mise au défi pour les décennies à venir mais les acteurs de l’énergie s’y préparent et anticipent d’ores et déjà un nouveau système énergétique.
Comment répondre aux défis ?
La sécurité d’approvisionnement repose donc sur ce fragile équilibre entre l’offre et la demande d’électricité. Des changements importants doivent intervenir des deux côtés de la balance.
Du côté de l’offre, les énergies renouvelables sont appelées à augmenter, des investissements dans les capacités de stockage et d’adaptation du réseau sont nécessaires en parallèle du développement de ces énergies intermittentes.
Concernant la demande, des gains d’efficacité énergétique doivent être faits afin de réduire la consommation d’électricité. Romande Energie participe activement à ce défi en proposant notamment des audits énergétiques à ces différents consommateurs pour les aider à réduire leur consommation en ciblant des investissements dans des équipements ou machines plus sobres.
Romande Energie s’engage à répondre aux nombreux défis de la transition énergétique tout en garantissant une sécurité d’approvisionnement afin de permettre à tous et à tout moment d’avoir à disposition une électricité sûre, particulièrement respectueuse de l’environnement et peu coûteuse. Pour cela, notre entreprise se base sur des collaborateurs disponibles 24h sur 24h, 7 jours sur 7, quelles que soient les conditions météorologiques. Nous investissons chaque année dans l’entretien et la modernisation de plus de 10 000 km de lignes électriques afin de garantir un réseau fiable et de qualité pour vous acheminer l’électricité.
Bonjour,
La Suisse souhaite sortir du nucléaire ce qui est fort louable.
Mais par quoi va-t-on remplacer le nucléaire ? Particulièrement pendant l’automne (période de stratus (peu de solaire) avec peu de réserves dans nos barrages (moins d’hydro) alors que la consommation électrique est importante avec la durée d’ensoleillement qui diminue) ?
Sans capacité de stockage supplémentaire j’ai bien peur que la solution ne soit le gaz (extrêmement polluant, le biogaz était anecdotique) ou les importations mais les pays exportateurs étant soumis aux mêmes contraites, ce serait du nucléaire français ou du charbon allemand (peu être un peu d’éolien).
Mille mercis,
Bonne journée,
Bonjour Monsieur,
Avant tout, merci pour votre intérêt pour ce sujet.
En effet, le remplacement du nucléaire par des sources d’énergies renouvelables nécessitera des efforts et une optimisation des moyens de production.
Parmi ceux-ci, l’hydraulique jouera certainement un rôle important. Pour répondre à votre question d’ailleurs, nous pourrions préciser un détail sur sa “saisonnalité”. En effet, les barrages sont généralement pleins en début d’automne (et pas vides comme on pourrait le penser) pour être déstockés tout au long de l’automne et de l’hiver, quand la consommation d’électricité est plus élevée.
Cependant, bien qu’elle couvre actuellement 60% de notre consommation, l’énergie hydraulique issue des grands barrages ne suffira à compenser la production nucléaire. Aussi, nous développons de plus en plus de centrales mini-hydrauliques, solaires et éoliennes dans l’espoir de combler nos futurs besoins, tout en trouvant le bon équilibre engendré par les saisons.
En dernier lieu, il sera évidemment encore possible de faire appel à la production de pays voisins.
Nous espérons avoir répondu à votre question et vous souhaitons une excellente journée.