Burqa: un débat biaisé, mais de vraies questions

Le débat sur la burqa a pris une étrange tournure. On y voit un comité d’initiative des plus conservateurs s’ériger en défenseur de l’égalité des genres. Et des féministes défendre le droit des femmes à s’habiller comme elles veulent, fût-ce d’un symbole de la répression des femmes.

Un débat biaisé

D’emblée le débat a dérapé dans la direction voulue par les initiants, d’un amalgame entre Islam et islamisme, les adversaires de l’initiative la qualifiant d’islamophobe, tombant du coup dans le piège qui leur était tendu.

Alors qu’il aurait été bien plus simple de traiter du texte proposé, et pas des contextes ou des prétextes imaginés par les un.e.s et les autres. Que le sujet soit du ressort de la Confédération ou des cantons – usuellement en charge de gérer l’espace public – de la Constitution, de la loi ou de rien du tout, peu importe. Le texte soumis au vote ne contient en lui-même aucun contenu relatif à des pratiques religieuses, se contentant de dire que « nul ne peut se dissimuler le visage dans l’espace public, ni dans les lieux accessibles au public ».

Prenons donc la question telle qu’elle est posée. Et gageons que si, par exemple, c’étaient les complotistes du QAnon qui avaient décidé (et ils peuvent encore le faire) de revêtir un masque corporel pour manifester dans la rue sans risquer d’être reconnu.e.s, le débat sur un « droit » à dissimuler son visage aurait pris une tout autre tournure.

Le texte…

Il vaut donc la peine de s’attarder un moment sur le texte. Il traite de la manière dont on se présente en public aux autres. Et donc de l’équilibre entre l’anonymat de la sphère privée et la part publique de chaque individu, homme ou femme. Il ne parle pas d’un vêtement, mais adresse le fait de se soustraire dans l’espace public de la vue des autres.

Les associations que suggèrent de telles pratiques ne sont guère positives. Que l’on pense aux encagoulé.e.s de bande dessinée préparant un mauvais coup, masquant pour ce faire tant leurs empreintes digitales que leur face, ou à la tenue imposée dans le passé aux pestiféré.e.s qui (déjà) devaient s’abstenir de tout contact avec autrui, aux bourreaux et à leurs victimes, ou encore aux pénitent.e.s – tout cela ne témoigne généralement pas d’une heureuse disposition ni d’une bonne intention. On connaît aussi le sinistre accoutrement du Ku-Klux-Klan.

Est-il admissible qu’une personne, pour quelque motif que ce soit, s’obstrue la vue, se dissimule alors qu’on est censé se reconnaître entre humains? Qu’on puisse devenir une ombre dont on ne distingue rien ? Ni ses intentions, ni ses mimiques ?

On se plaint de l’anonymat sur le net, du port du masque imposé par le Covid : le vivre ensemble se construit à visage découvert et en pouvant engager des contact sociaux, et non en se renfermant sur soi. On aurait pu (et peut-être dû) en rester là, sans entrer sur le prétendu débat sur l’Islam tel qu’avancé par les initiants et leurs stupides affiches.

Et le contexte
Toutefois cet aspect mérite aussi qu’on s’y arrête. En parlant de la burqa, les initiants veulent viser l’Islam. Mais la burqa, c’est tout autre chose. De quoi la burqa est-elle le signe ? D’une vision très conservatrice qui fait porter à la femme tout le poids de prévenir les assauts des mâles que susciterait la vue de son visage et qui dans ce but la prive de tout contact social hors de la maison.

Vision très caricaturale et archaïque tant de l’homme (postulé prédateur par principe – et seul à avoir le privilège d’apercevoir le visage de la sienne, ou des siennes), que de la femme. « Cache-toi car tu es une femme » résume bien le sens de cette « prison ambulante ».

Or, cette burqa n’est pas l’Islam, qui ne l’impose aucunement ; l’Islam n’est pas l’Islamisme ; la burqa n’est pas le voile ; l’Islam est tout à fait compatible avec le mode de vie occidental ; le vivre ensemble est menacé, partout au monde, par les extrémismes quels qu’ils soient ; la burqa est une des expressions de cet extrémisme contre lequel de nombreux Etats et communautés musulmanes se battent et qui a déjà tant de victimes sur la conscience.

Arborer une telle tenue n’est pas une bonne idée, qu’elle soit autorisée par la loi ou non. Que peuvent en penser, par exemple, les féministes afghanes ou saoudiennes qui risquent leur peau en voulant desserrer tant soit peu l’étreinte qui pèse sur elles, en réclamant le droit d’aller à l’école, de pouvoir ouvrir un compte en banque ou de se déplacer sans « protecteur » masculin (entendez : frère, oncle, mari), ou encore de conduire un véhicule ?

En se focalisant sur le bien-fondé ou non d’une interdiction légale, on a largement occulté ce que signifiait, en Suisse, de porter de son libre choix le signe d’un absolutisme de très mauvais aloi. Une mise en garde aurait été judicieuse, quelles que soient les positions prises sur l’initiative.

Ne pas se voiler la face…

L’extrême-droite globale et les islamistes radicaux se retrouvent avec constance pour cultiver l’assimilation mensongère et toxique de l’Islam à l’islamisme, en vue d’alimenter le vieux fantasme d’une « guerre des civilisations ». Dans ce but, leur intérêt commun est de réduire la perception de l’Islam à ses expressions les plus extrêmes, aucunement représentatives, aux fins de diviser nos sociétés et de susciter un sentiment de rejet de l’Islam.

En réalité, parmi celles et ceux qui votent non à l’initiative, très peu sont partisan.e.s de la burqa… et parmi celles et ceux qui votent oui, beaucoup s’engagent, musulmans ou non, pour un Islam dégagé de l’emprise des extrémistes. A ce titre, le débat, même biaisé, aura montré qu’il existe un oui féministe, humaniste et solidaire, qui ne permettra pas aux initiants d’interpréter le résultat à leur guise, mais de défendre la place de l’Islam au sein de notre société et de rejeter les ferments de division.

René Longet

Licencié en lettres à l’Université de Genève, René Longet a mené en parallèle d’importants engagements, dans le domaine des ONG et du monde institutionnel, pour le vivre-ensemble ainsi qu'un développement durable. Passionné d’histoire et de géographie, il s’interroge sur l’étrange trajectoire de cette Humanité qui, capable du meilleur comme du pire, n’arrive pas encore bien à imaginer son destin commun.

16 réponses à “Burqa: un débat biaisé, mais de vraies questions

  1. Bravo Monsieur Longet!
    Vous avez remis au centre la vrai question: lire bien le texte juridique de chaque votation et ne pas l’interpréter par le biais de la petite lorgnette de nos émotions, nos peurs, de notre propre ignorance.

    Encore bravo et un grand merci Monsieur!

  2. Est-ce qu’une interdiction au niveau fédéral de la burqa est vraiment une solution? Est-ce qu’une loi pareille ne marginaliserait pas encore davantage ce pan de la société? Je pense important que les femmes assujetties à ce genre de dictat, certes ridicule, d’un autre temps puissent aussi simplement juste pouvoir sortir de chez elles. Car, oui, l’interdiction pure et simple de pouvoir sortir suite à un vote allant dans le sens de l’initiative existe et elles seront alors vraiment livrées à elles même sans soutien aucun. Une situation pareille serait des plus tragique. Je pense bien plus important que les autorités puissent garder un visu, aussi minime soit-il, sur ces femmes. Elles se sentiront (et le seront forcément) beaucoup plus en sécurité que tout d’un coup se retrouver cantonnées 24/7 à l’intérieur loins de tout regards. Ce n’est malheureusement pas en cachant un problème qu’ont le fait disparaître et la seule chose qui pourra vraiment contrer et efficacement sonner le glas à cette inégalité injuste venue d’un autre temps est la dissémination de l’éducation et de la sensibilisation à l’égard de l’égalité des sexes telle qu’elle est déjà pratiquée dans les us et coutumes en Suisse de nos jours.

    1. Bah il parait que selon une étude lucernoise révélée par les opposants à l’initiative, les 20-30 femmes qui portent le voile intégral en Suisse le font toutes de manière volontaire et sans pression familiale.

      Donc comme il n’y a pas de femmes assujetties, le problème que vous révélez n’existe en fait pas.

  3. Cette votation, au-delà de l’aspect religieux qu’elle semble porter, repose en réalité sur un non-dit : il s’agit avant tout d’une bataille de symboles.

    On parle beaucoup en ce moment, surtout en France mais je crois que le problème est européen, de l’islamo-gauchisme dont le philosophe Pierre-Henri Tavoillot définissait hier sur Arte les trois idées que le définissent :

    1. L’islam est la religion des opprimés
    2. Cette religion des opprimés produit une force révolutionnaire que nous n’avons plus en Europe. Il faut donc importer cette force révolutionnaire qui va permettre de faire la révolution. Il faut donc importer du prolétariat, d’où la grande faveur de l’islamo-gauchisme à l’égard de la migration
    3. Les attentats, c’est des tueries et c’est bien dommage, mais c’est de la légitime défense par rapport à un impérialisme dominant contre lequel il faut lutter

    Il mentionnait d’ailleurs le terroriste communiste Carlos qui s’était finalement converti à l’Islam.

    Ce contre quoi luttent les instigateurs de cette initiative, c’est exactement cette vision et cette instrumentalisation de l’immigration et de l’Islam.
    C’est en fait deux visions totalement incompatibles du futur de nos sociétés européennes qui s’affrontent de manière masquée (sans jeu de mot !).

    Le « vivre ensemble » n’a pas beaucoup de place au sein de cette guerre idéologique qui ne dit pas son nom.

  4. Il existe pourtant des situations, des contextes – même en Suisse, même sur le net – où l’anonymat est souhaitable. Tant la loi (dont hélas vous ne parlez qu’en filigrane) que l’initiative en prévoie explicitement un, curieusement absent de votre liste: le cas des forces de l’ordre, qui elles peuvent se placer en situation “d’anonymat” (c’est à la fois compréhensible, et source d’autres problèmes). Point d’extension de ces situations pour le simple quidam.
    Quid des larges lunettes de soleil, vitres teintées de voitures et j’en passe ?
    Un introverti qui subi la “dictature” (le mot est de rigueur sur les blogs du temps) des extravertis.

  5. Vous allez faire comme Johan Rochel et censurer les commentaires ?

    Je suis fatiguée des bloggeurs qui ne publient que les commentaires caricaturaux ou qui vont dans leur sens… ces blogs perdent de leur intérêts, à force de censure…

  6. Pour comprendre la perversité de notre gouvernement, il faut remonter à une votation précédente.
    “Interdiction pour la Suisse d’exporter des armes de guerre”, refusée devant le peuple.

    Donc, la Suisse continue d’exporter du matériel militaire, aux saoudiens, par exemple, pour bombarder le Yémen.

    Et maintenant, on essaie de nous faire croire que le niqab est une arme de guerre, sans doute une arme de destruction massive hahahah 🙂

    P.S. Le même raisonnement est valable pour les 3 objets en votation, à peu près!

    1. La perversité de notre gouvernement remonte à bien longtemps.

      La première initiative populaire de l’histoire de la démocratie suisse en 1893 était intitulée : “Interdiction d’abattre le bétail de boucherie sans l’avoir préalablement étourdi”.

      Ou comment faire avancer la cause animale avec une initiative purement antisémite dans une société où personne ne se souciait de la condition des animaux.

      128 ans plus tard, rien n’a changé 🙂 , mais notre démocratie existe encore.

      1. Je réponds ceci à Nicolas Bosson. 1) L’antisémitisme est un fantasme abject qui a coûté la vie à des millions de Juifs et qui sévit depuis des siècles, sans autre fondement qu’une haine totalement inacceptable portée à une religion et à un peuple. Ce qui n’a rien à voir – au contraire pourrait-on dire – avec la lutte contre les extrémismes religieux. 2) Les intégrismes sévissent depuis toujours au sein de toutes les religions, l’islam mais aussi bouddhisme, hindouïsme (le gouvernement actuel de l’Inde est très proche idéologiquement des assassins de Gandhi), chrétienté… qui a imposé sa foi et tué tout “dissident” sans ménagements durant 1500 ans. C’est une plaie et une dénaturation de toute vraie spiritualité. 3) Le port de la burqa n’est aucunement une exigence de la pratique de l’Islam mais un signe de la domination des extrémistes (quand ce port est imposé) ou de sa proximité (consciente ou non) avec ceux-ci (quand on la porte librement), contrairement aux règles d’abattage importantes dans la juive, les avoir interdites durant plus d’un siècle avait donc un toute autre signification.

        1. Je partage entièrement vos 3 points.

          Je me demande toutefois si ce n’est pas justement les millions de victimes juives, qui ont marqué le 20e siècles, qui fait qu’il n’est plus envisageable pour des initiants de s’attaquer frontalement aux règles d’une religion comme avec l’initiative sur l’abattage en 1893.

          A mon sens, la haine éprouvée envers certaines religions/cultures existe encore aujourd’hui, sauf que dans le débat public on y ajoute simplement la couche du politiquement correct.

          L’initiative que l’on va voter le 7 mars s’attaque certes qu’à une pratique d’intégristes qui n’a rien à voir avec l’Islam, mais le fait qu’elle ne vise pas les pratiques d’intégristes découlant d’autres religions me laisse penser que c’est bien la religion même qui est visée.

          1. Une petite précision encore: Le titre de ma note s’appelle “un débat biaisé mais de vraies questions”…L’intention des initiants est une chose, les enjeux du vivre-ensemble sont autre chose, et leur légitimité pour en parler est très faible, puisque toute leur démarche est de susciter et d’entretenir la confusion entre Islam et islamisme.

          2. “la haine éprouvée envers certaines religions/cultures”

            Celle-ci existera toujours, cette votation en est bien la preuve.
            Demandez à un membre d’Egerkingen s’il est contre l’accord de libre-échange avec le plus grand pays musulman du monde… .

            La schizophrénie épargne la finance, enfin normalement, dans un monde sain!

            Une perte de temps totale, car si le mari contraint la femme, ce qu’on nous dit, tous les instruments existent déjà.
            Il faudra batailler pour que cette démocratie continue à exister, car là, c’est pas gagné.

        2. Cher Professeur,
          Permettez-moi de préciser que le voile islamique est une prescription dans l’islam. Pour une présentation détaillée, vous pouvez visualiser le document intitulé : ” Le voile dans le Coran, la Sunna de Mahomet et le Droit musulman.” :

          ( https://1drv.ms/b/s!AvbVs9WVDTauhC01ZaVJkSYK_Ual )

          ———————————————————————————————-
          Que ce soit dans Coran et à la Sunna du Prophète Mahomet pour constater que la prescription du voile islamique repose un principe clair : l’obligation de couvrir les parties indécentes du corps. À partir de ce principe, l’islam définit les parties indécentes du corps chez l’homme et chez la femme. Alors qu’elles se limitent à la zone allant du nombril jusqu’au-dessus des genoux chez l’homme, il en est différemment chez la femme : l’ensemble de son corps est défini comme indécent. Le port du voile islamique est la conséquence de cette définition misogyne du corps de la femme : dès sa toute petite enfance, elle subit l’injonction de cacher ce corps qui est impudique. Ceux qui affirment que les musulmanes qui portent le voile, (quel que soit sa forme ä niqab, hijab, tchador ou burka), le font en toute liberté sans pression religieuse, relève du déni de vérité..
          En effet, les fondements de la prescription du voile dans l’islam, reposent sur des principes misogynes qui prescrivent à la femme de couvrir les parties « indécentes de son corps ». Les différentes formes du voile islamique ne représentent pas une différence nature, mais uniquement une différence de degré, puisqu’ils se basent tous sur le même principe. On commencera par la manière dont l’islam définit de la partie « honteuse » ou « indécente » du corps chez l’homme et chez la femme.
          La ‘Awra (partie indécente du corps) dans le Coran.
          La partie impudique ou honteuse de la femme est citée dans le Coran, aux versets 30 et 31 de la Sourate 24 :
          “Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux. Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties impudiques des femmes. ”
          Comme on le constate, le Coran détaille plus les prescriptions faites aux femmes et parle de la partie impudique de la femme. Les savants musulmans vont expliquer en quoi consiste cette partie impudique de la femme.

          La ‘Awra de la femme selon les savants et jurisconsultes musulmans.
          La majorité des savants affirment que la totalité du corps de la femme est considéré comme :

          Ce terme ‘Awra désigne la partie indécente et impudique du corps qu’on doit cacher.
          La Sunna de Mahomet et les savants et jurisconsultes musulmans instaurent une discrimination entre l’homme et la femme lorsqu’ils définissent cette partie impudique du corps. Chez l’homme, elle commence au-dessus des genoux et va jusqu’au nombril.

          Chez la femme, il en va tout autrement. C’est l’ensemble de son corps, à part la partie centrale du visage et les mains :

          • Le grand savant et philosophe Averroès (1126-1198) qui a vécu dans l’Andalousie sous « l’islam des lumières », et qui fut ministre de la justice pendant quarante ans à Cordoue précise : « L’avis de la majorité des savants est que tout le corps de la femme est une ‘Awra à l’exception du visage et des mains ». (Bidayatoul Moujtahid Wa Nihayatoul Mouqtasid vol 1 p 224)

          Cette affirmation se base sur le consensus des théologiens musulmans. On citera les quatre fondateurs des quatre écoles de jurisprudence qui fonde le Droit musulmans : hanafite, malikite, le chafiite et hanbalite ( http://www.ibnamin.com/aura_women_men.htm ) :
          • L’imam Abou Hanifa fondateur du Hanifisme, a dit :
          « La femme tout entière est une « ‘Awra » à l’exception de son visage, de ses mains et de ses pieds. Et il a également rapporté que les pieds de la femme font partie de la ‘Awra ».
          • L’imam Malik, fondateur du Malikisme et l’imam Chafi’i, fondateur du Chafiisme, ont dit : « La femme tout entière est une « ‘Awra » à l’exception de son visage et de ses mains.
          • L’imam Ahmed Ibn Hanbal, affirme que la femme est tout entière une « ‘Awra » sauf son visage uniquement.

          Voici quelques textes sur lesquels se basent la majorité des savants sur ce sujet :
          • D’après ‘Aicha (qu’Allah l’agrée), Asma Bint Abi Bakr est rentrée auprès du Prophète alors qu’elle portait un vêtement léger.Le Prophète s’est alors détourné d’elle et a dit : « Ô Asma ! Certes lorsque la femme atteint l’âge des menstrues, il convient que l’on ne voit d’elle que cela et cela » et il a montré son visage et ses deux mains(Rapporté par Abu Daoud dans sa Sunane n°4104 et authentifié par Cheikh Albani dans sa correction de Sunane Abu Daoud et par Cheikh Shouayb Arnaout dans sa correction de Sounane Abu Daoud Vol 6 p 198).

          La nécessité de se voiler pour la femme :
          Le voile est une obligation pour éviter l’immoralité au sein de la communauté de Mahomet. On commencera par citer le Hadith rapporté entre autres dans le Sahih de Muslim :
          Le Messager l’Allah a vu une femme : il est tout de suite allé vers sa femme, Zaynab, alors qu’elle tannait un cuir et a eu des rapports sexuels avec elle. Il est ensuite revenu vers ses compagnons et leur a dit :
          « La femme apparait et se retire sous la forme de Satan. En conséquence, quand l’un de vous voit une femme, il devrait aller vers sa femme, car cela repoussera ce qu’il ressent dans son cœur. » (Sahih Muslim, Livre du Mariage, Hadith numéro 2)
          L’imam Muslim précise :
          « L’homme qui voit une femme qui provoquera le trouble dans son âme, devra aller vers sa femme ou son esclave (sexuelle) pour avoir des relations avec elle. »
          À travers ce Hadith, le Prophète confirme que la vue d’une femme engendre de la perturbation mentale à cause de la tentation qu’elle engendre. Et Satan utilise la femme pour semer la tentation et semer la dissension entre les hommes. Cette dissension égare l’homme et l’empêche de se consacrer à l’adoration d’Allah et à éviter le mal.

          Un autre Hadith affirme :
          “La totalité du corps de la femme est impudique. Si elle sort de chez elle, Satan l’accompagne. L’attitude la plus proche d’Allah consiste à rester chez elle.”
          Ce Hadith signifie que la femme est l’avant-garde du diable. C’est l’explication donnée par Al-Tirmidhi dans sa Sounane :
          « La beauté constitue une attirance aux yeux des hommes. Le principe de base de la prévoyance pour éviter le péché. Cela signifie qu’une femme exhibe ses beaux atours ainsi que sa belle apparence, quand elle sort sans voie. Elle séduit les hommes qui la regardent, et elle sera séduites par ces hommes. C’est le but de Satan qui est le démon qui pousse l’humanité vers l’immoralité.
          La femme qui ne se voile pas et exhibe ses charmes devient la complice de Satan, pour semer le mal et la tentation dans le cœur des hommes. »
          C’est pour cela qu’Allah demande aux hommes de baisser leur regard pour se prévenir de la tentation, de l’adultère et du mal.
          Il en est de même pour la femme, qui ne doit pas mettre en valeurs ses charmes. Le voile et les habits amples sont nécessaire pour que la femme ne soit pas utilisée par Satan pour engendrer la dissension et l’immoralité au sein de la communauté de Mahomet.
          Par ailleurs, les jurisconsultes musulmans recommandent le Hijab qui doit couvrit aussi le visage de la femme. Cette recommandation ne se limite pas aux seuls « salafistes » ou « wahhabites » : elle figure dans l’ensemble des quatre écoles de jurisprudence (Hanifite, Malikite, Chafiite e Hanbalite).
          Recommandation de couvrir le visage (burqa, niqab ou haïk) :
          De nombreux savants musulman, y compris dans le rite hanafite et malékite, soulignent le risque qui est représenté par la femme très belle qui se trouve dans un environnement malsain dominé par la perversité, l’impudeur et l’insécurité. Elle doit craindre aussi bien la dissension (Fitna) par le désir et la jalousie qu’elle provoque, que l’insécurité pour sa propre personne lorsqu’elle montre son visage. Dans ce cas, le Niqab, le Haïk ou la Burqa (voile qui cache le visage) deviennent nécessaires pour prévenir ces risques.
          Par ailleurs, les jurisconsultes musulmans se réfèrent au verset 53 de la Sourate 33 :
          « Et si vous leur demandez (aux femmes du prophète) quelque objet, demandez-le-leur derrière un voile : c’est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs. »
          S’il y a une unanimité sur le fait que cette obligation du Hijab ne concerne que les épouses du Prophète, le passage du Coran précise : Ceci est le plus pur pour vos cœurs et pour leurs cœurs.
          Cette volonté claire d’Allah de purifier les cœurs, doit s’étendre à l’ensemble des musulmans. Car personne parmi tous les musulmans n’a dit qu’à part les épouses du Prophète, il n’est pas nécessaire de purifier leur cœur et le cœur des hommes de tout soupçon de pensées malsaines. Il en résulte une forte recommandation faite aux femmes musulmanes de porter le Hijab pour couvrir leur visage quand elles sortent de chez elles.

          Ce rappel des prescriptions de l’islam devrait être connu par l’ensemble des responsables politiques, universitaires et médiatiques.
          Malheureusement, les débats montrent que ces prescriptions de l’islam sont niés par l’immense majorité des responsables, qui affirment que le port du voile islamique ne résulte que d’un choix personnel des femmes musulmanes. Cette affirmation est contraire à la vérité : elle entraine une confusion dans les débats qui sont menés dans le cadre de l’initiative du 7 mars 2021.

          1. Je prends note des commentaires d’Amar Bouberguig. Je lui laisse la responsabilité de ses affirmations d’une double obligation, celle faite à tous les croyants et celle faite aux femmes individuellement. Mon objection est de principe: la réussite du vivre ensemble de personnes de croyances différentes dans une société pluraliste comme la nôtre exige que chacun.e fasse un effort vers l’autre, dans 1) le respect de la loi commune de l’Etat dans lequel il ou elle vit; et 2) cherche dans sa religion et dans les textes fondateurs de celle-ci ce qui permet un juste équilibre entre la lettre et l’esprit. La vraie religion est une voie vers l’esprit Par ailleurs, je rappelle que la burqa n’est pas le voile, et qu’il y a beaucoup de manières de se “voiler” même dans le régime ouvertement théocratique iranien.

  7. Cher Professeur,
    On ne peut pas affirmer : ” cette burqa n’est pas l’Islam, qui ne l’impose aucunement ; l’Islam n’est pas l’Islamisme ; la burqa n’est pas le voile ; l’Islam est tout à fait compatible avec le mode de vie occidental “.
    Le Coran impose le voile du visage aux épouses du Prophète Mahomet dans le verset 53 de la Sourate 33 :
    « Et si vous leur demandez (aux femmes du prophète) quelque objet, demandez-le-leur derrière un voile : c’est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs. »
    S’il y a une unanimité sur le fait que cette obligation du Hijab ne concerne que les épouses du Prophète, le passage du Coran précise : CECI EST LE PLUS PUR POUR VOS CŒURS ET POUR LEURS CŒURS.
    Les jurisconsultes et les savants musulmans considèrent que cette volonté claire d’Allah de purifier les cœurs, doit s’étendre à l’ensemble des musulmans. Car personne parmi tous les musulmans n’a dit qu’à part les épouses du Prophète, il n’est pas nécessaire de purifier leur cœur et le cœur des hommes de tout soupçon de pensées malsaines. Il en résulte une forte recommandation faite aux femmes musulmanes de porter le Hijab pour couvrir leur visage quand elles sortent de chez elles.
    Le fait de voiler le visage ( par le niqab, la burqa ou le haïk) fait partie des recommandations fortes de l’islam. Il faut préciser que l’islam ne permet pas une interprétation libre du Coran.
    Les préceptes du Coran sont complétées par la Sunna de Mahomet, qui représente l’autorité suprême qui précise la manière de comprendre et de mettre en application des préceptes coraniques.
    Les prescriptions du Coran et de la Sunna de Mahomet sont institutionalisés en tant que lois divines. Les quatre écoles de jurisprudence sunnites ( Hanafite, Malikite, Chafi’ite et Hanbalite) et par l’école du jurisprudence chiite comme le montre la législation de la République islamique d’Iran.
    On ne peut ignorer ces femmes iraniennes qui subissent la flagellation et l’emprisonnement quand elles refusent de porter le voile islamique.
    Malheureusement, les commentateurs et les responsables politiques, universitaires et médiatiques, continuent d’affirmer que le port du voile islamique par les femmes musulmanes, résulte d’une décision prise en toute liberté et sans aucune contrainte.

  8. Ce n’est pas cette initiative qui discrédite les musulmans, mais la burqa qui discrédite les musulmans. Les musulmans qui osent voter OUI à cette initiative sont insultés, voire menacés. A ce propos vous pouvez lire l’article du journal le Temps concernant l’Imam Mustafa Memeti qui est contre la burqa. Ce dernier et sa famille ont reçu menaces et insultes.
    Je ne pense pas que ce Monsieur peut être accusé d’Islamophobie.
    Voter OUI c’est préserver la liberté des musulmans.
    Que Dieu bénisse cet homme
    Article temps http://www.letemps.ch/suisse/mustafa-memeti-limam-contre-burqa-nom-lislam
    P.S Sachez que j’écris avec un pseudonyme pour préserver ma sécurité et de ma famille.

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